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DOGE : la FAA, la NASA et la FDA visées pendant qu’une IA à base de Grok est en préparation

19 février 2025 à 14:22
Confit d'intérêts
DOGE :  la FAA, la NASA et la FDA visées pendant qu’une IA à base de Grok est en préparation

Le DOGE et le gouvernement de Donald Trump visent maintenant la FAA, la NASA et la FDA, des agences qui sont directement en lien avec les différentes activités des entreprises d’Elon Musk. Un de ses employés prépare aussi une IA s’appuyant sur le modèle Grok de xAI, dirigée par le milliardaire.

Elon Musk a investi pleinement le service temporaire de « de l’Efficacité gouvernementale » que lui a confié Donald Trump en s’emparant de l’infrastructure informatique de différentes agences américaines. En parallèle, les agences fédérales annoncent les unes à la suite des autres des plans de suppressions d’effectifs. Si le DOGE n’a pas le pouvoir d’imposer à ces agences ces plans, ils ont une cohérence certaine avec les actions de ce service « de l’Efficacité gouvernementale ».

SpaceX met les mains dans le contrôle du trafic aérien

Alors que la Federal Aviation Administration (FAA) était en début de semaine dans la ligne de mire de Trump et du DOGE de Musk, l’agence a déjà licencié environ 400 personnes en période d’essai. Comme l’explique le Washington Post, l’agence a prévu de s’appuyer sur une équipe de l’entreprise d’Elon Musk SpaceX pour revoir son système de contrôle du trafic aérien.

Elon Musk a déclaré sur son réseau social que « la sécurité du transport aérien est une question non partisane. Les ingénieurs de SpaceX contribueront à rendre le transport aérien plus sûr ». Mais la FAA est aussi responsable des autorisations pour faire décoller les fusées sur le sol américain et d’enquêter sur leurs accidents, comme la retombée de débris suite à la récente explosion de Starship, par exemple.

SpaceX a obtenu des milliards de dollars de contrats fédéraux et l’agence a affirmé plusieurs fois que l’entreprise avait violé les règles de sécurité par le passé. Encore en septembre 2024, la FAA réclamait 633 009 dollars à SpaceX pour « ne pas avoir respecté les exigences de sa licence lors de deux lancements en 2023 ». Le milliardaire ne s’est pas gêné ces dernières années pour critiquer les décisions de l’agence.

Interrogés par le Washington Post, les responsables de l’agence n’ont pas répondu aux questions concernant l’expertise de SpaceX en matière de contrôle du trafic aérien alors que l’entreprise est spécialisée dans le vol spatial.

La NASA dans le flou

Du côté de la NASA, le flou est total sur d’éventuelles coupes importantes dans les effectifs. Alors qu’ArsTechnica annonçait, hier après-midi, une baisse de 10 % des effectifs, nos confrères expliquaient cette nuit que la Maison-Blanche avait finalement décidée à la dernière minute de ne pas licencier les employés de la NASA. Selon le média, la démarche qui était mise en place à l’agence n’était « pas sans rappeler les suppressions d’emplois lors de fusions ou de faillites d’entreprises » et était vécue comme un « processus désordonné et douloureux ».

ArsTechnica remarque tout de même que l’agence spatiale a dépensé plus de 3 milliards de dollars par an au cours de la dernière décennie pour développer la fusée de transport lourd Space Launch System alors que l’industrie du New space, dont SpaceX fait partie, changeait clairement la donne en parallèle.

Le service de la FDA qui contrôle Neuralink aussi touché

La Food and Drug Administration (FDA) est aussi visée par des coupes d’effectifs, explique le Guardian. Les liens avec des activités commerciales d’Elon Musk ne sont pas évidents à la lecture du nom de l’agence. Mais celle-ci, en tant qu’agence de contrôle du secteur médical, a aussi pour mission d’expertiser les divers implants corporels comme les neurostimulateurs. La FDA est donc directement responsable des autorisations données à Neuralink, l’entreprise de neurotechnologie d’Elon Musk.

Le média britannique explique que les suppressions de postes « concernent une vingtaine de personnes du bureau de la FDA chargé des appareils de médecine neurologique et physique, dont plusieurs ont travaillé sur Neuralink ».

Le DOGE s’appuie sur Grok pour construire son IA

En parallèle de ces diminutions d’effectifs dans les agences concernant directement les intérêts financiers d’Elon Musk, TechCrunch a repéré qu’un ingénieur de SpaceX travaille à la création d’un chatbot dédié aux missions du DOGE. Celui-ci, appelé « Assistant IA du département de l’efficacité gouvernementale », s’appuierait sur le modèle de langage Grok2 développé par l’entreprise d’Elon Musk xAI tout en étant spécialement développé avec des « principes directeurs » libertariens qui ont justifié la création du DOGE. Ce projet fait suite à la volonté déjà affichée par les agents du DOGE d’intégrer de l’IA dans l’informatique de l’État américain.

Réintégration compliquée de salariés de l’agence nucléaire licenciés

Le DOGE est aussi intervenu récemment pour faire des coupes dans une agence qui n’est pas en lien direct avec les activités économiques d’Elon Musk : la National Nuclear Security Administration. Mais, comme l’explique le Time, l’usine de Pantex a été l’une des plus touchées par cette décision, perdant environ 30 % de ses effectifs. Or, les personnes licenciées travaillent notamment sur l’assemblage d’ogives, « l’un des postes les plus sensibles de l’entreprise d’armement nucléaire, avec les niveaux d’habilitation les plus élevés » commente le magazine américain.

« Les centaines de personnes licenciées à la NNSA faisaient partie d’une purge du DOGE dans l’ensemble du ministère de l’énergie, qui visait environ 2 000 employés », explique le Time, qui ajoute que l’agence a ensuite fait marche arrière mais « les employés de la NNSA qui ont été réintégrés n’ont pas tous pu être joints après leur licenciement, et certains reconsidèrent leur retour au travail, compte tenu de l’incertitude créée par le DOGE ».

Des nuisances pour l’État du Nouveau-Mexique pas suffisantes pour instruire

Plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk ont déjà été déposées. Gizmodo explique que, concernant celle déposée par l’État du Nouveau-Mexique [PDF], la juge Tanya Chutkan, « qui a été nommée par le président Barack Obama », a refusé d’« arrêter la destruction du gouvernement américain par Elon Musk ».

Celle-ci a écrit que « le tribunal est conscient que les actions imprévisibles du DOGE ont entraîné une incertitude et une confusion considérables pour les plaignants et nombre de leurs agences et résidents […] mais que la « possibilité » que les accusés prennent des mesures qui nuisent irrémédiablement aux plaignants « n’est pas suffisante » ». Cette décision concerne une plainte d’un État et ne préjuge pas de l’évaluation des nuisances envers d’autres plaignants.

Alerte GenIA : notre extension débarque sur Firefox Android et identifie 2 000 sites

19 février 2025 à 11:55
Next, à votre service !
Alerte GenIA : notre extension débarque sur Firefox Android et identifie 2 000 sites

Nous avons mis à jour notre extension pour Chrome et Firefox, avec plusieurs nouveautés. La première, largement demandée par la communauté : une version pour Firefox sur Android. De plus, la liste des sites identifiés passe à 2 000 et vous pouvez désactiver l’alerte sur certains sites.

Il y a deux semaines, Jean-Marc Manach publiait les premiers articles de son enquête sur les médias en français générés par IA, qui polluent le web et Google. Dans la foulée, nous mettions en ligne une extension pour Chrome et Firefox afin d’être alerté lorsque vous naviguez sur l’un des sites que nous avons identifiés (à la main).

Nous avons fait le choix de rendre cette extension disponible pour tout le monde, mais elle est financée grâce à nos abonnés. Merci à eux. Si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à sauter le cas du Premium pour accéder en illimité à tous nos articles, participer aux débats, partager nos contenus, etc. Cela nous permet aussi de travailler sur divers outils, comme cette extension et des enquêtes au long cours.

Notre extension est disponible pour Firefox sur Android !

Passons à la liste des nouveautés. Quelques jours après la première version de l’extension, nous avons actualisé la base de données en passant à 1 500 sites. On est désormais à 2 000 sites dans la dernière version 1.3.

Ensuite, et comme demandé par plusieurs lecteurs (Zempa, MisterDams, SwAY256, potn, jeff.110, War Machine…) et utilisateurs, l’extension est disponible sur Firefox pour Android ! Elle est « unifiée », sa page officielle sur les add-ons de Mozilla comprend aussi bien la version pour les ordinateurs de bureau que celle pour mobile.

La mise à jour de l’extension est dès à présent disponible pour Firefox et Chrome :

Vous pouvez utiliser le lien pour y accéder depuis votre smartphone. Sinon, rendez-vous dans le menu « ⋮ » de Firefox (en haut à droite), puis cliquez sur Extensions. Allez en bas de la liste, cliquez sur « Trouver plus d’extensions », puis saisissez GenAI dans le champ de recherche. Cliquez sur notre extension pour arriver sur sa page. Il n’y a plus qu’à l’installer (« Ajouter à Firefox »).

Le fonctionnement est le même que sur desktop : lorsque vous visitez un site de notre base de données, un avertissement s’affiche sur votre écran.

Une option pour « ne plus m’alerter sur ce site »

Sur Chrome et Firefox, nous avons ajouté une case à cocher pour ne plus être alerté sur un domaine précis. Pratique par exemple en cas de faux positif sur un site que vous consultez régulièrement. Nous continuons bien sûr d’actualiser notre liste blanche en fonction de vos retours.

Cochez la case, cliquez sur Fermer et le tour est joué. Ce paramètre est enregistré dans le local storage de la machine, et n’est donc utilisé que sur cette dernière.

Il n’est pour le moment pas possible de modifier cette liste (nous tâcherons de le proposer dans une prochaine mise à jour). Attention, désinstaller et réinstaller l’extension efface le local storage et donc votre liste personnalisée.

L’extension permet aussi de nous signaler des sites : cliquez simplement sur son icône dans la barre d’outils pour afficher un menu. Vous avez déjà été nombreux à utiliser cette fonctionnalité, merci à vous !

Pour rappel, nous avons décidé de ne pas rendre publique cette liste, pour plusieurs raisons déjà expliquées dans notre premier article : « Nous ne voulons pas, d’une part, que cette base de données puisse aider ceux qui voudraient améliorer leurs générateurs d’articles automatisés, et qui se targuent de ne pas être reconnus comme GenAI […] Nous ne voulons pas non plus faire de « name and shame » et mettre sur le même plan des auto-entrepreneurs SEO ayant créé quelques sites de façon opportuniste et les entreprises (y compris individuelles) en ayant créé plusieurs dizaines ».

Passage au « Shadow DOM » pour la notification

Dans les commentaires toujours, M@cGyver proposait d’utiliser le Shadow Dom pour que le style ne soit pas affecté par celui du site visité. Nous avons là encore mis à contribution Claude pour modifier le code de l’extension.

La publication du code source arrive

Vous avez également été plusieurs à nous demander le code source. Comme nous l’avions déjà annoncé, il sera très prochainement publié en intégralité, nous vous tiendrons informés.

Pour rappel, nous avons aussi monté de toutes pièces – en 2 heures seulement – un site composé uniquement d’actualités rédigées par des IA, à partir de communiqués de presse et/ou d’annonces officielles. Les « robots » travaillent au quotidien et continuent donc de publier des articles.

Si vous voulez voir à quoi ressemble des actualités réécrites par des IA, n’hésitez pas à y faire un tour. Vous avez également le lien de la source en bas afin de comparer la réécriture avec l’original.

☕️ Google fait le point sur les changements en approche pour Gemini

19 février 2025 à 11:01

Google a publié au cours des dernières 24 heures plusieurs informations en lien avec son assistant dopé à l’IA générative, Gemini (qui désigne également ses familles de modèles de langage).

D’une part, sur iOS, les utilisateurs de l’application principale Google sont actuellement prévenus que l’assistant Gemini va disparaître. Ils sont invités à s’orienter vers l’application Gemini dédiée pour continuer à se servir de ses fonctions. L’introduction de Gemini dans l’application mobile Google était la première d’accéder à ses services, mais la dédiée a pris le relai depuis plusieurs mois maintenant et dispose de capacités supplémentaires.

