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Du visuel aux fonctions, Apple uniformise ses plateformes

10 juin 2025 à 16:57
Bien mais...
Du visuel aux fonctions, Apple uniformise ses plateformes

Après les temps forts de la WWDC, nous nous penchons sur le reste des apports et sur la compatibilité des nouveaux systèmes. Les versions 26 sont clairement marquées par une grande uniformité dans les fonctions, renforcée par le langage visuel Liquid Glass. Dans l’ensemble cependant, la WWDC 2025 n’a pas brillé par le nombre de ses nouveautés.

Précisons d’emblée que toutes les bêtas sont disponibles depuis hier soir. Nous ne recommandons cependant pas leur installation, car il s’agit des premières préversions dédiées aux développeurs. Mieux vaut attendre les bêtas publiques, qui arriveront comme d’habitude en juillet. Si vous avez hâte de tester les nouveautés, cela donnera au moins le temps à Apple de corriger les bugs principaux (et il y en a).

iOS 26 n’est pas la star cette année

Parlons d’abord compatibilité. iOS 26 réclamera au moins un iPhone 11 pour fonctionner. Traduction, les iPhone XS, XS Max et XR ne seront plus pris en charge et resteront sur iOS 18. Précisons également que pour Apple Intelligence, la situation est identique à l’année dernière : il faut avoir au moins un iPhone 15 Pro pour s’en servir, tous les appareils ayant moins de 8 Go de mémoire étant incompatibles.

On ne reviendra pas sur Liquid Glass, qui a occupé une bonne partie de la conférence. En revanche, Apple a présenté de nombreuses nouveautés, dont l’importance varie. Sur Apple Intelligence par exemple, on note quelques apports : la traduction automatique dans Message et Téléphone (mais uniquement à destination de l’anglais pour l’instant), la possibilité de déclencher Visual Intelligence depuis une capture d’écran, ou encore la possibilité pour les applications tierces de se servir des modèles présents sur le téléphone. Dans tous les cas, il s’agit de fonctions locales. Pour la traduction, cela induit une petite latence, mais rien n’est envoyé sur des serveurs distants.

Messages reçoit également plusieurs améliorations, comme les indicateurs d’écriture dans les groupes, la possibilité d’afficher un fond d’écran pour chaque conversation ou encore la création de sondages. Apple Music se dote de quelques nouveautés sympathiques, comme AutoMix, fonctionnant à la manière d’un DJ pour fluidifier le passage entre les titres. Mais on retiendra la possibilité de traduire les paroles d’une chanson et surtout une aide à la prononciation.

On retrouve çà et là des fonctions vues ailleurs, comme la personnalisation des dossiers dans Fichiers et l’arrivée d’Aperçu pour lire et annoter les PDF. iOS 26 reçoit aussi une nouvelle application : Games. Apple retente sa chance avec un lieu dédié aux jeux, avec contacts, organisation de compétition, comparaison de scores et ainsi de suite. L’ensemble est compatible avec les jeux commercialisés sur l’App Store, le service mettant bien sûr Arcade en avant.

Enfin, Apple avoue sans le dire son échec avec la nouvelle application Photos introduite dans iOS 18. Elle remet donc en place des onglets pour passer de la pellicule aux collections. Ces dernières sont davantage personnalisables et l’on peut d’ailleurs les épingler pour faciliter l’accès.

iPadOS 26 tire son épingle du jeu

Le système pour tablettes d’Apple est la star imprévue du show, grâce à son système de fenêtrage qui le rapproche d’un coup des Mac. Comme pour iOS 26, peu d’appareils sont abandonnés. Il n’y en a en fait qu’un : l’iPad classique de 7e génération. Et comme sur l’iPhone, la compatibilité avec Apple Intelligence reste limitée aux appareils ayant au moins 8 Go de mémoire : tous les modèles équipés d’une puce M et le dernier iPad mini.

Nous avons déjà eu les nouveautés principales du système : Liquid Glass, les fenêtres, le nouveau Fichiers, Aperçu, Téléphone ou encore Games, puisque l’application est disponible sur toutes les plateformes. L’iPad se retrouve dépositaire de la quasi-totalité des nouveautés annoncées pour iOS et macOS.

macOS Tahoe : le dernier pour les Mac Intel

Niveau compatibilité, le nouveau macOS ne fait pas bouger les lignes. Les quatre Mac Intel encore compatible avec Sequoia (MacBook Pro 16 pouces 2019, MacBook Pro 13 pouces 2020, iMac 2020 et Mac Pro 2019) pourront installer Tahoe. Mais les utilisateurs sont prévenus : c’est la dernière fois, et macOS 27 ne fonctionnera que sur des Mac équipés de puces Apple Silicon.

Cette nouvelle est accompagnée d’une autre, liée : Rosetta 2 sera encore présent dans macOS 27, mais plus après. Le composant, qui assure une compatibilité avec les applications Intel via l’émulation, n’a donc qu’un peu plus de deux ans à vivre. Cela devrait donner assez de temps aux retardataires. Steam par exemple, alors que la presque totalité du parc logiciel a migré il y a déjà plusieurs années.

Comme pour iPadOS, nous avons déjà abordé les points forts de Tahoe. Le nouveau macOS contient cependant quelques autres nouveautés. Metal par exemple, l’API dédiée à l’accélération graphique, passe en version 4. Elle se dote de nouvelles capacités comme MetalFX Frame Interpolation et MetalFX Denoising. Tahoe récupère également l’application Journal, jusqu’ici cantonnée à l’iPhone.

Étrangement, cette année, Apple n’avait pratiquement rien à dire sur Safari. Le navigateur n’a été abordé que durant les explications sur Liquid Glass.

Et pour le reste ?

Les nouveautés annoncées pour les autres plateformes sont plus légères. Côté watchOS par exemple, on note quelques apports pratiques. Par exemple, la possibilité de faire une rotation rapide du poignet pour supprimer une notification. La Pile intelligente se veut plus utile en tenant davantage compte du contexte pour proposer des actions. Dans Messages, des actions peuvent aussi être suggérées selon le contexte, comme le partage d’une position. watchOS 26 pourra s’installer sur tous les modèles ayant actuellement la dernière version stable du système.

tvOS 26 ne chamboulera pas les habitudes, même s’il y a un peu plus « à manger » que les années précédentes. L’essentiel des changements se concentre dans Liquid Glass, mais quelques fonctions ont réussi à se glisser dans le lot. Par exemple, la connexion automatique aux services, si les applications ont autorisé la jonction des comptes à celui d’Apple. Outre divers nouveaux designs, comme pour FaceTime et les jaquettes, tvOS 26 permet d’utiliser l’iPhone comme un micro pour chanter en karaoké, les invités pouvant faire de même. Beaucoup apprécieront la possibilité de déclarer un haut-parleur AirPlay comme sortie son par défaut. tvOS 26 pourra s’installer sur tous les modèles ayant actuellement tvOS 18, y compris la vénérable Apple TV HD sortie en 2015.

Quant à visionOS 26, il embarque des nouveautés significatives. Les widgets peuvent ainsi être disposés dans l’espace comme autant d’objets physiques. Une horloge sur une mur par exemple, ou la photo d’un paysage qui apparaitra comme une fenêtre donnant sur cet extérieur. Les photos peuvent se voir appliquer un effet 3D, les pages web peuvent être modifiées pour prendre en charge une navigation « spatiale », le support des contrôleurs de jeu augmente (notamment chez Sony), l’expérience de visionnage peut être partagée avec d’autres casques Vision Pro dans la même pièce et l’intégration avec Apple Intelligence est renforcée.

La grande uniformisation, mais…

Cette année peut être résumée simplement : peu d’IA, un nouveau langage graphique, un petit nombre de grosses nouveautés et une grande uniformisation.

Si les plateformes d’Apple se sont toujours distinguées par une certaine cohérence des fonctions, cette année marque une poussée franche. L’arrivée par exemple de Téléphone sur macOS est symptomatique, tout comme Aperçu sur iOS et iPadOS. Et s’il y a beaucoup à redire pour l’instant sur LiquidGlass (et nous le ferons), on peut créditer Apple d’un certain courage devant une tâche particulièrement ardue : pousser le même langage graphique sur l’ensemble de ses produits, même si cette vision doit être affinée (comme iOS 7 en son temps).

La question circule donc beaucoup depuis hier soir : les premières bêtas diffusées hier soir auprès des développeurs sont-elles vraiment proches du résultat final ? Au vu de ce que l’on a pu voir, il nous semble que le résultat actuel est assez « brut de décoffrage » et que l’ensemble devrait évoluer dans les bêtas. Apple procède souvent de cette manière quand des changements profonds sont introduits. Mais parfois, comme dans le cas de Photos, les errances durent plus longtemps.

Microsoft propose de tester le nouveau menu Démarrer de Windows 11

10 juin 2025 à 12:39
Start me up
Microsoft propose de tester le nouveau menu Démarrer de Windows 11

Microsoft a commencé à déployer la nouvelle interface imaginée pour le menu Démarrer au sein du canal dédié aux futurs développements de Windows 11. Plus spacieuse, capable de s’adapter à la taille de l’écran et susceptible d’accueillir des notifications, elle confirme l’ambition renouvelée de faire du menu Démarrer le véritable hub du système d’exploitation.

On savait depuis quelques semaines que Microsoft travaillait à une refonte en profondeur du menu Démarrer de Windows 11. L’éditeur a finalement révélé lundi la direction prise par ces équipes, en distribuant une première version de cette interface repensée au travers du canal « Dev ». Celui-ci permet aux utilisateurs avertis de tester en avance de phase les futures évolutions du système.

L’occasion de découvrir un menu Démarrer non seulement agrandi, mais surtout paramétrable. Microsoft a choisi de prendre en compte les reproches relatifs à la rigidité de l’interface de son OS, rappelés dans notre dossier consacré à l’histoire de Windows 11.

Une nouvelle structuration en blocs

Rappelons que le menu Démarrer que donne à voir cette nouvelle build de Windows 11 est toujours susceptible d’évoluer, puisque sa raison d’être est de recueillir les retours d’utilisateurs pour éventuellement ajuster le tir avant une intégration des nouveautés au canal principal.

Les grandes lignes devraient cependant rester, à commencer par une structure qui passe de deux à trois blocs principaux : d’abord les applications épinglées par l’utilisateur, puis les fichiers ou raccourcis proposés par le système, pour ensuite descendre vers un ensemble de suggestions de logiciels regroupées en familles thématiques. Ce menu, toujours surmonté d’un champ de recherche, propose désormais un défilement à la souris.

Le troisième bloc (intitulé « Tous » en français) inaugure un sélecteur de vue : on peut ainsi choisir entre un affichage de type grille, avec des applications rangées par catégories thématiques, ou une vue défilante basée sur un classement alphabétique. La vue catégorie, proposée par défaut, est censée tenir compte de la fréquence d’utilisation des logiciels.

Le menu Démarrer offre le choix entre une vue grille et une vue par ordre alphabétique

« Ainsi, si vos applications les plus utilisées sont Outlook et Solitaire, attendez-vous à ce qu’elles se hissent en tête de leurs catégories respectives. Les catégories sont formées lorsqu’il y a au moins trois applications dans chaque catégorie. Sinon, elles resteront dans la catégorie « Autres » », décrit Microsoft.

Outre l’affichage par ordre alphabétique, l’éditeur offre la possibilité, via les réglages du menu, de désactiver les recommandations, mais aussi d’exclure certains éléments des remontées contextuelles.

Les réglages permettent d’exclure certains éléments du menu Démarrer

Deux niveaux d’interface selon la taille de l’écran

Un petit écran perdu dans l’immensité d’un moniteur ultra-wide : les proportions figées du Menu Démarrer conviennent mal à la diversité du parc installé. Microsoft a choisi de répondre à cette problématique en revendiquant une approche inspirée du responsive design. En réalité, il n’est pas question d’un affichage « réactif », mais simplement d’un double niveau.

« Sur les appareils plus grands, le menu Démarrer affiche 8 colonnes d’applications épinglées, 6 recommandations et 4 colonnes de catégories. Sur les appareils plus petits, vous verrez 6 colonnes d’applications épinglées, 4 recommandations et 3 colonnes de catégories. »

Sur grand écran, le menu affiche jusqu’à 8 colonnes, contre 6 sur les plus petits affichages

Cette nouvelle version du menu Démarrer conserve par ailleurs le panneau dédié aux interactions avec le smartphone de l’utilisateur via la fonction Mobile connecté. Introduit avec la version 24H2 de Windows 11, ce dernier apparaît toujours comme un volet séparé qui s’affiche immédiatement à droite du menu principal. « Cette intégration multi-appareils est généralement disponible pour les appareils Android et iOS connectés sur la plupart des marchés et sera disponible plus tard en 2025 dans l’Espace économique européen », indique à ce sujet Microsoft.

Ces nouveautés sont en principe accessibles aux utilisateurs enregistrés sur le canal Dev de Windows 11, après installation de la build 26200.5641 (KB5060824).

Apple : les temps forts de la WWDC 2025, Liquid Glass fait déjà débat

10 juin 2025 à 11:15
Ça va jaser
Apple : les temps forts de la WWDC 2025, Liquid Glass fait déjà débat

Sitôt terminée, la conférence d’ouverture de la WWDC 2025 fait déjà débat, notamment sur le grand renouvellement visuel débuté par Apple. Cette année est surtout marquée par bon nombre d’annonces transversales, avec de fortes conséquences en perspective : interface, disponibilité des fonctions, support des produits, jusqu’à un repositionnement des iPad.

Apple était attendue au tournant cette année. Ses déboires avec l’intelligence artificielle sont nombreux, surtout autour du nouveau Siri. Les annonces autour de l’IA ont été réduites à la portion congrue, mais l’entreprise n’a pas totalement botté en touche : les vraies nouveautés seront présentées l’année prochaine. Il faudra donc attendre encore un an, alors que les progrès dans ce domaine sont rapides.

De nombreuses annonces étaient transversales, concernant plusieurs plateformes, voire toutes. Par exemple, le numéro de version est désormais le même pour tout le monde : l’année à venir. Cet automne, iOS, macOS, iPadOS, tvOS, watchOS et visionOS seront ainsi tous estampillés « 26 ». Une harmonisation bienvenue, car il n’était pas toujours simple de comprendre les grands écarts entre les plateformes (iOS 18, macOS 15, watchOS 10, visionOS 2…).

Liquid Glass, la transparence selon Apple

Très vite, Apple a présenté son nouveau langage visuel, Liquid Glass. Il va prendre la relève de l’ère « flat » initiée par iOS 7 puis affinée pendant 12 ans. Les grands aplats sont remplacés par des plaques de verre plus ou moins dépoli selon le contexte et réintroduisent un peu de matière, sans aller jusqu’aux grandes heures du skeuomorphisme.

Liquid Glass est transversal. Inspiré de visionOS, il déboule sur toutes les plateformes de l’éditeur, avec un impact visuel plus ou moins fort selon les cas. À la manière de ce que l’on a vu récemment chez Google avec Material 3 Expressive, les interactions font la part belle aux animations.

Liquid Glass modifie tous les éléments de base des interfaces. Que l’on soit dans iOS, macOS, tvOS ou watchOS, aucun élément n’est épargné : boutons, curseurs, commutateurs, texte, commandes multimédias, barres d’outils, barres latérales, écrans verrouillé et d’accueil, centre de contrôle, widgets, notifications…

Dans de nombreux cas – surtout les applications Apple intégrées pour l’instant – les barres d’outils fixes disparaissent au profit de contrôles flottants, dont la barre de menu de macOS. Le contenu devient alors affiché sur l’intégralité de l’écran, surtout sur iOS et iPadOS. Ces contrôles sont en « verre » et affichent le contenu par transparence, mais dans une version déformée, avec un léger effet de lentille. Apple veut accentuer l’idée que le contenu est roi, les contrôles n’étant là que pour l’accompagner.

Dans la plupart des cas, Liquid Glass n’aura aucun impact fonctionnel. Comme Apple l’a expliqué durant la conférence, le nouveau traitement doit apporter de la « légèreté et de la vie, tout en restant familier ».

Les Mac, des téléphones comme les autres

Le nouveau macOS, nommé Tahoe, reprend bien sûr Liquid Glass et ajoute quelques autres modifications. Les coins des fenêtres sont plus arrondis, toutes les icônes des applications reçoivent le traitement « verre » et on peut désormais personnaliser leur affichage. Comme sur iOS, on peut leur imposer un affichage clair ou sombre, teinter automatiquement le fond des icônes avec la couleur principale du fond écran ou encore forcer leur transparence. Toutes ne sont pas compatibles avec ce traitement.

macOS Tahoe reçoit en outre plusieurs apports directement issus d’iOS. C’est le cas notamment de l’application Téléphone, qui remplace officiellement FaceTime. Il s’agit de la même que sur les téléphones, avec des capacités identiques. Elle récupère donc les nouveautés présentées hier soir, comme le regroupement des appels provenant de numéros inconnus, la possibilité de laisser le téléphone répondre à ces derniers pour demander de se présenter, ou encore la fusion de toutes les listes, dont l’historique et les messages vocaux.

Toujours dans cette optique de transversalité, macOS récupère les Activités en direct. Le Mac va puiser dans l’iPhone pour récupérer l’élément et l’afficher en haut à droite de l’écran. Pour rappel, les Activités en direct permettent d’afficher un petit encart dans lequel l’évolution d’une action apparait. Par exemple, une commande de nourriture ou l’arrivée d’un VTC. La fonction n’apparait qu’avec les actions compatibles. Cependant, elle réclame Recopie de l’iPhone, qui n’est toujours pas disponible en Europe.

Spotlight et Raccourcis, les vraies stars

Même si l’ajout de ces nouveautés est sympathique, les vrais temps forts relatifs à macOS étaient les améliorations pour la recherche de Spotlight et l’application Raccourcis.

Spotlight fait un bond important. D’outil de recherche, il devient palette de commandes. On peut ainsi s’en servir pour déclencher des actions, comme rédiger et envoyer un e-mail, créer un rappel, déclencher la lecture d’une musique, et ainsi de suite.

Pour Apple, Spotlight peut servir désormais de porte d’entrée vers l’ensemble des actions sur la machine. On peut s’en servir pour accéder rapidement à un dossier, une application, un historique quelconque ou encore au presse-papier, qui affiche dès lors la liste de tout ce que l’on a copié récemment. Apple a également ajouté des raccourcis rapides pour certaines actions, comme « sm » pour envoyer un message ou « ar » pour ajouter un rappel. Ces raccourcis peuvent être personnalisés et l’utilisateur peut en ajouter d’autres. Avec les applications intégrées, les actions sont effectuées sans avoir besoin de les ouvrir.

Spotlight se sert en outre d’Apple Intelligence pour personnaliser au fur et à mesure ses recommandations. Si une personne semble effectuer souvent un certain type d’action, Spotlight le proposera dès son ouverture, selon l’heure de la journée et le contexte, dont l’application active à ce moment.

Raccourcis est l’autre grande évolution cette année. La nouvelle version va puiser dans Apple Intelligence pour suggérer des raccourcis basés sur les tâches souvent effectuées. Si une étudiante enregistre fréquemment une version audio d’un cours tout en prenant des notes, Raccourcis suggèrera une action pour analyser le fichier audio et comparer avec les notes, afin de signaler des éléments manquants.

Toutes les fonctions liées à Apple Intelligence, notamment les outils d’écriture, deviennent disponibles dans Raccourcis. On peut dès lors automatiser des tâches comme le résumé d’un texte ou la création d’une image dans Playground.

L’iPad, ce Mac comme les autres

L’autre temps fort des annonces, c’est le nouveau système de fenêtrage d’iPadOS. Après des années de demandes en ce sens, il semble que la firme ait abandonné toute résistance et ait enfin donné ce que beaucoup attendaient.

