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Royaume-Uni : plus de 400 000 personnes appellent à l’abrogation de l’Online Safety Act

30 juillet 2025 à 16:45
Du plomb dans l'Online Safety Act
Royaume-Uni : plus de 400 000 personnes appellent à l’abrogation de l’Online Safety Act

Alors que l’Online Safety Act est entré en vigueur le 25 juillet, l’usage de VPN a bondi au Royaume-Uni, et plus de 420 000 personnes appellent le Parlement à abroger le texte.

Depuis le 25 juillet, de nombreuses plateformes sociales et des sites pornographiques sont obligés de vérifier l’âge des internautes qui les visitent au Royaume-Uni. L’évolution est une conséquence de l’entrée en vigueur de l’Online Safety Act, un texte censé protéger les plus jeunes, mais extrêmement critiqué pour ses implications en termes de protection de données sensibles et de liberté d’expression.

Pour s’adapter, beaucoup des plateformes concernées se sont associées à des services tiers dont la mission consiste à vérifier l’âge des internautes, souvent via la vérification d’informations bancaires, de documents officiels comme une carte d’identité, ou de selfies traités par IA pour estimer l’âge de leurs auteurs.

Fonctionnalités et sous-forums suspendus

En l’occurrence, certains internautes qui n’accepteraient pas de se plier à l’obligation de faire vérifier leur âge voient leur navigation bousculée sur les plateformes qui ont pris des mesures préventives pour s’éviter d’éventuelles amendes.

Ainsi de Reddit, où les sous-forums r/periods (« menstruations »), r/stopsmoking (« arrêter de fumer »), r/stopdrinking (« arrêter de boire »), and r/sexualassault (« agression sexuelle ») ont été rendus inaccessibles pour celles et ceux qui refuseraient de passer par son processus de vérification d’âge. Permettant aux internautes concernés d’échanger et de cultiver l’entraide, ces espaces sont habituellement très populaires. Dans une logique similaire, les utilisateurs de Bluesky ne peuvent plus recourir à la fonctionnalité de messages privés tant qu’ils ne renseignent pas leur âge.

Du côté de X, l’âge est estimé en fonction d’informations passées, comme la date de création du compte, ses connexions sociales, l’adresse mail, etc. Ceux qui ne pourraient se reposer sur ce type d’information sont pour le moment bloqués hors de la plateforme, relève the Verge, le temps que celle-ci déploie son outil de vérification de l’âge via carte d’identité ou selfie. Problème : des usagers situés hors du Royaume-Uni se voient eux aussi affectés par ces difficultés.

VPN et pétition

En dehors de ces plateformes sociales, de nombreux sites liés ou non à des sujets sensibles, dont la diffusion de pornographie, ont purement et simplement opté pour le géoblocage du Royaume-Uni. Pour les plus petits d’entre eux, il est trop complexe et trop cher de chercher à se conformer à la nouvelle réglementation.

De gros acteurs à but non lucratif, dont la fondation Wikimedia, qui soutient Wikipedia, argumentent dans le même sens – sans suspendre l’accès à l’encyclopédie. Cette dernière soulignait le 17 juillet que les nouvelles mesures mettaient en danger la vie privée des contributeurs volontaires, donc risquaient de les exposer à davantage de manipulations ou de violence en ligne.

Pour faire face, nombreux sont les internautes qui se tournent vers des VPN (réseaux privés virtuels), ou d’autres solutions plus créatives… comme le recours à une photo d’un personnage du jeu Death Standing. Auprès de The Verge, le directeur général de Proton indique que l’entreprise suisse a enregistré une augmentation de 1 800 % des créations de nouveaux comptes en provenance du Royaume-Uni depuis le 25 juillet. Sur l’App Store d’Apple, de même, la moitié des dix applications gratuites les plus téléchargées étaient des VPN le 28 juillet au matin.

Mais l’agacement est tel que la population britannique s’est aussi tournée vers l’outil d’une pétition au Parlement. Créé par le londonien Alex Baynham, le texte, qui appelle à abroger l’Online Safety Act, a dépassé les 420 000 signatures à l’heure d’écrire ces lignes. Le Parlement britannique doit envisager de soumettre les pétitions à débat à partir du moment où elles dépassent les 100 000 signatures.

La Russie ciblée par des cyberattaques majeures

30 juillet 2025 à 16:06
Cauchemar en infrastructure
La Russie ciblée par des cyberattaques majeures

Depuis le début de la semaine, la Russie est frappée par d’importantes cyberattaques, qui ont notamment affecté la principale compagnie aérienne du pays. Une partie de ces attaques est revendiquée par un groupe de pirates pro-Ukraine.

Depuis lundi, la Russie semble être sous le feu nourri de cyberattaques majeures. Elles ont commencé dans la nuit du 27 au 28 juillet, avec une attaque centrée sur la compagnie Aeroflot.

Dans un message sur Telegram, publié le 28 juillet et toujours en ligne à l’heure où nous écrivons ces lignes, le groupe de pirates Silent Crow, connu pour ses activités pro-Ukraine, a revendiqué l’attaque. Il évoque une « longue opération de grande envergure » ayant abouti « à la compromission et à la destruction totale de l’infrastructure informatique interne d’Aeroflot ».

7 000 serveurs auraient été détruits

Les pirates indiquent avoir infiltré le réseau de l’entreprise pendant un an, période pendant laquelle ils auraient patiemment développé leurs accès, jusqu’à s’enfoncer « au cœur même de l’infrastructure ». 

Cette longue préparation leur aurait permis de télécharger la totalité des bases de données historiques des vols, de compromettre tous les systèmes critiques de l’entreprise (« CREW, Sabre, SharePoint, Exchange, CASUD, Sirax, CRM, ERP, 1C, DLP et autres »), de prendre le contrôle des ordinateurs personnels des employés et de la direction, de copier les données des serveurs d’écoute (dont les enregistrements audio des conversations téléphoniques et interceptées), et d’extraire les données des systèmes de surveillance et de contrôle du personnel.

Silent Crow revendique l’accès à 122 hyperviseurs, 43 installations de virtualisation ZVIRT, une centaine d’interfaces iLO pour la gestion des serveurs et de quatre clusters Proxmox. Les pirates affirment qu’au total, 7 000 serveurs physiques et virtuels auraient été détruits. La masse des données récupérées représenterait 12 To en bases de données, 8 To en fichiers Windows Share et 2 To d’e-mails. Ces données seraient, pour Aeroflot, détruites ou inaccessibles.

Des revendications claires

« À l’attention du FSB, du NKZKI, de RT-Solar et des autres soi-disant « cyberdéfenseurs » : vous n’êtes même pas capables de protéger vos infrastructures clés. À l’attention de tous les employés de l’appareil répressif : votre sécurité numérique est insignifiante et vous êtes vous-mêmes sous surveillance depuis longtemps », déclarent les pirates. Ils ajoutent que la publication d’une partie des informations commencera bientôt. Ils assurent également être en possession des données personnelles de la totalité des clients ayant déjà voyagé avec Aeroflot.

L’opération a été menée en partenariat avec un autre groupe, nommé Cyber Partisans, a priori issu de Biélorussie. « Nous aidons les Ukrainiens dans leur lutte contre l’occupant, paralysons la plus grande compagnie aérienne de la Fédération de Russie et lui infligeons des pertes financières colossales », revendique le groupe biélorusse dans un message publié sur Telegram également, transféré dans le canal des annonces de Silent Crow. « Le sort d’Aeroflot peut être partagé par toute entreprise ou organisation sur le territoire de la Fédération de Russie et de la République de Biélorussie travaillant pour la dictature du Kremlin », a ajouté Cyber Partisans.

Cyber Partisans a fourni sur son site des détails de l’attaque. Le groupe s’amuse des pratiques de sécurité présumées au sein d’Aeroflot. L’entreprise se servirait encore de Windows XP et Server 2003 dans une partie au moins de son infrastructure, ce qui aurait accéléré sa chute. Sergey Alexandrovsky, PDG d’Aeroflot, n’aurait pas changé son mot de passe depuis 2022.

Conséquences très concrètes

Selon diverses sources, notamment le New York Times, les conséquences de l’attaque se seraient vite fait sentir. Sur la seule journée de lundi, plus 56 aller-retour auraient été annulés par Aeroflot à l’aéroport international de Cheremetievo près de Moscou, le plus grand du pays.

Aeroflot a confirmé une panne d’ampleur, annonçant par la même occasion que le remboursement des billets n’était plus disponible, le piratage ayant entrainé la défaillance des systèmes concernés.

Lundi après-midi, le bureau du Procureur général de Russie publiait un communiqué confirmant qu’environ 60 vols avaient déjà été annulés et 80 bloqués. Le bureau annonçait la « prise de contrôle de la situation à l’aéroport de Cheremetievo » par Procureur interrégional des transports de Moscou. L’attaque informatique a été confirmée, sans donner plus de détails. Un numéro a été mis à disposition des usagers et une enquête criminelle a été ouverte pour accès illégal à des données informatiques.