« Nous apportons quelques changements pour améliorer encore l’expérience Gemini sur iOS. Gemini est maintenant disponible sous la forme d’une application propre, et c’est désormais le meilleur endroit pour utiliser Gemini. Pour continuer à utiliser Gemini, téléchargez la nouvelle application Gemini sur l’App Store », explique ainsi Google dans un e-mail, comme l’indique 9to5Mac.

D’autre part, Google fait un petit ménage dans cette fameuse application. Cette fois, ce sont les versions web, Android et iOS qui sont concernées, avec le retrait des modèles 1.5 Pro et 1.5 Flash, arrivés respectivement en mai et juillet 2024.

Ces retraits font suite à l’arrivée de Gemini 2.0 Flash. Ce dernier est le modèle par défaut, aussi bien pour les abonnés gratuits que payants. Ceux-ci, via l’abonnement Advanced, ont cependant des fonctions supplémentaires et un contexte étendu à 1 million de jetons (soit environ 1 500 pages de texte).

On peut noter cependant que la suppression du modèle 1.5 Pro survient avant que Gemini 2.0 Pro soit disponible en version finale. En revanche, Google a mis à disposition il y a une semaine environ des moutures expérimentales de ses modèles 2.0 Pro et 2.0 Flash Thinking Experimental, ce dernier étant capable de « raisonner », c’est-à-dire analyser ses résultats pour y détecter des erreurs.

Dans un e-mail envoyé actuellement aux personnes abonnées, Google prévient que d’autres mises à jour « excitantes » vont arriver, dont de nouvelles manières de créer des vidéos, images et de l’audio avec de nouveaux outils. Il est également fait mention « d’outils agentiques » et de « mises à jour de modèles » en approche.

☕️ Aldebaran en redressement judiciaire : les robots Nao et Pepper cherchent un repreneur

19 février 2025 à 10:07

Aldebaran est une société d’origine française (2005) qui a développé plusieurs robots humanoïdes, notamment Nao puis Romeo, un robot à taille humaine d’accompagnement.

Elle a été rachetée par le Japonais SoftBank en 2012 et a ensuite lancé son robot Pepper. Nous en parlions dans un édito de 2012 sur la « robotique made in France » de l’époque. Plus récemment, c’était un nouveau robot Plato qui était annoncé.

En juin 2021, SoftBank annonçait l’arrêt de la production de son robot humanoïde Pepper. L’entreprise expliquait alors avoir mis en place un plan de restructuration des équipées de Pepper. SoftBank se sépare de sa branche Robotics Europe en 2022, qui est rachetée par l’allemand United Robotics Group (URG).

En janvier, Aldebaran était « placé sous sauvegarde judiciaire » et cherchait un repreneur, expliquait alors l’Informé. Nos confrères ajoutaient qu’Aldebaran avait supprimé 164 postes en 2021, mais enregistrait encore « une perte d’exploitation de 26 millions en 2023… Le tout après avoir déjà cumulé 156 millions d’euros de déficit net entre 2019 et 2022 ». Bref, une période sombre… qui se prolonge.

Selon Les Échos, qui se base sur des sources présentes au tribunal, « l’entreprise a annoncé lundi, lors de son audience, le licenciement de 72 salariés dans les prochaines semaines, sur un total de 166 collaborateurs ».

Toujours selon nos confrères, « subitement, à l’été 2024, la direction et les syndicats dénoncent avoir été « lâchés » par l’actionnaire URG, qui aurait refusé d’injecter de nouveaux financements ». Du côté d’United Robotics Group, on indique n’avoir jamais eu (malgré une demande) de nouveau business plan suite à l’échec du robot Plato, explique Les Échos.

Aldebaran est maintenant dans l’attente d’une offre de reprise « suffisamment solide » et qui « soit formulée dans les prochaines semaines ».

☕️ Apple fait le ménage en Europe de toutes les applications n’étant pas en règle avec le DSA

19 février 2025 à 08:54

Depuis hier, une nouvelle obligation s’applique aux éditeurs d’applications. En vertu du DSA, toutes les personnes physiques et morales recevant un bénéfice financier de la vente d’applications, de services, d’achats in-app ou de publicités sont considérées comme des commerçants.

En conséquence, les fiches des applications doivent fournir des informations complètes sur cette personne, à des fins de contact. Doivent figurer notamment une adresse électronique, une adresse postale et un numéro de téléphone.

Les informations présentes sur la fiche de Spotify dans l’App Store

Comme indiqué par TechCrunch, la date butoir était connue depuis un moment. On peut lire çà et là sur Reddit des échanges à ce sujet, les développeurs s’interrogeant sur la meilleure marche à suivre. Plusieurs mentionnent d’ailleurs des situations plus complexes, leur nationalité ne cadrant pas avec le pays de résidence. Beaucoup évoquent la création d’une petite entreprise ou l’indication d’une boite postale pour se conformer au DSA.

Le sujet n’est pas simple pour une partie d’entre eux. De nombreux développeurs ne proposent en effet pas une application comme activité professionnelle principale. Il s’agit souvent d’un complément, le DSA étant parfois perçu comme une complication d’une situation jusqu’ici jugée simple.

Les développeurs avaient jusqu’au 17 février pour se mettre en conformité. Dans une note, Apple a rappelé hier que le changement s’appliquait désormais et que les applications sans les informations demandées avaient été supprimées de l’App Store. Selon Appfigures, environ 135 000 applications ont ainsi été retirées. Apple fournit sur son site dédié aux développeurs la liste des informations à transmettre ainsi que quelques conseils.

De son côté, Google n’a pas communiqué officiellement sur cette date butoir. Sur son blog dédié à sa présence en Europe, l’entreprise n’a pas évoqué le DSA depuis août 2023.

☕️ Niantic (Pokémon Go) pourrait vendre sa division jeux vidéo pour 3,5 milliards de dollars

19 février 2025 à 08:44

Selon Bloomberg, qui s’appuie sur des déclarations de plusieurs sources proches du dossier souhaitant rester anonymes, Niantic Inc serait « en pourparlers pour vendre son activité de jeux vidéo à Scopely Inc., propriété de l’Arabie saoudite ». L’accord, qui inclurait Pokémon Go et d’autres jeux mobiles, pourrait être annoncé dans les semaines à venir, pour la bagatelle de 3,5 milliards de dollars. Rien n’est encore fait pour autant, précisent les sources.

Scopely a pour rappel été racheté par la société saoudienne Savvy Games, pour 4,9 milliards de dollars. La finalisation de cette transaction a été annoncée en juillet 2023. À l’époque, il était question de laisser Scopely « autonome sous l’égide de Savvy ». Scopely (et donc Savvy Games) est propriétaire pour rappel de Monopoly Go!

En 2022, nous dressions un rapide tour de Savvy Games, dont les ramifications sont nombreuses : « Déjà acquéreur de l’ESL (ligue E-Sport) et de Faceit (jeux en ligne), Savvy Gaming a pris des participations dans Activision Blizzard, Take Two, Electronic Arts, avant de s’inviter chez Nintendo à hauteur de 5 % et d’investir aussi chez Nexon et Embracer Group. Il s’est ensuite offert SNK, les anciens géants de l’arcade à qui l’on doit la légendaire Neo Geo. 38 milliards vont encore être distribués dans différentes entreprises pour faire du pays un des acteurs majeurs du jeu d’ici à 2030 ».

L’Agence de cybersécurité américaine CISA met sur pause son travail sur la sécurisation des élections

19 février 2025 à 08:25
CISAille
L’Agence de cybersécurité américaine CISA met sur pause son travail sur la sécurisation des élections

Dans les pas de la reprise en main de toutes les agences américaines par le DOGE d’Elon Musk et Donald Trump, la CISA, l’agence de cybersécurité américaine, met sur pause tout son travail sur la sécurité électorale.

Les agents de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) ont reçu un message de leur direction les informant que l’agence « interrompra toutes les activités liées à la sécurité des élections jusqu’à la fin » d’une évaluation de tous les postes de l’agence liés à cette question et à la lutte contre la désinformation, explique Wired.

Ce message a été envoyé par Bridget Bean, la responsable par intérim de l’agence nommée par Donald Trump. En novembre dernier, la directrice de l’agence, Jen Easterly, et son directeur adjoint, Nitin Natarajan, avaient annoncé leur départ dès le 20 janvier, date d’investiture de Donald Trump.

Leur travail avait été salué pour l’occasion par des personnes de la communauté comme l’expert en cybersécurité Kevin Beaumont : « Bravo à Jen et Nitin. Ils ont fait un travail incroyable avec la CISA, et c’est vraiment le modèle que les autres cybergroupes régionaux peuvent copier maintenant. La version actuelle, et non la version qu’elle peut devenir ».

Confirmation de mise en congé d’une partie des effectifs

Bridget Bean confirme aussi dans son texte que l’agence a mis en congé administratif le 7 février des employés « initialement identifiés comme étant associés aux activités de sécurité des élections et au programme MDM [Mésinformation, désinformation et malinformation] », comme l’affirmait Politico le 7 février. Elle y ajoute qu’ « il est nécessaire de redéfinir les activités de l’agence en matière de sécurité électorale afin de garantir que la CISA se concentre exclusivement sur l’exécution de sa mission de sécurité physique et cyber ».

Bridget Bean justifie ces diverses décisions et notamment la pause sur les sujets de sécurisation des élections qui doit s’achever le 6 mars par le décret pris par Donald Trump le 20 janvier dernier qui prétend vouloir « mettre fin à la censure fédérale ». Sans apporter de preuve, les républicains ont affirmé que la CISA et les grandes entreprises du numérique comme Twitter ou Meta ont conspiré, sous le gouvernement Biden, pour « censurer » les voix conservatrices en ligne. La Cour suprême avait annulé un procès en juin 2024 contre la CISA à ce sujet.

Un rapport pour la Maison-Blanche

La responsable par intérim de l’agence prévoit de remettre un rapport détaillé à la Maison Blanche sur les modifications à apporter pour « corriger toutes les activités identifiées comme des fautes commises dans le passé par le gouvernement fédéral en matière de censure de la liberté d’expression ».

Suivant la politique voulue par Donald Trump, elle indique vouloir rationaliser les services de sécurité des élections qui sont assurés par la CISA auprès des États et des collectivités locales, mais aussi écarter « tout le personnel, les contrats, les subventions, les programmes, les produits, les services et les activités » qui ne seraient pas en adéquation avec le décret de Donald Trump ou que la nouvelle direction jugerait qu’ils outrepassent les pouvoirs de l’agence.

La CISA n’est pas une vieille agence américaine. Elle a même été créée en 2018 sous le premier mandat de Donald Trump, résultat d’une montée en puissance d’un programme qui existait au sein du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Mais l’actuel président américain avait décidé de limoger le directeur de l’agence de l’époque, Christopher Krebs, en novembre 2020 car elle avait rejeté ses théories du complot à propos des élections qu’il avait perdues à ce moment-là.

Hier — 18 février 2025Next

☕️ Sur smartphone, le mode économie d’énergie réduit bien sûr les performances

18 février 2025 à 17:11

Le constat parait évident, mais il ne l’est pas pour tout le monde. C’est ce qui a poussé nos confrères de 9to5Mac à revenir sur la question.

Sur iPhone, l’activation du mode Économie d’énergie coupe différents processus. Ce n’est pas un mystère, ils sont listés par Apple depuis bien longtemps : coupure ou réduction de la 5G, extinction plus rapide de l’écran, baisse de la luminosité, limite du rafraichissement de l’écran à 60 Hz, désactivation de certains effets visuels, coupure de nombreux processus automatiques et, l’une des mesures les plus importantes, coupure de l’actualisation en arrière-plan des applications.

Apple précise que « la mise à jour ou l’exécution de certaines fonctionnalités peuvent s’en trouver ralenties ». Le fonctionnement du téléphone serait-il plus lent ? Oui. Mais de combien ?