Concrètement, depuis une application en plein écran, on peut désormais saisir le coin inférieur droit et redimensionner la fenêtre. Celle-ci vient alors flotter en version réduite sur le bureau, puisque l’on peut réellement parler de bureau.

Ce principe s’accompagne de plusieurs mécanismes propres au Mac chez Apple. Les fenêtres sont ainsi équipées des mêmes boutons d’actions (rouge, jaune et vert), avec des conséquences identiques. L’agencement (tiling) est aussi le même, avec deux applications se partageant verticalement la moitié de l’écran, ou quatre applications réparties sur chaque quart. Le menu est identique à macOS. Même le mode Exposé est là, avec le même geste tactile que sur Mac : trois ou quatre doigts glissant vers le haut.

Cette nouvelle gestion des fenêtres change radicalement les perspectives d’utilisation des tablettes chez Apple, qui peuvent presque s’utiliser comme des MacBook. L’entreprise indique d’ailleurs avoir retravaillé son curseur de souris, désormais plus précis.

Ces changements importants s’accompagnent d’un gros effort sur la gestion des fichiers. Comme dans Tahoe, on peut ainsi colorer des dossiers et leur affecter un emoji pour les personnaliser. Le Dock se manipule presque comme sur macOS et permet par exemple d’épingler un dossier.

Enfin, iPadOS récupère l’application Aperçu, permettant la manipulation des PDF, de la lecture à l’annotation.

Apple sur la défensive

Cette conférence d’ouverture ne semble pas avoir soulevé les foules. Les améliorations présentées, en dehors de certains temps forts comme le nouveau système de fenêtrage sur iPadOS, n’ont pas provoqué un grand enthousiasme.

C’est particulièrement vrai avec Liquid Glass. Le grand renouvellement graphique inspire globalement la méfiance, avec de nombreux doutes exprimés sur la lisibilité, les éventuels problèmes d’accessibilité ou la consommation de batterie liée aux effets graphiques de transparence et de déformation. Certains sont allés jusqu’à comparer Liquid Glass à Windows Vista. Gardons cependant en tête que seule la première bêta pour développeurs est disponible et que l’ensemble peut évoluer. Apple a d’ailleurs indiqué hier soir qu’il ne s’agissait que du « début du voyage ».

Autre gros problème souligné, l’absence presque totale de nouveautés liées à l’IA. Le souci n’est pas tant que cette dernière soit essentielle dans tous les cas de figure, mais elle est devenue rapidement un facteur de différenciation entre l’ancien monde et le nouveau. Le manque criant de réactivité d’Apple sur le sujet risque d’affecter encore l’image de l’entreprise.

Une image déjà écornée par le « Siri conversationnel » qui avait été promis et qui, d’ailleurs, n’est toujours pas là. Il va s’écouler toute une année avant qu’Apple ait quelque chose de significatif à présenter. Même si Apple intelligence est mieux intégré, notamment dans Spotlight et Raccourcis, l’efficacité générale – en particulier sur le texte et les images – risque de faire rapidement pâle figure face aux capacités des modèles d’OpenAI, Anthropic ou Google.

Dans une deuxième actualité, nous nous pencherons sur le reste des annonces et les informations pratiques, comme la compatibilité et la disponibilité.

☕️ OpenAI revendique 10 milliards de dollars d’activité, contre 3 milliards pour Anthropic

10 juin 2025 à 09:42

Moins de trois ans après le lancement grand public de ChatGPT, OpenAI a atteint l’équivalent de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel récurrent, a affirmé lundi un porte-parole de l’entreprise, cité par CNBC. Le chiffre ne prendrait pas en compte les sommes perçues dans le cadre des accords de licence conclus avec Microsoft.

Rappelons que contrairement au chiffre d’affaires annuel, qui correspond aux revenus enregistrés sur les douze mois de la période envisagée, le revenu annuel récurrent (ARR en anglais, pour Annual Recurring Revenue) constitue un indicateur de progression de l’activité : il envisage les revenus issus des abonnements à un instant T, puis les normalise à l’échelle d’une année.

Logo OpenAI

Le chiffre traduit quoi qu’il en soit une croissance significative du volume d’activités enregistré par OpenAI sur les derniers mois : en septembre dernier, elle tablait en effet sur un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de dollars pour l’année 2024, avant d’évoquer, quelques mois plus tard, un revenu annuel récurrent estimé à 5,5 milliards de dollars.

L’entreprise n’a en revanche pas précisé comment cette croissance annoncée se traduisait en matière de rentabilité. OpenAI, qui tablait sur 5 milliards de dollars de pertes en 2024, est pour mémoire engagée dans une levée de fonds pharaonique de 40 milliards de dollars, conduite en plusieurs étapes et menée par Softbank.

Si la multiplication des offres liées à ChatGPT (abonnements entreprise, accès via API, etc.) a sans doute contribué à l’essor du chiffre d’affaires d’OpenAI, la concurrence n’est pas en reste. Fin mai, on apprenait en effet qu’Anthropic, l’éditeur des modèles Claude, avait atteint un revenu annuel récurrent de l’ordre de 3 milliards de dollars, alors que l’activité s’élevait à 1 milliard de dollars d’ARR en décembre 2024.

☕️ Qualcomm rachète Alphawave Semi avec le datacenter en ligne de mire

10 juin 2025 à 09:19

Qualcomm a annoncé lundi l’acquisition de la société Alphawave Semi, basée à Londres et spécialisée dans le développement de solutions de connectivité à destination des centres de données. La transaction, qui sera réalisée début 2026 sur la base d’une valeur d’entreprise fixée à 2,4 milliards de dollars, fera d’Alphawave Semi une filiale à part entière de Qualcomm.

Cette acquisition constitue aussi une première pierre concrète dans la stratégie de conquête du segment des datacenters récemment annoncée par le géant américain. Mi-mai, Qualcomm a en effet participé au lancement, par le fonds souverain d’Arabie Saoudite, d’une nouvelle entreprise chargée de développer toute une gamme de produits et de services autour de l’intelligence artificielle. Baptisée HUMAIN, cette dernière a notamment vocation à s’appuyer sur des centres de données qui, outre la présence probable d’accélérateurs NVIDIA, accueilleront des CPU et des solutions dédiées à l’IA élaborées par Qualcomm.

« L’acquisition d’Alphawave Semi vise à accélérer et fournir des atouts clés à l’expansion de Qualcomm dans les centres de données. Les processeurs Qualcomm Oryon et Hexagon sont parfaitement positionnés pour répondre à la demande croissante de calcul haute performance et basse consommation, stimulée par l’essor rapide de l’inférence IA et la transition vers des processeurs sur mesure dans les centres de données », affirme l’entreprise de San Diego.

Les coeurs Oryon équipent le Snapdragon X destiné aux ordinateurs portables

Les modèles dits « de raisonnement » s’effondrent quand il faut raisonner sérieusement

10 juin 2025 à 08:32
🎶 C'est juste une illusion, comme une bulle de savon 🎶
Les modèles dits « de raisonnement » s’effondrent quand il faut raisonner sérieusement

DeepSeek-R1, les modèles o1 et o3 d’OpenAI, Claude 3.7 Sonnet Thinking ou encore Gemini Thinking. Ces nouveaux modèles censés avoir les capacités de « raisonner » en donnent simplement « l’illusion », selon des chercheurs d’Apple qui leur ont fait passer des tests simples comme celui des tours de Hanoï.

Dans un article mis en ligne sur le site d’Apple, des chercheurs de l’entreprise exposent les limites des modèles dits « de raisonnement » tels que DeepSeek-R1, o1 ou Claude 3.7 Sonnet Thinking. Leur article (non relu par des pairs et mis en ligne [PDF] en dehors des pratiques de la recherche) affirme que ces modèles donnent l’« illusion de penser » alors qu’ils ont des « limites fondamentales ». Leur justesse s’effondre même, selon ces chercheurs, au-delà d’une certaine complexité.

Meilleurs que des docteurs, vraiment ?

En septembre dernier, OpenAI affirmait doctement que son modèle o1, « dépassait le niveau d’un docteur [human PhD-level accuracy] » sur un benchmark de physique, de biologie et de chimie (Le GPQA, créé en 2023 par des chercheurs de l’Université de New York, d’Anthropic et de la startup Cohere). L’entreprise tempérait un peu son ardeur plus loin en précisant que « ces résultats ne signifient pas que o1 est plus compétent qu’un docteur à tous égards, mais seulement que le modèle est plus performant pour résoudre certains problèmes qu’un docteur serait censé résoudre ».

Depuis, comme le remarquait Ars Technica déjà en mars, l’industrie de l’IA a un nouveau terme à la mode : « PhD-level AI ». Des IA du niveau d’un docteur ? Mais en quoi ? Le benchmark d’OpenAI se basait, en fait, sur la comparaison des réponses à un questionnaire à choix multiples et non sur celle de résolutions de problèmes. Un docteur n’est pas formé pour sortir de son cerveau des réponses à des questions très compliquées mais pour en formuler, établir des projets de recherche, mettre en place des protocoles et trouver de nouvelles réponses.

Des casse-têtes pour mieux évaluer

Comme le soulevait déjà en octobre dernier la même équipe de chercheurs d’Apple, les benchmarks des IA génératives nous désinforment souvent. Ici, ils proposent d’autres façons d’évaluer les modèles de raisonnement. Les chercheurs d’Apple proposent notamment plusieurs casse-têtes à tester : le passage de la rivière, les tours de Hanoï, les soldats de Conway ou encore celui du « blocks world ».

« Ces environnements permettent de manier avec précision la complexité des problèmes tout en maintenant des processus logiques cohérents, ce qui permet une analyse plus rigoureuse des schémas de raisonnement et des limites », justifient-ils.

Les tours de Hanoï, par exemple, sont un casse-tête connu tant du côté des psychologues et des neuropsychologues pour tester certaines fonctions exécutives, que du côté des développeurs comme exercice de programmation lorsqu’on est étudiant.

Des disques de diamètres différents sont posés en pyramide les uns au-dessus des autres sur une tige (voir ci-dessous). Il faut reconstituer cette pyramide sur une tige d’arrivée en déplaçant un disque à la fois et sans poser un disque sur un disque plus petit. En le faisant avec le moins de coups possibles, évidemment. On comprend assez rapidement que, plus il y a de disques, plus c’est complexe (si vous voulez essayer, on peut y jouer par ici). La complexité des autres casse-têtes augmente aussi avec l’augmentation d’un paramètre.

Au-delà d’une certaine complexité, c’est l’effondrement

Les cinq modèles « de raisonnement » testés (o3-mini dans 2 configurations différentes, DeepSeek-R1, DeepSeek-R1-Qwen-32B et Claude-3.7-Sonnet thinking) réagissent de la même façon : « la justesse diminue progressivement au fur et à mesure que la complexité du problème augmente jusqu’à l’effondrement complet (justesse nulle) au-delà d’un seuil de complexité spécifique au modèle ».

Ces modèles dits « de raisonnement » utilisent ce que les chercheurs appellent des « thinking tokens » (qu’on peut traduire par « jetons de réflexions ») inventés il y a un an par des informaticiens de l’Université de Prague.

En observant la seconde ligne de graphiques ci-dessus, on peut voir que « les modèles de raisonnement augmentent initialement leurs jetons de réflexion proportionnellement à la complexité du problème » mais qu’ « à l’approche d’un seuil critique – qui correspond étroitement à leur point d’effondrement de leur justesse – les modèles commencent de manière contre-intuitive à réduire leur effort de raisonnement en dépit de l’augmentation de la difficulté du problème ». Bref, ce mécanisme ne fonctionne plus à partir d’une certaine complexité.

Les modèles de langage classiques meilleurs pour des problèmes simples

Les chercheurs d’Apple ont voulu comparer les performances de ces modèles « de raisonnement » aux modèles de langage classiques en fonction du nombre de jetons utilisés. Ils se sont aperçus que, « les modèles de langage classiques sont meilleurs pour des problèmes simples, les modèles de raisonnement présentent des avantages en cas de complexité moyenne, tandis que les deux approches échouent en cas de complexité élevée, quelle que soit l’allocation de calcul ».

L’article montre aussi que les modèles « de raisonnement » gaspillent de la puissance de calcul pour les problèmes simples : alors qu’ils ont trouvé la bonne solution dès le début, ils continuent à calculer d’autres possibilités qui sont erronées. Ils appellent ça, de l’« overthinking » (surréflexion).

« Ces observations remettent en question les hypothèses dominantes sur les capacités des modèles de raisonnement et suggèrent que les approches actuelles peuvent se heurter à des obstacles fondamentaux à un raisonnement généralisable  », concluent-ils.

☕️ On peut tester sa connexion Internet via PowerToys Run

10 juin 2025 à 07:57

Run est l’un des nombreux petits outils de la suite PowerToys. Cette dernière, depuis son grand retour, consiste en une collection d’outils tous développés en open source par Microsoft et débloquant des fonctions avancées pour Windows (10 et 11).

Run est particulièrement intéressant. Il s’agit d’une interface de type palette de commandes, que l’on appelle par un raccourci clavier (par défaut Win + Alt + Espace). Après quoi, on peut lancer des opérations mathématiques, s’en servir comme lanceur d’applications, pour des recherches, etc. Son point fort reste cependant son ouverture, avec un système de plugins pour renforcer ses capacités.

Et justement, Neowin signale la disponibilité de plusieurs nouveaux plugins, dont un permettant de tester sa connexion. Nommé simplement SpeedTest, il utilise l’utilitaire d’Ookla et permet de l’appeler depuis la commande « spt » dans la palette. Bon point, l’exécutable ne demande pas de droits administrateurs pour fonctionner. Le code source est également fourni (sous licence MIT).

L’installation est la même que pour tous les plugins :

  • Aller dans le dossier %LOCALAPPDATA%\Microsoft\PowerToys\PowerToys Run\Plugins\ (on peut coller cette adresse dans l’Explorateur pour s’y rendre directement)
  • Créer un dossier portant le nom du nouveau plugin
  • Décompresser l’archive dans le dossier créé

Nos confrères avertissent également de la disponibilité d’autres plugins, comme VideoDownloader pour télécharger des vidéos depuis YouTube ou Definition, pour interroger sur les mots et leur prononciation, mais uniquement en anglais pour l’instant. Ces trois plugins sont du même auteur, ruslanlap.

De façon plus générale, si les possibilités de PowerToys Run vous intéressent, on trouve facilement de nombreux plugins. Certains rassemblent d’ailleurs des sélections pour mettre en avant des modules leur paraissant particulièrement utiles, comme chez XDA.

Attention néanmoins, ces plugins peuvent contenir des exécutables ou des DLL. Il vaut donc mieux s’assurer du type de projet qui se tient derrière et avoir un antivirus à jour.

Reçu hier — 9 juin 2025Next

Actualités générées par IA : notre extension signale plus de 4 000 sites !

9 juin 2025 à 17:09
Jean-Marc a-t-il découvert un puits sans fond ?
Actualités générées par IA : notre extension signale plus de 4 000 sites !

Ce qui n’était au début qu’une petite liste de sites sur un bout de tableur se transforme en phénomène massif : notre base de données de sites GenAI en dénombre désormais plus de 4 000 ! Pour être alerté lorsque vous naviguez sur l’un d’entre eux, nous avons développé une extension pour Chrome et Firefox. À installer sans modération.

Depuis le début de notre enquête sur les sites d’actualités utilisant l’intelligence artificielle pour générer tout ou partie de leurs contenus, la liste ne fait que grossir à vue d’œil. Après les premières détections par Jean-Marc, elle est passée de quelques sites à des centaines puis des milliers, en l’espace de quelques mois.

Afin de vous permettre de suivre l’ensemble de notre enquête, nous avons publié une actualité de récap’, mise à jour au fil de nos publications sur le sujet.

Fin janvier, nous avions identifié un peu plus de 1 000 sites, révélant qu’il ne s’agissait pas d’un épiphénomène dans les sites d’infos. C’est d’autant plus inquiétant que les actualités générées par IA pullulent dans Google News et Discover, avec des contenus mis en avant par le moteur de recherche auprès de ses utilisateurs.

De 1 000 à 4 000 : « that escalated quickly »

Notre méthodologie s’est affinée, et améliorée, et notre base de données est passée à 1 500 sites GenAI mi février, 3 000 en mars et maintenant plus de 4 000. Une extension que nous avons développée (avec l’aide d’une IA générative, pour la petite histoire) permet d‘être automatiquement alerté lorsqu’on visite l’un des sites y figurant. Elle est disponible pour les navigateurs utilisant une base Chrome (dont Edge) et Firefox.

Si la plupart des volets de notre enquête sont réservées à nos abonnés, cette extension est librement accessible à tous, sans restriction et avec une base de données automatiquement mise à jour. Un choix assumé par la rédaction : il est important pour nous que chacun puisse savoir à quoi s’en tenir.

Ce travail n’en reste pas moins financé par les lecteurs qui nous soutiennent ; ils représentent notre seule source de revenus. Abonnez-vous à Next pour nous soutenir !

Une base de données obfusquée, avec un filtre Bloom

Nous avons néanmoins décidé de ne pas publier « en clair » cette base de sites utilisant l’intelligence artificielle générative pour écrire tout ou partie de leurs articles. Plusieurs raisons à cela, notamment le fait que nous ne voulons déjà pas qu’elle puisse aider ceux qui voudraient améliorer leurs générateurs d’articles automatisés. Avec l’aide d’un développeur de moji – Hasnaine – nous l’avons donc obfusquée avec un filtre de Bloom.

Il est ainsi impossible de retrouver la liste des sites à partir des données disponibles, tout en évitant les faux négatifs. Il y a néanmoins un risque de faux positifs, d’où la présence d’une liste d’exception et la possibilité pour tout un chacun d’en ajouter manuellement.

Red Flag Domains, AMF et signalements : les autres fonctionnalités

Au fil des versions, l’extension s’est améliorée et dispose désormais d’un système de signalement permettant à ses utilisateurs de nous faire remonter les sites GenAI qu’ils auraient identifiés, et de deux autres listes d’alerte : celle de Red Flag Domains et celle de l’AMF. Elles sont automatiquement mises à jour (une fois par jour), mais vous pouvez aussi forcer manuellement les mises à jour.

Très prochainement, nous publierons une mise à jour prenant en compte certains de vos retours. Déjà, moins de messages dans la console. Ensuite, un compteur permettant de suivre le nombre d’alertes, et peut-être d’autres surprises. Nous mettrons à jour le code sur GitHub au passage.

Si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à laisser un commentaire et une note sur les boutiques des navigateurs 😉

App Store : aux États-Unis, Apple échoue encore contre Epic sur les frais de paiements

9 juin 2025 à 16:16
Quand ça ne veut pas
App Store : aux États-Unis, Apple échoue encore contre Epic sur les frais de paiements

Nouveau coup dur pour Apple. après la victoire d’Epic sur les pratiques anti-steering, Apple avait demandé en urgence un sursis à l’application de la décision. Peine perdue, la demande a été rejetée, les nouvelles pratiques pouvant continuer jusqu’à ce que l’appel ait lieu.

Sales temps pour Apple et sa vision parfaitement ordonnée de l’App Store. Sur ce dernier, l’entreprise prélève une commission de 30 % sur tous les achats réalisés, qu’il s’agisse des applications elles-mêmes, des biens et services commercialisés dans celles-ci ou encore des abonnements. Pour ces derniers, la commission baisse à 15 % à compter du 13 mois consécutif d’un abonnement actif.

Ces conditions sont dénoncées par un nombre croissant d’entreprises depuis des années, en particulier Epic et Spotify. Elles critiquent tout spécialement les pratiques anti-steering d’Apple. Le terme désigne l’ensemble des règles bloquant les éditeurs dans leurs capacités à communiquer des offres alternatives aux utilisateurs.