Hier, mardi 29 juillet, des dizaines d’autres vols ont été annulés, selon Reuters. Aeroflot affirme avoir « stabilisé » son programme de vol. « Grâce aux efforts des employés d’Aeroflot, avec le soutien actif des services de Cheremetievo, le problème qui s’est posé a été résolu dans les plus brefs délais », a de son côté déclaré le ministère russe des Transports.

Une situation sur laquelle a ironisé Yuliana Shemetovets, porte-parole des Cyber Partisans, qui s’est exprimée auprès de Reuters : « Sans systèmes informatiques, l’entreprise peut travailler manuellement comme à l’époque où les billets d’avion coûtaient plus de 1 000 dollars. Ce serait tout simplement non rentable, ce qui signifie que l’entreprise continuerait à subir des pertes juste pour sauver la face ».

L’attaque semble également avoir provoqué un sursaut en Russie, des membres de la Douma ayant évoqué un « signal d’alarme ». Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a qualifié l’attaque « d’inquiétante », se faisant l’écho des inquiétudes croissantes autour des vulnérabilités informatiques dans les infrastructures du pays, rapporte Newsweek.

900 pharmacies fermées

Hier, on apprenait aussi que la société Stolichki, qui dispose de 900 pharmacies dans Moscou et sa région, était touchée par un piratage informatique. L’information n’a pour l’instant pas été confirmée officiellement par l’entreprise, mais des sources affirment qu’une partie des pharmacies sont fermées et que les commandes en ligne sont impossibles. Stolichki se contenterait d’évoquer une panne informatique, sans plus de détails, selon Newsweek également, citant le média Rain.

Selon ce dernier, d’autres cyberattaques ont eu lieu au cours des dernières 48 heures, notamment contre l’entreprise Neofarm et la clinique Semeiny Doktor, mais les détails manquent.

Pour rappel, ce lundi, Donald Trump accentuait sa pression sur Vladimir Poutine : « le président américain a donné « 10 ou 12 jours » à son homologue russe pour mettre fin au conflit en Ukraine, sous peine de sévères sanctions », indique l’AFP.

☕️ Zuckerberg propose jusqu’à 1 milliard de dollars pour débaucher des spécialistes de l’IA

30 juillet 2025 à 11:51

Après avoir débauché des ingénieurs chez Apple, Google et OpenAI, Mark Zuckerberg continue ses tentatives d’embauches pour doter son Meta Superintelligence Lab.

Cette fois-ci, c’est le Thinking Machines Lab, start-up d’une cinquantaine de personnes fondée en 2024 par Mira Murati, l’ancienne directrice technique d’OpenAI, qui a été visé par le patron de Meta.

Plus d’une dizaine de personnes auraient ainsi été approchées, et l’une d’entre elles se serait vu proposer plus d’un milliard de dollars sur une période de plusieurs années pour rejoindre le nouveau laboratoire de Meta, d’après Wired.

La plupart des autres offres varieraient entre 200 et 500 millions de dollars sur quatre ans.

Facebook

À l’heure actuelle, aucune des personnes approchées chez Thinking Machines Lab n’a saisi la perche.

La start-up est, après tout, elle-même bien dotée : elle vient de conclure le plus gros tour de financement de lancement (seed) de l’histoire, collectant 2 milliards de dollars.

☕️ Dropbox met fin à son gestionnaire de mots de passe

30 juillet 2025 à 11:15

Dans un effort de recentrage sur ses produits principaux, Dropbox annonce que son gestionnaire de mots de passe sera bientôt déconnecté.

Le calendrier présenté est assez serré. Le 28 août, Dropbox Passwords passera ainsi en lecture seule, que ce soit pour l’application mobile ou l’extension de navigateur. Il sera donc toujours possible d’utiliser le service, mais pas d’y ajouter de nouvelles données. Ensuite, le 11 septembre, l’application mobile cessera de fonctionner. Enfin, le 28 octobre, ce sera au tour de l’extension de navigateur. À compter de cette date, Dropbox Passwords ne pourra plus être utilisé.

Logo de Dropbox

L’éditeur indique qu’à la même date, toutes les données des clients « seront supprimées de manière permanente et sécurisée » de ses serveurs. La fonction de surveillance du dark web sera également coupée. Elle était notamment utilisée pour envoyer des notifications quand des identifiants étaient repérés dans des jeux de données.

Il est conseillé par l’entreprise d’exporter ses données vers un autre gestionnaire de mots de passe, via un fichier CSV, avant le 28 octobre. La marche à suivre est indiquée dans l’annonce.

Opera dépose plainte contre Microsoft au Brésil pour ses pratiques autour d’Edge

30 juillet 2025 à 10:30
Opera ? Não, samba !
Opera dépose plainte contre Microsoft au Brésil pour ses pratiques autour d’Edge

Opera vient d’attaquer Microsoft en justice au Brésil. Pour l’entreprise, le géant de Redmond abuse de sa position pour imposer Edge, notamment à travers des tactiques qualifiées de « dark patterns ».

La plainte a été déposée devant le Conseil Administratif de Défense Économique. Opera affirme que la pré-installation d’Edge au sein de Windows est un problème. Les contrats de Microsoft avec les fabricants OEM permettraient de pousser Edge comme navigateur par défaut et de verrouiller le marché, ne laissant pas de place aux autres navigateurs.

Pré-installation et dark patterns

Cette pré-installation exclusive s’accompagnerait de tactiques visant à faire utiliser Edge coûte que coûte. De nombreux mécanismes dans Windows 11 envoient par défaut vers Edge, même quand un autre navigateur est installé. L’ouverture de documents PDF par exemple, les liens dans Outlook et Teams, les informations dans les widgets, les liens dans la recherche, etc.

Dans sa plainte, consultée par The Verge, Opera évoque également « des bannières et des messages intrusifs décourageant les utilisateurs de télécharger des navigateurs alternatifs au moment même où ils recherchent ces navigateurs sur Edge ».

« Microsoft contrecarre la concurrence des navigateurs sur Windows à chaque tournant. Tout d’abord, les navigateurs comme Opera sont bloqués pour d’importantes possibilités de pré-installation. Et puis Microsoft frustre la capacité des utilisateurs à télécharger et à utiliser des navigateurs alternatifs », a indiqué Aaron McParlan, avocat général d’Opera, à Reuters. En conséquence, Opera demande l’ouverture d’une enquête officielle contre Microsoft et des exigences de concurrence loyale.

Du Brésil à l’Europe

Pourquoi une plainte au Brésil ? Parce qu’Opera y a une présence nettement plus importante que dans les autres marchés. Selon StatCounter, la part d’Opera y est ainsi de 6,78 %, contre 11,52 % pour Edge et 75 % pour Chrome, très loin devant.

En Europe, Opera s’était insurgé contre le refus de la Commission européenne de nommer Edge dans sa liste des contrôleurs d’accès (gatekeepers), dans le cadre du DMA (Digital Markets Act). Même sans cela, Microsoft a introduit sur le Vieux continent de nombreux changements dans Windows, notamment en lien avec Edge, car le système est en revanche sur la liste de surveillance. Par exemple, les fonctions internes du système, comme la recherche et les widgets, renvoient vers le navigateur par défaut. Ce comportement n’est cependant pas répercuté dans la plupart des marchés.

Opera n’en a toutefois pas fini avec l’Europe : « Nous pensons que le comportement de Microsoft, y compris les changements qu’il a annoncés en Europe, est insuffisant pour atteindre une conformité effective avec le DMA, a déclaré Aaron McParlan. Dans ce contexte, et dans le cadre de ses efforts mondiaux pour garantir un choix libre et effectif aux consommateurs, Opera a fait appel devant les tribunaux de l’UE de la décision de la Commission européenne de ne pas désigner Edge comme un service de « contrôleur d’accès » en vertu du DMA. »

☕️ L’Australie veut interdire YouTube aux moins de 16 ans

30 juillet 2025 à 09:38

L’Australie continue sa campagne de régulation des réseaux sociaux : après avoir planché sur un texte limitant l’accès aux réseaux sociaux comme X, TikTok ou Facebook aux moins de 16 ans, son gouvernement s’intéresse désormais à YouTube.

En l’occurrence, la ministre de la communication Anika Wells indique que le gouvernement australien compte interdire l’accès à YouTube aux moins de 16 ans pour les protéger des « algorithmes prédateurs ».

« Il y a une place pour les réseaux sociaux, mais il n’y a pas de place pour les algorithmes prédateurs ciblant les enfants », indique-t-elle dans un communiqué, où elle souligne que deux enfants sur cinq déclarent avoir vu des contenus inappropriés sur la plateforme d’Alphabet.

Le projet constitue une évolution de doctrine, dans la mesure où YouTube ne devait pas être concerné par la régulation australienne sur les réseaux sociaux.

À l’origine, le gouvernement avait estimé que la plateforme, très utilisée dans les écoles, ne devait pas faire partie du lot des services dont l’accès serait limité aux mineurs.

Le coin gauche d'un écran d'ordinateur est ouvert sur une page YouTube.

Poussé par un nombre croissant de gouvernements à améliorer la protection de ses internautes mineurs, YouTube commence ces jours-ci à tester un outil de machine learning pour vérifier l’âge de certains utilisateurs et utilisatrices.