Un petit test rapide mené par 9to5Mac en donne un aperçu. Sur un iPhone 16 Pro, les notes obtenues en fonctionnement normal sur GeekBench 6 sont de 3 341 en single-core et 8 270 en multi-core. Avec le mode Économie d’énergie, ces scores chutent à 1 384 et 4 093 respectivement.

Soit moins de la moitié, ce qui fait dire à nos confrères que le mode divise par deux les performances de l’appareil, expliquant la sensation d’appareil plus lent. Ils rappellent que dans ce mode, les opérations passent en grande majorité par les cœurs basse consommation de la puce, moins rapides (forcément) que ceux orientés performances.

Bien que ces constats puissent amuser, ils reflètent une certaine incompréhension chez nombre de personnes. Il n’y a pourtant pas de secret : les deux grands axes d’amélioration de l’autonomie sur un appareil sont une limitation des opérations à traiter et une réduction des performances matérielles.

Ce fonctionnement n’est pas propre à Apple : des économiseurs d’énergie existent depuis des années aussi sur Android. Selon les marques et les modèles, le fonctionnement peut varier légèrement, mais comporte souvent les mêmes éléments.

Sur un Android « stock » (sans surcouche, cf capture ci-dessous sur un Pixel 9 avec Android 15), on trouve par exemple dans les paramètres de l’Économiseur un descriptif très proche de ce que dit Apple pour iOS. On peut même trouver une option, active par défaut, limitant la vitesse du CPU à 70 %, illustrant cette baisse des performances.

Le Point menace Wikipedia d’une action en justice, les contributeurs dénoncent un doxing

18 février 2025 à 16:37
Affaire.dox
Le Point menace Wikipedia d’une action en justice, les contributeurs dénoncent un doxing

Près de 600 contributeurs Wikipedia dénoncent dans une lettre ouverte les « menaces » adressées à l’un d’entre eux par un journaliste du Point. Auteur d’une récente enquête à charge contre l’encyclopédie, il n’avait pas apprécié certaines modifications apportées à la page consacrée au magazine qui l’emploie. Mardi, il a publiquement exposé le contributeur en question dans un nouvel article et affirme que le Point prépare une action en justice.

La défiance réciproque qui alimente depuis des mois les relations entre certains journalistes de l’hebdomadaire Le Point et l’équipe de contributeurs de l’édition en français de Wikipedia vient d’atteindre un nouveau point de crispation. Lundi, les bénévoles qui éditent et supervisent les pages francophones de la célèbre encyclopédie collaborative ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent les pressions subies par l’un de leurs membres, FredD.

(article mis à jour mardi 18 février à 19 heures, avec la réaction de Rémy Gerbet, directeur exécutif de Wikimédia France)

Menaces et pseudonymat

« Nous, bénévoles contribuant à Wikipédia — en français ou en d’autres langues — apportons notre plein soutien à notre pair FredD, cible de courriels d’intimidation par un journaliste du magazine Le Point, menaçant de divulguer son identité et sa profession », écrivent-ils.

Les faits en question se seraient déroulés samedi 15 février quand, après avoir édité la page consacrée au Point, FredD aurait eu « la très désagréable surprise » de recevoir un courrier électronique adressé depuis l’adresse professionnelle d’Erwan Seznec, journaliste au Point. « Nous allons faire un article sur vous, sur notre site, en donnant votre identité, votre fonction, en sollicitant une réaction officielle de [l’employeur supposé de FredD]. », aurait écrit ce dernier, avant de doubler son courrier d’un appel téléphonique à FredD.

« Les propos tenus dans ces courriels relèvent explicitement de la menace et sont, à ce titre, tout à fait inadmissibles », estiment les auteurs de la lettre ouverte. Ils contribuent, pour la plupart, à l’encyclopédie sous pseudonyme, et présentent le respect de ce pseudonymat comme l’une des garanties du bon fonctionnement de Wikipedia. « La menace de divulgation d’informations personnelles est de nature à intimider et à provoquer l’autocensure d’autres bénévoles sur les articles que ce journaliste du Point a pris pour cible », ajoutent-ils à cet égard.

Du dénigrement envers Le Point ?

Erwan Seznec confirme implicitement la prise de contact, mais nie la menace. « Je ne suis pas en train de le menacer, répond-il mardi à France Culture, Je dis juste que « le ciel est menaçant » ». À nos confrères, il explique voir du « dénigrement » dans la façon dont la page Wikipedia présente le magazine Le Point, notamment parce que cette dernière aurait parlé de « dérive trumpiste » de l’hebdomadaire, trois ans avant l’élection de Donald Trump.

Un passage par l’historique des modifications de la page consacrée au Point montre effectivement que FredD a procédé à plusieurs modifications, datées du 15 février, dont certaines au niveau de deux sections désormais fusionnées, « Affaires (2014 et 2017) » et « Tournant populiste après 2015 ».

Exemple d’édition réalisée le 15 février sur la page Wikipedia consacrée au Point (la modification apparaît surlignée en bleu)

La plupart des modifications datées du 15 février et attribuées à FredD concernent une portion qui liste soit les affaires judiciaires dans lesquelles l’hebdomadaire a été impliqué, soit les critiques formulées à son encontre. Lister ces affaires et ces critiques, par ailleurs systématiquement sourcées et dûment attribuées à leurs auteurs respectifs, relève-t-il du dénigrement ?

Une chose est sûre : Erwan Seznec ferraille depuis près d’un an avec les contributeurs qui éditent la page dédiée au Point, qu’il accuse sans ambages de parti pris à l’égard du magazine. « Il apparaitra tôt ou tard que la page du Point a été délibérément gauchie pour ternir l’image du magazine. J’en resterai là pour un certain temps », écrivait-il par exemple, sous son nom propre, le 8 mars 2024 dans la discussion associée à la page en question.

Mi-décembre, le journaliste dégainait ses propres armes, sous la forme d’un long article titré « Wikipédia, plongée dans la fabrique d’une manipulation ». Il y mettait à profit l’historique des éditions sur certaines fiches particulièrement polémiques pour illustrer comment certains contributeurs intervenaient massivement dans l’orientation éditoriale de l’encyclopédie sur certains sujets.

Un mois plus tard, l’hebdomadaire sonne une nouvelle charge contre Wikipedia en racontant, sous la plume d’une autre journaliste, comment un collectif pro Palestine « forme » ses membres aux bonnes pratiques pour éditer de façon militante, mais discrète, les pages de l’encyclopédie.

Pour Seznec, il ne fait aucun doute que le noyau dur des contributeurs de Wikipedia a un problème avec le Point en particulier, et avec la pensée de droite en général. « La vérité est à gauche, tendance ultraprogressiste. Et quiconque aura osé une analyse critique du wokisme – et en particulier des excès des militants de la cause trans – ou tenu une ligne intransigeante face à l’islamisme ou face aux dogmes de l’écologie radicale sera frappé de leurs foudres », écrivait-il le 13 décembre.

Le Point divulgue les données personnelles d’un contributeur

Dans ce même article, il exposait déjà des indices permettant de lever le pseudonymat de certains contributeurs.

Mardi, Erwan Seznec a mis ses menaces à exécution, en affichant publiquement, dans un nouveau papier en forme de tribune, les éléments permettant de remonter à l’identité réelle de FredD.

Dans son article du 18 février, le Point évoque une action en justice contre Wikipedia. Le nom du photographe qui apparait dans le crédit semble être une coïncidence

« L’annonce de la préparation d’une action en justice a sans doute été interprétée comme une tentative d’intimidation. Il ne s’agissait en aucun cas d’un bluff, mais d’une annonce : des démarches juridiques sont engagées, Le Point aura l’occasion de revenir sur cette action juridique », écrit le journaliste.

Dans cette nouvelle charge, il dénonce le choix des sources opéré par les contributeurs de Wikipedia pour alimenter la fiche dédiée au Point, et parle de « cabale ».

« Ainsi, pour nos contributeurs anonymes et prétendus apolitiques, Le Point ne serait « pas une source fiable » dans le monde des médias, à l’inverse de Mediapart, Arrêt sur images, Acrimed, Le Monde Diplomatique, Reporterre, ou Politis… sources abondamment citées pour « crédibiliser » la fiche Wikipédia du Point. Le fait que tous ces médias soient classés à (l’extrême) gauche ne semble pas leur poser le moindre problème de déontologie aux censeurs moralistes ».

Wikipedia et ses principes fondateurs

« On rappellera à Erwan que doxxer [divulguer l’identité, ndlr] les gens est illégal et que c’est une réaction complètement disproportionnée au vue des faits reprochés », fait remarquer DameMedea dans la discussion dédiée au Point.

Dans leur lettre ouverte, les contributeurs rappellent les principes fondateurs de l’encyclopédie, qui prévoient, depuis sa création, que les choix éditoriaux soient opérés par consensus.

« Elle s’appuie sur cinq principes fondateurs, parmi lesquels la visée encyclopédique, la neutralité de point de vue (qui consiste à mentionner les points de vue en fonction de leur place dans le champ des savoirs, c’est-à-dire des sources de qualité) et le respect de règles de savoir-vivre. Les décisions y sont prises par consensus. »

« L’encyclopédie n’est pas parfaite — à titre d’exemple, des discussions animent régulièrement la communauté sur la manière d’améliorer les biographies de personnes vivantes et le traitement des événements récents ou des polémiques médiatiques. Mais son fonctionnement et ses règles garantissent son indépendance de tous les pouvoirs », ajoutent-ils encore.

Wikimédia France avait quant à elle réagi avant la publication du nouvel article du Point, en affirmant que « rien ne justifie et ne justifiera jamais des menaces envers des personnes qui offrent leur temps pour contribuer à la connaissance libre ».

Contactée mardi en fin d’après-midi par Next, l’association confirme qu’une action en justice émanant d’un média serait une première en France. « Ce n’est pas la première fois que le Point menace Wikipedia de poursuites, nous précise Rémy Gerbet, directeur exécutif de l’association Wikimédia France. On ne sait d’ailleurs pas qui ils voudraient assigner, ou sur quoi ils s’appuieraient pour attaquer ». En tant qu’hébergeur, c’est la Fondation Wikimédia, et non Wikimédia France, qui porte la responsabilité légale.

L’association, dont la mission consiste à animer et soutenir la communauté des contributeurs, se dit en revanche prête à soutenir FredD si ce dernier choisissait de faire valoir ses droits face au magazine. « C’est évidemment sa décision, puisque c’est lui qui est visé, mais nous serons à ses côtés, affirme Rémy Gerbet, pour qui les mécaniques de l’encyclopédie autorisaient d’autres voies de conciliation. Wikipedia et la communauté sont toujours ouvertes aux critiques. L’article qui concerne le Point a fait l’objet de nombreux travaux et il est toujours en amélioration. Il y avait moyen de discuter de façon intelligente plutôt que de formuler des menaces inutiles ».

xAI lance son modèle Grok 3, raisonnement et mode vocal en approche

18 février 2025 à 15:17
« Une sorte de bêta »
xAI lance son modèle Grok 3, raisonnement et mode vocal en approche

Elon Musk a présenté cette nuit la prochaine version de son intelligence artificielle générative maison, Grok 3. Présenté comme plus performant que la concurrence, le nouveau modèle est en fait une famille et va disposer d’un mode « raisonnement ». Ses résultats les plus précis seront en revanche accessibles depuis une option payante pour les abonnés.

C’est au cours d’une retransmission en direct que xAI, l’entreprise d’Elon Musk dédiée à l’intelligence artificielle, a présenté la nouvelle famille Grok 3. Il a surtout été question du modèle principal et de ses performances.

Le nouveau modèle a été entrainé sur le supercalculateur Colossus, lancé l’année dernière avec 100 000 GPU H100 de NVIDIA. Elon Musk a précisé que l’entrainement avait bénéficié d’une puissance dix fois supérieure à celle utilisée pour Grok 2. Les données sont décrites comme beaucoup plus nombreuses que précédemment, avec notamment des dépôts de dossiers d’affaires judiciaires, comme le rappelle notamment TechCrunch.