Le cas le plus connu est l’affaire Fortnite. Sans prévenir, Epic a lancé une promotion sur la monnaie du jeu en fournissant un lien vers son site. Les achats réalisés ne passaient alors pas par l’App Store, Apple n’empochant aucune commission. À Cupertino, la firme avait répliqué en bloquant le jeu. Il n’est revenu sur le Store américain que le 20 mai, après cinq ans d’absence.

Puis une victoire d’Epic il y a quelques semaines a complètement rebattu les cartes. Il est devenu interdit pour Apple de bloquer les liens externes, et surtout d’imposer une commission sur les achats réalisés à travers ces liens. L’entreprise a immédiatement fait appel. Une semaine plus tard, elle demandait en urgence de surseoir à l’exécution de la décision. Le tribunal a rejeté la demande.

Défaite supplémentaire

Selon un document consulté par TechCrunch, Apple « a la charge de démontrer que les circonstances justifient l’exercice de [notre] pouvoir discrétionnaire », a déclaré le tribunal devant lequel le recours avait été déposé. Cela signifie que la fameuse décision de la juge Gonzalez Rogers il y a un mois s’applique toujours. Apple a le droit de faire appel – ce qu’elle a fait – mais la décision doit quand même être appliquée.

La juge Gonzalez avait en effet décidé que les pratiques d’Apple devaient cesser immédiatement. La firme avait déjà été alpaguée sur le même sujet en 2021, devant la même juge. Celle-ci n’a pas caché sa colère, accusant Apple d’avoir sciemment menti à la cour, violant la décision initiale qui réclamait déjà d’autoriser les éditeurs à passer par d’autres systèmes de paiement. Apple avait fini par le faire, en rabotant sa commission à la marge : 27 %, contre 30 en temps normal. La juge a peu gouté également les écrans anxiogènes placés par Apple entre le lien et sa destination.

« Nous sommes déçus de la décision de ne pas suspendre l’ordonnance du tribunal de district et nous continuerons à défendre notre cause au cours de la procédure d’appel. Comme nous l’avons déjà dit, nous ne sommes pas du tout d’accord avec l’avis du tribunal de district. Notre objectif est de nous assurer que l’App Store reste une opportunité incroyable pour les développeurs et une expérience sûre et fiable pour nos utilisateurs », a simplement déclaré un porte-parole d’Apple.

Epic sur un petit nuage

Du côté d’Epic, on boit évidemment du petit lait. L’emblématique fondateur de l’éditeur, Tim Sweeney, s’est fendu d’un tweet mâtiné d’ironie pour l’occasion : « La Cour d’appel du 9ᵉ circuit rejette la demande de suspension d’Apple. Le long cauchemar national de la taxe Apple prend fin. Que la WWDC de la semaine prochaine soit la célébration par Apple de la liberté que les développeurs et les utilisateurs méritent depuis longtemps ». WWDC qui commence d’ailleurs ce soir à 19h00.

Interrogé dans les commentaires sur la manière dont Apple pourrait gagner de l’argent avec la suppression de ces commissions, Sweeney a répondu que le géant était libre de le faire « en se livrant à une concurrence loyale ».

Précisons que la disparition des commissions ne concerne que les achats réalisés par des liens internes dans les applications vers les sites officiels correspondants. Les achats des applications elles-mêmes ne sont pas remis en cause, et les éditeurs tiers peuvent continuer à s’en remettre à Apple si tel est leur choix.

Une situation suivie de près en Europe

Si l’affaire est aussi importante, c’est non seulement parce qu’elle remet en cause toute une partie du modèle commercial d’Apple, mais aussi parce que les mêmes problèmes sont pointés des deux côtés de l’Atlantique. L’Europe a infligé fin avril une amende de 500 millions d’euros à Apple pour violation du DMA, en lien ici aussi avec les pratiques anti-steering. Dans les deux affaires, les liens, la commission prélevée et les écrans d’avertissement sont au cœur des reproches.

Le 23 juin, Apple devra donc modifier ses pratiques au sein de l’Union. Les éditeurs tiers devront pouvoir utiliser les liens qu’il leur plaira, renvoyer vers leurs sites et proposer de meilleures offres que sur l’App Store. En outre, Apple pourra percevoir une commission, mais uniquement sur le premier achat, pour tenir compte de la découverte de ce tarif via les produits Apple (acquisition initiale).

Apple, particulièrement remontée contre le DMA depuis son entrée en vigueur, en conteste tous les points. Mais comme aux États-Unis, la demande d’appel n’est pas suspensive : l’entreprise pourra retenter sa chance, mais elle doit quand même se soumettre à la décision et appliquer les changements dès le 23 juin. Dans le cas contraire, la Commission européenne est décidée à jouer la carte de l’astreinte journalière, qui pourrait grimper jusqu’à plusieurs dizaines de millions d’euros par jour.

À la virgule près

Le 5 juin, par un article de Jérôme Marin sur Cafétech, on a d’ailleurs pu voir combien Apple était prête à combattre dans toutes les tranchées. Dans son combat contre le DMA, l’entreprise n’était ainsi pas d’accord sur le positionnement d’une virgule placée après le mot « gratuitement » dans la version anglais de l’article 5.4.

« The gatekeeper shall allow business users, free of charge, to communicate and promote offers, including under different conditions, to end users acquired via its core platform service or through other channels, and to conclude contracts with those end users, regardless of whether, for that purpose, they use the core platform services of the gatekeeper »

Apple estimait ainsi que le terme ne s’appliquait qu’à la communication et la promotion. Mais la Commission, dans sa décision détaillée (dont le document n’est plus en ligne, sans que l’on sache pourquoi), expliquait au contraire que la virgule rendait « gratuitement » distributif et que le terme s’appliquait tout ce qui venait ensuite, y compris « conclure des contrats ».

Quoi qu’il en soit, la firme américaine ne compte rien lâcher. Elle est tenue d’appliquer les changements réclamés dans deux semaines, sous peine d’une nouvelle condamnation. L’appel devrait bien avoir lieu, mais aucune date n’a été communiquée pour l’instant.

Le résolveur européen DNS4EU est disponible, avec ou sans « protections »

9 juin 2025 à 12:52
Un de plus
Le résolveur européen DNS4EU est disponible, avec ou sans « protections »

Le résolveur européen DNS4EU est enfin disponible pour tous, avec ou sans divers niveaux de « protection ». Le service est déjà passé entre les mains expertes de Stéphane Bortzmeyer qui livre une première analyse complète.

Fin décembre 2020, la Commission européenne présentait une série de mesures dans le domaine de la cybersécurité. Elle souhaitait « contribuer à la sécurisation de la connexion Internet en soutenant le développement d’un service public européen de résolveur du DNS ». Cette initiative est baptisée DNS4EU afin de proposer un « service européen alternatif d’accès à Internet », comme l’expliquait l’ICANN.

Début 2022, l’Agence européenne pour la santé et le numérique (HaDEA) lançait un appel à projet de 14 millions d’euros en vue du déploiement de DNS4EU. Dans les lignes directrices du résolveur, il devait « être facile à configurer par des non-experts » et proposer des « services de filtrage de contrôle parental strictement opt-in et entièrement transparents ». Autres promesses : données de résolution et métadonnées devaient être traitées dans l’UE, sans monétisation des données personnelles. Ce projet est désormais disponible.

Nous l’avons longuement détaillé dans notre dossier sur le fonctionnement (pour de vrai) d’Internet : le DNS occupe une place très importante, car il permet de transformer une URL en une adresse IP, et ainsi joindre le serveur avec les données attendues.

« Pas d’intérêt pratique […] mais c’est toujours bien »

DNS4EU se lance désormais dans le grand bain, comme annoncé sur X. Stéphane Bortzmeyer, spécialiste des réseaux et du DNS, a publié une première analyse (déjà bien complète pour le commun des mortels) :

« Il ne présente pas d’intérêt pratique (il y a déjà beaucoup de résolveurs, y compris publics, y compris européens) mais c’est toujours bien d’élargir le parc. La diversité est une bonne chose ».

« Comme tous les résolveurs sérieux, il a, en plus des traditionnels UDP et TCP, les transports DoT et DoH (mais pas DoQ [DNS over QUIC (Quick UDP Internet Connections), ndlr] mais, bon, ce dernier est nettement moins fréquent aujourd’hui). Comme tous les résolveurs sérieux, il a une adresse IPv4 et une IPv6 ».

Un résolveur, cinq options (avec ou sans filtres)

Dans la pratique, le résolveur propose cinq options en fonction de vos besoins (la première adresse est une IPv4, la seconde une ipV6) :

  • Résolveur sans filtre : 86.54.11.100 ou 2a13:1001::86:54:11:100
  • Résolveur avec « protection » : 86.54.11.1 ou 2a13:1001::86:54:11:1
  • Résolveur avec « protection » et « protection des enfants » : 86.54.11.12 ou 2a13:1001::86:54:11:12
  • Résolveur avec « protection » et « blocage des publicités » : 86.54.11.13 ou 2a13:1001::86:54:11:13
  • Résolveur avec « protection », « protection des enfants » et « blocage des publicités » 86.54.11.11 ou 2a13:1001::86:54:11:11

Le premier niveau de « protection » comprend « 20 millions de domaines malveillants dans la base de données » et DNS4EU annonce en ajouter « environ 150 000 par jour ». Dans la pratique, il s’agit de « bloquer l’accès aux sites web malveillants et frauduleux connus ». Il existe un formulaire pour signaler des faux positifs.

Pour la « protection des enfants », le résolveur bloque l’accès à certains types de contenus : « Jeux d’argent, sexuel, armes, maltraitance des enfants, drogues, racisme, terrorisme, violence ». Les domaines de la liste sont issus « de dizaines de flux publics (comme Bon-Apetit) et du moteur de détection de contenu Webshrinker ». Dans ce cas, les utilisateurs sont redirigés vers une page de blocage avec une explication.

Protection (relative) contre les publicités

Sur le blocage des publicités, DNS4EU rappelle que « certains sites et applications peuvent avoir mis en place des systèmes de détection anti-publicité, ce qui pourrait empêcher le site de s’afficher correctement ou entraîner un dysfonctionnement de l’application ». Dans la pratique, la liste des domaines publicitaires est tirée « de diverses listes telles que goodbyeads ou ads-tracking » avec une résolution de l’adresse IP en 0.0.0.0.

« Bien que ce service soit censé protéger de la pub, il dit la vérité (malheureusement) pour des noms comme google-analytics.com. Pour googletagmanager.com, il renvoie un amusant 0.0.0.0. Aucune utilisation n’est faite des Extended DNS Errors du RFC 8914, hélas, contrairement à ce que fait Google Public DNS quand il ment », explique Stéphane Bortzmeyer.

Blocage DNS, censure étatique et anonymat

Le spécialiste en profite pour revenir sur la question du blocage DNS : « Curieusement, alors que le cahier des charges de DNS4EU prévoyait explicitement la mise en œuvre de la censure des 27 États membres de l’UE, je n’ai pas trouvé de domaine censuré. Même Sci-Hub marche ». De manière générale, il n’a « pas encore vu de signe de censure étatique (par exemple au profit des ayant-droits) ».

« L’adresse IP du client est entièrement anonymisée avant d’être envoyé au résolveur. Aucune donnée privée n’est collectée nulle part, ce qui garantit un alignement total avec le RGPD et les autres réglementations européennes en matière de protection des données ; vos données restent les vôtres », affirme DNS4EU. De plus amples détails sont disponibles par ici.

Sachez enfin que DNS4EU a été mis en place par neuf partenaires : Whalebone (coordinateur, une société tchéque), CZ.NIC, Czech Technical University (ČVUT), Time.lex, deSEC, SZTAKI, Abi Lab, NASK et DNSC.

Bien évidemment, DNS4EU propose des explications sur comment changer son résolveur DNS sur de nombreux systèmes d’exploitations et produits tels que des routeurs et des terminaux mobiles.

☕️ Une faille critique dans Roundcube corrigée, mais déjà exploitée

9 juin 2025 à 11:42

Le 1ᵉʳ juin, Roundcube annonçait les versions 1.6.11 et 1.5.10 de son client e-mail web. Elles venaient corriger une vulnérabilité critique particulièrement sévère. Estampillée CVE-2025-49113, cette faille affichait en effet un score CVSS de 9,9/10. Elle avait également fait l’objet d’un bulletin d’alerte du CERT-FR.

Ce bulletin a été mis à jour le 6 juin pour indiquer qu’une preuve de concept (PoC) était publiquement disponible. La faille découverte existait en effet déjà depuis 10 ans et était passée sous les radars. En outre, comme l’indiquait Bleeping Computer le 5 juin, le correctif a été analysé et « désossé », permettant l’exploitation de la faille et la commercialisation d’une exploitation, vendue jusqu’à 50 000 dollars sur certains forums.

Vitrée brisée

La somme peut paraître importante pour une faille déjà corrigée, mais son potentiel est grand. Exploitée, elle peut permettre une exécution de code arbitraire à tout utilisateur authentifié sur le serveur. Surtout, les pirates peuvent compter sur l’inertie habituelle pour les mises à jour. En somme, se jeter sur les serveurs n’ayant pas installé la version 1.6.11 ou 1.5.10 de Roundcube.

Bien que la preuve d’exploitation circule depuis quelques jours seulement, la présence de cette faille dans le code depuis 10 ans a pu mener à des piratages dans le passé. La vulnérabilité est actuellement considérée comme extrêmement sérieuse, au point d’avoir été surnommée « l’armageddon du courrier électronique ». Il est donc conseillé de mettre à jour Roundcube aussi rapidement que possible.

ROG Xbox Ally : Microsoft lance sa première console portable avec Asus

9 juin 2025 à 10:00
All your base are belong to us
ROG Xbox Ally : Microsoft lance sa première console portable avec Asus

Microsoft a dévoilé dimanche sa première console portable, la ROG Xbox Ally. Conçu en partenariat avec Asus et décliné en deux versions, l’appareil dissimule Windows 11 sous un environnement Xbox, dédié au jeu et compatible avec toutes les bibliothèques du marché : Xbox et le Game Pass bien sûr, mais aussi Steam ou les stores d’Epic, Ubisoft et EA.

Après quelques jours de teasing sur les réseaux sociaux, Microsoft a lâché dimanche la petite bombe de son événement Xbox Games Showcase avec la présentation d’une première console portable à ses couleurs, la ROG Xbox Ally. Construite par Asus, elle s’articule autour d’un écran 7 pouces, 1080p et 120 Hz (compatible FreeSync), protégé par un verre Gorilla Glass et intégré dans un châssis que prolongent deux poignées inspirées d’une manette Xbox.

ROG Xbox Ally et ROG Xbox Ally X : AMD Ryzen Z2 aux commandes

Une console, mais deux modèles. D’abord, la ROG Xbox Ally (blanche), qui vient équipée d’une puce AMD Ryzen Z2 A (4 cœurs CPU, 8 cœurs GPU en RDNA 2), accompagnée de 16 Go de mémoire LPDDR5X-6400 et de 512 Go de stockage, assuré par un SSD au format M.2, qu’il sera donc possible de remplacer.

Une console, mais deux variantes matérielles

Plus musclée, la ROG Xbox Ally X (noire) vient équipée du tout juste annoncé AMD Ryzen AI Z2 Extreme. Ce nouvel APU est une déclinaison du Z2 Extreme lancé par AMD en janvier dernier, qui s’enrichit d’un NPU dédié aux fonctions d’intelligence artificielle, avec une puissance de calcul théorique de 50 TOPS. Le processeur, qui dispose de 8 cœurs Zen 5 et d’un GPU composé de 16 cœurs AMD RDNA 3.5, est ici accompagné de 24 Go de LPDDR5X-8000 et d’un SSD de 1 To.

La version haut de gamme de la console se distingue également par sa connectique enrichie : l’un de ses deux ports type-C adopte la norme USB4, compatible Thunderbolt 4, là où la version de base se contente de deux ports USB 3.2 Gen 2 avec DisplayPort 2.1.

Tous deux équipés d’un contrôleur WiFi 6E et Bluetooth 5.4, les deux modèles diffèrent par leur batterie : 80 Wh pour la version X, contre 60 Wh pour la ROG Xbox Ally de base. Livrées avec un chargeur de 65 W, les deux consoles sont enfin données pour un poids de 670 grammes (Xbox Ally) et 715 grammes (Xbox Ally X). Aucune autonomie théorique n’est communiquée à ce stade.

Xbox et jeux PC réunis

Face à la récente Switch 2, cantonnée au monde Nintendo, et devant un Steam Deck qui souffre tout de même de quelques limitations inhérentes au jeu vidéo sous Linux (comme l’impossibilité d’accéder à des titres tels que LoL et Valorant à cause des protections anti-triche), Microsoft revendique une approche plus universelle. Les deux Xbox Ally fonctionnent en effet sous Windows 11, ce qui leur ouvre en théorie l’ensemble du monde PC.

Le système d’exploitation n’apparait cependant pas : au lancement, l’utilisateur se retrouve au sein d’un environnement Xbox, avec un accès direct à une bibliothèque de jeux capable, en théorie, d’agréger l’ensemble des titres de l’utilisateur, même si ceux-ci émanent de stores ou de lanceurs concurrents comme Steam, Epic, Ubisoft, etc. Ils y côtoieront les jeux Xbox de l’utilisateur, ou les titres accessibles via l’abonnement Game Pass de Microsoft. Les consoles Xbox Ally doivent en enfin permettre de profiter du cloud gaming, depuis les serveurs de Microsoft, ou via une console Xbox en jeu à distance.

La console s’ouvre sur un environnement dédié au jeu

Le tout se mâtine sans surprise d’une certaine primauté accordée au monde Xbox, dont l’incarnation la plus visible n’est autre que le bouton physique Xbox, intégré sur le côté gauche de l’écran et facilitant l’accès à la Game Bar. « Grâce à un bouton Xbox dédié, les joueurs ont accès au chat, aux applications et aux paramètres via une superposition de barre de jeu améliorée, vous permettant de basculer rapidement entre les applications et les jeux en cours d’exécution », décrit l’éditeur.

Compatible Twitch, Discord et consorts

« Étant donné que ces consoles portables fonctionnent sous Windows, vous avez accès à des jeux que vous ne pouvez pas obtenir ailleurs, ce qui vous permet de profiter pleinement de la liberté et de la polyvalence du jeu sur PC : téléchargez des jeux depuis votre boutique préférée, exécutez des applications comme Discord, regardez vos streamers préférés sur Twitch et jouez avec vos mods préférés, le tout directement depuis l’expérience Xbox », vante encore Microsoft.

Reste à voir comment se comportera l’interface quand il s’agira d’installer des applications dont la prise en charge n’a pas été prévue par l’éditeur. Ce dernier semble en effet avoir pris le parti d’une intégration maximale, sans doute pour que l’utilisateur soit le moins enclin possible à quitter l’interface dédiée au jeu. Les réglages de l’appareil, et tout ce qui est lié à la gestion des performances matérielles, passe par exemple par un utilitaire dédié (dérivé des logiciels d’Asus), harmonisé avec l’environnement Xbox.

Le lancement des ROG Xbox Ally et ROG Xbox Ally X devrait intervenir avant les fêtes de fin d’année, à des tarifs qui n’ont pas encore été communiqués. À titre indicatif, une console Asus ROG Ally X équipée d’un AMD Ryzen Z1, 12 Go de mémoire vive et 1 To de stockage est encore affichée à 899 euros sur le site du constructeur taïwanais.

☕️ GNOME 49 désactivera par défaut X11

9 juin 2025 à 09:28

La prochaine version de l’environnement franchira une grande étape : elle désactivera par défaut la session X11. L’équipe de développement commence à en parler alors même que la première « vraie » version alpha n’est pas encore sortie. Le développeur Jordan Petridis explique dans un billet qu’exceptionnellement, une pré-alpha est disponible pour récolter un maximum de retours.