D’après Engadget, ce test reste pour le moment cantonné à une sous-section de ses usagers états-uniens.

Reçu hier — 29 juillet 2025Next

☕️ Allianz Life : les données de « la majorité » des clients piratées

29 juillet 2025 à 14:55

Visé par une cyberattaque le 16 juillet 2025, Allianz Life indique à TechCrunch que les données personnelles d’une « majorité » de ses clients états-uniens ont fuité.

L’attaque a été opérée par l’intermédiaire d’un système de gestion client (CRM) tiers.

D’après un représentant de l’entreprise, elle a permis, « par des techniques d’ingénierie sociale », d’obtenir l’accès à des informations personnelles de clients particuliers, financiers et professionnels d’Allianz Life, ainsi que de certains employés de l’assureur.

La filiale nord-américaine de l’assureur allemand compte 1,4 million de clients – Allianz en compte 125 millions à travers la planète.

La société est la dernière d’une liste croissante d’acteurs de l’assurance visés ces derniers mois par des cyberattaques. D’après des chercheurs de Google en juin, plusieurs de ces opérations portent les marques du collectif de hacker Scattered Spider.

Controversée, l’application réservée aux femmes Tea victime d’un double piratage

29 juillet 2025 à 14:00
Thé renversé
Controversée, l’application réservée aux femmes Tea victime d’un double piratage

Forte d’un succès fulgurant aux États-Unis, l’application Tea a été victime d’un double piratage.

Le projet a été créé avec une promesse apparemment simple : permettre aux femmes hétérosexuelles de faire des rencontres « en toute sécurité », selon la communication de l’application, en s’échangeant des informations sur les hommes qu’elles ont rencontrés ou s’apprêtent à rencontrer.

Si l’application a bientôt deux ans, elle s’est félicitée fin juillet d’avoir dépassé les quatre millions d’utilisatrices (aux États-Unis : Tea n’est pas disponible en France). Et s’est attirée au passage la colère de nombreux hommes en ligne, peu ravis de se voir accolés des « red flags » (drapeaux rouges, signe de danger) ou des « green flags » (drapeaux verts) sur une application à laquelle ils n’avaient pas accès.

La controverse aurait pu s’arrêter là, sur fond de débat post-#MeToo sur les attentes de femmes et des hommes lorsqu’elles et ils recourent à des applications de rencontre et les risques que chacun encourt. Sauf que Tea a été victime d’un double piratage, dans lesquels 72 000 images, dont une large proportion servait à l’identification des utilisatrices, et des messages privés, ont fuité. Une faille de sécurité susceptible de mettre certaines internautes en danger.

Échanger des informations sur de potentiels partenaires

Créée en 2023 par l’entrepreneur états-unien et ancien employé de Salesforce Sean Cook, le projet affiché de Tea est de fournir aux femmes un outil qui leur permette « de faire des rencontres en toute sécurité dans un monde qui oublie généralement de se préoccuper de leur protection ». Sean Cook affirme en avoir eu l’idée après avoir suivi les déboires de sa mère, victime d’arnaques et qui aurait rencontré des hommes aux casiers judiciaires remplis.

Pour s’inscrire à Tea, l’application – réservée aux femmes – demande à ses utilisatrices de lui fournir un selfie. Une fois leurs accès créés, ces dernières peuvent s’échanger des informations sur les hommes qu’elles ont rencontrés, ou qu’elles s’apprêtent à rejoindre. En pratique, chacune peut poster les photos d’un homme pour partager ses informations sur lui – a-t-il un passé judiciaire ? Est-il marié ? Fréquente-t-il plusieurs femmes à la fois ? – ou en demander aux autres internautes.

Une fois la photo en ligne, chacune peut ajouter ses commentaires, un drapeau rouge ou un drapeau vert. Autre fonctionnalité : Tea permet aux utilisatrices de repérer les « catfishers », ou arnaqueurs, qui s’approprient les photos d’autres hommes et se font passer pour eux.

Double piratage

Fin juillet, aux États-Unis, le nombre d’usagères de Tea s’est envolé, entraîné par une polémique sur son fonctionnement et l’alimentant. Sur Reddit, des internautes s’alertent sur le fait que Tea puisse être utilisé pour diffuser de fausses informations, et appellent à la suppression de l’application. En parallèle, l’application se hisse au sommet des applications gratuites les plus téléchargées sur l’App Store d’Apple aux États-Unis.

Surtout, Tea est visée par un double piratage. 72 000 images stockées dans l’application en ont été exfiltrées avant d’être postées sur 4chan, rapporte 404 media. Dans le lot, 13 000 selfies et images de cartes d’identité d’utilisatrices, toutes inscrites avant février 2024, d’après Tea. L’entreprise a précisé que ces images ne pouvaient « en aucun cas être liées à des publications dans Tea », théoriquement publiées anonymement.

Problème : 404 media rapporte une deuxième faille, grâce à laquelle les hackers auraient pu accéder aux conversations privées. En jeu : des discussions relatives à des avortements – interdits dans plusieurs États américains –, le fait de tromper son partenaire, ou encore des échanges de numéros de téléphone en clair.

D’après les informations collectées par le chercheur indépendant Kasra Rahjerdi, plus de 1,1 million de messages publiés jusqu’à la semaine passée ont ainsi été accessibles. D’après 404 media, ces éléments sont suffisamment précis pour rendre leurs autrices – dont certaines découvrent qu’elles fréquentent le même homme, ou d’autres se signalent la présence d’un époux ou d’une épouse sur la plateforme – très simplement identifiables.

Microsoft lance son mode Copilot dans Edge

29 juillet 2025 à 12:02
Alors que revoilà l'organisation de voyages
Microsoft lance son mode Copilot dans Edge

En préparation depuis des mois, le mode Copilot est désormais disponible dans la version stable du navigateur, sous forme expérimentale d’abord. Optionnelle, la fonction doit permettre de mieux lutter contre une concurrence qui s’intensifie dans le domaine des navigateurs.

Microsoft doit avancer rapidement sur le terrain de la navigation, car les concurrents s’organisent. On savait que l’éditeur préparait depuis des mois un mode Copilot plus intégré dans son navigateur Edge. Il fallait bien que l’entreprise réagisse, face à un Google qui va faire de même dans Chrome avec Gemini, avec la force de frappe qu’on imagine. Perplexity prépare également son Comet, actuellement en bêta privée.

Une fonction optionnelle et classique dans sa forme

Depuis hier soir, Copilot est ainsi disponible sous forme expérimentale dans tous les canaux de distribution d’Edge, dont la version stable, mais uniquement sur Windows et Mac pour l’instant. On peut soit se rendre sur une page dédiée pour activer la fonction et suivre une courte présentation des possibilités, soit aller dans les options du navigateur, puis dans la section « Innovations de d’IA » (sic). Le mode Copilot est présenté comme une « fonctionnalité entièrement opt-in », Microsoft ayant été échaudé par certaines affaires, dont Recall.

Que peut-on faire avec ce mode ? À peu près tout ce que l’on attend de ce type de fonction. On peut ainsi poser des questions sur l’onglet en cours, sur un groupe d’onglets et jusqu’à l’intégralité des pages ouvertes (si l’autorisation est donnée). On peut ainsi demander des comparaisons, des synthèses d’informations, des recommandations basées sur différentes actions, etc. L’éternel exemple de l’organisation d’un voyage est de retour. On note que tout n’est pas encore prêt pour les autres langues que l’anglais, une partie des informations n’étant pas traduite dans l’interface et la présentation.

Un mode vocal est présent, mais nous n’avons pas réussi à le faire fonctionner. De même, une fois activé, le mode Copilot est censé afficher un bouton d’accès à gauche de la barre d’adresse. Une zone plus pratique que ce qui a été tenté jusqu’à présent, et dont l’action ouvre un panneau flottant, plus discret que les gros panneaux latéraux ancrés que Microsoft avait proposés. Dans notre cas, ce bouton n’est pas apparu.

Bientôt un accès optionnel à l’historique

La fonction devrait rapidement s’enrichir, selon Microsoft. On pourra donner ainsi l’autorisation à Copilot d’accéder à des données supplémentaires si besoin, dont l’historique et les informations d’identification. À la clé, des actions « plus avancées et plus transparentes, comme réserver des places ou gérer des courses en votre nom ».

L’entreprise donne l’exemple d’une personne cherchant à faire du paddle proche de son lieu de travail. Copilot tâche alors de trouver la meilleure option, vérifie la météo, peut gérer la réservation, suggère de la crème solaire et cherche des tutos vidéo pour préparer la session. Du moins en théorie, selon Microsoft.

Toujours dans les développements prévus, la fonction devrait bientôt tenir davantage compte du contexte sur des périodes plus prolongées, pour aider à reprendre là où les internautes se sont arrêtés. Microsoft insiste largement sur la dimension confidentialité, répétant notamment que certaines fonctions ne pourront donner des résultats que si l’accès à l’historique de navigation est accordé. Accès qui peut être coupé quand on le souhaite, réitère l’entreprise.