« Plus fort » que la concurrence

Très vite, les performances de Grok 3 ont été abordées. Sans surprise, le nouveau modèle est présenté comme plus puissant que la concurrence, particulièrement GPT-4o, Claude 3.5 Sonnet, Gemini 2.0 Pro et même DeepSeek. Sur les graphiques fournis par xAI, le dernier modèle génératif « classique » d’OpenAI est même battu à plate couture.

Les tests utilisés par xAI pour comparer son modèle sont notamment AIME (pour l’évaluation des performances sur les problèmes mathématiques), GPQA (pour les problèmes de physique, biologie et chimie), ainsi que LCB pour les performances en développement logiciel. La présentation a également abordé Chatbot Arena, dans lequel Grok 3 s’en tire encore premier.

« Grok 3 est beaucoup plus performant que Grok 2. C’est une IA qui recherche au maximum la vérité, même si cette vérité va parfois à l’encontre de ce qui est politiquement correct », a affirmé Elon Musk.

Et sur le raisonnement ?

xAI était également attendue de pied ferme sur les modèles dits « de raisonnement ». L’expression désigne les modèles capables de « raisonner » sur leurs réponses pour en évaluer la précision. Le processus, nettement plus couteux en puissance de calcul, permet d’éviter de nombreux pièges élémentaires des IA génératives.

Dans ce domaine, l’entreprise avait aussi des annonces à faire. Elle a comparé la variante Reasoning à o3 mini, o1, DeepSeek R1 et Gemini 2.0 Flash Thinking, là encore pour remporter haut la main le combat. Même la version mini de Grok 3 Reasoning ferait mieux que la concurrence. Les scores ont été obtenus encore une fois sur une série de benchmarks, dont la mouture 2025 du test mathématique AIME.

Toutes les capacités de Grok 3 et de la fonction DeepSearch seront disponibles au travers de l’API d’ici « quelques semaines ».

Quelle disponibilité ?

Peut-on utiliser Grok 3 ? Oui, mais uniquement si vous disposez d’un abonnement Premium+ sur X, dont le tarif en France commence à 21,90 euros par mois. Le nouveau modèle est en cours de déploiement depuis cette nuit, il ne sera donc peut-être pas utilisable sur l’ensemble des comptes à l’heure où nous publions ces lignes.

Mais attention, car la formule Premium+ n’est qu’une porte d’entrée pour la version standard. Si vous souhaitez utiliser les capacités de raisonnement, il faudra attendre que xAI propose le pack SuperGrok, qui devrait être lancé « bientôt » au prix de 30 dollars par mois (ou 300 dollars par an), somme qui viendra s’ajouter au tarif déjà payé pour Premium+.

La formule débloquera également les capacités DeepSearch, réponse de xAI à OpenAI pour tout ce qui touche à la récupération d’informations sur le web (fonction Recherche approfondie). DeepSearch puise aussi dans le réseau X et pourra en outre fournir des analyses sur les informations et en livrer un résumé. Des fonctions désormais communes sur ce type d’outil.

Elon Musk a en outre annoncé l’arrivée d’un mode vocal pour Grok 3 dans une semaine. Peu de détails ont été fournis, sinon qu’il dotera à l’interface associée au modèle la possibilité d’échanger par la voix, comme ce que propose notamment ChatGPT dans ses applications.

Enfin, xAI a promis d’ouvrir les sources de son nouveau modèle, « quand le suivant sera prêt ». La firme gardera ce fonctionnement, attendant qu’un certain modèle soit « assez mûr », pour libérer les sources du précédent. Dans le cas de Grok 3, cela devrait prendre « quelques mois ». Les sources de Grok 2 seront alors libérées. Quant à celles de Grok 3, il faudra bien sûr attendre Grok 4, sur lequel l’entreprise n’avait rien à ajouter.

Reprendre la main

Les annonces tonitruantes sur le plan des performances ont été faites dans le calme. Elon Musk a joué la carte de la présentation tranquille, entourée pendant la retransmission de trois membres de xAI.

Pourtant, ce descriptif calme cachait une opération de communication bien rodée destinée à détourner l’attention d’un OpenAI au centre de bien des projets. Lorsque Donald Trump a présenté lui-même les grandes lignes du projet Stargate et ses investissements pouvant aller jusqu’à 500 milliards de dollars. Un projet pharaonique dont OpenAI est la pièce maitresse, puisque les centres de calculs en construction ou qui le seront serviront à entrainer ses modèles. Aucune autre entreprise spécialisée en IA ne fait partie du programme.

Elon Musk avait rapidement fait part de son avis sur la question en accusant Sam Altman, cofondateur et CEO d’OpenAI, de ne pas avoir l’argent nécessaire pour un tel projet. Il l’avait accusé de mentir, alors que le projet était présenté quelques heures plus tôt par le président américain, dont il est désormais un proche. Il y a quelques jours, Elon Musk a même proposé à OpenAI un rachat pour 97,4 milliards de dollars. Une offre plus ou moins poliment refusée par Sam Altman, qui a proposé en échange un rachat de X pour 9,74 milliards de dollars.

En outre, la présentation de Grok 3 ne s’est pas déroulée sans quelques piques à OpenAI. Certains graphiques montraient par exemple combien xAI avait progressé en peu de temps, là où il avait fallu des années à OpenAI pour parvenir à un tel résultat. Dans la course à l’intelligence artificielle, Elon Musk investit lourdement pour attirer les clients et les investisseurs. Mais les performances réelles de Grok 3 et de ses variantes, particulièrement Reasoning, restent à constater.

Au-delà des pures notes de synthèse dans les benchmarks, Musk s’est d’ailleurs montré prudent sur la question. « Nous devons souligner qu’il s’agit d’une sorte de bêta, ce qui signifie que vous devez vous attendre à quelques imperfections au début, mais nous allons l’améliorer rapidement, presque tous les jours », a-t-il ainsi déclaré pendant la présentation.

L’accès aux terres rares et matières premières, enjeux de négociations sur l’Ukraine

18 février 2025 à 14:46
Leave the gun, take the lithium
L’accès aux terres rares et matières premières, enjeux de négociations sur l’Ukraine

Depuis début février, Donald Trump a mis dans la balance des négociations en Ukraine un accès privilégié des États-Unis aux terres rares et métaux du pays. L’Ukraine est en effet un lieu de ressources pour divers métaux utilisés dans les appareils numériques. Mais celles-ci semblent surtout un prétexte pour débuter ces discussions de façon commerciale.

Ce mardi 18 février, les États-Unis et la Russie se réunissent à Riyad en l’absence des Ukrainiens et des Européens alors que cette rencontre doit poser les prémices de négociations sur l’Ukraine.

Samedi 15 février, Volodymyr Zelensky annonçait avoir refusé un accord avec les États-Unis sur les minerais ukrainiens tout en n’en fermant pas définitivement la porte : « Je n’ai pas autorisé les ministres à signer l’accord parce qu’il n’est pas prêt. À mon avis, il ne nous protège pas », affirmait-il en marge de la conférence sur la sécurité de Munich, selon l’AFP.

Donald Trump demande 500 milliards de dollars de terres rares

En effet, deux jours avant, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio avait déclaré qu’il espérait parvenir à un accord sur ce sujet. Depuis le début du mois, Donald Trump veut négocier un accord qui donne un accès privilégié des États-Unis aux terres rares et métaux du pays contre leur protection ou au moins leur aide. La semaine dernière, sur Fox News, le président américain a affirmé : « Je leur ai dit [à l’Ukraine] que je voulais l’équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares. Et ils ont accepté de le faire, ce qui nous évite de nous sentir stupides ».

Hier, The Telegraph publiait un projet de contrat pré-décisionnel daté du 7 février, affirmant que que « les États-Unis et l’Ukraine devraient créer un fonds d’investissement commun pour veiller à ce que « les parties hostiles au conflit ne profitent pas de la reconstruction de l’Ukraine » ». Ce projet prévoit que les États-Unis prennent 50 % des revenus de l’extraction des ressources de l’Ukraine et 50 % de la valeur financière de « toutes les nouvelles licences délivrées à des tiers » en vue de la monétisation future des ressources.

Les terres ukrainiennes riches en matériaux utiles pour les nouvelles technologies

Toujours selon nos confrères britanniques, c’est Volodymyr Zelensky qui aurait lui-même proposé l’idée d’un accord de participation directe aux revenus tirés des terres rares de son pays lors d’une visite à la Trump Tower en septembre dernier. Le président ukrainien aurait utilisé les matières premières accessibles sous le sol de son pays pour attirer l’attention de Donald Trump et essayer de lui faire poursuivre les livraisons d’armes sur lesquels repose la défense ukrainienne.

Comme l’expliquait en 2023 le Financial Times, l’Ukraine possède d’importants gisements souterrains que le journal économique évalue à 11,5 milliards de dollars. Des chercheurs de l’Université de Dnipro expliquent [PDF], par exemple, que « l’Ukraine possède d’importants gisements de lithium, estimés à 500 000 tonnes (jusqu’à 10 % des réserves mondiales) ».

Mais les sous-sols ukrainiens sont aussi riches en graphite, cobalt et en titane. Le pays extrait aussi des terres rares indispensables à l’industrie numérique. Rappelons que le qualificatif de « rare » est trompeur, car ces matériaux ne se trouvent pas en si petites quantités sur Terre, comme l’explique Emilie Janots, enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes.

Selon un document de la Commission européenne de 2020 [PDF], l’Ukraine produisait 5 % du Gallium mondial (sachant que la Chine en produit 80 % et l’Allemagne 8 %) et 7 % du Scandium (la Chine produit 66 % et la Russie 26 %). Le premier est utilisé dans les semi-conducteurs et les cellules photovoltaïques et le second dans les piles à combustible à oxyde solide et les alliages légers pour l’aérospatial par exemple. D’autres terres rares comme le lanthane, le cérium et le néodyme se trouvent en Ukraine. Celles-ci sont utilisées pour créer des aimants très utilisés dans l’industrie des véhicules électriques, du numérique ou encore les générateurs éoliens.

Un moyen de reprendre les territoires occupés ?

Comme le souligne The Telegraph, une partie des bassins miniers se trouve près de la ligne de front dans l’est de l’Ukraine ou dans des zones occupées par la Russie. La proposition de Volodymyr Zelensky lui permet donc d’intéresser le président américain à la possible récupération de cette zone, alors que son pays est en mauvaise position militaire pour reprendre ces territoires occupés.

Mais la partie reste serrée. Selon Volodymyr Zelensky, un tel accord devrait comporter « des garanties de sécurité » pour l’Ukraine, expliquait-il en rejetant l’accord, ce qui n’est apparemment pas le cas.

L’économie ukrainienne dans les mains étasuniennes ?

D’autre part, comme nous l’évoquions, l’Ukraine fait partie des pays comme l’Australie qui ont récemment signé des accords avec l’Europe sur les matériaux critiques. Et l’accord avec les États-Unis pourrait être en contradiction avec celui-ci. « Je pense que cela va être très mal perçu en Europe », a affirmé l’ancien diplomate britannique Ian Bond à The Telegraph, ajoutant « Trump semble agir comme si les Américains avaient le droit de saisir les biens nationaux de l’Ukraine en échange de l’aide qu’ils ont apportée jusqu’à présent ».

Le journal britannique n’hésite pas à qualifier de « colonie économique américaine », ce que deviendrait l’Ukraine avec cet accord.

Meta Waterworth : un câble sous-marin de 50 000 km à plusieurs milliards de dollars

18 février 2025 à 12:09
Meta Waterworth : un câble sous-marin de 50 000 km à plusieurs milliards de dollars

Meta voit les choses en grand pour son câble sous-marin Waterworth, avec pas moins de 50 000 km de longueur et 24 paires de fibres. Il assurera aux deux côtes des États-Unis une connectivité avec l’hémisphère Sud (Amérique, Afrique et Australie) et s’autorisera une petite incartade en Asie avec l’Inde.

Début décembre, des rumeurs faisaient état d’un câble sous-marin déployé par Meta. L’entreprise a officialisé son projet sous le nom de Waterworth : « Ce projet s’étendra sur cinq continents majeurs et s’étendra sur plus de 50 000 km (plus long que la circonférence de la Terre [qui mesure 40 000 km, ndlr]), ce qui en fera le plus long projet de câble sous-marin au monde ».