La désactivation de l’ancien serveur graphique X11/Xorg est l’étape suivante dans la progression vers du 100 % Wayland. XWayland n’est pas affecté et GDM gardera sa capacité à lancer d’autres sessions X11. Pour le commun des mortels en revanche, cela signifie que X11 disparait des radars. Pour les utilisateurs plus avancés qui en auraient besoin, cela signifie que l’ancien serveur graphique devra être « explicitement activé lors de la construction des modules concernés (gnome-session, GDM, mutter/gnome-shell) ».

D’ici la sortie de la version, prévue le 17 septembre, trois scénarios sont possibles, selon Petridis. Dans la version idéale, où il n’y aurait ni bug ni problème nulle part, le code lui-même disparaitrait de GNOME 49. Dans la version jugée la plus crédible, cette suppression interviendrait dans GNOME 50. Reste un scénario improbable mais possible, dans lequel les bugs seraient si nombreux que le projet serait encore repoussé.

« Encore », car la désactivation et la suppression de X11 sont en fait prévues depuis longtemps. Jordan Petridis indique qu’il avait ouvert plusieurs pull requests à ce sujet après l’arrivée de GNOME 45. Mais il a fallu attendre GNOME 48 pour que tous les problèmes soient corrigés, notamment des régressions sur l’accessibilité. Le temps que tout soit réglé, il était trop tard pour proposer la désactivation dans cette version.

Dans la pratique, les utilisateurs ne devraient voir aucune différence. Wayland a beau être un serveur graphique nettement plus moderne, il est déjà activé par défaut sur bon nombre de distributions, notamment Ubuntu et Fedora. Les prochaines versions de ces dernières intègreront d’ailleurs GNOME 49.

☕️ Sortie du gestionnaire de paquets FAIR pour décentraliser l’écosystème WordPress

9 juin 2025 à 08:48

Un nouveau gestionnaire de paquets nommé FAIR vient de sortir, soutenu par la fondation Linux. Il est présenté comme une « alternative décentralisée à l’écosystème central des thèmes et des plugins de WordPress.org, conçue pour redonner le contrôle aux hébergeurs et aux développeurs de WordPress ».

L’année dernière, le torchon a brûlé dans l’écosystème WordPress. Deux des plus gros acteurs, Automattic et WP Engine l’ont transformé en champ de bataille. Notamment, Matt Mullenweg, qui joue avec ses deux casquettes de CEO d’Automattic et de responsable de la fondation WordPress, a décidé de bloquer son concurrent au motif que celui-ci ne contribue pas assez au projet open-source et « profère des menaces juridiques » contre WordPress.org.

C’est ce genre de blocage qui devrait être évité grâce au gestionnaire de paquets FAIR. Le soutien de la fondation Linux permettra d’être robuste face à d’éventuelles attaques des différents protagonistes. « Notre objectif est de repenser la manière dont les logiciels sont distribués et gérés dans le monde de l’édition web ouverte », expliquent les responsables du projet.

FAIR met en place deux fonctionnalités :

  • Le remplacement des API de WordPress.org utilisées par exemple pour vérifier si des mises à jour sont disponibles ou pour le flux d’actualité ;
  • une gestion décentralisée des paquets permettant leur ajout et la mise à jour sans passer par WordPress.org.

Il s’appuie sur un protocole mis en place pour l’occasion et permet de choisir le miroir que l’on souhaite.

« Avec une configuration minimale et une architecture modulaire, le système FAIR assure l’indépendance technique, la résilience et la durabilité à long terme des déploiements de WordPress », expliquent les responsables du gestionnaire de paquets.

FAIR est téléchargeable et est distribué soit en plugin « standalone » soit dans une version spécifique de WordPress.

☕️ 5G StandAlone : Orange propose sa 5G+ à ses clients avec un iPhone 15 ou 16

9 juin 2025 à 08:23

Au début de l’année, Orange lançait la 5G+ – le nom commercial de la 5G StandAlone (ou 5G SA) qui ne se base pas sur un cœur de réseau 4G – pour ses clients professionnels. Quelques semaines plus tard, depuis début mars, le grand public peut en profiter en activant une option 5G+ (voir cette page dédiée).

Elle est sans engagement et « réservée aux clients d’une offre mobile Orange 5G compatible », sans plus de précision. Il faut évidemment disposer d’un smartphone compatible 5G+ et être dans une zone de couverture 5G+ de l’opérateur. Cette option gratuite 5G+ est néanmoins « incompatible avec les options Multi-SIM et eSIM Watch ».

De nouveaux terminaux sont désormais compatibles : « À partir du 6 Juin 2025, les clients Orange équipés d’un iPhone 15, ou version ultérieure, pourront profiter du réseau 5G+ d’Orange, en activant gratuitement l’option dédiée 5G+ ».

Orange met pour rappel en avant trois avantages à la 5G+ par rapport à la 5G : « Un réseau encore plus réactif grâce à une latence réseau réduite » de 3 ms en moyenne selon Orange, « une sécurisation renforcée  » et une « une qualité constante pour tous les usages » puisque la voix passe en 5G (VoNR ou Voice over New Radio).

Pour rappel, des smartphones Android sont déjà compatibles avec la 5G+ d’Orange, comme l’indique l’opérateur sur sa boutique en ligne : Samsung A26, A36, S24, S25 et Galaxy Z Flip6, Honor Magic7 Pro et Lite, Xiaomi 13T et 14T…

Histoire d’ajouter un peu de flou dans cette affaire, Orange propose un forfait 5G+ Série Spéciale 180 Go. Il permet, comme les autres forfaits, d’avoir de la 5G+, mais propose aussi aux clients « une bande passante dédiée […] améliorant leur expérience même dans les zones de forte affluence pour tous leurs
divertissements : streaming, gaming, IA, réseaux sociaux…
 ».

Free était pour rappel le premier opérateur à sauter le pas de la 5G SA sur son réseau national en septembre dernier.

Reçu avant avant-hierNext

☕️ Oui, Anthropic a bien coupé ses liens avec Windsurf à cause d’OpenAI

6 juin 2025 à 16:58

Il y a quelques jours, on apprenait qu’Anthropic avait brutalement coupé l’accès à ses API pour Windsurf. Cette entreprise édite un client de « vibe coding » (programmation fortement soutenue par l’IA) du même nom, qui met à disposition plusieurs modèles dans ce but. Parmi eux, la famille Claude, dont les versions Sonnet ont acquis un certain renom dans le développement pour leur efficacité.

Windsurf a communiqué sur le sujet, expliquant notamment qu’Anthropic laissait moins d’une semaine pour s’adapter. Dans un article, nous relevions un faisceau d’indices pointant vers une décision stratégique. Au cœur de cette théorie, l’annonce par Bloomberg d’un rachat de Windsurf par OpenAI, pour un montant de 3 milliards de dollars. Ni Windsurf ni OpenAI n’ont confirmé cette opération pour l’instant. Peu après, quand la famille Claude 4 avait été présentée par Anthropic, Windsurf n’y avait pas eu accès.

Windsurf

On sait désormais que cette décision avait tout à voir avec l’article de Bloomberg. Jared Kaplan, cofondateur et directeur scientifique d’Anthropic, était l’invité hier des TC Sessions de TechCrunch. Interrogé sur le sujet, Kaplan a simplement répondu : « Nous essayons vraiment de permettre à nos clients de travailler durablement avec nous à l’avenir. Je pense qu’il serait étrange que nous vendions Claude à OpenAI ».

Dans un développement un peu plus étonnant, le responsable a indiqué que les ressources informations d’Anthropic étaient actuellement limitées. L’entreprise préférait donc se concentrer sur des partenaires « durables ». Kaplan a d’ailleurs cité en exemple Cursor, édité par Anysphere, avec lequel Anthropic devrait travailler « longtemps ». Cursor qui a déjà reçu plusieurs offres de rachat, toutes déclinées. L’entreprise vient d’ailleurs de lever 900 millions de dollars pour développer ses activités et jouit actuellement de l’une des croissances les plus rapides du secteur.

X veut mettre tout le monde d’accord avec de nouvelles notes de communauté

6 juin 2025 à 16:21
Et pourquoi pas ?
X veut mettre tout le monde d’accord avec de nouvelles notes de communauté

Le réseau social expérimente un nouveau mécanisme pour ses notes de communauté. Le principe reste le même, mais X veut fluidifier la publication des notes en promouvant une idée « neuve » : que les personnes sont en fait plus souvent d’accord les unes avec les autres qu’elles ne le croient.

En mars dernier, Bloomberg avait publié les résultats d’une longue enquête sur les notes de communauté. Ce mécanisme permet à des internautes d’apposer un message sur une publication de réseau social. Cette note est faite initialement pour compléter le propos, mais elle est rapidement devenue une manière de combattre les informations fausses ou créées de toutes pièces.

Comme l’avaient pointé nos confrères cependant, les notes de communauté n’étaient pas une panacée. Il y avait un décalage prononcé par exemple entre l’arrivée d’un tweet viral et celles des notes contrebalançant le propos. Une fake news avait largement le temps de faire le tour de la planète avant. En outre, les utilisateurs étaient poussés à jouer la carte de l’émotionnel, X récompensant les tweets au nombre des réactions qu’ils engendrent.

Ces problèmes étaient d’autant plus mis en avant que Meta avait annoncé un peu avant son intention de recourir au même système. Que ce soit le réseau d’Elon Musk ou ceux de Mark Zuckerberg, les raisons invoquées étaient les mêmes : les personnes et entreprises embauchées pour vérifier les faits étaient biaisées politiquement, une accusation d’inclinaison à gauche reprise dans la rhétorique « anti-woke ». Bloomberg relevait pourtant que même si les notes de communauté avaient certains succès à leur actif, elles ne pouvaient être à elles seules une défense suffisamment solide contre les fake news.

L’art du consensus

Dans cette enquête, les journalistes s’étaient tout particulièrement penchés sur le mécanisme de publication. Ils soulignaient ainsi que la manière même dont les notes fonctionnaient nuisait à la réactivité générale de l’ensemble.

Il ne suffit pas en effet de proposer une note pour qu’elle soit publiée dans la foulée. Après la rédaction initiale, elle est proposée aux autres personnes rédigeant des notes. Elle doit avoir été validée un certain nombre de fois pour être acceptée en tant que note de communauté et publiée. Il faut donc réunir un quorum, un consensus parfois difficile à établir, retardant d’autant le combat contre les fake news. Mais, encore une fois, Bloomberg mettait en balance un système qui privilégiait avant tout la viralité comme un problème fondamental de ce combat.

Bien que X reste tributaire de ce grand-écart, il a partagé hier soir un nouveau chantier. Le réseau social a annoncé un test autour des notes de communauté. Celles-ci seraient la démonstration que des personnes aux opinions parfois très divergentes peuvent finalement se mettre d’accord. En somme, l’ex-Twitter veut promouvoir l’idée que ses utilisateurs sont en réalité plus souvent sur la même longueur d’onde qu’ils ne le croient.

La construction de ponts selon X

Depuis hier, un petit groupe de contributeurs américains participe ainsi à une expérience. « Occasionnellement », ils seront appelés à réagir à certains messages publiés. Ces appels seront affichés peu de temps après l’arrivée du tweet. Selon X, un algorithme captera des signaux précoces, notamment les J’aime. Les utilisateurs sélectionnés seront invités à fournir un commentaire, partagé immédiatement aux autres membres du groupe.

L’algorithme va alors observer la réaction des premières personnes. Sur un même sujet, si les J’aime s’accumulent alors qu’ils proviennent de personnes aux points de vue habituellement contrastés, un message va s’afficher pour l’indiquer tel quel. Ce message sera promotionnel : « Cette publication a récolté des J’aime de la part de personnes ayant des perspectives différentes. Qu’en pensez-vous ? ».

Cliquer sur le message ouvrira un panneau avec une liste de propositions accompagnées de cases à cocher. On pourra ainsi déclarer que l’on est d’accord, que l’on a appris quelque chose, qu’il soulève un point important, qu’il rassemble sur un sujet d’ordinaire très polarisé, qu’il est inspirant ou autre appréciation. Dans une deuxième partie, on trouve les commentaires négatifs.

Selon X, qui développe sa vision dans une page dédiée, cette démarche est un prolongement naturel des notes actuelles. L’algorithme qui va être développé grâce aux interactions récoltées chez les personnes participantes sera open source, promet l’entreprise.

Est-ce important ?

Si X devait concrétiser son nouveau système et le diffuser en production, le nouvel outil pourrait avoir des conséquences, certaines pour les utilisateurs, d’autres plus discrètes.

Ces nouvelles notes pourraient – dans une certaine mesure – promouvoir une plus grande diversité dans les messages lus habituellement. Les réseaux sociaux, à cause de leurs algorithmes, favorisent largement le phénomène de chambre d’écho : on ne finit par voir que les contenus avec lesquels on est d’accord. Les dangers de cette approche sont nombreux. Elle accentue notamment la polarisation des débats en créant des zones d’entre-soi.

S’il est difficile pour l’instant de savoir dans quelle mesure ce nouveau mécanisme pourrait « détendre l’atmosphère » sur X, voire faire évoluer le comportement d’une partie des utilisateurs, le réseau social tient potentiellement entre ses mains une mine d’or.

À une époque où les données et autres interactions ont désormais une immense valeur pour entrainer les modèles, le réseau pourrait utiliser cette nouvelle manne pour ses propres besoins. X a pour rappel été racheté par xAI, créée par Elon Musk pour participer à la guerre de l’IA. Les modèles Grok sont utilisés sur X pour les recommandations et autres questions. On peut régulièrement voir que le réflexe a pris dans les fils de discussions : beaucoup demandent à Grok de résumer une situation ou si telle déclaration est vraie (la marge d’erreur des IA génératives ne semble jamais prise en compte).

Avec ce nouveau mécanisme, X pourrait donc récolter des informations très précieuses sur la manière dont les internautes interagissent avec le contenu. Il pourrait entrainer un changement fondamental dans la manière dont le contenu est recommandé.

En outre, si X n’aborde pas ce point, la question se pose d’un enregistrement potentiel des interactions en fonction du compte. Chaque profil reçoit déjà des suggestions fortement influencées par l’activité passée. Outre le puissant outil statistique que ce mécanisme représenterait s’il était généralisé, il pourrait également servir à rendre les suggestions encore plus personnelles. Même si ces nouvelles notes affichent pour l’instant la promesse de suggestions plus variées.

Harcèlement moral et sexuel à Ubisoft : prison avec sursis requise contre 3 anciens cadres

6 juin 2025 à 14:32
Harcèlement moral et sexuel à Ubisoft : prison avec sursis requise contre 3 anciens cadres

Le procès contre trois anciens cadres et dirigeants d’Ubisoft se déroulait cette semaine à Bobigny. Ils sont accusés de harcèlement moral et sexuel, et pour l’un d’eux d’agressions sexuelles. Le procureur a requis des peines de prisons avec sursis allant jusqu’à trois ans et des amendes pour tous, considérant les faits d’une « extrême gravité ». Le délibéré doit être rendu début juillet.

Cette semaine se tenait le procès (d’abord reporté) de Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux. Tous les trois ont occupé des postes à responsabilité pendant des années chez Ubisoft et sont accusés de harcèlement moral et sexuel au sein de l’entreprise. Le premier est aussi poursuivi pour une tentative d’agression sexuelle aggravée sur une salariée.

La publication d’enquêtes de Libération et Numerama en 2020 a mis en lumière le harcèlement moral, sexiste et sexuel institué chez Ubisoft pendant une dizaine d’années.

Jeudi soir, le procureur a requis contre l’ancien vice-président du service éditorial, Thomas François, trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende, explique Le Parisien. Le parquet a réclamé 18 mois avec sursis et 45 000 euros d’amende contre l’ex-n° 2 de l’entreprise, Serge Hascoët, et 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende contre le game designer Guillaume Patrux.

Ambiance violente, sexiste et de harcèlement

Pendant cette semaine, de nombreux témoins ont décrit une ambiance violente, sexiste et de harcèlement au sein du studio de jeux vidéo. « Au cours de quatre jours d’audition, d’anciennes employées ont raconté avoir été attachées à une chaise, forcées à faire le poirier, soumises à des commentaires constants sur le sexe et leur corps, à des blagues sexistes et homophobes, à des dessins de pénis collés sur les ordinateurs, à un directeur qui pétait au visage des employées ou gribouillait sur les femmes avec des marqueurs, à des massages d’épaule non sollicités, à des films pornographiques dans un bureau ouvert, et à un autre cadre qui faisait claquer un fouet près de la tête des employées », décrit le Guardian.

Accusation d’agressions sexuelles

« Quand j’allais au bureau, j’avais envie de créer un environnement de travail cool, de faire de grands jeux », a affirmé Thomas François comme le rapporte le média canadien La Presse. Sans nier tous les faits, il les a souvent minimisés. Il justifie par exemple l’organisation de « chat-bite » en affirmant que « c’était des blagues entre hommes, de façon consentante et en connivence ». « Si j’avais su que cela la mettait mal à l’aise, je n’aurais pas continué », affirme-t-il, à propos du fait d’avoir ligoté à une chaise une salariée et de l’avoir mise dans l’ascenseur, rapporte La Presse. Lors de sa plaidoirie, son avocat a tenté un trait d’humour pour le moins déplacé, glissant la réflexion « attention pas shabbat, chat-bite », raconte Libération.

Une ancienne assistante de son service a expliqué, soutenue par d’autres témoignages, que Thomas François a tenté de l’embrasser de force pendant une fête, des collègues la retenant de force. Lui continue à nier : « Je lui ai demandé : “Est-ce que je peux te faire un bisou ?” et j’ai vu qu’elle s’est reculée, donc je me suis arrêté, je ne suis pas un bourrin », rapporte La Presse. Une autre femme a témoigné avoir, elle-aussi, été victime d’un baiser forcé de sa part.

Laissé faire et encouragement

L’ancien numéro 2, Serge Hascoët n’a rien fait après avoir reçu des plaintes à propos du harcèlement de Thomas François. Pire, il a même « encouragé la poursuite du harcèlement commis par Thomas François en assistant aux scènes, en les banalisant et en y participant parfois activement », a expliqué le procureur. Mardi, il avait « nié avoir été témoin ou auteur de faits de harcèlement moral ou sexuel », selon Le Monde. Concernant le harcèlement sexuel, le procureur a demandé la relaxe de Serge Hascoët mais aussi qu’il en soit reconnu complice, explique le Parisien.

Il a aussi noté qu’il avait utilisé ses collaboratrices comme « des supplétifs », leur demandant de s’occuper de sujets personnels comme les obsèques de sa femme ou d’en humilier une en tendant son mouchoir souillé accompagné d’un « Tu peux le vendre, ça vaudra de l’or ».

Lundi, Libération racontait qu’au premier jour du procès, les deux anciens cadres avaient mêlé leurs regrets à leur nostalgie pour une époque où « on s’amusait et on faisait de belles choses ».

Enfin, le responsable du jeu Agos (A Game of Space), Guillaume Patrux est accusé de harcèlement moral, pour avoir fait notamment claquer un fouet dans l’open space de l’entreprise et « à quelques centimètres du visage de ses collaborateurs » mais aussi avoir brûlé au briquet la barbe d’un de ses collègues. Il s’est excusé pour certains de ses gestes mais son avocat a pointé le fait qu’il n’avait fait l’objet « d’aucune alerte et d’aucun reproche ». « Si Guillaume Patrux avait été d’une violence incroyable, ses supérieurs lui auraient dit d’arrêter. Mais rien, pas un mot, a-t-il fait valoir. Comment pouvait-il avoir conscience de harceler ses collègues si personne ne lui dit rien ? », cite La Presse.