Des données traitées à distance

En revanche, sur la manipulation des données, il n’y a pas de mystère : elles sont traitées sur les serveurs de l’entreprise. Au vu des fonctions fournies, on se doutait bien que le traitement n’était pas local, d’autant qu’une telle opération aurait probablement été réservée aux PC Copilot+, avec la garantie de disposant d’un NPU assez puissant. Pas le temps d’attendre que ces machines se démocratisent de toute façon : la réponse aux concurrents ne peut pas être circonscrite à un nombre limité de machines.

Microsoft devrait procéder à d’autres annonces dans les prochains mois, la disponibilité de l’IA dans le navigateur étant le prochain grand champ de bataille, avec l’arrivée progressive des agents autonomes.

☕️ Anthropic introduit de nouvelles limites à Claude pour contrer certains usages

29 juillet 2025 à 11:16

Anthropic dit avoir enregistré une croissance significative dans l’utilisation de ses modèles Claude, tout particulièrement à travers Claude Code, son assistant d’aide au développement. Certains utilisateurs abuseraient cependant de leurs abonnements. Une personne aurait ainsi utilisé sa formule Max (200 dollars par mois) pour faire fonctionner Code durant des centaines de milliers d’heures.

La société affirme que ces comportements ont un impact sur la qualité de service pour l’ensemble des utilisateurs. En conséquence, elle introduit de nouvelles limites hebdomadaires, qui entreront en application le 28 août et viendront s’ajouter à l’actuelle limite de 5 heures par jour :

  • Abonnement Pro (18 euros par mois) : de 40 à 80 heures d’utilisation avec Claude Sonnet 4
  • Abonnement Max (90 euros par mois) : de 140 à 280 heures d’utilisation avec Sonnet 4 et de 15 à 35 heures avec Opus 4
  • Abonnement Max (180 euros par mois) : de 240 à 480 heures d’utilisation avec Sonnet 4 et 24 à 40 heures avec Opus 4

Anthropic assure que l’immense majorité des personnes abonnées ne verront aucune différence dans leur utilisation quotidienne. Ce changement serait destiné uniquement à contrer certains comportements abusifs, comme les partages de comptes et les utilisations continues 24/7. Selon l’entreprise, moins de 5 % des abonnés seraient affectés par ces changements.

Il est difficile cependant de se rendre compte de ce que ces limites impliquent vraiment, car la société communiquait surtout sur une base de jetons jusqu’à présent. La formule Max à 180 euros par mois est sensée par exemple permettre 20 fois plus d’utilisation que l’abonnement Pro. Mais si on ramène la comparaison sur les heures annoncées, le facteur n’est plus que de 6.

Anthropic contacte actuellement toutes les personnes ayant un abonnement pour les avertir du changement. L’entreprise se dit prête à recevoir les retours sur ce dernier.

Sur Windows, Brave et AdGuard bloquent à leur tour Recall

29 juillet 2025 à 10:30
« Ça ne marchera jamais »
Sur Windows, Brave et AdGuard bloquent à leur tour Recall

Après Signal, d’autres outils ont décidé de bloquer par défaut la fonction de Microsoft, citant des questions de confidentialité des données. Bien que les navigateurs aient certaines latitudes, la situation souligne l’absence d’une API centralisée pour manipuler Recall.

La fonction Recall de Microsoft n’a pas fini de faire parler d’elle. Elle sera normalement déployée dès cet automne en version finale sur l’ensemble des ordinateurs compatibles. Liste qui se limite aux machines estampillées Copilot+ et disposant donc d’un NPU suffisamment puissant.

Si Recall provoque autant de réactions, c’est qu’elle prend régulièrement des captures d’écran pour analyser leur contenu. Objectif : permettre de retrouver à peu près tout et n’importe quoi, comme un gigantesque historique de tout ce que l’on a fait sur un PC.

Signal, premier à dégainer

Rapidement, de nombreuses critiques s’étaient élevées pour dénoncer le cauchemar que représentait Recall pour la vie privée. Au point que Microsoft était reparti sur sa planche à dessin et avait profondément revu son fonctionnement, chiffrant tout le contenu, réclamant une authentification pour l’accès et faisant de Recall une fonction opt-in, désactivée par défaut.

En mai, la fondation Signal annonçait que le client Windows de son service de messagerie bloquait désormais par défaut Recall. Ces derniers jours, d’autres ont fait de même.

Brave et AdGuard s’y mettent

Le navigateur tout d’abord, qui a annoncé lui aussi un blocage par défaut le 22 juillet. À ceci près que dans son cas, le changement était beaucoup plus simple. Le mécanisme de Microsoft se coupe automatiquement quand une fenêtre de navigation privée d’un navigateur est affichée. Là où Signal avait dû « bricoler » une solution complète, allant jusqu’à couper complètement la possibilité de prendre des captures, Brave a modifié son navigateur pour que toutes les fenêtres soient considérées comme privées.

L’éditeur ne cherche d’ailleurs pas à s’en cacher, indiquant avoir été « partiellement inspiré » par le travail réalisé par Signal.

AdGuard, qui fait du blocage de certaines fonctions peu vertueuses sur la vie privée son fonds de commerce, a également annoncé du neuf pour Recall. Dans la dernière révision de l’outil, une option a été ajoutée pour bloquer la fonction. Un ajout étrange cependant, puisque Recall n’est pas actif à moins d’avoir été spécifiquement été autorisé (Windows pose la question dans son assistant de première configuration sur les machines compatibles).

Optionnelle et désinstallable, mais sans vraie API

Rappelons que dans la version que Microsoft s’apprête à distribuer plus largement, Recall est une application dédiée qui peut être désinstallée. Pour les personnes intéressées, des options ont été ajoutées pour interdire son fonctionnement quand certains sites ou des applications spécifiques apparaissent à l’écran.

Il faudrait cependant que Microsoft propose une API complète permettant de manipuler les réglages de Recall depuis les applications, avec consentement auprès de l’utilisateur.

☕️ Une top model générée par IA dans Vogue, les standards de beauté en question

29 juillet 2025 à 09:30

Pour la première fois, le magazine Vogue a publié une publicité dans laquelle la model n’était pas humaine, mais correspondait à des standards tout à fait classiques : grande, blonde aux yeux bleus, bronzée.

La marque Guess a recouru à l’IA pour générer le corps et le visage – littéralement irréels – destinés à mettre en valeur ses vêtements. La campagne a été créée par l’agence Seraphinne Vallora, qui s’est fendue d’une publication sur Instagram afin de se féliciter pour son travail.

Auprès de la BBC, la top modèle grande taille Felicity Hayward s’inquiète de la tendance que cette publicité pourrait lancer.

Depuis une dizaine d’années, les standards de plusieurs marques avaient évolué pour tenter d’intégrer un peu plus de diversité dans les représentations de corps et d’habillements dans les magazines et publicité de mode.

Plusieurs modèles avaient aussi pris position contre l’édition et la retouche abusive des photos de mode. 
Si les modèles générées par IA se généralise, s’inquiète Felicity Hayward et des représentantes d’associations de lutte contre les troubles de l’alimentation, le public pourrait chercher à atteindre des standards de beauté littéralement inatteignables, dans la mesure où les corps représentés n’existent pas.

Le problème est d’autant plus important que du côté des réseaux sociaux, le succès des filtres générés par IA pousse déjà de nombreux jeunes à recourir à la chirurgie esthétique pour faire ressembler leur visage aux reflets modifiés que leur renvoient leurs applications.

Sur Temu, il y a un « risque élevé » de trouver des produits illégaux

29 juillet 2025 à 09:04
Oh, surprise…
Sur Temu, il y a un « risque élevé » de trouver des produits illégaux

Après neuf mois d’enquête, la Commission européenne conclut à titre préliminaire que Temu enfreint le DSA et risque une amende pouvant atteindre 6 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. La balle est maintenant dans le camp de la plateforme chinoise qui peut répondre avant que le couperet ne tombe.

La Commission européenne a commencé à s’intéresser à la plateforme d’e-commerce chinoise Temu en octobre dernier, avec une demande d’information formelle (RFI) dans un premier temps. L’Europe voulait avoir des précisions sur plusieurs points, notamment les mesures prises pour limiter la présence et la réapparition de produits illégaux sur sa plateforme.

L’attente fut de courte durée puisque, fin octobre, la Commission européenne ouvrait une « procédure formelle à l’encontre de Temu au titre de la législation sur les services numériques », le fameux DSA. Temu est pour rappel identifié comme une très grande plateforme en ligne (VLOP) depuis le 31 mai 2024.

« Un risque élevé pour les consommateurs »

Les premières conclusions de l’enquête sont tombées : « la Commission a conclu à titre préliminaire que Temu avait manqué à l’obligation qui lui incombe en vertu de la législation sur les services numériques (DSA) d’évaluer correctement les risques de diffusion de produits illicites sur son marché ».

Dans son communiqué, la Commission affirme que des preuves montrent « qu’il existe un risque élevé pour les consommateurs de l’UE de rencontrer des produits illégaux sur la plateforme », notamment des « jouets pour bébés et des petits appareils électroniques ».