Waterworth ne passe pas du tout en Europe

Il reliera la côte est à la côte ouest des États-Unis, en passant par l’Amérique du Sud, le sud du continent africain, l’Inde et l’Australie. Il ne passera donc pas du tout par l’Europe et évitera des zones tendues actuellement, comme les mers Rouge et Baltique.

Par rapport aux rumeurs, le câble Waterworth fait une escale supplémentaire en Amérique du Sud. Selon Submarine Cable Map, ce sera le seul câble à relier l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, en passant par l’Amérique du Sud. D’autres routes existent évidemment, mais il faut passer par au moins deux câbles différents.

Ce câble sera composé de 24 paires de fibres, soit plus que les « 8 à 16 paires de fibres » que l’on retrouve généralement sur les autres câbles sous-marins, selon Meta. NEC a pour rappel annoncé un câble sous marins avec 24 paires de fibre en 2021.

24 paires de fibres, comme le câble Unitirreno

Waterworth ne sera pas le premier câble sous-marin avec 24 paires à prendre place dans les fonds marins. Meta s’est fait griller la politesse par Unitirreno, qui sera installée cette année en mer Méditerranée : « Le projet d’environ 890 kilomètres reliera Mazara del Vallo à Gênes avec un point de jonction à Rome et en Sardaigne », explique le site officiel du câble.

Ce câble méditerranéen sera mis en service au troisième trimestre, avec une capacité de 20 Tb/s par fibre, soit 480 Tb/s au total. Meta ne donne pas pour l’instant de détails sur la bande passante qui sera disponible avec Waterworth.

Meta annonce que son « projet Waterworth sera un investissement de plusieurs milliards de dollars, pluriannuel ». L’entreprise ne donne toutefois aucun délai ni de précision sur la manière dont le câble va être installé (quels seront par exemple les premiers segments).

Pour la maison mère de Facebook il s’agit de renforcer la connectivité et la fiabilité « des autoroutes numériques du monde en ouvrant trois nouveaux corridors océaniques […] avec beaucoup de bande passante et le débit nécessaire pour stimuler l’innovation en IA dans le monde entier ». On se demandait quand l’IA allait débarquer dans la communication de Facebook, c’est fait !

Voilà les câbles sous-marins actuels selon Submarine Cable Map :

Un déploiement « unique en son genre »

L’entreprise explique qu’elle va procéder à un déploiement « unique en son genre, en maximisant la pose du câble dans les eaux profondes – jusqu’à 7 000 mètres – et en utilisant des techniques d’enfouissement améliorées dans les zones à haut risque ».

Meta parle notamment des zones côtières avec des eaux peu profondes et donc des risques d’accrochage avec les ancres des bateaux. La technique pour s’en protéger, l’ensouillage (enfouissement des câbles sous-marins), n’a rien de nouveau.

L’ensouillage des câbles sous marins

Orange, par exemple, explique que sa charrue Elodie sur le câblier René Descartes « peut opérer jusqu’à 2 000 m pour ensouiller le câble pendant la pose. Elle creuse un sillon allant jusqu’à 3 m, dans lequel le câble sera enfoui – ou ensouillé – pour le protéger notamment des ancres et chaluts ». Meta là encore ne donne aucune précision supplémentaire.

Le risque est réel, comme nous avons eu l’occasion de l’évoquer au cours des derniers mois. À plusieurs reprises en effet des ancres de bateaux raclant les fonds marins et abîmant des câbles de fibres optiques ont été identifiés, aussi bien à l’ouest de l’Afrique, en mer Baltique et en mer Rouge.

Sur cette page, Orange explique en vidéo la pose d’un câble sous-marin.

Larry Ellison d’Oracle veut une base de données unifiée à l’échelle des États-Unis

18 février 2025 à 11:00
Regarde Larry ! Tu vois ce qui se passe ?
Larry Ellison d’Oracle veut une base de données unifiée à l’échelle des États-Unis

Invité du World Governments Summit, Larry Ellison, cofondateur et patron d’Oracle, a appelé de ses vœux la création d’une base de données unique qui rassemblerait l’ensemble des informations utiles à un gouvernement tel que celui des États-Unis.

Rassembler les données éparses pour gouverner de façon plus éclairée ? Telle est en substance la vision qu’a défendue Larry Ellison, président d’Oracle et quatrième fortune mondiale, le 12 février dernier lors du World Governments Summit de Dubaï. Interrogé, en visio, par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, il a notamment insisté sur l’intérêt qu’auraient les gouvernements à centraliser l’ensemble des données dont ils disposent au sein d’une base unique, notamment pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle.

Réunir 3 000 bases de données éparses

Les États disposent aujourd’hui de données particulièrement précieuses dans une optique d’aide à la prise de décision, attaque Larry Ellison. Or ces données, de santé par exemple, échappent aujourd’hui aux capacités d’intelligence artificielle que peut déployer un gouvernement, en partie parce qu’elles sont diffuses, fragmentées entre différents systèmes d’information :

« Ces informations ne sont pas disponibles, mais elles sont précieuses, très précieuses, pour votre pays, parce que vous pouvez utiliser ces données pour améliorer la santé de la population et obtenir de meilleurs résultats pour les citoyens ».

Pour illustrer son propos, Larry Ellison prend l’exemple de son pays, les États-Unis, où les informations utiles seraient aujourd’hui éparpillées parmi quelque 3 000 bases de données. « Vous pouvez canaliser ces données vers une seule base de données unifiée, et c’est ce que nous devons faire, argue-t-il. Ainsi, le modèle de données dispose de toutes les informations dont il a besoin pour répondre à la question, découvrir l’idée et recommander une action ».

Il y aurait là de quoi « révolutionner la façon dont les gouvernements travaillent », s’exclame Tony Blair, avant de relancer son interlocuteur du jour. Cette vision holistique sur la donnée nationale permettrait d’améliorer à la fois la qualité et l’efficacité des services rendus par les administrations publiques, notamment dans la très coûteuse santé, mais aussi de lutter contre la fraude, abonde Ellison.

La démarche suppose toutefois quelques prérequis, à commencer par une infrastructure souveraine dédiée à la gestion de cette donnée unifiée et à l’entraînement des futurs modèles dédiés. « Oracle construit un centre de données de 2,2 GW qui coûtera entre 50 et 100 milliards de dollars », déclare à ce sujet l’homme d’affaires, selon qui ces datacenters doivent impérativement être hébergés par le pays qui les utilise. « Les centres de données, en raison des exigences en matière de confidentialité des données, doivent être situés dans nos pays, faute de quoi ils ne sont pas très utiles ».

Larry Ellison, proche de Donald Trump et « ami » revendiqué d’Elon Musk, figure pour mémoire au premier rang des parties prenantes du projet Stargate, via lequel Washington ambitionne de déployer jusqu’à 500 milliards de dollars d’investissements en direction des infrastructures dédiées à l’IA.

Des données réunies au nom de la performance

Cette idée de réunir et croiser les données pour améliorer les capacités de prise de décision n’a rien de fondamentalement nouveau. Elle apparait dès 2014 dans les recommandations de l’OCDE sur les stratégies numériques gouvernementales (PDF).

Depuis, elle a donné lieu à de multiples rapports qui, par exemple en 2020 (PDF), encouragent le décloisonnement des administrations, la mise en place d’un leadership institutionnel sur la gestion des données, et la conception d’une gouvernance adaptée, propice à susciter la confiance des citoyens concernés.

L’analyse du risque et la lutte contre la fraude (prévention ou détection) y figurent parmi les premières applications concrètes envisagées. « Ainsi, l’interopérabilité des données entre les administrations publiques est indispensable pour permettre aux auditeurs ou aux organismes de lutte contre la corruption de procéder à un recoupement des données à l’aide des bases de données tenues à jour par différentes instances publiques dans le but de repérer les cas de fraude, de gaspillage et d’abus », remarque par exemple l’OCDE dans le rapport précité. L’évocation de ces bénéfices potentiels s’accompagne toutefois systématiquement d’avertissements relatifs à la gouvernance des données associées, ainsi qu’à la question de la confiance.

Si Larry Ellison commence par vanter les mérites de l’IA en matière de planification des cultures, ou de développement de nouvelles souches de riz capables de pousser dans de l’eau salée, c’est bien dans le domaine de l’efficacité qu’il envisage les premiers débouchés de cette approche holistique. Il illustre son propos en faisant référence à Oracle Fusion Financials, la suite de gestion financière éditée par son groupe, dont les outils décisionnels intègrent des briques dédiées à la détection des risques.

« Elle vous aide à acheter, à gérer votre budget, à voir quelles sont les agences qui risquent de dépasser leur budget (…), ce qui vous permet si nécessaire de prendre des mesures correctives. Tout comme vous pouvez savoir à l’avance si votre production agricole va manquer ses objectifs, et s’il faut prendre des mesures à l’avenir ».

Ellison favorable à une surveillance généralisée par IA

Le milliardaire, dont le groupe dispose d’une ligne complète de produits dédiés secteur public, conclut son intervention sur un appel du pied commercial, adressé en particulier aux Émirats arabes unis : moderniser son infrastructure informatique et préparer cette approche holistique de la donnée nourrie à l’IA, c’est se donner les moyens d’administrer son pays de façon plus efficace.

Larry Ellison n’en parle pas à Dubaï, mais l’IA recèle selon lui d’autres vertus, à dimension sécuritaire, cette fois. Un propos qu’il avait développé en septembre dernier, à l’occasion du traditionnel échange avec les analystes organisé dans le cadre de la présentation des résultats financiers d’Oracle. Il décrivait alors à quel point la généralisation d’une vidéosurveillance assistée par IA améliorerait la qualité de la vie en société.

« La police se comportera de la meilleure façon possible, parce qu’on enregistrera et vérifiera en permanence ce qu’elle fait. Les citoyens se comporteront de la meilleure façon possible, parce qu’on enregistrera et rapportera tout ce qui se passe ». En dépit de ses accents orwelliens, Ellison présentait alors le phénomène comme inéluctable, du fait de la multiplication des caméras dans l’espace public, des sonnettes connectées aux capteurs embarqués sur la voiture en passant par les caméras corporelles portées par la police. Il le qualifiait également d’ « irréprochable », passant, un peu vite sans doute, sur les limites inhérentes aux systèmes d’intelligence artificielle, capables aussi bien de biais que d’hallucinations…

GNOME 47.4 et 48 Beta disponibles : quelles nouveautés ?

18 février 2025 à 09:01
X11 s'éloigne encore un peu
GNOME 47.4 et 48 Beta disponibles : quelles nouveautés ?

Durant le week-end, l’équipe de développement de GNOME a publié coup sur coup deux versions. La première, stable, contient des améliorations pour l’actuelle branche 47 et est diffusée sur l’ensemble des distributions Linux l’utilisant. L’autre, en bêta, représente la prochaine branche majeure et contient des nouveautés plus importantes.

On commence donc avec GNOME 47.4, qui ne devrait pas provoquer un trop fort enthousiasme, de l’aveu même des développeurs, qui estiment la mise à jour « ennuyeuse ». Contrairement à KDE 6.3 que nous évoquions la semaine dernière, GNOME 47.4 vient principalement corriger des problèmes, moins d’un mois après la version 47.3.

Des corrections liées aux performances

Plusieurs points sont quand même intéressants. Ainsi, sur le gestionnaire de fichiers Nautilus, l’équipe met en avant une hausse des performances sur les opérations de suppression de fichiers par lots. Éditeur de texte reçoit lui aussi des modifications liées aux performances. Par exemple, l’application s’assure désormais que le contexte de recherche est bien effacé à la fermeture d’un onglet pour empêcher des calculs en arrière-plan.

Même chose pour Moniteur système, qui rencontrait plusieurs problèmes gênants. L’application avait ainsi parfois du mal avec les sorties de veille. Des utilisateurs avaient aussi noté de nombreuses écritures sur le disque pendant le redimensionnement de la fenêtre ainsi que des fuites mémoire durant l’affichage des graphiques. Enfin, la nouvelle version s’assure que le bouton « Recherche » n’est actif que sur l’onglet Processus.