L’absence de la personne morale d’Ubisoft et des frères Guillemot

Selon Libération, le procureur a nié le fait qu’il s’agisse d’un changement d’époque et de paradigme : « il s’agit d’une libération de la parole. Mais pas de faits qui seraient soudain devenus répréhensibles. On parle seulement de faits qui étaient tus et ne le seront plus ».

Les différentes parties ont pointé un vide lors du procès : l’absence décidée par le parquet de la direction des ressources humaines, de la personne morale d’Ubisoft et de ses PDG, Michel et Yves Guillemot. Comme on peut le lire plus haut, la défense de Guillaume Patrux a notamment renvoyé la responsabilité sur le manque de réaction de ses supérieurs.

Pourtant, lors de son réquisitoire, le procureur a affirmé que tous ces comportements de ces cadres dirigeants avaient laissé penser aux salariés « qu’ils étaient autorisés et relevaient de la norme » et qu’ils avaient mis en place « une ambiance harcelante ». Le délibéré doit être rendu le 2 juillet.

Mais l’entreprise n’est pas encore au bout de ses peines. Comme l’a rapporté notre consœur de France Info, Clara Lainé, l’avocate Maude Beckers va « délivrer « dans les semaines qui suivent » une citation directe à l’encontre d’Ubisoft en tant que personne morale, d’une DRH (Marie Derain) et Yves Guillemot ». Ceci « pour remettre en lumière, le caractère systémique du harcèlement chez Ubisoft », explique le syndicat Sud Informatique, dont elle est la représentante.

☕️ Chaînes TV de la TNT : la nouvelle numérotation entre en vigueur

6 juin 2025 à 14:08

Adoptée le 9 janvier dernier par le régulateur, la nouvelle numérotation des chaînes de TV à portée nationale, diffusée au travers de la TNT, est entrée en vigueur vendredi. Elle fait suite à la disparition programmée des chaînes C8 et NRJ12, ainsi qu’à la fin de la diffusion des chaînes payantes du Groupe Canal+ sur la TNT.

Sur la TNT (TV par voie hertzienne), le canal 4 affiche désormais France 4. La 8 est attribuée à la Chaîne parlementaire (réunion des programmes de l’Assemblée nationale et de Public Sénat). La chaîne jeunesse Gulli passe sur le canal 12, tandis que les chaînes d’information en continu sont réunies au sein d’un bloc qui va de 13 à 16 avec, dans l’ordre, BFMTV, CNEWS, LCI et Franceinfo.

Numérotation des chaînes TNT au 6 juin 2025

Le canal 18 accueille quant à lui une nouvelle venue, la chaine T18, portée par le groupe CMI France, lui-même détenu par le milliardaire Daniel Kretinsky. Enfin, le canal 19 ira à Novo19, nom finalement retenu pour la chaine généraliste lancée par le groupe Ouest-France, dont la diffusion doit débuter au 1er septembre prochain.

Du côté des box opérateurs comme du service spécialisé Molotov, on reflète sans surprise cette nouvelle numérotation, avec un transfert de Canal+ vers le canal 40. « Dans la majorité des cas, aucune action n’est nécessaire : votre téléviseur ou décodeur mettra la liste à jour automatiquement », indique Orange.

Même topo chez SFR, qui évoque une mise à jour disponible vendredi pour ses équipements. « En fonction de votre type de box, il pourrait être nécessaire de redémarrer celle-ci », précise tout de même l’opérateur au carré rouge. Bouygues tient aussi un discours rassurant à destination des usagers Bbox : « On vous rassure, vous n’avez rien à faire ! On s’occupe de tout. »

Chez Free, le changement de numérotation s’inscrit dans le contexte d’un remaniement plus large de l’offre TV, qui s’enrichit notamment des nouvelles chaînes thématiques RMC, d’une chaîne dédiée à l’auto promotion des services Free en 68, ainsi que d’une boucle vidéo dédiée à Netflix en 31.

Google Discover est devenu la principale source de trafic pour la presse française

6 juin 2025 à 11:48
Accros à un algo
Google Discover est devenu la principale source de trafic pour la presse française

Pour la deuxième année consécutive, le trafic en provenance de l’algorithme de recommandation de contenus Discover de Google explose de + 50%. Un phénomène de dépendance qui interroge, à plus forte raison quand le modèle économique de la presse, nationale ou régionale et départementale, dépend de plus en plus des abonnements numériques.

Le Baromètre diffusion 2024 de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), qui rassemble et représente près de 300 titres de la presse quotidienne nationale (PQN) et de la presse quotidienne régionale et départementale (PQRD), souligne à quel point la presse dépend désormais d’Internet, et plus particulièrement de Google.

Les abonnements numériques (+ 12,2% l’an passé) y représentent en effet désormais 35% de la diffusion de la presse quotidienne, « soit 20 points de plus qu’il y a 10 ans ».

En moyenne, chaque jour, près de 1,6 million de versions numériques de journaux sont ainsi diffusées. Ces abonnements représenteraient 69% de la diffusion de la presse quotidienne nationale (PQN), avec 1 million d’exemplaires par jour, mais 18 % seulement de la presse quotidienne régionale et départementale (PQRD), à raison d’environ 570 000 exemplaires par jour.

L’Équipe arrive en tête, avec 97,6% d’abonnements numériques, suivis par Le Monde (88,5%), Libération (86,8%), Le Figaro (79,3%) et Les Échos (78,7%). Le Parisien (65,7%) et Libération sont par ailleurs les titres ayant connu les plus fortes progressions de nouveaux abonnés numériques depuis 2020.

« La presse continue d’être attractive », estime dès lors l’APIG. Les abonnements individuels (papier + numérique), qui ont progressé de 9,6% en 10 ans, représenteraient aujourd’hui 73% de la diffusion de la presse quotidienne, contre 53% en 2015. Dans le même temps, les abonnements papier ont baissé de 35,1%, quand les abonnements numériques explosaient, eux, de + 611,7%.

Les réseaux sociaux ne représentent plus que 5 % des sources de trafic

Les marques de presse « regagnent en visibilité en 2024 » avec un trafic « porté par l’actualité » (+ 13,1%), et « malgré l’arrêt de Facebook News et une chute des visites en provenance des réseaux sociaux en 2023 ». Ces derniers ne représentent plus que 5% des sources de trafic (plus 1% en provenance des newsletters), contre 61% en provenance de Google.

Le rapport 2023 montrait déjà (sur un « périmètre réduit du panel de l’APIG »), une chute de 24,6% du trafic en provenance de Facebook, et une légère décrue du nombre de clics en provenance de Google Search. A contrario, le trafic émanant de son application (et algorithme) Discover de recommandation de contenus enregistrait de son côté une progression de 50%, passant de 200 à 300 millions de visites par mois entre juin et octobre.

Évolution du nombre de visites émanant de Google et Facebook entre 2022 et 2023 – source APIG

Discover représente, à lui seul, 68% du trafic en provenance de Google

Si la consultation via des applications représentait, en 2024, 30% du trafic de la PQN, et 11% de la PQRD, l’écrasante majorité se fait depuis des interfaces mobiles : 85% pour la PQN, 89% pour la PQRD, accélérant d’autant le trafic en provenance de Discover, dont l’application n’est (pour l’instant) disponible que sur les terminaux mobiles et tablettes.

Répartition du trafic entre sites et applications mobiles des titres de presse, nationale puis régionale et départementale – source APIG

Et si le trafic en provenance de Google Search a poursuivi sa baisse, celui émanant de son algorithme Discover continue d’exploser :+ 48,8% par rapport à 2023. Au point que les marques de presse seraient « dépendantes des plateformes », écrit l’APIG, et tout particulièrement de Google, qui représenterait 61% de leurs sources de trafic.

Évolution du nombre de visites émanant des outils Google entre 2023 et 2024 – source APIG

Sur les 966 millions de clics générés par les services Google vers les titres de presse en août 2024, 653 millions (67,6 %) provenaient ainsi de Discover, contre seulement 238 millions (24,6 %) pour la recherche classique et 74 millions (7,7 %) pour Google News, relève Abondance, soulignant que « Google Discover est devenu la principale source de trafic pour la presse française » :

« Cette montée en puissance de Discover représente à la fois une opportunité et un défi pour les éditeurs. D’un côté, cette fonctionnalité permet d’atteindre un public large qui ne se serait pas nécessairement dirigé vers les sites d’actualité. De l’autre, elle renforce la dépendance des médias envers les algorithmes de Google, qui déterminent quels contenus seront mis en avant. »

« On ne va pas se mentir : Google Discover, c’est un peu la loterie »

Or, et comme le relève par ailleurs Abondance dans un article consacré à l’arrivée prochaine de Discover sur desktop : « On ne va pas se mentir : Google Discover, c’est un peu la loterie. Visibilité massive un jour, plus rien le lendemain ».

L’algorithme recommande en effet sur l’application mobile Google une dizaine ou quinzaine de contenus, a priori personnalisés en fonction des données enregistrées dans le compte Google des internautes (activités sur le web et les applications, historique des recherches, géolocalisation, etc.).

Et si « personne ne sait vraiment comment fonctionne le classement sur Discover », poursuit Abondance, on sait par contre qu’il privilégie les visuels et titres attrayants, et qu’il s’intéresse moins à la pertinence et à la qualité du contenu qu’à sa capacité à capter l’attention des mobinautes.

Nous y reviendrons, dans un second article consacré à ce pourquoi, et comment, des professionnels du marketing numérique et du référencement (SEO) se sont rués sur Discover, dans le cadre de notre enquête au long cours sur cette pollution en cours de sites d’information générés par IA.

☕️ Google explique comment les performances de Chrome ont été améliorées

6 juin 2025 à 11:24

En un an, les performances générales de Chrome ont été améliorées de 10 %. Il s’agit d’une moyenne, enregistrée pour l’essentiel via des tests sur le benchmark Speedometer 3, développé en partenariat avec d’autres éditeurs de navigateurs. Il est chargé d’analyser les performances sur des processus comme le parsing HTML, le traitement du JavaScript, les interactions et manipulations du DOM, l’application des CSS ou encore le rendu des pixels.

Cette amélioration est continue, comme le montre un graphique publié par Google. Sur un an, on peut voir une légère augmentation des performances à chaque nouvelle version du navigateur, à l’exception de la mouture 129, sans que l’on sache pourquoi.

Google dit s’être concentrée sur les « chemins de rendu fondamentaux ». L’entreprise s’est ainsi penchée sur la disposition en mémoire de structures de données internes dans les composants DOM, CSS, de mise en page et de dessin. Le moteur de rendu, Blink, évite selon Google « un grand nombre d’opérations inutiles sur la mémoire ».

À titre d’exemple, un plus grand nombre d’opérations ont été confiées au ramasse-miettes Oilpan, en remplacement d’anciennes instructions malloc (allocation mémoire). Autre exemple, les caches sont décrits comme beaucoup plus efficaces dans les rendus lourds, notamment pour les calculs des feuilles CSS.

Bien que Google n’en parle pas frontalement, et puisqu’il s’agit d’améliorations portées dans le moteur Blink, tous les navigateurs l’exploitant ont récupéré ces améliorations et continueront de le faire.

Il est d’ailleurs intéressant de constater que les performances, qui n’étaient plus guère mises en avant ces dernières années, sont à nouveau un argument. En avril par exemple, Microsoft avait communiqué sur une hausse significative de ses résultats dans Edge. Le navigateur se veut également plus réactif, avec un remplacement récent d’une bonne partie de son interface, React ayant laissé sa place à WebUI 2.0.

☕️ Procès New York Times vs OpenAI : la justice impose la conservation des données de ChatGPT

6 juin 2025 à 10:38

Le procès pour violation de Copyright entre le New York Times et OpenAI suit son cours depuis la plainte déposée par le journal étasunien en décembre 2023.

Mais, à la mi-mai, le juge en charge de l’affaire a ordonné à OpenAI de préserver « tous les journaux de sorties qui devraient normalement être supprimés » et ce « jusqu’à nouvel ordre de la Cour », a appris Arstechnica. Il précise que cet ordre concerne toutes les données qu’OpenAI supprime d’habitude, « que ces données soient supprimées à la demande d’un utilisateur ou en raison de « nombreuses lois et réglementations sur la protection de la vie privée » qui pourraient exiger qu’OpenAI le fasse ».

Sans surprise, l’entreprise d’IA générative s’oppose à cet ordre. Elle affirme que le tribunal a pris cette décision en se fondant uniquement sur une intuition du New York Times et d’autres plaignants du secteur de l’information. De fait, le média a affirmé que les utilisateurs qui exploiteraient le chatbot pour contourner son paywall seraient plus enclins à supprimer leur historique.

OpenAI ajoute que, sans « aucune raison valable », l’ordre « continue d’empêcher OpenAI de respecter les décisions de ses utilisateurs en matière de protection de la vie privée ».

OpenAI précise que les données concernées sont celles de tous les utilisateurs du chatbot de l’entreprise, qu’ils aient un compte gratuit, Plus ou Pro et qu’ils passent par l’interface graphique ou l’API. Elle précise dans un billet que ça n’affecte par contre pas les utilisateurs de ses offres Enterprise et Edu.

L’entreprise ajoute que « seule une petite équipe juridique et de sécurité d’OpenAI, soumise à un audit, pourra accéder à ces données si cela s’avère nécessaire pour respecter nos obligations légales ».

« Nous nous opposerons à toute demande qui compromettrait la vie privée de nos utilisateurs ; il s’agit là d’un principe fondamental », a affirmé Sam Altman sur X.

En France, l’électricité renouvelable représente 27,8 % de la production totale

6 juin 2025 à 10:17
Des électrons élevés en plein air
En France, l’électricité renouvelable représente 27,8 % de la production totale

L’année dernière, les énergies renouvelables comptaient pour un peu plus d’un quart de la production totale d’électricité en France. L’hydraulique est toujours en tête, suivi par l’éolien et le solaire. Ce dernier concentre le gros des projets (en capacité de production).

Enedis a mis en ligne cette semaine son 32ᵉ Panorama de l’électricité renouvelable pour l’année 2024. Commençons par poser les bases : la production totale d’électricité en France en 2024 était de 539 TWh, « son plus haut niveau depuis 5 ans », rappelle RTE.

76,7 GW de puissance, 150 TWh de production

De son côté, « la production renouvelable a couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine au cours de l’année 2024, ce qui représente 27,8 % de la production totale d’électricité. Elle s’est établie à 150 TWh (contre 135,6 TWh en 2023) », explique Enedis.

Déjà, il faut s’entendre sur le terme renouvelable : cela « correspondent ici à l’agrégation des capacités solaires, éoliennes, bioénergies et hydrauliques, bien que seule une partie de la production des filières bioénergie et hydraulique soit comptabilisée comme renouvelable, conformément à la directive européenne », explique le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité.

La puissance totale du parc total d’énergies renouvelables est de 76,7 GW en France, en hausse de 6,7 GW. Dans un monde (qui n’existe pas) où la production serait toujours au maximum des capacités, cela donnerait environ 672 TWh de production sur l’année (76,7 x 24 h dans une journée x 365 jours). La réalité est bien moindre avec 150 TWh, à cause notamment de la saisonnalité des énergies renouvelables (présence ou non de soleil et de vent par exemple).

24,8 TWh de production solaire, autoconsommation incluse

Le solaire est l’énergie qui grimpe le plus avec 4,9 GW supplémentaires (contre 3 GW en moyenne les années précédentes), le reste étant de l’éolien terrestre et en mer. Attention, on parle ici de la capacité totale cumulée des installations ; la production dépend de plusieurs facteurs, comme nous venons de le voir.

La capacité totale du solaire est désormais de 24,3 GW. « Pour la première fois, la capacité du parc solaire excède celle du parc éolien terrestre » (mais pas l’hydraulique qui est à 25,7 GW), note Enedis dans son Panorama. En effet, l’éolien terrestre affiche une capacité de 22,9 GW, mais la production est supérieure au solaire avec 42,8 TWh sur l’année 2024.

De son côté, le solaire a produit l’année dernière 24,8 TWh et a permis de « couvrir la consommation électrique annuelle de la France métropolitaine à hauteur de 5,7 % en moyenne ». Ce chiffre inclut l’« autoconsommation PV ».

Enedis propose aussi des courbes de production mensuelle. On y voit évidemment les fluctuations saisonnières ainsi que le pic de production durant l’été. En 2024, la barre des 3 GWh a été dépassée en juillet et en août. Durant ces deux mois, la couverture mensuelle a même dépassé les 10 %.

L’éolien a produit 42,8 TWh et « carbure » à l’inverse du solaire

Sur l’éolien, c’est bien différent: les mois d’été ne sont pas les plus performants. Les pics sont généralement entre novembre et mars.

Dans son Panorama, Enedis revient aussi sur la question de l’éolien en mer : « En 2024, 665 MW […] ont été mis en service, contre 360 MW en 2023, pour atteindre un total de 1 508 MW ». La production en 2024 était 4 TWh, soit plus du double de 2023 (1,9 TWh). « Sur le dernier trimestre 2024, la production s’établit à 1,2 TWh, soit une augmentation de 63 % par rapport au dernier trimestre 2023 », ajoute Enedis.

L’hydroélectrique met tout le monde d’accord avec 69,8 TWh

La bioénergie a contribué à hauteur de 8,5 TWh en 2024. Mais le gros de la production renouvelable est assurée par l’hydroélectrique, qui affiche une capacité de 25,7 GW. « Le volume de production d’hydroélectricité renouvelable a représenté 15,8 % de la consommation en France métropolitaine pour l’année 2024 », précise Enedis.

Le gros du renouvelable est ainsi produit par la filière hydraulique : « 69,8 TWh d’électricité renouvelable sur une année (75,1 TWh en incluant la part non renouvelable) ». C’est en hausse de 27,3 % par rapport à 2023, « en raison de conditions d’hydraulicité particulièrement favorables en 2024, avec des précipitations importantes et régulières notamment au printemps et en automne ».

53,6 GW dans les cartons

Des projets sur le renouvelable sont en cours pour un total de 53 588 MW au 31 décembre 2024. Sans surprise, le solaire se taille la part du lion : le volume des installations photovoltaïques en développement est de 30 929 MW.

L’éolien terrestre est en deuxième position avec 13 153 MW, puis l’éolien en mer avec 9 278 MW (dont des appels d’offre à venir d’une puissance de 5 850 MW), l’hydraulique avec 113 MW et les bioénergies avec 114 MW.

Rappelons enfin que la forte augmentation du solaire et de l’éolien dans le mixte énergétique soulève des questions sur la stabilité des réseaux. Cette problématique est d’ailleurs une des pistes étudiées sur le black-out en Espagne et au Portugal, dont les causes ne sont pas encore connues (l’enquête est en cours).

☕️ Microsoft renforce une nouvelle fois son Store, qui aura son propre Copilot

6 juin 2025 à 09:52

Pendant la conférence Build, Microsoft a annoncé plusieurs améliorations notables pour sa boutique, dont les performances générales ont été significativement revues à la hausse ces derniers mois. Il a ainsi reçu plusieurs apports attendus de longue date, comme la possibilité pour les applications Win32 d’être directement mises à jour, la date de dernière mise à jour ou encore les campagnes promotionnelles.

Dans un billet publié hier soir, l’éditeur annonce une nouvelle fournée. D’abord, une page d’accueil remaniée, tenant compte de l’activité récente pour suggérer des applications. Ces suggestions pourront être désactivées dans les paramètres du Store.

La recherche se veut « beaucoup plus intelligente », davantage orientée vers l’intention et prenant en compte plus de signaux provenant des fiches d’applications, comme leur note et la fréquence des mises à jour. aux États-Unis, le Store accueille également un bouton Copilot, situé en bas à droite de l’interface. On pourra s’en servir pour poser des questions sur une application, en comparer deux, etc.