La Commission affirme aussi que l’évaluation des risques de Temu d’octobre 2024 « était inexacte et reposait sur des informations générales du secteur plutôt que sur des détails spécifiques concernant son propre marché ». La plateforme avait pourtant assuré prendre « des mesures importantes » et « affiner » ses pratiques, rappelle l’AFP.

Jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial

Face à ces conclusions préliminaires, la plateforme a maintenant la possibilité d’examiner le dossier d’enquête de la Commission et d’y répondre.

Si les conclusions préliminaires devaient être confirmées, une décision de non-respect de l’article 34 du DSA serait adoptée : « Une telle décision pourrait entraîner des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial total du fournisseur et lui ordonner de prendre des mesures pour remédier à l’infraction ».

Selon Euractiv, « la plateforme chinoise dispose de quelques semaines pour réagir », mais « Bruxelles n’a toutefois fixé aucune date butoir précise pour la réponse de Temu ». « Nous continuerons à coopérer pleinement avec la Commission européenne », s’est contenté d’indiquer un porte-parole de Temu par email à nos confrères.

L’enquête officielle se poursuit, car le Vieux continent a d’autres griefs à reprocher à Temu : « l’efficacité de ses mesures d’atténuation, l’utilisation de caractéristiques de conception addictives, la transparence de ses systèmes de recommandation et son accès aux données pour les chercheurs ».

Temu qualifié de « point d’entrée pour des produits illégaux »

La Commission européenne n’est pas la seule entité à être montée au créneau. En février, le BEUC dénonçait rien moins que « des trous béants dans la sécurité des produits vendus sur Temu ». Les griefs étaient nombreux là aussi : risque de suffocation à cause de petites pièces de jouets et de produits pour bébés trop facilement détachables, listes d’ingrédients incorrects dans les cosmétiques, radiateurs électriques extrêmement dangereux, etc.

Agustín Reyna, directeur général du BEUC, ne mâchait pas ses mots : Temu est « un point d’entrée pour des produits illégaux qui n’ont pas leur place sur nos marchés ». Le Bureau demandait donc à la Commission de terminer son enquête au plus vite et de prendre des mesures dissuasives et efficaces contre Temu.

Selon l’AFP, Temu est « extrêmement populaire dans l’UE malgré une arrivée récente sur le marché en 2023, Temu compte 93,7 millions d’utilisateurs actifs mensuels en moyenne dans les 27 États membres ».

Des milliards de petits colis provenant de Chine

Au niveau européen, la Commission prépare la mise en place de droits de douane spécifiques pour les milliards de petits colis qui arrivent chaque année (ils seraient 4,6 milliards d’une valeur déclarée inférieure à 150 euros, majoritairement provenant de Chine).

« Nous parlons de deux euros par colis, payés par les plateformes et pour les services offerts par les entrepôts, ce serait plus modeste, à 50 cents », expliquait le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič.

Pour la Commission, l’enjeu est important : « L’augmentation constante du volume de produits vendus en ligne dans l’UE s’accompagne d’une augmentation du nombre de produits dangereux, contrefaits ou non conformes, qui pourraient nuire à la santé et à la sécurité des consommateurs, à l’environnement et à une concurrence loyale au sein du marché unique numérique ».

Une autre plateforme chinoise est sous le coup de plusieurs enquêtes au niveau français et européen : Shein. Elle a accepté de payer 40 millions d’euros en France suite à une enquête de la Répression des fraudes qui avait conclu que l’entreprise avait mis en place des pratiques commerciales trompeuses. Une amende de 1,1 million d’euros est tombée dans la foulée pour « information défaillante sur la qualité environnementale des produits ».

Reçu avant avant-hierNext

OpenStack rejoint officiellement la Linux Foundation

28 juillet 2025 à 16:32
Showtime
OpenStack rejoint officiellement la Linux Foundation

Alors que les tensions grimpent autour des licences VMware, l’Open Infrastructure Foundation rejoint officiellement la Linux Foundation. Cette « fusion » permet à OpenStack de rejoindre un large écosystème d’autres solutions, avec lesquelles les synergies seront d’autant mieux travaillées.

En mars dernier, les deux fondations signaient un accord important. L’Open Infrastructure Foundation – anciennement OpenStack Foundation – rejoignait la Linux Foundation, probablement la structure la plus importante de ce type dans le monde du logiciel libre. Elle chapeaute en effet de nombreux projets et coordonne de vastes efforts. Elle se définit d’ailleurs elle-même comme une « fondation de fondations ».

Si cette fusion est intéressante, c’est parce qu’OpenStack a largement gagné en visibilité ces dernières années, et tout particulièrement depuis un an et demi. Suite au rachat de VMware par Broadcom pour la somme gargantuesque de 61 milliards de dollars, de fortes tensions sont apparues autour des licences de produits. Broadcom a supprimé nombre d’entre elles, préférant des formules sur abonnement souvent plus onéreuses, car regroupant de nombreux produits, y compris quand on en souhaite qu’un ou deux.

Nouvelle maison

En mars dernier, on apprenait que les conseils d’administration de l’Open Infrastructure Foundation et de la Linux Foundation avaient approuvé à l’unanimité l’incorporation de la première au sein de la seconde. La signature a été un signal fort, annonçant que des synergies plus fortes allaient naître entre OpenStack et d’autres projets, en particulier avec Kubernetes.

Depuis le 23 juillet, OpenStack et ses projets attenants sont officiellement gérés par la Linux Foundation. On y retrouve donc d’autres produits comme Kata Containers, Zuul, StarlingX et Airship. Leur gouvernance technique passe donc entre les mains de la Linux Foundation même si, dans la pratique, la plupart des personnes impliquées sont toujours là.

L’objectif d’OpenStack – créer une infrastructure cloud ouverte – est parfaitement aligné avec ceux de la Linux Foundation (et du libre en général). Tous les projets gérés jusqu’ici par l’Open Infrastructure Foundation (OpenStack Foundation initialement en 2012) héritent donc des ressources de la Linux Foundation, dont les outils, le pilotage, le support juridique, tout ce qui touche à la gouvernance et à l’organisation, ainsi que les opportunités de rapprochement avec des centaines d’autres projets.

Rapprochement avec Kubernetes

Canonical se réjouit particulièrement de cette fusion. L’éditeur aime à rappeler qu’il a fait partie des premiers contributeurs d’OpenStack à sa création en 2010 (issu d’un partenariat entre la NASA et Rackspace). L’entreprise dit avoir été rapidement « profondément impressionnée » par la vision et la mission du projet et est aujourd’hui son troisième plus gros contributeur, avec 25 000 commits jusqu’à présent.

Canonical note que l’évolution d’OpenStack s’est faite en parallèle d’un autre avènement : celui de Kubernetes. Dans son sillage, la manière de déployer et d’exécuter des applications s’est largement transformée, signant l’explosion des solutions basées sur des conteneurs logiciels. Or, selon Canonical, si Kubernetes excellait à gérer des applications, il « manquait de capacités de gestion de l’infrastructure ». De ce constat sont nées les premières idées de convergence avec OpenStack. Un esprit de collaboration qui aurait d’abord rencontré « quelques frictions initiales », mais les deux communautés auraient assez vite reconnu « la valeur de l’alignement de leurs efforts ».

Plus concrètement, OpenStack continuera d’être géré comme un projet autonome, « mais désormais dans le cadre d’un écosystème unifié qui inclut également Kubernetes ». Les deux sont considérés comme des technologies complémentaires.

Rappelons que Kubernetes n’est pas directement géré par Linux Foundation, mais par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF), qui en est une émanation. La CNCF est une fondation spécialisée dans les technologies « cloud-native » (conteneurs, orchestration, microservices…)

Momentum

On ne sait pas si les discussions ayant entrainé cette fusion de deux fondations est une conséquence du rachat de VMware par Broadcom, mais il est probable que l’opération ait joué au moins un rôle de catalyseur. Sur le blog d’OpenStack, on peut lire un billet datant du 18 juin revenant sur le sujet.

Les éléments sont désormais connus : la suppression de produits, les changements radicaux dans les licences, l’incertitude chez les entreprises clients et les questionnements sur les solutions logicielles à apporter. Dans ce contexte, un produit libre et gratuit attire les regards.

Rapidement, la question de la complexité a été de toutes les conversations : les approches très différentes rendaient les projets de migration complexes et couteux. OpenStack en profitait d’ailleurs pour publier très officiellement son guide de migration depuis VMware. En octobre 2024, quand a été lancée la 30ᵉ version d’OpenStack, la simplification des migrations figurait également partie les nouveautés principales.

UE : le projet d’application de vérification d’âge intègre un outil Google

28 juillet 2025 à 15:48
Avez-vous l'âge fixé par Google ?
UE : le projet d’application de vérification d’âge intègre un outil Google

Encore à l’état de prototype, le projet européen d’application de vérification d’âge intègre pour le moment un système d’authentification développé par Google.