Citons enfin d’autres correctifs, dont certains presque « amusants » :

  • GNOME Web avait parfois du mal dans le défilement des éléments de l’historique dans la barre d’adresse
  • Une régression dans Mahjongg provoquait parfois la création de parties trop difficiles à résoudre
  • Des soucis de compatibilité avec OneDrive ont été résolus dans la section « Comptes en ligne » des paramètres de GNOME
  • Une amélioration dans l’analyse des URI de type « geo: » dans GNOME Maps

Les développeurs notent que cette version « devrait » être sûre à installer, puisqu’elle n’introduit rien de vraiment nouveau.

GNOME 48 change sa police par défaut

Du côté de la prochaine version majeure de l’environnement, les apports se bousculent un peu plus. Cette bêta marque l’étape que l’équipe qualifie de « The Freeze » : toutes les nouveautés sont présentes, il n’y aura donc plus que des corrections dans les prochaines semaines.

Le changement le plus visible est le remplacement de la police par défaut, qui devient Adwaita Sans. Comme le faisait remarquer Phoronix fin janvier, cette bascule a été décidée très tardivement. Il faut donc dire au revoir à la police Cantarell, utilisée par défaut dans GNOME depuis dix ans, même si l’on peut bien sûr la remettre en place. Sur Phoronix d’ailleurs, les réactions étaient mesurées, mais le changement d’une police par défaut est toujours un sujet délicat.

Du neuf dans les applications, une nouvelle visionneuse

Pour le reste, GNOME 48 tape un peu dans toutes les directions. Outre le traditionnel nouveau fond d’écran apporté par chaque version majeure, on trouve bon nombre d’améliorations sous le capot. Par exemple, le support de la configuration HDR via l’API DisplayConfig D-Bus. Signalons aussi un apport important pour GDM (GNOME Display Manager) : la présence de Xwayland n’est plus requise dans les environnements utilisant uniquement Wayland.

D’autres apports sont nettement plus pratiques. La calculatrice reçoit ainsi un mode Conversion qui lui faisait défaut. Calendrier permet également de définir des fuseaux horaires différents pour les heures de début et de fin d’un évènement. Dans Maps, plusieurs indicateurs visuels ont été retravaillés, dont les plus importants : l’emplacement actuel de l’utilisateur et les marqueurs d’étapes sur les itinéraires, en utilisant notamment la couleur d’accentuation définie par l’utilisateur dans les paramètres du thème GNOME.

GNOME 48 introduit aussi une nouvelle application : Papers, qui remplace Evince en tant que visionneuse de documents. Elle prend en charge des formats comme PDF, PS, EPS, XPS, DjVu, TIFF, ou encore les archives Comic Books (CBR, CBT, CBZ, CB7).

Des améliorations un peu partout

Citons également dans cette nouvelle version :

  • Le support des installations Flatpak en passant par les liens « flatpak+https: »
  • Le déplacement du champ de recherche en bas de la fenêtre pour Éditeur de texte
  • Diverses améliorations dans Builder, dont le style se rapproche davantage de libadwaita, et une meilleure intégration dans Elementary
  • Le support des pochettes HiDPI dans GNOME Music
  • Un meilleur support de Temps d’écran à travers tout GNOME ; la possibilité de supprimer la limite de temps et l’arrivée d’un panneau bien-être
  • L’abandon de GStreamer par LocalSearch pour l’extraction de métadonnées au profit de FFmpeg

La version finale de GNOME 48 est attendue pour le 19 mars, avec une Release Candidate dans deux semaines environ. Cette version 48 devrait donc être disponible à temps pour les prochaines versions majeures de Fedora et Ubuntu, toutes deux attendues pour avril. GNOME 48 sera également présent dans Debian 13.

☕️ WinRAR 7.10 se dote d’un thème sombre

18 février 2025 à 08:20

L’application WinRAR revient dans une mouture 7.10, dont la principale nouveauté est d’inclure – enfin – un thème sombre. Dans les paramètres, une nouvelle section Interface fait son apparition, dans laquelle on peut choisir désormais le thème. Une option permet d’ailleurs de suivre le thème du système.

Outre ce petit apport, cette version 7.10 introduit d’autres améliorations, comme l’option « Large memory pages », qui permet d’utiliser des pages de mémoire de 2 Mo au lieu de 4 ko par défaut. À la clé, de meilleures performances pour la compression et dans certains cas d’extraction. L’option nécessite l’activation du paramètre « Verrouiller les pages en mémoire ». S’il n’est pas déjà actif, WinRAR l’activera dans la foulée, ce qui réclamera un redémarrage de Windows.

Parmi les autres apports, citons des améliorations pour le menu contextuel sous Windows 11, le placement de l’attribut NTFS « Compressé » en début de fichier pour améliorer la vitesse d’extraction, ou encore plusieurs corrections de problèmes divers.

À noter que WinRAR 7.10 n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Les versions traduites doivent arriver sous peu.

À partir d’avant-hierNext

[Édito] Le temps de l’information

17 février 2025 à 18:16
Chi va piano, va sano
[Édito] Le temps de l’information

Entre la genèse et la « mort » d’une information, il peut s’en passer des choses. On vous propose de plonger dans les premiers instants de vie d’une information sur Next, et sur la manière dont nous appréhendons les choses. Un édito sous la forme d’une confession intime.

Dans la revue des médias, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine et président de la Société pour l’histoire des médias) expliquait en 2016 que « l’émergence de la radio puis de la télévision au XXe siècle n’a pas bouleversé les logiques d’information installées par la presse à la fin du XIXe siècle. Ce qui change, c’est la transformation de la temporalité : de quotidienne, elle devient instantanée ».

Les réseaux sociaux et l’omniprésence des smartphones connectés h24 à Internet n’ont fait qu’accélérer les choses. Face à cette instantanéité, se pose la question du temps de l’information. De manière générale, il faut distinguer deux types d’informations.

L’information officielle : aller droit au but

Il y a tout d’abord l’annonce officielle : un communiqué de presse, une déclaration d’un dirigeant, etc. Suivant l’importance de l’information (et l’appétence des médias pour le sujet en fonction de leur ligne éditoriale), se lance alors plus ou moins une course contre-la-montre pour publier au plus vite, être parmi les premiers.

En plus d’informer, c’est aussi l’occasion de parfois engranger un maximum de visiteurs, d’apparaitre en bonne position dans les moteurs de recherche et donc de se faire connaitre. C’est un enjeu important pour bon nombre de médias, avec une finalité différente. Sur Next, on ne cherche pas à multiplier les pages vues pour vendre de la publicité, toutefois on cherche à toucher de nouveaux lecteurs pour ensuite les convaincre de nous soutenir et de s’abonner.

Il faut faire la part des choses entre le besoin de rapidité et celui d’ajouter un minimum de contexte et des précisions si nécessaire. Avoir l’information, c’est une chose, jauger de son importance en est une autre. À chacun d’appliquer sa recette.

Sur Next, on donne au moins un peu d’éléments aux lecteurs et on peut évidemment y revenir plus tard, avec une analyse plus poussée.

Nos sources et nos enquêtes

L’autre grande source d’information n’est pas officielle et les possibilités sont alors nombreuses. Il y a des messages (anonymes) envoyés par une source, ce qui demande de plus ou moins longues vérifications avant de décider si nous allons en parler.

Il y a des enquêtes dont le journaliste est à l’origine. Citons dans les exemples récents l’enquête de Jean-Marc avec plus de 1 500 sites GenAI qui polluent le web et Google, et la mienne sur des applications pour surveiller son conjoint, sous couvert de contrôle parental. Dans mon cas, c’est la partie la plus intéressante du travail… même s’il faut parfois accepter de faire chou blanc.

Les sources publiques 2.0 : TikTok, X, forum

Autre source prisée de certains médias et influenceurs : des publications sur des réseaux sociaux, des forums, etc.

Le phénomène n’est pas nouveau, il est au moins aussi vieux que les réseaux eux-mêmes, mais plusieurs exemples récents montrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous en avons quelques-uns en tête. Tout d’abord, des vidéos TikTok sur de prétendues amendes (que personne n’a pu produire) pour avoir payé au péage avec Apple Pay, qui ont été jusqu’à faire réagir Emmanuel Macron.

La « fuite » de données chez EDF, ensuite. Les premières actualités se sont uniquement basées sur un message publié par un pirate dans un forum spécialisé. Quel crédit lui accorder ? Dans notre cas, pas grand-chose sans une confirmation. Et, effectivement, il s’est avéré que c’était un coup de bluff.

Dans un registre un peu différent, il y a eu début février également le cas de l’Ademe et des gros forfaits. Nous n’allons pas revenir sur les détails de cette affaire, mais certains se sont un peu vite emballés sur un projet de loi qui « se prépare ». L’Ademe nous avait alors confirmé ne pas avoir ce pouvoir. L’Assemblée nationale l’indique aussi sur son site.

Plus récemment, nous avons eu un tweet avec une capture d’écran sur la fermeture du réseau câble de SFR. D’une situation personnelle, on est rapidement passé à une fermeture globale, actée pour certains à la fin de l’année. SFR nous indique finalement que la migration « s’étalera sur plusieurs années ».

Il faut laisser le temps au temps, mais…

Des exemples récents provenant de plusieurs sources différentes. Sur Next, cela fait des années qu’on a décidé de ne pas céder aux sirènes de la course à l’information dans ce genre de cas, et donc de se laisser le temps nécessaire pour confirmer (ou pas) ce genre de message.

Nous aurions pu parler d’EDF, de l’Ademe et de SFR quasiment en même temps que tout le monde. Mais nous avons à chaque fois contacté le service concerné afin d’avoir un retour. Les exemples mis en avant dans cet édito sont évidemment choisis et ce n’est pas toujours possible d’avoir une réponse, mais il faut au moins essayer. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à agir ainsi.

…le temps est aussi mon précieuuuuuuux

Nous ne le savons que trop bien : le temps est précieux et il faut en garder pour nos enquêtes et nos dossiers. Un équilibre – une histoire de curseur dans notre jargon interne – pas toujours facile à trouver et en constante évolution.

Sur telle faille, faut-il entrer dans tous les détails techniques ou bien parler des conséquences et des correctifs ? Sur tel rapport d’une institution, doit-on le lire en entier et vous en proposer un digest ou mettre l’accent sur un point précis.

Il y a l’actu « chaude » sur laquelle, sans faire la course, on part du principe qu’elle mérite un relais rapide après vérification. Il y a ensuite l’information qui, en plus d’une confirmation, mérite un approfondissement ou une remise en contexte, dans le but de faciliter sa compréhension par le lecteur. Enfin, il y a nos enquêtes, interviews et dossiers qui peuvent parfois prendre de longs mois avant de sortir.

Sur Next, nos contenus sont pour le moment séparés en plusieurs catégories. On retrouve les briefs pour les informations factuelles rapides ou des revues de presse. Pour des contenus un peu plus fouillés ou importants, nous avons l’actu simple (avec une image). Enfin, nous avons une mise en avant pour des contenus prémiums ou des articles dont on estime avoir mené un travail supplémentaire d’information et/ou d’analyse.

On se pose beaucoup de questions sur Next (pas toujours avec la réponse).

☕️ Exposition aux ondes : l’ANFR demande le retrait des Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28

17 février 2025 à 17:56

Dans un communiqué, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande aux entreprises Tesskoni Tech et Bogdan Constantin Ecobici « de procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28 à la suite d’un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ces modèles ».

Comme c’est le cas en pareille situation, l’Agence rappelle que « les distributeurs sont tenus de mettre en œuvre ces mesures de retrait et de rappel », que ce soit dans les boutiques physiques ou des plateformes de vente en ligne. De leur côté, « les propriétaires de ces téléphones sont invités à les rapporter à leur point de vente », précise enfin l’Agence.

L’Ulefone Note 16 Pro a été flashé avec un DAS membre de 4,78 W/kg contre 4,06 W/kg pour l’Oukitel WP28, alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg (depuis le 1ᵉʳ juillet 2020). Face à ces constatations, l’ANFR « a mis en demeure les sociétés […] de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux non-conformités », aussi bien sur les équipements sur le marché et ceux déjà commercialisés.