Ensuite, chaque fiche sera dotée d’un bouton « Découvrir davantage » qui permettra de lister des applications appartenant au même domaine. Le Store va également afficher des badges pour signaler quand des applications ont des fonctions liées à l’IA. Ces badges indiqueront aussi, pour certaines d’entre elles, qu’elles ont été « faites pour les PC Copilot+ ». Un peu de publicité au passage ne fait pas de mal.

Le nouveau Store va en outre renforcer son intégration dans Windows. De manière assez logique, chercher une application dans la recherche du système pourra renvoyer directement vers sa fiche dans le Store et lancer son installation. De plus, des applications pourront être proposées lorsqu’on manipule des fichiers dont l’extension n’est pas reconnue. Enfin, Microsoft dit avoir amélioré une fois encore les performances de sa boutique. Actuellement, il se lancerait deux fois plus rapidement qu’il y a six mois.

On ne sait cependant pas exactement quand cette nouvelle version sera déployée. Le plus souvent, la mise à jour est déployée dans les semaines suivant ce type de présentation.

Donald Trump et Elon Musk mettent fin à leur idylle en direct sur les réseaux sociaux

6 juin 2025 à 09:05
La matière est-elle louable ?
Donald Trump et Elon Musk mettent fin à leur idylle en direct sur les réseaux sociaux

Donald Trump et Elon Musk se sont pris à parti jeudi soir, chacun sur son réseau social, dans une escalade de messages particulièrement virulents. Entre le président des États-Unis et l’ex-pilote du DOGE, la rupture est-elle consommée ? L’heure semble désormais à quelques règlements de comptes.

En quelques heures, les échanges ont viré du vaudeville – sarcastique, mais léger – à la tragédie grecque. Donald Trump et Elon Musk se sont littéralement écharpés jeudi soir par réseaux sociaux interposés. Le premier est allé jusqu’à menacer de couper tous les budgets publics attribués à SpaceX. Le second a affirmé que si les dossiers de l’affaire Epstein n’avaient pas été rendus publics, c’est parce que le nom de Donald Trump y figurait. Drame en trois actes.

Acte 1 : Elon Musk quitte le Doge

Déjà longuement documenté, le virage politique d’Elon Musk et son ralliement à Donald Trump ont conduit le patron de Tesla, SpaceX ou xAI à la tête d’un nouveau ministère, le département de l’efficacité gouvernementale, autrement surnommé Doge. Or, Elon Musk vient de quitter la tête de ce dernier. Officiellement, parce que sa mission prenait fin le 28 mai dernier. Officieusement, parce que les actionnaires de ses entreprises réclamaient son retour aux affaires, particulièrement chez Tesla, dont les ventes accusent des baisses marquées sur ses principaux marchés, même si Donald Trump s’est un jour changé en VRP de la marque, allant jusqu’à donner à la Maison-Blanche des airs de concession automobile éphémère.

Aux commandes d’un Doge doté d’un accès direct à tous les systèmes les plus importants du pays, Elon Musk aurait-il connu l’ivresse du pouvoir… et son corollaire en cas d’abus, la gueule de bois ?

Acte 2 : (Kill) the Big Beautiful Bill

L’homme d’affaires avait déjà exprimé à demi-mots ses réserves quant à la guerre commerciale lancée par Donald Trump à grands renforts de droits de douane, mais la solidarité (ou l’allégeance) l’avaient empêché de courir à l’incident diplomatique.

La donne était légèrement différente cette semaine, alors que le Sénat américain étudie la loi budgétaire élaborée par le gouvernement Trump. Baptisée « Big Beautiful Bill » (la belle et grande loi), elle endosse les principales promesses de campagne du président. Son adoption avant le 4 juillet (anniversaire de l’indépendance des États-Unis) est considérée comme un enjeu symbolique majeur.

Les ramifications du projet de loi sont innombrables, mais sa philosophie générale repose sur deux axes budgétaires principaux : une réforme fiscale sans précédent et un recours accentué à la dette, qui pourrait ajouter quelque 3 800 milliards de dollars au déjà très lourd déficit sur les dix prochaines années. Le chiffre, qui émane des analyses menées par le Bureau du budget du Congrès américain, serait partiellement compensé par les gains de production découlant de la guerre commerciale lancée par Trump. Il fait tout de même redouter, à certaines figures du monde financier, la création d’une véritable bombe à retardement, si la dette américaine venait à perdre la confiance des marchés.

Les digues d’Elon Musk se sont fissurées mardi 3 juin, au sujet de cette Big Beautiful Bill.«  Je suis désolé, mais je ne peux plus le supporter. Ce projet de loi de dépenses du Congrès, massif, scandaleux et bourré de dépenses inutiles, est une abomination dégoûtante. Honte à ceux qui ont voté pour : vous savez que vous avez eu tort. Vous le savez », a lâché l’homme d’affaires sur X. Bien qu’il soit habituellement prompt à répondre aux provocations, Trump n’a pas immédiatement réagi.

Acte 3 : Interstellar

La mèche était déjà courte. Sa combustion s’est accélérée jeudi. Donald Trump, qui recevait le chancelier allemand Friedrich Merz, s’est finalement exprimé au sujet de son ancien envoyé spécial à la tête du Doge. « Elon et moi avions de très bonnes relations. Je ne sais pas si c’est encore le cas », a notamment déclaré le président. « Vous savez, Elon est énervé parce que nous avons enlevé l’obligation de rouler électrique », a-t-il également glissé. Le budget en cours d’examen prévoit en effet la fin des crédits d’impôts à l’achat de voitures électriques.

Est-ce cette sortie médiatique qui a provoqué le déclic ? Une chose est sûre : Elon Musk a dégoupillé jeudi soir. « Sans moi, Trump aurait perdu les élections, les démocrates contrôleraient la Chambre et les républicains seraient à 51 - 49 au Sénat », écrit-il en réponse à un extrait vidéo de la séquence précédente.

« Elon commençait à être à bout de forces, je lui ai demandé de partir et j’ai supprimé son mandat qui forçait tout le monde à acheter des voitures électriques dont personne ne voulait (ce qu’il savait depuis des mois que j’allais faire !) et il est juste devenu FOU », riposte très rapidement Donald Trump sur son réseau Truth.social. Avant d’embrayer :

« La façon la plus simple d’économiser de l’argent dans notre budget, des milliards et des milliards de dollars, est d’arrêter les subventions et les contrats gouvernementaux d’Elon. J’ai toujours été étonné que Biden ne l’ait pas fait ! »

« Il est temps de lâcher la vraie bombe : @realDonaldtrump est dans les fichiers Epstein. C’est la vraie raison pour laquelle ils n’ont pas été rendus publics. Bonne journée, DJT ! », rétorque Elon Musk quelques minutes plus tard, en référence à Jeffrey Epstein, condamné pour avoir entretenu un réseau d’exploitation sexuelle de mineures, dont le scandale a éclaboussé plusieurs personnalités publiques.

Dans la foulée, Musk lance un sondage : « Est-il temps de créer un nouveau parti politique qui représente réellement les 80 % du centre en Amérique ? ». Douze heures plus tard, les 4,3 millions de votes exprimés optent à 81 % pour le Oui.

Épinglé en Une du profil X d’Elon Musk, un sondage appelle à la création d’un nouveau parti

Le patron de SpaceX brandit enfin la menace de décommissionner la navette Dragon, chargée de pallier les insuffisances de Boeing en ramenant les astronautes hébergés au sein de la Station spatiale internationale.

Et maintenant ?

Quelques heures plus tard, Musk souffle encore un peu sur les braises en retweetant des mèmes illustrant cette guerre d’égos, mais le gros de l’incendie semble être passé. « Vous n’avez pas tort », répond-il à l’entrepreneur Bill Ackman, qui appelle à ce que les deux hommes fassent la paix au nom du bien commun.

D’après Politico, la Maison-Blanche s’affairerait déjà à rabibocher les deux parties, avec un échange téléphonique prévu dans les prochaines heures. Reste à savoir si cette prise de bec aura des conséquences durables soit sur la politique américaine, soit sur les entreprises et activités liées à Elon Musk. Ou si elle subsistera dans les mémoires, comme l’une de ces échauffourées médiatiques que goûte tant la téléréalité chère à Donald Trump.

Fibre sans fioriture : Sosh se réveille enfin, notre comparatif des forfaits dès 20 euros

5 juin 2025 à 17:40
Avec les économies, abonnez-vous à Next !
Fibre sans fioriture : Sosh se réveille enfin, notre comparatif des forfaits dès 20 euros

Une nouvelle guerre des prix se profile chez les fournisseurs d’accès à Internet… à coup de 1 ou 2 euros de remise par mois. Nous sommes loin de l’époque des forfaits à moins de 2 euros, mais la baisse est généralisée. Sosh est même entré dans la danse avec une refonte en profondeur.

Mise à jour du 5 juin : RED by SFR a encore baissé son forfait d’un euro, tandis que Sosh a largement revu sa copie : débit doublé, prix baissé et Wi-Fi 7.


Depuis quelques mois, les prix repartent à la baisse chez les opérateurs. Un élément déclencheur était le lancement par B&You de son offre Pure Fibre. C’était en novembre, avec 23,99 euros pour un débit pouvant atteindre 8 Gb/s en téléchargement.

Elle a de quoi séduire un public qui ne souhaite qu’un accès à Internet, sans superflu, et donc sans payer des fonctionnalités dont il n’a que faire. D’autant plus avec le passage au Wi-Fi 7 pour le même prix fin avril.

La lente chute de RED by SFR, désormais à 19,99 euros

Suite à cela, la résistance s’est rapidement organisée. RED by SFR était à 24,99 euros par mois, avec 500 Mb/s symétrique. L’opérateur est ensuite passé à 1 Gb/s symétrique (comme c’est le cas aujourd’hui) avec une baisse à 23,99 euros par mois, puis 22,99 euros, 20,99 euros en mai et, depuis peu, à 19,99 euros par mois.

Les frais de mise en service de 39 euros sont offerts depuis des mois (si ce n’est des années). Problème, la box reste en Wi-Fi 5 seulement, loin derrière ses deux principaux concurrents que sont Bouygues Telecom et Free. Le Wi-Fi 6 avec un débit de 2 Gb/s sont disponibles en option, mais à 7 euros par mois tout de même.

Free baisse d’un euro et s’engage sur cinq ans

Chez Free, la réponse est arrivée début avril avec la Freebox Pop S à 24,99 euros par mois, avec 5 Gb/s partagés en téléchargement et du Wi-Fi 7. Il s’agit en fait d’une Freebox Pop, mais sans aucun service de télévision. Dans un mouvement assez rare, le fournisseur d’accès annonce aujourd’hui une petite baisse sur sa Freebox Pop S : « Dès aujourd’hui, le prix de la Série Spéciale Pop S accessible en ligne, baisse de 1 euro à 23,99 euros par mois sans engagement ». Elle s’aligne ainsi sur Pure Fibre de B&You.

Il n’est pas question d’une offre avec une durée limitée, comme on en a déjà vu plusieurs fois par le passé. C’est bien le tarif de la Freebox Pop S qui baisse et Free ajoute même qu’il « garantit ce prix pendant 5 ans ». Ce n’est pas la première fois qu’iliad fait une telle promesse. En 2022, Xavier Niel s’engageait à maintenir les prix sur le mobile pendant cinq ans. Engagement repris dans le bilan financier de 2024 : « Le Groupe s’est engagé en 2022 à ne pas augmenter les prix de ses forfaits mobiles (2 euros et 19,99 euros) pour les 5 prochaines années, soit jusqu’à 2027 ».

La Freebox Pop S n’a pour rappel que deux mois, un changement de tarif aussi rapide montre certainement que le marché est dynamique. Selon le dernier décompte de l’Arcep, la France comptait 32,564 millions d’abonnements haut débit en France, dont 24,391 millions en fibre optique (+ 744 000 en trois mois).

En ce moment, Free indique que les « frais de mise en service 49 euros offerts sur demande jusqu’au 12/06/25 ». C’est aussi le cas de RED by SFR, avec une promo que l’on pourrait presque qualifier de permanente, mais pas des deux autres FAI.

Gros changements chez Sosh : 2 Gb/s, Wi-Fi 7 et 24,99 euros

Début juin, Sosh a fini par entièrement revoir son offre afin d’être en phase avec la concurrence. Le prix passe à 24.99 euros par mois (un euro de baisse). Mais ce n’est pas tout : le débit est doublé avec « jusqu’à 2 Gb/s en téléchargement et 800 Mb/s en envoi » et la vieillissante Livebox 5 est remplacée par une Livebox S avec du Wi-Fi 7.

Il est loin le temps des forfaits à moins de deux euros

On reste dans tous les cas loin de la guerre commerciale que s’étaient livrés les opérateurs il y a une dizaine d’années avec des abonnements Internet à moins de 10 euros par mois… voire moins de 2 euros, et même à 0,99 euro sur le mobile. Free, qui multipliait les offres sur Vente privée (désormais Veepee) en avait fait les frais et avait décidé de prolonger certaines promotions en 2018 face à l’hémorragie.

Notre tableau comparatif

Cette fois encore, voici un tableau récapitulatif des quatre forfaits « low cost » pour un accès à Internet sans fioriture.

Au niveau du tarif seul, RED by SFR est logiquement en tête, mais c’est l’opérateur qui en propose le moins : 1 Gb/s (ce qui est largement suffisant pour une grande majorité des utilisateurs) et Wi-Fi 5 seulement. Les appels vers les mobiles sont par contre inclus, en plus de ceux vers les fixes.

Pour le reste, les trois opérateurs sont dans un mouchoir de poche.

☕️ Cellebrite s’offre le spécialiste de la virtualisation mobile Corellium

5 juin 2025 à 17:21

La société d’informatique légale (forensics) israélienne Cellebrite vient d’annoncer l’acquisition de l’américaine Corellium, dont les solutions permettent de virtualiser des terminaux Android ou iOS à des fins d’investigation, de test ou d’analyse de sécurité.

La transaction se fait principalement en cash, sur la base d’une valorisation fixée à 170 millions de dollars, avec un bonus supplémentaire de 30 millions de dollars possible en fonction d’objectifs commerciaux fixés à deux ans.

« Cette alliance établira une nouvelle norme pour les enquêtes numériques et la sécurité des appareils intelligents, notamment iOS, Android, les systèmes automobiles et tout appareil IoT basé sur ARM », affirment les deux entreprises dans un communiqué.

Cellebrite et Corellium évoluent en effet sur des terrains voisins, qui parfois se recouvrent, et les deux entreprises ont déjà eu maille à partir avec Apple, dans des affaires liées à la façon dont elles contournent la sécurité des systèmes d’exploitation édités par la firme de Cupertino, à commencer par le célèbre dossier de l’iPhone de l’auteur de la fusillade de San Bernardino.

Cellebrite développe pour mémoire des solutions logicielles capables d’extraire les données utilisateurs d’un appareil mobile, même et surtout si l’accès à ce dernier a été verrouillé. La société s’est longtemps vantée d’être en mesure de déverrouiller sans restriction les iPhone d’Apple, mais les dernières protections mises en place au sein d’iOS et d’Android rendent l’efficacité de ses outils moins évidente.

Les solutions de Corellium se destinent quant à elles aux chercheurs, développeurs et autres analystes qui souhaitent pouvoir travailler sur des environnements iOS ou Android hébergés au sein de machines virtuelles, notamment pour faciliter la recherche de faille de sécurité.

L’entreprise, qui s’était illustrée en 2021 en faisant la démonstration du fonctionnement d’Ubuntu sur un Mac mini M1 (équipé donc d’un processeur Arm) a longtemps fait l’objet de poursuites judiciaires lancées par Apple.

« Grâce aux offres de Cellebrite, les utilisateurs disposent de « plans » – des schémas techniques de ce qui se trouve sur un appareil. Grâce à la technologie de Corellium, les utilisateurs pourront parcourir virtuellement l’appareil, explorer chaque pièce et ouvrir chaque porte en toute sécurité, sans aucune modification, et ce, de manière rigoureuse », résume Chris Wade, le fondateur de Corellium, qui devient directeur technique (CTO) de Cellebrite.

Ce hacker australien de 40 ans, qui avait été condamné en 2005 pour avoir accepté de relayer du spam, était ensuite devenu « consultant » pour le FBI, avant d’être finalement gracié par Donald Trump en 2020 grâce à l’entregent d’un ami commun, comme Semafor l’avait raconté en janvier.

Corellium commercialise notamment l’accès à une « plateforme matérielle virtuelle »

☕️ Anthropic a créé plusieurs modèles pour les agences de la sécurité nationale étasunienne

5 juin 2025 à 16:54

Dans un billet publié sur son blog, Anthropic annonce avoir livré plusieurs modèles destinés aux agences de la sécurité nationale américaine.

L’entreprise assure qu’ils commencent déjà à être déployés dans les agences avec un accès limité à « ceux qui travaillent dans ces environnements classifiés ».

Anthropic

L’entreprise a réussi à s’assurer des contrats avec différentes agences étasuniennes. En novembre, elle annonçait un partenariat avec AWS et Palantir pour fournir à l’armée et aux renseignements américains une plateforme.

L’entreprise donne une liste d’adaptations spécifiques à ce genre d’utilisation :

  • « Meilleure gestion des documents classifiés, les modèles refusant moins de répondre à ce genre de demande
  • Meilleure compréhension des documents et des informations dans les contextes du renseignement et de la défense
  • Meilleure maîtrise des langues et des dialectes essentiels aux opérations de sécurité nationale
  • Meilleure compréhension et interprétation des données complexes relatives à la cybersécurité pour l’analyse du renseignement »

KDE lance une campagne de bienvenue pour les « exilés de Windows 10 »

5 juin 2025 à 16:26
Deux coups de cuillère à pot
KDE lance une campagne de bienvenue pour les « exilés de Windows 10 »

Plusieurs campagnes sont nées au cours des dernières semaines pour faire les yeux doux aux utilisateurs ayant actuellement un PC Windows 10. L’arrêt du support est fixé au 14 octobre pour le système, laissant ouverte la question de l’après. Mais plutôt que de remplacer le matériel, l’équipe de KDE propose de remplacer le logiciel.

Windows 10 n’aura plus de support technique le 14 octobre. À compter de cette date, plus aucune mise à jour ne sera distribuée pour le système, dont les correctifs de sécurité. Les failles découvertes ne seront donc plus corrigées, laissant les ordinateurs concernés en danger.

Depuis que le sujet circule dans les médias, la question se pose : que faire après ? Si l’on en croit Microsoft, la solution est de tout racheter. Car le problème n’est pas tant la fin de support elle-même que l’absence de solution pour les machines ne pouvant pas être mises à jour. Ces dernières se retrouvent coincées entre une date que Microsoft ne veut pas reculer, et des conditions d’entrée sur Windows 11 que l’entreprise ne compte pas modifier.

Bien sûr, cette absence de support ne signifie pas que les ordinateurs arrêteront de fonctionner du jour au lendemain. Microsoft a d’ailleurs entériné l’idée, annonçant mi-mai que la suite Office sera bel et bien supportée sur Windows 10 jusqu’en 2028. Précisons également que cette fin de support concerne surtout le grand public, puisque les entreprises ont la possibilité d’acheter de l’entretien supplémentaire pendant trois ans. Le grand public peut le faire une seule année, mais cette possibilité n’est pas mise en avant par Microsoft.

Et devant l’inévitable question du remplacement de l’ordinateur, des voix s’élèvent : « Pas besoin ! ». La solution Linux est l’une des possibilités souvent mentionnées, y compris dans nos articles. Elle nécessite de connaitre au moins une personne sachant ce qu’elle fait, car l’installation d’un système d’exploitation n’a rien d’une tâche anodine. Mais pour l’équipe de KDE, rien de bloquant.