Le 14 juillet, la Commission européenne dévoilait les détails de son projet de protection des mineurs en ligne, prototype d’application de vérification de l’âge inclus. Dans les prochains mois, la France, qui soutenait le projet depuis plusieurs années, le Danemark, l’Italie, l’Espagne et la Grèce pourront intégrer l’outil à leurs propres applications nationales d’identification, ou choisir de créer une application indépendante.

Mais il y a un hic. Sur Github et sur Reddit, plusieurs internautes critiquent la direction prise par le prototype open source, à la fois pour des raisons techniques et d’autonomie stratégique. En effet, le projet d’application repose pour le moment sur l’API Play Integrity de Google pour la vérification des applications et des appareils.

Play Integrity, une API Google

Le rôle de Play Integrity est de vérifier que le système d’exploitation est sous licence Google, et que l’application que vous téléchargez l’est depuis le Play Store, rappelle Neowin. Autrement dit, si vous décidiez de télécharger les applications nationales recourant à l’outil de vérification d’âge de la Commission européenne depuis un système Android qui n’est pas sous licence Google, alors celle-ci ne fonctionnerait pas. 


Par ailleurs, la présence même d’un acteur états-unien comme Google hérisse plus d’un internaute. Sur le fil Reddit « BuyFromEu » (achetez européen), un internaute précise : « bien qu’il soit utile de vérifier la sécurité de l’appareil », le recours à cette solution précise « lie fortement l’application à de nombreux services et propriétés de Google, car ces vérifications ne passeront pas avec un système d’exploitation Android alternatif, pas même avec ceux qui améliorent considérablement la sécurité comme GrapheneOS (…). Cela signifie également que même si vous pouvez compiler l’application, vous ne pourrez pas l’utiliser car elle ne proviendra pas du Play Store et le service de vérification l’âge la rejettera. »

Recourir à des services européens ?

Sur Reddit, plusieurs internautes soulignent que des problématiques similaires existent avec des applications nationales de vérification d’identité (MitID au Danemark, BankID en Norvège). Les solutions qu’ils indiquent pouvoir utiliser – tout en redoutant que cela ne dure pas sur le long terme – consistent généralement à passer par une clé physique.

Pour parer la problématique spécifique au projet d’outil de vérification d’âge, certains internautes recommandent des outils européens, parmi lesquels l’application hollandaise Yivi, déjà dédiée à de la vérification d’âge. À l’heure actuelle, les développeurs du projet européen n’ont pas fait de commentaire sur le sujet.

☕️ Debian 13 passe son horloge en 64 bits pour éviter le bug de l’an 2038

28 juillet 2025 à 15:38

Ce bug de l’an 2038 est similaire à celui de l’an 2000 : à cause d’un codage de la date dans un espace trop petit, le compteur risque de revenir à zéro une fois la limite atteinte. Pour le 1er janvier 2000, le risque était ainsi de voir la date revenir à 00, soit 1900.

Le problème réside cette fois dans le « timestamp Unix ». Il compte les secondes écoulées depuis le 1er janvier 1970 à minuit, heure UTC. Pour stocker cette valeur, les systèmes Unix et Linux se servent d’une valeur de type « signed 32-bit integer », dont la valeur positive maximale est de « + 2 147 483 647 ».

Dans la situation qui nous occupe à présent, cette valeur sera atteinte le 19 janvier 2038 à 03:14:07 UTC très précisément. La seconde suivante, le dépassement entrainera un retour à la valeur négative minimale de l’entier 32 bits, soit « - 2 147 483 64 », ce qui correspond à 1901.

Une montre à gousset
Photo de Anirudh sur Unsplash

Face à un entier 32 bits limité, la solution est évidente : passer au 64 bits. Ce mouvement est en cours depuis un moment déjà, mais pas partout. Chez Debian, dont la distribution sert de socle à Ubuntu et donc à de très nombreux autres systèmes, ce changement sera officialisé dans la version 13, nommée Trixie.

Comme l’équipe l’indique, le travail n’a pas été de tout repos. Il ne suffit pas en effet de changer le codage de la valeur pour que tout s’enchaine : tous les paquets y faisant référence doivent être modifiés. Dans le cas présent, pas moins de 6 429 paquets ont été identifiés comme utilisant au moins une fois la variable.

Debian 13 et tous ces paquets repérés utiliseront donc le format time_t 64 bits, même sur les architectures 32 bits. Pour les systèmes existants, le time_t 32 bits sera laissé en place pour ne pas casser la compatibilité sur les anciennes architectures. Sur le matériel 64 bits (très largement majoritaire), la bascule sera automatique.

Ce changement dans le codage de la valeur intervient 12 ans et demi avant la manifestation du problème. Quant au 64 bits, il fait disparaitre « définitivement » le problème, puisque la limite ne sera atteinte que dans… 292 milliards d’années.

États-Unis : les datacenters font grimper la facture d’électricité des ménages

28 juillet 2025 à 14:29
Factures sous haute tension
États-Unis : les datacenters font grimper la facture d’électricité des ménages

Dans de nombreux États américains, la hausse de la demande en énergie des centres de données se répercute sur les factures des citoyens.

Que se passe-t-il avec le prix de l’électricité aux États-Unis ? À Trenton, dans le New Jersey, la facture moyenne a augmenté de 26 dollars, raconte le Washington Post. À Philadelphie, en Pennsylvanie, elle a grimpé de 17 dollars. Et à Columbus, dans l’Ohio, de 27 dollars.

En cause : l’explosion du nombre de centres de données qui, en consommant toujours plus d’électricité, participent à l’augmentation des factures d’électricité de millions de personnes – y compris celles qui n’utilisent ni services de cloud, ni technologies d’intelligence artificielle.

Qualité du service altérée et prix augmentés

Dans l’Ohio, la demande de sociétés comme Google, Meta, Microsoft ou Amazon a ainsi directement participé à l’augmentation moyenne de 20 dollars mensuel des factures d’électricité des résidents. Sur l’année, cela représente une hausse de 240 dollars, que plusieurs habitants qualifient d’ « injuste », dans la mesure où elle permet de soutenir des sociétés dont les profits se chiffrent en milliards de dollars.

La tendance n’est pas neuve, et ne se traduit pas que financièrement. Fin 2024, de nettes altérations du courant électrique étaient ainsi constatées dans de nombreux foyers installés dans un rayon de moins de 80 km de centres de données, en particulier dans la région de la « data center alley ». C’est dans cette zone de Virginie du Nord que l’essentiel des centres de données états-uniens sont installés.

Conflits d’usage et difficultés de raccordement

Ailleurs dans le monde, la consommation d’énergie des centres de données a déjà eu pour conséquence la suspension de projets de construction de logements, faute de pouvoir les alimenter en énergie, ou au contraire de bloquer la construction de nouveaux data center, pour s’assurer que la répartition d’électricité puisse être maintenue.

Là où, comme en France, la production d’énergie est excédentaire, la multiplication des centres de donnée pose néanmoins des enjeux en termes d’infrastructure et de capacité de raccordement.

Opposition croissante aux centres de données

Aux États-Unis, un rapport mené par Data Center Watch entre mars 2024 et mars 2025 constate que l’équivalent de 64 milliards de dollars de projets de data center sont actuellement bloqués ou retardés à travers le pays. En cause : ces questions d’accès à l’énergie, celle d’accès à l’eau pour refroidir les serveurs, mais aussi les pollutions spécifiques à ce type d’établissement, notamment en termes sonores.

Outre les communautés locales, les représentants politiques font partie intégrante de l’opposition qui se dessine. En Ohio, les régulateurs de l’énergie viennent par exemple de décréter que les opérateurs de centres de données doivent augmenter leur participation financière pour mettre à niveau le réseau électrique – une décision que le groupement industriel Data Center Coalition a qualifié de « très décevante » auprès du Washington Post.

☕️ La FCC valide la fusion Paramount-Skydance… CBS doit changer sa ligne éditoriale

28 juillet 2025 à 14:08

L’opération avait été annoncée il y a tout juste un an, pour un montant de plus de 8 milliards de dollars. Cet accord du régulateur américain arrive après « des changements de ligne éditoriale au sein de la chaîne CBS [propriété de Paramount, ndlr], une condition très atypique », explique Le Monde :

Dans le communiqué de la FCC, le premier point mis en avant concerne justement CBS : « Skydance s’engage en faveur de la diversité des points de vue, de la non-discrimination » et de reportages locaux. Brendan Carr, président de la FCC en ajoute une couche :

« Skydance s’est notamment engagée par écrit à ce que la programmation de la nouvelle société reflète la diversité des points de vue, issus de tous les horizons politiques et idéologiques. Skydance adoptera également des mesures visant à éliminer les préjugés qui ont miné la confiance dans les médias nationaux ».

Comme le rappellent nos confrères, « Donald Trump a régulièrement critiqué CBS, l’accusant d’être « hors de contrôle » ». Le feu vert de la FCC arrive « au terme d’une séquence qui aura vu Paramount solder [pour 16 millions de dollars, ndlr], début juillet, un contentieux judiciaire avec Donald Trump, puis annoncer la fin de l’émission « The Late Show », dont l’animateur, Stephen Colbert, est très critique du président américain ».