La suite, on la connait : « Ces mesures n’ayant pas été prises, l’ANFR a adopté deux décisions administratives enjoignant ces sociétés à procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones ».

☕️ La FAA dans la ligne de mire de Trump et du DOGE de Musk

17 février 2025 à 16:53

Après avoir mis la main sur les systèmes informatiques de plusieurs agences fédérales américaines, le service DOGE d’Elon Musk, censé se concentrer sur « l’efficacité gouvernementale », devait se rendre ce lundi 17 février dans les locaux de Federal Aviation Administration (FAA), qui régule l’espace aérien étasunien, explique Reuters.

Rappelons que l’entreprise d’Elon Musk, SpaceX, a besoin des autorisations de cette agence pour faire décoller ses fusées. Elle doit aussi, par exemple, se prononcer sur l’explosion de Starship lors de son septième lancement test raté, dont les débris sont tombés sur des plages et routes des îles Turques-et-Caïques.

Selon Associated Press, l’administration de Donald Trump n’a pas attendu cette visite pour décider de licencier plusieurs centaines d’employés de la FAA. Ces licenciements ont eu aussi des conséquences directes sur la gestion des vols, alors que le week-end dernier était particulièrement chargé dans le ciel américain.

L’agence de presse américaine cite le président du syndicat Professional Aviation Safety Specialists, David Spero, qui a expliqué dans un communiqué que les salariés en période d’essai ont été particulièrement ciblés. Ils ont reçu des emails tard dans la nuit de vendredi à samedi leur annonçant leur licenciement. Selon ce responsable syndical, ces décisions ont été prises « sans motif, ni sur la base de leurs performances ou de leur conduite ». Les mails provenaient « d’une adresse électronique Microsoft » et non d’une adresse gouvernementale.

Selon un contrôleur aérien interrogé par AP, les licenciements concernent, entre autres, des personnes affectées à la maintenance des radars, aux aides à l’atterrissage et à la navigation.

Le New York Times va utiliser l’IA générative dans certaines tâches éditoriales

17 février 2025 à 14:10
Le New York Times va utiliser l’IA générative dans certaines tâches éditoriales

Les responsables du quotidien américain ont diffusé une note en interne qui ouvre la voie à l’utilisation de l’intelligence artificielle générative par la rédaction, notamment pour les tâches de SEO ou de diffusion sur les réseaux sociaux, mais aussi des suggestions de rédaction.

Le New York Times a une relation plutôt tendue avec les éditeurs d’IA générative. Rappelons que le prestigieux journal américain a, dès décembre 2023, attaqué OpenAI et Microsoft pour avoir entrainé leurs modèles de langage sur des millions de ses articles. La procédure est d’ailleurs encore en cours. Moins d’un an plus tard, le journal a aussi attaqué la startup Perplexity, toujours pour l’utilisation de contenus copyrightés.

Mais il semble que la direction du journal voie aussi dans l’intelligence artificielle (et notamment l’IA générative) des opportunités pour faire évoluer les outils de ses salariés.

Les salariés du média poussés à utiliser l’IA générative

Selon le média Semafor, elle a récemment envoyé un email à la rédaction pour donner de nouvelles consignes concernant cet outil : « L’IA générative peut épauler nos journalistes à révéler la vérité et à aider plus de gens à comprendre le monde. Le machine learning nous aide déjà à publier des informations que nous n’aurions pas sorties autrement, et l’IA générative a le potentiel de renforcer encore plus nos capacités journalistiques », indique le document.

Les salariés du journal sont encouragés par la direction à utiliser des outils d’IA générative pour créer des titres SEO, des résumés, des promotions pour leur audience mais aussi des suggestions de modification de texte, faire du brainstorming ou encore de l’analyse sur des documents.

Une liste d’outils proposée

L’entreprise propose une liste blanche d’outils d’IA générative que peuvent utiliser ses salariés. On y retrouve GitHub Copilot, NotebookLM et Vertex AI pour générer du code et créer des applications, autant que les produits Amazon et l’API d’OpenAI (et pas ChatGPT) via le compte business du journal, mais « uniquement avec l’approbation du service juridique de l’entreprise ». Le procès n’étant pas encore fini, le média semble garder ses distances avec cette dernière.

Le New York Times propose aussi des outils développés en interne : un « ChatExplorer » mais aussi un outil appelé Echo qui permet de résumer les articles, briefs et outils interactifs du média.

Semafor explique que les documents fournis à la rédaction proposent une liste d’exemples de prompts utilisables :

  • Combien de fois Al est mentionné dans ces épisodes de Hard Fork ?
  • Pouvez-vous réviser ce paragraphe pour le rendre plus concis ?
  • Imaginez que vous publiez cet article du Times sur Facebook. Comment feriez-vous la promotion de cet article ?
  • Résumez cet article du Times d’une voix concise et conversationnelle pour une lettre d’information.
  • Pouvez-vous proposer cinq titres optimisés pour les recherches pour cet article du Times ?
  • Pouvez-vous résumer cette pièce écrite par Shakespeare ?
  • Pouvez-vous résumer ce rapport du gouvernement fédéral en termes simples ?

Mais avec modération

Mais l’entreprise resterait en retrait d’une utilisation plus poussée de l’IA pour la rédaction d’articles, notamment pour des raisons d’infraction au Copyright mais aussi la divulgation de sources. Pour ces raisons, les journalistes sont priés de ne pas utiliser l’IA pour rédiger ou relire de manière significative.

Selon Semafor, certains employés du journal restent sceptiques face à l’usage interne de l’IA. Rappelons que le CEO de Perplexity, Aravind Srinivas, avait ironiquement proposé ses services pour remplacer des salariés du service IT du média l’année dernière alors qu’ils étaient en grève demandant une augmentation de leurs salaires.

Le Guardian signe avec OpenAI et va utiliser ChatGPT Enterprise

L’IA générative continue de faire son bonhomme de chemin dans les rédactions. Du côté du Guardian, la direction a annoncé vendredi 14 février avoir signé un partenariat avec OpenAI. Celui-ci, comme les accords signés par de nombreux média maintenant comme Le Monde, le groupe de presse espagnole Prisa Media et l’américain Conde Nast, permet à OpenAI d’utiliser les articles du média comme source de son chatbot en faisant de courts résumés.

« Dans le cadre de ce partenariat, les reportages et les archives journalistiques du Guardian seront disponibles en tant que source d’informations dans ChatGPT, parallèlement à la publication de courts résumés et d’extraits d’articles attribués » explique le Guardian. Le journal ajoute qu’il va déployer, via cet accord, la version ChatGPT Enterprise du chatbot d’OpenAI « pour développer de nouveaux produits, fonctionnalités et outils ».

TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

17 février 2025 à 12:00
Il n’a pas l’air commode le poisson-ogre
TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

TrueNAS 25.04 est disponible en version bêta. Cette nouvelle mouture passe à OpenZFS 2.3. Elle apporte de nombreuses nouveautés, aussi bien sur le fonctionnement du RAID-Z que la déduplication et les performances.

TrueNAS Core, Scale et Entreprise

L’équipe de développement annonçait début janvier que TrueNAS « Fangtooth » allait unifier les versions Core et Scale, pour former TrueNAS Community Edition (CE). TrueNAS 25.04 est donc une mise à jour autant pour les utilisateurs de Scale en 24.10 (Electric Eel) que ceux sur Core 13.x.

Il y a quatre ans, iXsystems présentait TrueNAS Scale, une version basée sur Debian au lieu du FreeBSD historique de FreeNAS/TrueNAS. Pour rappel, TrueNAS Core et Enterprise utilisent la même base et se distinguent par une licence et des fonctionnalités spécifiques.

« La transition vers TrueNAS Community Edition permettra à l’équipe d’ingénierie de TrueNAS d’accélérer le développement de nouvelles fonctionnalités, de fournir une base de code commune et d’unir la communauté sous une seule version », explique iXsystems.

TrueNAS 25.04 avec Linux 6.12 et OpenZFS 2.3

Depuis début 2025, les premières « nightlies » sont disponibles. C’est désormais au tour de la version bêta de débarquer pour ceux qui voudraient tenter l’expérience. L’équipe en charge de TrueNAS explique que cette nouvelle mouture propose de nombreux changements, à commencer par le passage au noyau Linux 6.12 et à OpenZFS 2.3 (annoncé mi-janvier), qui propose des fonctions intéressantes.

Signalons pour commencer RAIDZ Expansion qui permet d’ajouter rapidement de nouveaux périphériques de stockage à un pool RAID-Z. Il y a également Fast Dedup avec une « mise à niveau majeure des performances de la fonctionnalité de déduplication ».

Incus, Direct IO, NFS over RDMA…

Parmi les autres fonctionnalités, signalons la prise en charge d’Incus (conteneur et gestionnaire de VM, concurrent de Canonical LXD), Direct IO pour améliorer les performances des SSD NVMe, le support des noms de fichiers et de répertoires jusqu’à 1 023 caractères, le clonage de blocs iSCSI pour des clusters VMware, etc.

Pour la version Enterprise de TrueNAS, d’autres nouveautés sont de la partie : NFS over RDMA, iSCSI Extensions pour RDMA, une sécurité renforcée avec Group Policy Objects Security Technical Implementation Guides (GPOS STIG), Veeam Fast Clone pour accélérer les sauvegardes SMB, ainsi que la prise en charge du Fibre Channel.

Les notes de version se trouvent par là et des explications plus techniques sur cette page.

TrueCommand n’est pas encore à jour

Attention, les développeurs préviennent les utilisateurs de TrueCommand (un outil pour gérer une flotte de TrueNAS) qu’ils ne doivent pas encore migrer vers TrueNAS 25.04 Fangtooth, car la dernière version actuelle (3.0.2) ne la prend pas en charge. Il faudra attendre TrueCommand 3.1.

La version finale de TrueNAS 25.04 en avril

Comme son nom l’indique, TrueNAS 25.04 devrait arriver en version finale le 15 avril (la nomenclature est équivalente à celle d’Ubuntu), après une RC (Release Candidate) attendue pour le 11 mars.

D’ici juillet, « Fangtooth sera recommandé aux utilisateurs Enterprise et disponible par défaut sur le matériel TrueNAS Enterprise » d’iXsystems.

Et pour ceux qui voudraient voir encore plus loin, vous pouvez suivre les discussions autour de TrueNAS 25.10 (Goldeye) par ici. Les développeurs promettent « de nombreuses nouvelles fonctionnalités et améliorations à l’expérience TrueNAS », sans donner le moindre détail supplémentaire.

Désinformation : le code de bonnes pratiques européen intégré au DSA

17 février 2025 à 10:35
Conduite accompagnée
Désinformation : le code de bonnes pratiques européen intégré au DSA

Dans un communiqué publié le 13 février, la Commission européenne a approuvé l’intégration du code de bonnes pratiques volontaire contre la désinformation au sein du règlement sur les services numériques (DSA). Bien que volontaire, il pourra servir de cadre d’évaluation pour les entreprises soumises au DSA.

La première version du code de bonnes pratiques avait été mise à disposition en 2018. Il s’agissait d’un cadre d’autorégulation pour les entreprises volontaires, destiné à favoriser la lutte contre la désinformation, tout particulièrement pendant les périodes électorales. Facebook, Google, Twitter et Mozilla étaient présentes dès le départ, rejointes par Microsoft en 2019 ou encore TikTok 2020.

Rapidement, des faiblesses étaient apparues dans le code de conduite, entrainant rapidement la formation d’un comité de révision. Cette fois, le nombre d’entreprises participantes était nettement plus élevé, des dizaines rejoignant le processus de renforcement. Avec un certain succès, la nouvelle version du code – sortie en 2022 – prenant en compte de nombreux autres comportements, comme la création de faux comptes, le recours aux bots ou encore les « trucages vidéo ultra-réalistes ».