KDE pour les exilés de Windows 10

La communication de KDE, à qui l’on doit le célèbre environnement Plasma, cherche l’électrochoc, avec des formulations volontairement effrayantes, comme « Votre ordinateur est grillé » ou « Votre ordinateur est équipé de Windows 10 ? Le 14 octobre, Microsoft veut le transformer en camelote ». Avant de prévenir que même si l’ordinateur donne l’impression de fonctionner, il « sera officiellement obsolète ».

Une fois l’attention captée, KDE plonge dans le cœur du problème : « Windows 10 va se dégrader au fur et à mesure que des bugs seront révélés. Comme personne ne les corrige, vous risquez d’être piraté. Vos données, votre identité et le contrôle que vous exercez sur votre appareil pourraient être volés ». C’est effectivement le danger, puisqu’un nombre croissant de failles non corrigées va miner la sécurité du système.

L’équipe fustige la solution présentée comme idéale par Microsoft, puisqu’elle oblige à investir, tout en polluant. Un sujet que nous explorons d’ailleurs en ce moment dans notre podcast Écosystème. « Même si vous acceptez cette extorsion technologique maintenant, dans quelques années, ils recommenceront comme ils l’ont fait à de nombreuses reprises dans le passé », ajoute KDE, en référence à d’anciennes versions de Windows n’acceptant plus le vieux matériel.

La solution ? Passer à Plasma.

Nouveau système pour nouvelle vie

L’argument principal est celui maintes fois présentés dans de nombreux articles et par bon nombre d’utilisateurs : « Linux peut donner une nouvelle vie à votre ordinateur ». Pour l’équipe de KDE, il faudrait même dire « à Linux et à Plasma », puisque « des machines vieilles de 10 ou 15 ans peuvent faire tourner Plasma, un système d’exploitation moderne et sûr qui ne vous laissera pas tomber ». Un développement étrange, car Plasma n’est pas un système d’exploitation, mais un environnement graphique.

Les avantages mis en avant sont la simplicité d’utilisation, son adaptation, sa personnalisation et sa gratuité. L’équipe évoque également la puissance de son environnement, avec de nombreuses fonctions que ne possède pas Windows 10. Problème, KDE cite les bureaux virtuels… que possèdent justement Windows 10 et 11 (via le bouton Vue multitâche dans la barre).

La communication devient plus concrète quand elle ne cherche pas à impressionner. Les personnes intéressées sont ainsi invitées à poser des questions à d’autres utilisateurs, via KDE Discuss ou l’Aide officielle. KDE prévient aussi qu’il ne faut pas s’attendre à utiliser les mêmes logiciels que sous Windows. Certaines applications comme Firefox et LibreOffice existent bien sur le système de Microsoft, mais il faut se préparer à apprendre de nouveaux usages. KDE met bien sûr en avant la gratuité de ces applications, la richesse de leurs fonctions et leur nombre. L’équipe décourage d’ailleurs la recherche de logiciels sur le web : mieux vaut passer par la boutique Discover.

KDE garde le meilleur pour la fin : pas de publicités, pas de changements surprises dans les réglages et les applications par défaut, pas d’inscription forcée ou d’abonnement, pas de mises à jour forcées vers un autre système… L’équipe va jusqu’à dire qu’il n’est pas besoin de s’inquiéter des virus et autres logiciels espions, que rien ne sera téléchargé dans le cloud de quelqu’un d’autre, et qu’il n’y aura plus jamais de popup d’antivirus frauduleux. Une position audacieuse, car même si les malwares pour Linux sont effectivement beaucoup moins nombreux que ceux pour Windows, une bonne partie de la sécurité repose sur les actions de l’utilisateur.

Branle-bas de combat

Cette communication de KDE s’intègre dans une campagne plus générale lancée par de nombreux acteurs connus du libre. Nommée « End of 10 », elle est soutenue par des structures connues comme KDE, Nextcloud, openSuse, Debian, iFixit, OpenSource.org, Zorin OS ou encore la Document Foundation.

La page officielle est nettement plus sobre dans l’exposé de la problématique, mais les avantages cités d’un passage à Linux sont globalement les mêmes : pas de nouvel achat, pas de licence couteuse, meilleur respect de la vie privée, l’impact environnemental, l’aide par la communauté ou encore un plus grand contrôle sur la machine.

Si l’on en croit les chiffres recueillis par StatCounter, Windows 10 compte encore pour plus de 43 % du parc Windows dans le monde. Le début de l’année avait vu une progression assez marquée de Windows 11, mais la courbe affiche une stagnation depuis deux mois. Au 14 octobre, il y aura donc encore probablement des centaines de millions de PC sous Windows 10. Le passage à Linux est une réponse possible, mais il soulève plusieurs questions : qui avertira les personnes concernées que cette solution existe ? Qui procèdera à l’installation ? Qui prendra le temps d’expliquer les différences et l’utilisation générale ?

☕️ Shein attaquée par des associations de consommateurs pour ses dark patterns

5 juin 2025 à 15:56

L’organisation BEUC, qui rassemble des associations européennes de consommateurs comme l’UFC-Que choisir en France ou Testachats en Belgique, vient de porter plainte auprès de la Commission européenne pour l’utilisation de dark patterns (interactions trompeuses) sur le site marchand du géant chinois Shein.

« Ceux-ci poussent les consommateurs à acheter plus que prévu et alimentent les problèmes environnementaux et sociétaux causés par l’industrie de la mode éphémère », affirme la BEUC dans son communiqué de presse. Ces associations appuient leur action sur la vague actuellement en cours contre les marques chinoises de la « fast fashion ».

Leur plainte demande aux autorités européennes d’imposer à Shein de :

  • « Cesser d’utiliser des techniques trompeuses telles que le « confirm-shaming », la manipulation des émotions des consommateurs, l’utilisation du défilement infini et le « harcèlement », qui, selon notre évaluation, constituent des pratiques commerciales déloyales (conformément à la directive de l’UE sur les pratiques commerciales déloyales).
  • Fournir des preuves démontrant que les témoignages de clients ou les messages tels que « stock faible » qui sont affichés de manière répétée aux consommateurs sont authentiques. Si ce n’est pas le cas, demandez à SHEIN de cesser d’utiliser ces pratiques. »

Pour le directeur de la BEUC, Agustín Reyna, « l’utilisation par SHEIN de dark patterns est une réalité bien documentée, qui dure depuis plusieurs années, comme le révèlent les recherches des membres du BEUC. Ils incitent les consommateurs à dépenser toujours plus d’argent pour des produits de la « fast fashion », qui sont nocifs pour eux-mêmes, pour l’environnement et pour les personnes qui les produisent ».

La BEUC publie en parallèle un rapport sur cette pratique de Shein [PDF]. Pour ce regroupement d’associations de consommateurs, la fast fashion et les dark patterns sont un « cocktail toxique ».

XChat : la nouvelle messagerie d’Elon Musk au système de chiffrement qui laisse dubitatif

5 juin 2025 à 14:41
Annonce cryptique
XChat : la nouvelle messagerie d’Elon Musk au système de chiffrement qui laisse dubitatif

Le réseau social X lance doucement une messagerie personnelle annoncée avec emphase comme plus robuste par Elon Musk concernant la protection des données. Les déclarations du milliardaire sur la technologie utilisée ne donnent pas confiance dans la robustesse du système de chiffrement.

Comme souvent, c’est par un tweet qu’Elon Musk a annoncé dimanche l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité dans la galaxie de son entreprise de réseaux sociaux X : XChat. Plus que le remplacement du système de direct message (DM) de X, ce nouveau service est présenté comme une messagerie personnelle plus complète. Elon Musk a ajouté qu’il serait possible de passer des appels audio et vidéo avec cette nouvelle messagerie sans numéro de téléphone. Petit à petit, les utilisateurs abonnés du réseau social voient le nouvel onglet « chat » apparaitre sur la barre de navigation de X.

🚨 New Feature Alert! 🚨
X now has a Chat tab (Beta) – and it’s rolling out! 💬
🔐 Encrypted messages
🛡 Strong privacy
🔒 Passcode protection pic.twitter.com/dw6jnhMaYz

— Jonah Manzano (@jonah_manzano) May 29, 2025

Passons sur le fait qu’un client de messagerie du même nom basé sur IRC a déjà existé. Celui-ci n’est plus mis à jour depuis 2010.

Ce message du CEO de X est arrivé quelques jours après que l’entreprise a annoncé la mise sur pause du service de chiffrement qu’elle avait mis en place pour les utilisateurs abonnés.

La longue et laborieuse mise en place du chiffrement dans les DM de X

En effet, en 2023, l’entreprise avait déjà mis en place une solution de chiffrement des messages privés. Mais très rapidement, celui-ci avait été critiqué. Wired expliquait qu’il était « nettement inférieur » à ceux de Signal et de WhatsApp. Après avoir affirmé utiliser un chiffrement de bout-en-bout, l’entreprise était revenue sur ses pas.

Le chercheur Matthew Green affirmait qu’il n’y avait pas de comparaison possible avec les messageries qui utilisent le protocole de Signal. Mais il ajoutait : « d’un point de vue positif, il s’agit d’un premier pas, et peut-être que les choses s’amélioreront ».

Des déclarations qui ne rassurent pas

Mais les premières déclarations d’Elon Musk ne permettent pas de rassurer sur ce point, concernant son nouveau système. En effet, il a affirmé que XChat « était développé avec Rust avec un chiffrement (de type Bitcoin), une toute nouvelle architecture ».

Comme l’a rapidement fait remarquer le chercheur de l’Université du Maryland, Ian Miers, cette déclaration n’est pas une description d’un système de chiffrement. Si la blockchain utilise de la cryptographie, ce n’est pas pour chiffrer des messages mais pour signer des transactions. Et les deux fonctionnalités n’ont rien à voir. De même, utiliser le langage Rust pour écrire tout ou partie d’une application ne certifie pas de la sécurité des données manipulées. « Cela revient à dire qu’on a décidé de faire fonctionner notre fusée à l’eau, puisque la NASA utilise de l’hydrogène et de l’oxygène », résume Ian Miers.

The Register a remarqué que la page d’aide en anglais fournie par X a été mise à jour (contrairement à la version francophone) et précise désormais que « la dernière version de X comprend une version bêta de la nouvelle fonction de messagerie directe (« Chat »). Lors de la première utilisation de la fonction Chat, une paire de clés privée-publique spécifique à chaque utilisateur est créée ».

Mais X y a laissé la phrase suivante : « Actuellement, nous n’offrons pas de protection contre les attaques de type « man-in-the-middle » ». Et l’entreprise commente : « par conséquent, si quelqu’un – un initié malveillant ou X lui-même à la suite d’un processus juridique obligatoire – compromettait une conversation chiffrée, ni l’expéditeur ni le destinataire ne le sauraient ».

« XChat semble n’être qu’une autre plateforme centralisée où les utilisateurs n’ont aucun contrôle sur leurs données », pour Matthew Hodgson, le co-créateur de la messagerie chiffrée Element (qui utilise le protocole Matrix), interrogé par The Register.

Hodgson ajoute  : « Elon Musk affirme qu’il est « chiffré », mais n’offre aucune transparence technique, aucun audit, aucune source, juste de vagues références à une architecture de type bitcoin ».

X n’a semble-t-il pas prévu pour l’instant d’application indépendante à son réseau social : il faudra donc en être un utilisateur pour utiliser XChat. C’est cohérent avec la vieille volonté d’Elon Musk de bâtir une application pour tout faire. On peut toutefois imaginer que cette stratégie évolue, de la même façon que Meta a, petit à petit, séparé Messenger de Facebook.

Microsoft se pose en champion de la cybersécurité en Europe

5 juin 2025 à 12:51
Fear the walking thread
Microsoft se pose en champion de la cybersécurité en Europe

Microsoft a annoncé le renforcement de son programme de cybersécurité pour l’Europe. Conçu pour les gouvernements, leurs agences et les forces de l’ordre, l’entreprise veut devenir la championne de la défense cyber sur le Vieux continent avec un programme présenté comme gratuit. Il comprend notamment une intensification des informations transmises.

Microsoft est en pleine opération séduction avec l’Europe. On l’a vu récemment, l’entreprise adopte une attitude plus proactive que ses concurrentes face au DMA. Le 30 avril, elle avait également annoncé un renforcement des capacités de ses datacenters en Europe, à hauteur de 40 % sur les deux prochaines années. L’occasion pour la société de reparler de son offre Cloud for Sovereignty, qui a permis notamment la naissance de Bleu, en partenariat avec Capgemini et Orange.

Elle annonçait également plusieurs engagements, souhaitant – bien sûr – participer activement au développement de l’écosystème IA. On pouvait lire que la vie privée des européens continuerait d’être préservée (et que le Cloud Act, créé en partie pour répondre à la résistance de Microsoft, était une avancée), que la compétitivité européenne serait renforcée et que les efforts en cybersécurité seraient intensifiés.

Et justement, Microsoft a annoncé hier soir du neuf dans ce domaine. Pour l’éditeur, l’Europe a besoin de son aide : non seulement l’intelligence artificielle rebat les cartes de la cybersécurité, mais plusieurs pays – Russie, Chine, Iran et Corée du Nord – intensifient leurs attaques via des groupes malveillants qu’ils soutiennent directement.

Allez-y, c’est gratuit

L’European Security Program (ESP) est présenté comme gratuit et conçu pour les 27 pays membres de l’Union européenne, ainsi qu’aux pays candidats, aux membres de l’European Free Trade Association, au Royaume-Uni, à Monaco et au Vatican.

Le programme a été présenté par Brad Smith, vice-président de Microsoft (et ancien directeur juridique), hier à Berlin. L’ESP se veut une concrétisation des annonces d’il y a un mois, qui étaient autant d’engagements pris devant la Commission européenne. Point fort du programme évidemment, sa gratuité, à laquelle s’ajoute son agnosticisme technique. En clair, le programme n’est pas dépendant d’une infrastructure existante et ne réclame pas un parc Windows.

L’IA au cœur du processus

Une grande partie de l’argumentaire est centrée sur l’IA. Elle est d’abord présentée comme un accélérateur des menaces, puisqu’elle permet d’automatiser nombre d’actions. En outre, elle sert à l’ingénierie sociale par ses capacités de manipulation du texte et de l’audio. Et si les vidéos peuvent encore faire l’objet d’une analyse simple, les progrès rapides finiront par gommer cet écart, comme le montrent déjà les capacités de Veo 3 chez Google.

« Microsoft a observé l’utilisation de l’IA par les acteurs malveillants pour la reconnaissance, la recherche de vulnérabilités, la traduction, les techniques de commandement opérationnel définies par le LLM, le développement de ressources, les techniques de script, l’évasion de la détection, l’ingénierie sociale et les attaques par force brute », ajoute Microsoft.

Mais la même IA sert aussi à la défense. Il « suffit », selon Brad Smith, que les progrès en défense soient plus rapides que ceux en attaque. Grâce à l’IA, les outils de l’entreprise sont ainsi en mesure de repérer plus rapidement les comportements suspects. Ce n’est pas une nouveauté en soi, puisque l’IA générative est particulièrement douée pour trouver des corrélations entre des données.

C’est ce que propose Microsoft. Puisque l’entreprise, via sa présence dans le cloud, dispose d’une bonne connaissance en cybersécurité, elle analyse constamment des menaces et fournit des rapports. Ces derniers vont ainsi alimenter un flux renforcé de renseignements destinés aux gouvernements, leurs agences et les forces de l’ordre. Microsoft parle de transmissions en quasi temps réel et d’alertes sur des vulnérabilités critiques.

Peur sur l’Europe

Une partie de la communication de Microsoft fait la part belle à la peur. Quatre pays sont particulièrement visés par l’entreprise : la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord, qu’elle nomme en interne respectivement Blizzard, Typhoon, Sandstorm et Sleet. À l’automne dernier, Microsoft a par exemple lancé une opération contre le groupe malveillant Star Blizzard, donc rattaché à la Russie. L’entreprise a récemment expliqué comment elle attribuait des noms de phénomènes météo aux menaces cyber.

Microsoft fournit également une carte d’Europe et des régions voisines montrant le degré d’implication des quatre pays nommés dans les attaques cyber. En France par exemple, on peut voir que la Chine représente à elle seule plus de la moitié des menaces, la Russie venant en deuxième. Ces camemberts peuvent varier fortement d’un État membre à un autre. Au Portugal, l’Iran prend la première place, devant la Russie, la Chine ne jouant a priori qu’un petit rôle. En Ukraine, sans surprise, la Russie est derrière l’écrasante majorité des attaques.

Les objectifs recherchés varient aussi. La Russie mène ainsi en majorité des opérations de perturbation contre l’Ukraine et les pays la soutenant. La Chine est davantage tournée vers le vol d’informations, notamment dans la recherche et le renseignement géopolitique. L’Iran et la Corée du Nord sont intéressés également par le renseignement au sens large, mais la seconde a fortes motivations financières, les cryptoactifs étant l’une de ses cibles préférées.

Les bonnes grâces de l’Europe

Microsoft semble adopter une attitude aux antipodes d’Apple, qui ne cesse de fustiger le Vieux continent et ses législations considérées comme trop lourdes, particulièrement le DMA. La firme de Redmond préfère présenter un visage avenant, avec des informations données a priori gratuitement. « Dans le cadre du programme européen de sécurité, nous investissons des ressources supplémentaires pour poursuivre notre travail avec les gouvernements européens, la société civile et les innovateurs afin de renforcer les capacités locales et d’établir une résilience à long terme », indique ainsi Microsoft.

Cette volonté se traduit par plusieurs actions concrètes. Le lien avec Europol est par exemple renforcé. Microsoft va envoyer des enquêteurs de sa propre Digital Crime Unit (DCU) au siège du Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3) à La Haye pour « améliorer le partage de renseignements et la coordination opérationnelle ». La société vient également de renouveler pour trois ans son partenariat avec le CyberPeace Institute, lui allouant une centaine d’employés pour l’aider dans son travail de pistage des malwares.

Microsoft dit en outre « défendre fermement l’Ukraine », l’affirmation ayant une dimension politique claire. Elle annonce dans cette optique un partenariat avec le Western Balkans Cyber Capacity Centre (WB3C) pour renforcer la cybersécurité dans les pays limitrophes de l’Union, région que l’entreprise décrit comme « géopolitiquement sensible et numériquement sous-équipée ». Elle rappelle également son programme GitHub Secure Open Source Fund, qui veut soutenir « les projets open-source qui sous-tendent la chaîne d’approvisionnement numérique, catalysent l’innovation et sont essentiels à la pile d’IA ». Enfin, à propos de l’IA, Microsoft dit soutenir le vivier de talents en Europe pour la cybersécurité. Comment ? Avec ses propres produits, surtout Azure et Copilot.

Les intentions de Microsoft sont claires : montrer patte blanche et devenir progressivement un acteur incontournable de la cybersécurité européenne. L’entreprise étant partie avec de l’avance sur l’IA grâce à son partenariat avec OpenAI, elle dispose aujourd’hui d’une offre souvent considérée comme plus mature. Et à travers un flux d’informations gratuites et potentiellement cruciales, la firme américaine devrait s’assurer quelques nouveaux contrats en Europe. En France, c’était déjà le cas ces derniers mois.

☕️ Qwant demande à l’Autorité de la concurrence des mesures provisoires contre Microsoft

5 juin 2025 à 11:58

L’enquête relative à la façon dont Microsoft met Bing à disposition d’éditeurs de moteurs de recherche tiers ne va manifestement pas assez vite au goût de Qwant : d’après Reuters, la société française a formellement demandé à l’Autorité de la concurrence qu’elle prononce des mesures provisoires à l’encontre de l’éditeur américain, en attendant que l’affaire soit arbitrée sur le fond.

Cette requête intervient dans le cadre d’une enquête préalable diligentée par le régulateur en février dernier. L’Autorité de la concurrence cherche notamment à déterminer si Microsoft ne dégrade pas intentionnellement la qualité des résultats de recherche transmis à ses clients tiers, au profit de son propre moteur de recherche. Et c’est au terme de cette enquête préalable qu’elle devrait décider s’il y a lieu, ou non, d’ouvrir une procédure formelle.