Avec cette transaction à 16 millions de dollars, certains accusent Paramount « d’acheter les faveurs du président pour obtenir le feu vert de la FCC », toujours selon Le Monde. Pour Stephen Colbert (présentateur du Late Show) cela ne fait aucun doute : c’est un « bon gros pot-de-vin ».

« L’Amérique mérite de savoir si son émission a été annulée pour des raisons politiques », ajoute Elizabeth Warren, sénatrice démocrate du Massachusetts, comme le précise l’AFP.

Le noyau Linux 6.16 est là, largement tourné vers les performances

28 juillet 2025 à 11:37
Un noyau sans pépin ?
Le noyau Linux 6.16 est là, largement tourné vers les performances

La nouvelle mouture du noyau Linux est sortie ce dimanche 27 juillet. Une version assez attendue, car contenant de nombreuses améliorations pour le matériel, que l’on parle de support ou de performances. On trouve bon nombre d’apports pour Intel, AMD et NVIDIA notamment.

SEV chez AMD, TDX chez Intel

Chez AMD par exemple, avec d’importants changements dans le pilote et sous-système AMD-SBI, avec à la clé une meilleure surveillance de la puissance et de la température. La Secure Encrypted Virtualization (SEV) est enfin supportée, pour renforcer la sécurité des machines virtuelles chiffrées (sur serveurs utilisant des processeurs AMD). Le nouveau noyau identifie en outre plus facilement les plantages et causes de réinitialisation sur l’ensemble des processeurs Zen.

Côté Intel, on trouve aussi des améliorations pour la sécurité des machines virtuelles, avec le support de l’hôte Trust Domain Extensions (TDX) pour KVM pour renforcer l’isolation. La surveillance du matériel est là aussi renforcée, notamment la température, permettant notamment l’apparition de garde-fous pour l’overclocking.

Le noyau 6.16 introduit également une nouvelle option de compilation X86_NATIVE_CPU. Comme son nom l’indique, elle permet aux personnes compilant elles-mêmes leur noyau de forcer une optimisation sur les capacités spécifiques du processeur utilisé. L’option devrait améliorer les performances sur le matériel récent, pour mieux tirer parti des jeux d’instructions.

Blackwell et Hopper de NVIDIA

Côté GPU, la prise en charge des architectures Blackwell et Hopper de NVIDIA a été ajoutée au pilote « Nouveau ». Les puces Intel reçoivent plusieurs améliorations, dont le support de la fonction Link-Off Between Frames (LOBF) pour les ordinateurs portables, pour économiser l’énergie. Outre des correctifs, le pilote Intel Xe sait maintenant indiquer la vitesse des ventilateurs.

Parmi les autres améliorations, on en trouve beaucoup pour le système de fichiers bcachefs, surtout sur les performances. Cependant, comme le notait It’s FOSS News fin juin, l’avenir de ce support dans le noyau est incertain, Linus Torvalds n’ayant pas apprécié les derniers échanges avec le mainteneur principal du projet. Signalons aussi des améliorations de performances pour Btrfs, le support de l’écriture atomique dans XFS ou encore le support d’Intel QAT dans EROFS.

Comme toujours, l’installation de nouveau noyau dépend de la distribution Linux utilisée. Souvent, sur les systèmes dits classiques, le noyau ne change vraiment qu’avec la version majeure suivante. Sur les distributions de type rolling release, comme Arch Linux et openSUSE Tumbleweed, le noyau devrait être très rapidement proposé, si ce n’est déjà fait. Dans tous les cas, il existe des mécanismes pour forcer l’installation d’un nouveau noyau, mais la manipulation n’est pas recommandée, à moins de savoir ce que vous faites.

☕️ Samsung et Tesla signent un accord de 16,5 milliards de dollars

28 juillet 2025 à 09:29

Samsung fournira Tesla en puces nécessaires au développement de technologies d’intelligence artificielle pendant les huit prochaines années. 


D’un montant de 16,5 milliards de dollars, le contrat est le plus gros que le département dédié aux puces électroniques de Samsung n’ait jamais signé avec un unique client.

Dans ce cadre, l’entreprise sud-coréenne aura pour mission de construire des puces AI6 dans son usine installée au Texas. Ces dernières doivent servir aux fonctionnalités de conduite autonome de Tesla ainsi qu’à ses technologies de robots humanoïdes.

Hanna Barakat & Archival Images of AI + AIxDESIGN / Better Images of AI

Musk souhaiterait aussi les voir utilisées dans ses centres de données pour booster l’entrainement de modèles d’IA sur des contenus vidéos, d’après le Financial Times.

Elon Musk rappelle que Samsung fabrique déjà les AI4, tandis que c’est TSMC qui est aux manettes pour les AI5. Ce contrat est une réelle victoire pour Samsung, qui peine à se démarquer de son rival et leader du secteur, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC).

Au CERN, la mise en évidence du « premier bit quantique d’antimatière »

28 juillet 2025 à 08:47
Le quantique c’est fantastique
Au CERN, la mise en évidence du « premier bit quantique d’antimatière »

Au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) les publications ne prennent pas de vacances. Les chercheurs annoncent « la mise en évidence du premier bit quantique d’antimatière […] pourrait permettre d’améliorer considérablement les tests sur les symétries fondamentales de la nature ».

Ils ont ainsi fait « osciller un antiproton – l’alter ego du proton dans l’antimatière – entre deux états quantiques pendant près d’une minute alors qu’il était piégé ». Ces travaux font l’objet d’une publication scientifique dans Nature.

Les scientifiques pourront ainsi « tester avec une grande précision les lois fondamentales de la nature, notamment la symétrie charge-parité-temps. Selon cette symétrie, la matière et l’antimatière se comportent de manière identique, ce qui semble contredire l’observation selon laquelle la matière l’emporte largement sur l’antimatière dans l’Univers ».

Le CERN ajoute que ce « bit quantique d’antimatière, ou qubit, […] ouvre la voie à des progrès importants dans la comparaison des propriétés de la matière et de l’antimatière ». Cependant, il « n’aura probablement pas d’applications immédiates en dehors de la physique fondamentale ». En clair, il ne viendra pas remplacer les qubits des machines quantiques.

☕️ L’attaque contre les serveurs SharePoint prend de l’ampleur

25 juillet 2025 à 17:06

Il y a quelques jours, on apprenait que des pirates avaient réussi à exploiter d’une autre manière deux failles auparavant corrigées par Microsoft dans plusieurs versions de SharePoint sur site. Les attaques ont commencé durant le week-end du 19 - 20 juillet.

Depuis, la campagne a pris de l’ampleur. Alors qu’aucun signe particulier ne pointait en direction d’une attaque coordonnée, on peut en effet parler de campagne. Selon les informations fournies par Microsoft et Eye Security, l’exploitation des failles est utilisée depuis plusieurs jours pour automatiser l’installation de rançongiciels. Contrairement aux attaques observées au départ, il ne s’agit donc plus de dérober des informations, mais de bloquer leur accès, à moins de payer une somme d’argent, sous forme le plus souvent de cryptoactifs.

Selon Eye Security, cité par Reuters, le chiffre serait désormais d’au moins 400 victimes. Un nombre sous-estimé selon la société de sécurité, car une partie des attaques ne laisse visiblement pas de traces exploitables, selon les vecteurs utilisés.

On sait également que le profil des cibles est devenu plus élevé. Toujours selon Reuters, qui cite le Washington Post, un représentant du National Institutes of Health américain a confirmé qu’au moins un des serveurs de l’organisme avait été compromis, et que d’autres avaient été « isolés par précaution ». Selon NextGov, le ministère américain de la Sécurité intérieure (DHS) a été touché, ainsi que cinq à douze autres agences gouvernementales. Une information qu’appuie Politico.

Selon Microsoft, une partie des attaques serait directement imputable à plusieurs groupes étatiques de pirates chinois : Linen Typhoon, Violet Typhoon et Storm-2603. L’objectif serait toujours le même, déployer le rançongiciel Warlock.

Les solutions proposées sont les mêmes que dans notre article originel : appliquer les correctifs aussi rapidement que possible et procéder au renouvellement des clés sur les serveurs, ainsi qu’un redémarrage. Microsoft avait fourni également une méthode pour automatiser la recherche des traces de compromission.

Intel prévoit de tailler 15 % de ses effectifs et annule ses investissements en Europe

25 juillet 2025 à 14:12
Real men have fabs (until they don't)
Intel prévoit de tailler 15 % de ses effectifs et annule ses investissements en Europe

Lip-Bu Tan, CEO d’Intel, a précisé jeudi les contours du plan de restructuration lancé par l’entreprise. Il prévoit une nouvelle vague de départ concernant environ 15 % des salariés du groupe d’ici la fin de l’année, ce qui devrait porter les effectifs globaux à 75 000 personnes, contre 101 000 fin juin. Il annonce dans le même temps l’abandon des projets d’usine en Allemagne et en Pologne.

Les deux pieds sur la pédale de frein, mais des efforts qui vont « dans la bonne direction ». Lip-Bu Tan, patron d’Intel, a réaffirmé jeudi la nécessité de restructurer en profondeur l’ex-numéro un mondial des semi-conducteurs.

