Apple s’engage à dépenser 500 milliards de dollars en quatre ans aux États-Unis
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Apple a annoncé lundi un plan d’investissements destiné au renforcement de ses capacités de production et d’approvisionnement sur le sol américain. La société promet des dépenses d’au moins 500 milliards de dollars ainsi que 20 000 recrutements au cours des quatre prochaines années. Cet engagement fait suite à une récente rencontre entre Tim Cook et Donald Trump, sur fond de hausse des frais de douane appliqués à tous les produits venus de Chine.
Donald Trump avait vendu la mèche vendredi, au lendemain de sa rencontre avec Tim Cook. « Ils vont plutôt construire ici, parce qu’ils ne veulent pas payer les droits de douane », avait glissé le président des États-Unis lors d’un point presse, laissant entendre que les chiffres seraient importants.
Des serveurs Apple Intelligence fabriqués aux États-Unis
Et ils le sont. Apple a confirmé lundi, par voie de communiqué, son intention d’investir au moins 500 milliards de dollars sur le sol américain au cours des quatre prochaines années. « Cet engagement de 500 milliards de dollars englobe le travail d’Apple avec des milliers de fournisseurs dans les 50 États, l’emploi direct, l’infrastructure et les centres de données dédiés à Apple Intelligence, les installations de l’entreprise et les productions Apple TV+ dans 20 États », précise la société.
Ce plan d’investissements, qui englobe donc l’ensemble des facettes de l’activité d’Apple, du matériel aux contenus vidéo en passant par les services, prévoit notamment la création d’une usine à Houston, consacrée à la fabrication des serveurs nécessaires au déploiement d’Apple Intelligence et de son infrastructure Private Cloud Compute. Des serveurs « précédemment fabriqués en dehors des États-Unis », souligne Apple. Le site, programmé pour 2026, devrait s’étendre sur quelque 23 000 m² et contribuer à la création de « milliers d’emplois ».
Apple annonce par ailleurs l’extension de ses infrastructures, avec l’agrandissement programmé de ses centres de données de Caroline du Nord, d’Iowa, d’Arizona et du Nevada.
La firme promet également de doubler les budgets alloués à son fonds Advanced Manufacturing Fund, par l’intermédiaire duquel elle investit dans des sociétés américaines positionnées sur des technologies de pointe, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Le fonds, qui gère aujourd’hui 5 milliards de dollars d’actifs, devrait ainsi voir son portefeuille passer à 10 milliards. Une partie de cette nouvelle manne servira le financement de l’usine Fab 21 de TSMC en Arizona.
20 000 recrutements, principalement en R&D
« Apple est le plus gros client de cette usine ultramoderne, qui emploie plus de 2 000 personnes pour fabriquer les puces aux États-Unis. La production en masse des puces Apple a commencé le mois dernier », fait valoir la société. Elle rappelle par ailleurs que ses commandes participent à l’activité de 24 usines de semi-conducteurs sur le sol américain, au travers de sous-traitants tels que Broadcom, Texas Instruments, Skyworks ou Qorvo.
La firme de Cupertino, qui affirme avoir doublé ses dépenses de R&D aux États-Unis au cours des cinq dernières années, s’engage enfin à poursuivre l’effort : « Au cours des quatre prochaines années, Apple prévoit d’embaucher environ 20 000 personnes, dont la grande majorité se concentrera sur la R&D, l’ingénierie du silicium, le développement de logiciels, l’IA et l’apprentissage automatique ».
430 milliards promis à l’investiture de Joe Biden
Ces promesses d’investissements continus et cette position de contributeur émérite à l’économie américaine n’est pas nouvelle. Apple avait, par exemple, procédé à des engagements du même ordre en avril 2021, peu de temps après l’investiture de Joe Biden. La société annonçait alors un programme d’investissements de l’ordre de 430 milliards de dollars sur cinq ans avec, entre autres projets, la création d’un campus en Caroline du Nord. En 2018, Apple promettait 350 milliards de dollars de contributions à l’économie américaine sur cinq ans.
Cette fois, l’annonce tombe dans un contexte particulier, puisque Donald Trump travaille à l’instauration de droits de douane exceptionnels sur les produits importés depuis la Chine ou le Mexique, dans le but annoncé d’encourager les relocalisations sur le sol américain. Apple, concerné au premier chef puisque ses téléphones sont fabriqués en Asie, offre ainsi au président réélu la possibilité d’une communication opportune, sans réellement déroger avec sa trajectoire d’investissement.