Interrogée par nos soins, l’entreprise française indique ne pas vouloir commenter. Microsoft a de son côté répondu à Reuters, en affirmant que la plainte était infondée, et que l’éditeur coopérait pleinement avec le régulateur.

Rappelons que si Google est le leader incontesté de la recherche en France, Microsoft occupe avec Bing une posture de numéro un sur le marché, plus spécifique, de la fourniture d’index à des moteurs de recherche tiers.

Bien que Qwant avance, avec Ecosia, sur son projet d’index de recherche européen, le moteur français dépend encore aujourd’hui largement de Bing et des outils publicitaires de Microsoft pour son fonctionnement.

Qwant teste par ailleurs depuis le mois d’avril Qwant Next, un nouveau service de recherche basé sur l’IA générative.

☕️ Reddit accuse Anthropic d’avoir entrainé ses modèles sur ses contenus sans autorisation

5 juin 2025 à 11:16

Une de plus ! Reddit a déposé plainte, mercredi 4 juin, à l’encontre d’Anthropic. Le premier accuse le second d’avoir exploité ses contenus, sans accord préalable, afin d’entraîner ses modèles de langage. La procédure (PDF), déposée auprès d’un tribunal californien, vise à obtenir réparation de ce que Reddit considère comme un triple préjudice.

« Non seulement [Reddit et ses utilisateurs, ndlr] ne tirent aucun bénéfice de la technologie qu’ils ont contribué à créer (y compris, en ce qui concerne Reddit, les coûts importants de développement, d’hébergement et de maintenance de la plateforme), mais ils perdent également les protections de confidentialité qui s’appliquent lorsque Reddit concède des licences de contenu à des tiers et surveille ensuite leur conformité via son API de conformité », avance la plainte. Enfin, Reddit ne tirerait aucun avantage des accords commerciaux passés entre Anthropic et Amazon.

Le plaignant accuse par ailleurs Anthropic de ne pas respecter ses engagements en matière de non indexation des contenus protégés, par leur éditeur, des robots dédiés aux modèles IA. Le réseau social affirme ainsi avoir enregistré plus de 100 000 tentatives de connexion émanant des robots dédiés à Claude, en dépit de ses mesures techniques (CAPTCHA ou exclusion renseignée au niveau du fichier robots.txt).

La plainte a été déposée le 4 juin devant un tribunal de Californie

Une affaire du même ordre a déjà opposé le New York Times à OpenAI, au sujet de l’entraînement des grands modèles de langage (LLM) utilisés pour concevoir ChatGPT et consorts. À l’époque, OpenAI se défendait en invoquant le principe de fair use. Les deux sociétés ont fini par passer un accord.

Reddit, de son côté, défend publiquement l’idée d’un accès payant à ses contenus, via API, pour l’entraînement des LLM depuis 2023. L’entreprise dirigée par Steve Huffman a d’ailleurs déjà signé un accord avec Google (60 millions de dollars début 2024), puis avec OpenAI (en mai 2024, pour un montant non précisé). Dans sa plainte, Reddit affirme qu’Anthropic aurait refusé d’engager des négociations dans le but de parvenir à un accord similaire.

☕️ Avec Code, Mistral a désormais son propre client de « vibe coding »

5 juin 2025 à 09:15

Le « vibe coding » désigne la pratique de développement qui consiste à confier majoritairement à une IA générative l’écriture du code. Elle est au cœur de produits comme WindSurf et Cursor, des assistants comme Copilot et Duo ou encore des outils lancés par les entreprises spécialisées dans l’IA comme Claude Code chez Anthropic.

L’arène accueille désormais un nouveau compétiteur : Mistral. Dans un billet publié hier, la société française annonce Mistral Code, équivalent maison de Claude Code, avec des capacités équivalentes dans les grandes lignes.

Mistral Code, disponible uniquement sous forme de bêta privée pour l’instant, peut s’utiliser seul ou s’intégrer dans Visual Studio Code et JetBrains. Mistral présente sa solution comme complète et pouvant répondre aux obstacles habituellement rencontrés par les entreprises. Codestral est utilisé pour le remplissage et l’autocomplétion, Codestral Embed pour la recherche et l’extraction de code, Devstral pour tout ce qui touche aux agents et Mistral Medium pour l’assistance par chat.

« Mistral Code maîtrise plus de 80 langages de programmation et peut raisonner sur des fichiers, des différences Git, des sorties de terminal et des problèmes. Nous testons actuellement le produit pour aider les ingénieurs à aller au-delà de l’assistance et des suggestions de codage pour compléter des tickets complets : ouverture de fichiers, écriture de nouveaux modules, mise à jour de tests et même exécution de commandes shell, le tout dans le cadre de flux de travail d’approbation configurables afin que les ingénieurs seniors gardent le contrôle », indique Mistral dans son billet.

La société n’est pas peu fière d’annoncer que plusieurs grosses entreprises ont déjà validé le produit. La banque espagnole Abanca l’utilise déjà en production pour la création de prototypes dans le cloud. La SNCF dote actuellement ses 4 000 développeurs de la version Serverless de Mistral Code, et Capgemini va en équiper 1 500 pour le développement de projets clients.

Mistral précise que son client est un fork d’une application open source existante, Continue. Quand la version finale sera en ligne, la société commencera à reverser les améliorations apportées au dépôt GitHub associé.

Builder.ai fait faillite après avoir trompé ses investisseurs

5 juin 2025 à 08:45
No code before it was cool, but fake
Builder.ai fait faillite après avoir trompé ses investisseurs

La startup britannique fondée en 2012 a annoncé entamer une procédure d’insolvabilité. Elle était pourtant soutenue financièrement par Microsoft. Mais Builder.ai, qui prétendait proposer une solution pour créer des applications presque no code avait été accusée de sous-traiter à des humains, installés en Inde. Il lui est maintenant reproché des manipulations financières.

L’entreprise l’a annoncé il y a deux semaines sur LinkedIn, « Engineer.ai Corporation, connue sous le nom de Builder.ai, va entamer une procédure d’insolvabilité et nommer un administrateur pour gérer les affaires de la société ». Dans ce message, la direction affirme qu’elle « n’a pas été en mesure de se remettre des défis historiques et des décisions passées qui ont mis à rude épreuve sa situation financière ».

Des promesses en avance sur la mode du « no code »

Mais dès cette annonce, le Financial Times expliquait que les ennuis de Builder.ai arrivaient après une enquête interne montrant de potentielles manipulations dans les chiffres de vente de l’entreprise.

L’entreprise affirmait, déjà bien avant les vagues de l’IA générative, du « no code » et du « vibe code », proposer un outil nommé Natacha intégrant de l’intelligence artificielle et permettant de créer une application ou un site web « aussi facilement que commander une pizza », selon son CEO de l’époque Sachin Duggal.

Avec cette promesse, Builder.ai a levé plus de 500 millions d’euros auprès de financeurs comme le fonds souverain du Qatar mais aussi de Microsoft. Et elle a, à un moment donné, été évaluée à environ 1,5 milliard de dollars.

Dès 2019, des soupçons de sous-traitance à des humains en Inde

Pourtant, dès 2019, des salariés et ex-salariés expliquaient au Wall Street Journal que l’entreprise exagérait ses capacités en matière d’IA pour attirer les clients et les investisseurs. L’entreprise était connue sous son nom officiel d’Engineer.ai.

Le journal étasunien avait pu consulter des documents qui indiquaient que « l’entreprise s’appu[yait] sur des ingénieurs humains en Inde et ailleurs pour effectuer la majeure partie de ce travail, et que ses prétentions en matière d’IA [étaient] exagérées, même à la lumière de la mentalité « fake-it-till-you-make-it », courante parmi les start-ups du secteur technologique ».

Après un changement de nom commercial, l’entreprise a quand même réussi à continuer à convaincre les investisseurs. En octobre dernier, l’entreprise avait encore emprunté 50 millions de dollars auprès d’un consortium d’entreprises mené par l’Israélienne Viola Credit. Elle avait annoncé cet emprunt en avril dernier au Financial Times tout en admettant avoir eu des problèmes financiers.

Des comptes suspects pour clore le cercueil

Mais, un mois après, le journal financier apprenait que l’entreprise avait revu ses revenus à la baisse : « une estimation antérieure de 220 millions de dollars pour les revenus de 2024 a été révisée à environ 55 millions de dollars, tandis qu’un chiffre de ventes totales de 180 millions de dollars pour 2023 a été révisé à environ 45 millions de dollars, ont ajouté les personnes interrogées ». Or, c’est bien sur ces anciennes estimations que l’emprunt avait été accordé. Le groupe de prêteurs aurait donc retiré 37 de ses 50 millions de dollars, selon Les Echos.

Selon Bloomberg, Builder.ai aurait créé un montage avec la startup de média sociaux indienne VerSe Innovation pendant des années pour gonfler ses ventes. « Les deux entreprises se seraient facturées régulièrement des montants à peu près identiques entre 2021 et 2024 », explique le média étasunien qui a pu consulter des documents internes.

Le co-fondateur de l’entreprise indienne réfute totalement ces accusations, affirmant à nos confrères qu’elles étaient « absolument sans fondement et fausses ». Du côté de Builder.ai, la direction n’a pas voulu commenter.

Depuis l’annonce de la faillite, les accusations d’une fausse IA refont surface. Le Times of India qualifie Builder.ai de « startup ayant fait passer 700 ingénieurs situés en Inde pour une IA ».

☕️ Trois associations lancent une enquête sur les cyberviolences sexistes et sexuelles

5 juin 2025 à 08:14

Point de Contact, #StopFisha et Féministes contre le cyberharcèlement lancent une enquête nationale pour cartographier les cyberviolences sexistes et sexuelles.

Si la question initiale du questionnaire évoque tous types de victimes de violences numériques — les exemples donnés comprennent les menaces, l’escroquerie, le piratage, etc. —, le reste de l’enquête est plus directement axé sur les enjeux de diffusions non consenties de contenus sexuels et intimes.

L’enquête vise aussi bien à recueillir les témoignages de victimes, de leur entourage que de témoins de ces violences.


Parmi les buts que les trois associations exposent dans leur communiqué : établir un panorama des victimes comme des auteurs et autrices de ce type de violence, comprendre les circonstances et contexte dans lesquelles elles sont produites, sensibiliser le public et les potentiels témoins, et faire émerger des recommandations concrètes pour mieux lutter contre le phénomène.

Au fil des questions, les associations profitent de leur formulaire pour rappeler les définitions de diverses violences numériques et la manière dont elles sont encadrées par la loi.

La Presse Libre : des médias indépendants s’associent autour d’un abonnement commun

4 juin 2025 à 18:41
La Presse Libre : des médias indépendants s’associent autour d’un abonnement commun

Plusieurs médias indépendants s’associent pour élaborer une offre d’abonnement commune, et groupée : lancée d’ici la fin de l’année sous l’étiquette La Presse Libre, elle permettra de lire, en échange d’un forfait fixe, les informations et contenus d’une dizaine de titres partageant des valeurs journalistiques communes.

Les fidèles lecteurs de Next se souviennent certainement du lancement, en 2016, de La Presse Libre, qui réunissait plusieurs médias autour d’une logique d’abonnement couplé, avec des tarifs dégressifs en fonction du nombre de titres souscrits.

Le projet, élaboré et porté pendant des années par David Legrand, avait reçu un accueil positif, mais le temps et les ressources ont manqué pour réaliser les nombreux chantiers nécessaires à son évolution, conduisant à sa fermeture en 2022.

Quelques années plus tard, les médias indépendants ont encore et toujours besoin de se rassembler pour faire entendre leur voix, développer leur lectorat et in fine assurer leur pérennité.

Le besoin se fait même nécessité. D’abord, face à la dépendance aux modèles publicitaires, qui entraîne de nombreux médias à conditionner leur développement aux exigences d’acteurs commerciaux tels qu’Amazon, Google ou Meta, sans même parler d’X, OpenAI et consorts…

Ensuite, devant la concentration d’un nombre toujours plus important de titres entre de mêmes mains, qui entraîne mécaniquement un risque de réduction de la diversité des sources et des points de vue, là où nous avons collectivement besoin d’un éventail aussi large que possible.

Revoilà donc La Presse Libre (et non la sous-préfète), sous la forme d’une nouvelle initiative. Plus ambitieuse. Mieux structurée aussi. Avec une promesse claire, incarnée par un forfait unique, permettant d’accéder à l’intégralité des contenus d’une dizaine de médias partenaires. Le tout doublé d’un portail commun, chargé d’exposer cette pluralité d’informations, d’analyses et d’enquêtes.

Bâtir une telle offre n’a rien d’une sinécure : il faut trouver une ligne directrice, imaginer des clés de répartition, trouver une mécanique de solidarité entre médias d’audiences et de surfaces financières différentes, et bien d’autres sujets encore, avant même de trancher les aspects techniques et lancer les développements nécessaires.

Plus encore qu’en 2016, il nous semble cependant que le jeu en vaut la chandelle, et des auspices favorables accompagnent déjà cette nouvelle Presse Libre. Le Fonds pour une presse libre (FPL), créé par Mediapart, vient par exemple d’accorder au projet une avance remboursable d’un montant record de 60 000 euros, au titre de ses aides financières au journalisme indépendant.

Un discret sondage mené auprès d’un échantillon de la communauté des lecteurs de Next nous a par ailleurs confirmé qu’une résurgence de La Presse Libre serait accueillie très favorablement.

Le travail a donc déjà commencé, au sein d’une association de préfiguration qui, outre Next, réunit six autres médias fondateurs : Arrêt sur images, Politis, Mediacités, Hors-série, Reflets et Les Jours.

En attendant le lancement, suivez les coulisses du projet et inscrivez-vous à sa newsletter sur le site dédié. On en reparlera !

Aylo met ses menaces à exécution : Pornhub, Redtube et Youporn inaccessibles en France

4 juin 2025 à 17:17
Vases communicants
Aylo met ses menaces à exécution : Pornhub, Redtube et Youporn inaccessibles en France

Depuis quelques heures, trois sites pornographiques parmi les plus importants – Pornhub, Redtube et Youporn – affichent désormais le même message : leur accès est suspendu en France. Leur éditeur, Aylo, a pris cette décision pour protester contre la vérification d’âge obligatoire sur les sites pour adulte.

C’est donc fait. La loi du 21 mai 2024 visant à sécuriser et à réguler l’espace numérique, dite SREN, a permis à l’Arcom de déclarer la guerre aux sites pornographiques ne disposant d’aucun mécanisme pour contrôler l’âge des internautes. Comme le rappelait encore hier l’Autorité, laisser du contenu pornographique accessible aux mineurs est une infraction pénale (article 227 - 24 du Code pénal). Or, toujours selon l’Arcom, plus d’un tiers des adolescents de 12 à 17 ans visite au moins une fois par mois Pornhub.

La situation couvait depuis des années

L’autorité est devenue l’institution clé pour appliquer cette réglementation. À ce titre, elle peut intervenir directement auprès des plateformes et émettre des mises en demeure pour les sites ne respectant pas cette obligation. Au cours des derniers mois, celle-ci est devenue plus prégnante. Le 6 mars dernier, un arrêté ministériel a ainsi désigné 17 sites européens comme étant en infraction, dont ceux d’Aylo.

Le sujet de la vérification est revenu régulièrement sur la table ces dernières années. En 2022, une étude avait conclu que la vérification de l’âge à grande échelle était complexe. Pourtant, l’Arcom estime aujourd’hui que des solutions existent et qu’elles sont simples à mettre en place. La plupart des sites aurait aujourd’hui un tel mécanisme.

Mais Aylo, éditeur de Pornhub, Redtube et Youporn, est depuis le départ vent debout contre cette mesure. Le groupe peste et fustige contre cette obligation, arguant de sérieux problèmes de vie privée à résoudre, puisque les prestataires se retrouveraient avec de nombreuses informations identifiantes sur les internautes fréquentant ces sites pour adultes. Pourtant, dans sa délibération du 26 septembre 2024 (pdf), la CNIL se félicitait que toutes ses préconisations aient été prises en compte dans l’élaboration du référentiel pour les tiers de confiance, acteurs dont la mission est de collecter la preuve de l’âge et de transmettre une simple confirmation au site visité. La CNIL validait notamment le principe de « double anonymat ».

Aylo suspend de lui-même ses sites

Depuis le 11 avril, tout s’est emballé. La date a marqué la fin d’une période de grâce durant laquelle les sites devaient se mettre en conformité. Depuis, tous les sites pour adultes ont l’obligation de mettre en place ce système de double anonymat, comme l’a par exemple fait OnlyFans. Pourtant, début mai, la Cour d’appel de Paris remettait en question l’application extraterritoriale du droit français à des sites installés ailleurs en Europe, en l’occurrence xHamster et Tukif.

Aylo, éditeur installé à Montréal, n’a pas voulu attendre la date butoir du 6 juin. Depuis mercredi 4 juin, peu avant 15 heures, ses principaux sites Pornhub, Redtube et Youporn sont inaccessibles en France. Les trois sites affichent le même message. « Votre gouvernement propose de vérifier votre âge à chaque fois que vous visitez notre site, c’est fou, non ? Cela ne protège pas les mineurs — mais au contraire, cela met en danger la vie privée de tout le monde et expose les enfants à des risques », fustige Aylo.

L’éditeur met en garde contre le « risque de sécurité inacceptable » que ferait courir l’application du droit français, en voulant concentrer des informations sensibles entre les mains de quelques acteurs. « Votre gouvernement ne vous dira pas la vérité à ce sujet, mais nous le ferons », proclame Aylo.

Une solution « inefficace, aléatoire et dangereuse »

Le message, porté depuis dans un communiqué de presse, met surtout en avant deux arguments. D’une part, l’éditeur pointe la vérification de l’âge au niveau de l’appareil comme solution simple et ultime. Il suffirait d’imposer à Microsoft, Apple et Google que cette fonction soit présente au sein de leurs systèmes d’exploitation pour que les sites puissent récupérer un sésame. « Le gouvernement français refuse de prendre cette mesure simple et se concentre plutôt sur des actions réglementaires futiles et entièrement symboliques qui sont inapplicables, ne protègent pas les enfants et exposent vos données privées », ajoute Aylo.

D’autre part, « les gens ne cesseront pas de chercher du porno ». Pour l’éditeur, ils se dirigeront simplement vers des « centaines de milliers de plateformes peu sûres », qui ne se conforment pas davantage à la loi et n’ont aucune politique de confiance et de sécurité pour les informations collectées. Selon Aylo, « toutes les données indiquent que ces lois n’ont fait que détourner le trafic vers des sites web dangereux ».

La méthode française est donc jugée « inefficace, aléatoire et dangereuse ». On ajoutera que les blocages étant basés sur les DNS, leur contournement est aisé. Rappelons qu’aux États-Unis, des chiffres montraient en janvier que les États imposant des restrictions sur le porno avaient vu une explosion des téléchargements de VPN.

L’Arcom, de son côté, indique simplement avoir pris « acte de la décision du groupe Aylo ». L’éditeur aurait ainsi « fait le choix de se soustraire à l’impératif que constitue la protection des mineurs en suspendant l’accès à ses contenus en France y compris pour un public majeur, alors qu’il existe de nombreuses solutions techniques sur le marché permettant de vérifier l’âge des utilisateurs tout en assurant la protection de leurs données personnelles ».

Rappelons enfin que la Commission européenne a déclenché sa propre procédure contre plusieurs sites pornographiques, dont Pornhub. Elle leur reproche une absence de conformité avec le DSA dans le cadre de la lutte contre l’accès aux mineurs des contenus pornographique. En outre, l’Europe table sur une solution harmonisée de vérification de l’âge, qui a été confiée à l’Espagne.

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