Dans la foulée des messages qu’il martèle depuis son entrée en fonctions, en mars dernier, il a livré jeudi 24 juillet un objectif chiffré : entre les départs déjà programmés, l’attrition naturelle et un nouveau tour de vis portant sur 15 % des équipes du groupe dans le monde, Intel devrait terminer l’année avec un effectif de l’ordre de 75 000 employés.

Nouveau tour de vis sur les effectifs

D’après le CEO, Intel a déjà réussi, au cours du deuxième trimestre, à réduire d’environ 50 % le « nombre de niveaux hiérarchiques » au sein de l’entreprise. « Nous sommes également en bonne voie pour mettre en œuvre notre politique de retour au bureau en septembre, les sites ayant finalisé les améliorations nécessaires pour fonctionner à pleine capacité », précise Lip-Bu Tan dans un message adressé aux collaborateurs et publié sur le site du groupe :

« Tout cela vise à optimiser l’efficacité organisationnelle et à transformer notre culture. Nous deviendrons une entreprise plus rapide, plus agile et plus dynamique. Nous éliminerons la bureaucratie et donnerons aux ingénieurs les moyens d’innover plus rapidement et plus efficacement. Nous réduirons également nos coûts pour investir dans la croissance future. Ce sont les fondements d’un nouvel Intel ; nous avons franchi des étapes importantes dans la bonne direction au deuxième trimestre. »

Ces investissements « dans la croissance future » connaissent pour l’instant un coup de rabot significatif : Lip-Bu Tan annonce en effet l’abandon des projets de création d’usine engagés par Intel en Allemagne et en Pologne.

Abandon des créations d’usine en Europe

Outre-Rhin, Intel prévoyait pour mémoire de construire deux usines à Magdebourg, dans le land de Saxe-Anhalt. L’enveloppe globale du projet, rendu public en 2023, était de l’ordre de 30 milliards d’euros, dont un tiers environ devait être apporté par l’État allemand sous forme de subventions.

En Pologne, il était question de créer « une installation d’assemblage et de test » proche de Wrocław, au prix d’un investissement chiffré, là encore en 2023, à 4,6 milliards d’euros.

Les deux sites étaient déjà sur la sellette : le précédent CEO d’Intel, Pat Gelsinger, avait en effet annoncé un décalage d’au moins deux ans à l’occasion d’une première vague de restructuration centrée sur l’activité de production de semi-conducteurs du groupe, Intel Foundry.

Son successeur, Lip-Bu Tan, signe leur deuil. Il annonce dans le même temps que même si Intel ne quitte pas le pays, ses activités au Costa Rica seront « consolidées » avec les sites industriels de capacité supérieure dont dispose le groupe au Vietnam et en Malaisie.

En ces temps marqués par la politique de Donald Trump, le CEO d’Intel prend soin de préciser que le groupe reste pleinement engagé dans sa politique d’investissement aux États-Unis. Mais il révèle là encore une mesure de rationalisation, avec un rythme revu à la baisse pour les deux usines que le groupe s’était engagé à construire dans l’Ohio, au prix d’un investissement de 20 milliards de dollars. Là aussi, la nouvelle était attendue : Intel avait déjà laissé entendre en mars dernier que le projet aurait du retard.

Intel 14A en ligne de mire

Ces éléments de restructuration n’auraient pas d’impact sur la feuille de route d’Intel côté fonderie. La priorité numéro un du groupe serait à ce niveau d’atteindre un rythme de croisière sur la production de puces faisant appel au procédé Intel 18A, à commencer par les processeurs Panther Lake programmés pour la deuxième moitié de l’année. Intel se dit à ce niveau confiant dans sa capacité à vendre le procédé à des constructeurs tiers.

Le futur se veut quant à lui incarné par le procédé Intel 14A, annoncé début 2024 et réaffirmé depuis comme le nœud grâce auquel le fondeur va rattraper son retard sur la concurrence taïwanaise, incarnée par TSMC, et donc potentiellement retrouver une posture de leader technologique sur le marché.

Les puces Intel 14A seront les premières à profiter d’une gravure EUV High-NA

x86 et IA comme chevaux de bataille

Sur le volet produits, pas de grande surprise : Lip-Bu Tan place ses espoirs sur le lancement commercial de Panther Lake et promet que son successeur, Nova Lake, attendu pour fin 2026, sera de nature à « combler les lacunes dans le desktop haut de gamme ». Côté datacenter, il annonce le retour prochain de l’hyperthreading (simultaneous multi-threading, ou SMT), dont l’abandon aurait finalement constitué un handicap sur le plan concurrentiel.

Le CEO s’engage personnellement sur la validation des futurs produits : « J’ai demandé à nos équipes de définir des gammes de produits de nouvelle génération avec des architectures claires et simples, de meilleures structures de coûts et des gammes produit simplifiées. De plus, j’ai instauré une politique selon laquelle chaque conception de puce majeure est examinée et approuvée par mes soins avant sa commercialisation ».

Impossible enfin de ne pas aborder l’IA, alors que les analystes financiers répètent à l’envi que c’est en raison d’un virage mal anticipé qu’Intel connait actuellement des difficultés face à des concurrents comme AMD ou NVIDIA. Le CEO ne donne ici aucun détail spécifique, mais avance l’idée d’une stratégie cohérente entre design des puces, produits finaux et couche logicielle, en opposition avec une logique précédente présentée comme centrée sur le design des puces.

« Dans le cadre de cette transition, nous concentrerons nos efforts sur les domaines où nous pouvons révolutionner et nous différencier, comme l’inférence et l’IA agentique. Nous commencerons par les charges de travail d’IA émergentes, puis nous travaillerons à rebours pour concevoir des logiciels, des systèmes et des circuits intégrés qui offrent les meilleurs résultats pour nos clients », esquisse Lip-Bu Tan.

Ces annonces intervenaient en parallèle de la publication des résultats financiers d’Intel pour le deuxième trimestre 2025. L’entreprise a fait état d’un chiffre d’affaires de 12,9 milliards de dollars, stable sur un an mais assorti de pertes nettes de l’ordre de 2,9 milliards de dollars, imputables en partie au plan de restructuration en cours.

Starlink : une panne mondiale a touché le fournisseur d’accès à Internet par satellite

25 juillet 2025 à 11:53
Un satellite vous manque...
Starlink : une panne mondiale a touché le fournisseur d’accès à Internet par satellite

Le FAI par satellites d’Elon Musk a subi une panne cette nuit qui a touché l’intégralité de son réseau pendant 2h30. L’entreprise semble avoir résolu le problème.

Les dizaines de milliers de clients de Starlink ont perdu l’accès à Internet en même temps cette nuit. Le fournisseur d’accès à Internet par satellites a connu sa panne la plus importante ce jeudi alors que tous ses clients étaient touchés.

Selon Downdetector, qui permet de signaler les pannes de manière collaborative, les utilisateurs de Starlink ont commencé à subir cette panne vers 21 h (heure française, 19 h UTC). Au plus fort de la crise, près de 60 000 utilisateurs signalaient sur l’outil ne pas y avoir accès. Dans un tweet publié une heure après, l’entreprise confirmait : « Starlink subit actuellement une panne de réseau et nous travaillons activement à la mise en place d’une solution ».

Une panne qui a duré 2h30

Elon Musk a publié ensuite un tweet affirmant : « Le service sera rétabli sous peu. Nous vous prions de nous excuser pour cette interruption. SpaceX remédiera à la cause profonde du problème afin de s’assurer qu’il ne se reproduise plus ».

L’entreprise semble avoir résolu le problème dans la nuit. « Starlink s’est désormais presque entièrement remis de la panne réseau qui a duré environ 2 heures et demie », affirmait Michael Nicolls, vice-président de l’ingénierie chez Starlink à 00h23. Il a expliqué que « cette panne était due à une défaillance des principaux services logiciels internes qui exploitent le réseau central ».

Le responsable a présenté les excuses de l’entreprise et ajouté : « Nous nous engageons pleinement à fournir un réseau hautement fiable et nous allons analyser en profondeur les causes de ce problème afin de nous assurer qu’il ne se reproduise plus ».

« Il s’agit probablement de la plus longue interruption de service jamais enregistrée pour Starlink, du moins depuis qu’il est devenu un fournisseur de services majeur », a affirmé au Guardian Doug Madory, expert de l’entreprise Kentik qui observe le trafic réseau sur Internet.

Les militaires ukrainiens aussi touchés par la panne

Comme le soulignent nos confrères britanniques, il est difficile de savoir si d’autres services satellitaires de SpaceX – dont dépend Starlink, comme sa division militaire Starshield – ont été touchés.

Mais le média ukrainien Kyiv Independent relève que la panne a aussi touché les militaires du pays, qui ont témoigné sur Telegram que les terminaux Starlink étaient hors service et que la connectivité était perdue sur la ligne de front.

Le média ukrainien rappelle que « des centaines de milliers de personnes en Ukraine dépendent des satellites Starlink, qui ont remplacé les réseaux Internet endommagés pendant la guerre ». Les hôpitaux et les écoles en dépendent aussi.

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