Au cœur de la démarche remaniée, on trouvait des engagements sur la clarté de l’information autour de certaines publicités. Les signataires s’engageaient notamment à « garantir la transparence de la publicité à caractère politique par un marquage plus clair et une meilleure information sur les parraineurs, les fonds engagés et la période d’affichage, afin de permettre aux utilisateurs de reconnaître aisément les annonces publicitaires à caractère politique pour ce qu’elles sont ».

Une portée d’entrée pour le DSA

Si le code de bonnes pratiques était volontaire, la Commission européenne était claire sur le sujet dès 2022 : il serait rendu compatible avec le DSA et compterait comme code de conduite « officiel » pour satisfaire à une partie des exigences du règlement.

Dans un communiqué publié le 13 février, c’est justement ce qu’annonce la Commission : le code de bonnes pratiques a été intégré comme code de conduite. On apprend ainsi que l’ensemble des entreprises désignées au titre du DSA – très grandes plateformes en ligne (TGPL) et très grands moteurs de recherche en ligne (TGMRL) – ont toutes signé le code de bonnes pratiques. En outre, le mois dernier, elles ont présenté tous les documents nécessaires à la conversion en code de conduite.

« Pour être reconnu comme un code de conduite volontaire au titre du DSA, le code doit satisfaire aux critères énoncés dans le règlement sur les services numériques. Les évaluations menées séparément par la Commission et le comité à cet égard s’étant révélées positives, l’intégration officielle du code dans le cadre du règlement sur les services numériques a été approuvée », indique ainsi la Commission.

Quels effets concrets ?

Pour les entreprises ayant adopté dès le début le code volontaire, sa conversion en code de conduite est une simple étape sur la route. La Commission européenne explique ainsi que le respect du code « peut être considéré comme une mesure appropriée d’atténuation des risques pour les signataires ».

Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Principalement que le code devient un « critère de référence décisif » pour évaluer la conformité avec le DSA. En d’autres termes, les entreprises qui s’étaient déjà lancées dans le cheminement volontaire ont gagné du temps, en quelque sorte. Le respect des engagements sur le code tiendra en outre une place importante dans l’audit annuel indépendant des entreprises, visant à vérifier leur conformité au DSA.

Le code contient, selon la Commission, des « engagements solides et plébiscités ». Elle rappelle que leur valeur est fondée sur le propre engagement des acteurs concernés, lui-même basé sur « les meilleures pratiques existantes du secteur ». Toutes les entreprises engagées auraient d’ailleurs présenté toutes les preuves requises le mois dernier. Les actions ont toutes trait à la privation des financements pour les vecteurs de désinformation, la transparence de la publicité en ligne, l’intégrité des services et la mise en place de moyens d’action pour les utilisateurs, chercheurs et vérificateurs.

Certains points restent cependant à améliorer. La Commission et le Comité européen des services numériques recommandent ainsi une finalisation rapide du système de réaction pour les élections et crises nationales. Ils demandent en outre la tenue rapide de discussions pour établir un suivi concret des engagements et une communication des données nécessaires. Celles-ci serviront à évaluer les indicateurs actuels, en vue de les améliorer et d’en ajouter d’autres.

Quelques mois pour se préparer

Enfin, la Commission européenne annonce que la conversion du code prendra effet le 1ᵉʳ juillet prochain. À partir de cette date, tous les engagements pris par les entreprises concernées pourront être contrôlés. L’audit de ces engagements sera d’ailleurs synchronisé avec celui des autres mesures du DSA.

« Les Européens méritent un espace en ligne sûr où ils peuvent naviguer sans être victimes de manipulations. Cette conversion en code de conduite au titre du règlement sur les services numériques constitue une étape importante dans le renforcement du cadre réglementaire de l’UE en matière de lutte contre la désinformation. En coopération avec les signataires, je veillerai à ce que des efforts probants soient déployés dans le but de protéger les processus démocratiques », a déclaré Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie.

☕️ Le réseau social X bloque les liens Signal.me

17 février 2025 à 08:50

Comme l’explique le journaliste Matt Binder dans sa newsletter Disruptionist, le réseau social d’Elon Musk bloque actuellement les liens vers « Signal.me », le nom de domaine utilisé par la messagerie chiffrée Signal pour partager des liens.

Matt Binder explique qu’un utilisateur de X qui voudrait envoyer un lien vers Signal.me en DM, dans un message public ou sur son profil serait bloqué par des messages d’erreur. En testant nous-même, nous constatons ce blocage.

Notre confrère précise que X rend aussi plus difficile les clics sur les liens Signal.me publiés sur le réseau avant cette interdiction de publication mise en place par le réseau social : un message d’avertissement affirme que le lien est potentiellement un spam ou dangereux. L’utilisateur peut quand même ignorer ce message et accéder à la page après un clic supplémentaire.

☕️ Broadcom et TSMC réfléchiraient à racheter, séparément, des parties d’Intel

17 février 2025 à 08:38

Depuis ses déboires financiers, Intel attise la convoitise depuis des mois. Par le passé, on prêtait à Arm, Qualcomm et Lattice Semiconductor des intentions de racheter tout ou partie du fabricant de micro-processeur.

Selon le Wall Street Journal, deux autres entreprises se pencheraient sur le sujet : « Broadcom s’intéresse à l’activité de conception de puces d’Intel, tandis que TSMC s’intéresse aux usines de l’entreprise ». Dans les deux cas, aucune offre n’a été soumise au géant de Santa Clara.

Intel foundry

Selon nos confrères, Broadcom discuterait « de manière informelle avec ses conseillers de la possibilité de faire une offre, mais ne sauterait probablement pas le pas sans trouver un partenaire pour l’activité de fabrication d’Intel ».

De son côté, TSMC chercherait à prendre « le contrôle d’une partie ou de la totalité des usines de puces d’Intel, potentiellement dans le cadre d’un consortium d’investisseurs ou d’une autre structure », là encore selon des sources proches du dossier.

Selon d’autres rumeurs, TSMC explorerait un rachat à la découpe à la demande de l’administration de Donald Trump, mais « un responsable de la Maison-Blanche aurait dit qu’il était peu probable que l’administration soutienne un arrangement qui mettrait des usines d’Intel sous le contrôle d’une entité étrangère  », explique TechCrunch.

La suite au prochain épisode.

IA, ePrivacy, brevets essentiels : l’Europe enterre plusieurs projets législatifs

14 février 2025 à 17:30
Victoire pour tout le monde, victoire pour personne
IA, ePrivacy, brevets essentiels : l’Europe enterre plusieurs projets législatifs

La Commission européenne a abandonné plusieurs projets de réglementation, dont un sur l’IA et un autre sur les projets technologiques essentiels. Bien que l’influence américaine ait pu jouer, il semble que les négociations aient simplement échoué après de longues périodes de tractations.

Le vice-président américain, JD Vance, était présent lors du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris. Il a notamment évacué la « réglementation excessive » en Europe et les dangers qu’elle faisait courir à une industrie en plein essor. Comme le rapportait notamment Le Monde, il est allé jusqu’à qualifier de « censure » la volonté européenne de réguler ces technologies, dont « les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et entendent le rester ». D’un autre côté, il s’est montré tout aussi clair : dans ce domaine, personne n’empêchera les États-Unis de mener la danse.

Or, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un document publié par la Commission européenne, on peut lire en annexe IV (PDF) que plusieurs réglementations sont abandonnées. En lien avec l’actualité, on constate notamment que le projet de directive sur les responsabilités de l’IA (AILD) est considéré comme « obsolète ». Simple réaction aux critiques américaines ? Non, si l’on en croit plusieurs sources, même si une certaine influence a pu se faire sentir.

Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la souveraineté technologique, a d’ailleurs réagi à ce sujet. Au Financial Times, elle a affirmé que ce changement de direction n’avait rien à voir avec la pression américaine. Il s’agirait, selon elle, d’une volonté délibérée de renforcer la compétitivité, de réduire la bureaucratie et de faciliter les investissements.

Responsabilité de l’IA, une directive redondante ?

Comme l’indique Euractiv, le Sommet pour l’action pour l’IA devait être un moment fort d’annonces autour des responsabilités et d’une AI maitrisée, au service des populations. Ces intentions ont été vite balayées par d’autres, centrées sur des investissements gigantesques, dans une course à qui alignerait le plus de centaines de milliards d’euros.

En France, Emmanuel Macron a évoqué 109 milliards. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est même allée jusqu’à 200 milliards. Des sommes qui, en très grande partie, viennent du secteur privé, donc des entreprises.

C’est dans ce contexte qu’est intervenu le retrait de la directive sur la responsabilité. Celle-ci, si elle avait été votée, aurait fait porter la charge de la preuve aux entreprises dans le cas d’un préjudice causé par une IA.

Pourtant, comme le signalent nos confrères, ce projet avait perdu progressivement de son intérêt après la publication et l’entrée en vigueur de l’AI Act, qui prévoit déjà des mécanismes sur la responsabilité. Ils évoquent de « nombreux acteurs » du secteur estimant que ce projet devenait « superflu ».

Officiellement, l’abandon est lié à l’absence d’entente entre les parties. Dans son document (PDF, page 26), la Commission européenne indique qu’elle évaluera la possibilité d’une nouvelle approche dans ce domaine.

ePrivacy s’éteint

Autre règlement à disparaitre, ePrivacy. Ce projet, véritable serpent de mer, n’a jamais fait l’objet d’un consensus clair qui aurait plu à l’ensemble des 27 membres de l’Union. Il devait réformer la protection des métadonnées et cookies, dans l’optique de mieux protéger la vie privée des internautes européens. La directive, devenue projet de règlement en 2017, devait notamment en finir avec les bandeaux de cookies, en permettant aux navigateurs d’appliquer des réglages par défaut à tous les sites visités.

Pourtant, comme l’a noté Reuters, le projet est « dans les limbes » depuis 2020. Ses ambitions étaient nombreuses, car le règlement devait planter le cadre dans lequel les entreprises allaient s’affronter, fixant notamment des conditions de concurrence voulues équitables entre grandes entreprises de la tech et opérateurs de télécommunications.

Là encore, dans l’annexe IV, il est question d’une absence d’accord entre les 27. Rien ne semble devoir se dégager entre les colégislateurs « dans un avenir proche ». Cependant, contrairement au projet AILD, il n’est pas question d’un éventuel retour sous une autre approche. « En outre, la proposition est dépassée au vu de certaines législations récentes, tant dans le technologique et législatif », précise en effet le document.

Brevets essentiels : encore un au revoir

Autre disparition remarquée, mais tout aussi discrète que les deux autres, le projet de réglementation sur les brevets dits « essentiels », dit SEP. Plus spécifiquement, la Commission européenne voulait légiférer sur certaines technologies présentes dans les équipements de télécommunications, les téléphones portables, les ordinateurs, les voitures connectées et les appareils intelligents.

L’idée était d’en finir avec les litiges entre entreprises concernées, dont les procès s’avéraient longs et couteux. Plus précisément, la Commission voulait mettre un terme aux affrontements continus entre, d’un côté, les entreprises ayant besoin de technologies sans lesquelles leurs produits ne pouvaient fonctionner et, de l’autre, celles qui possédaient ces brevets.

On distinguait deux équipes. Dans la première, des sociétés comme Qualcomm, Nokia ou encore Ericsson disposant d’un nombre important de brevets liés aux télécommunications. De l’autre, de grandes entreprises comme Apple et Google, qui ont besoin de ces technologies pour leurs produits.

Réactions contrastées

Sans surprise, ces annonces – très discrètes – ont provoqué tantôt l’enthousiasme, tantôt la colère. Le 12 février par exemple, la CCIA (Computer & Communications Industry Association, qui compte parmi ses membres Amazon, Apple, Facebook, Google, Intel, Mozilla, Samsung, Twitter, Uber et Yahoo!) a évoqué une « première étape positive » concernant la disparition de la directive AILD : « Le retrait d’hier soir témoigne d’une prise de conscience croissante du fait que l’UE ne peut rester compétitive qu’en veillant à ce que son cadre numérique et technologique ne devienne pas un patchwork inapplicable. Mais ce n’est qu’un début ». De même, le retrait « tant attendu » du règlement ePrivacy est vu comme « une mesure encourageante », pour les mêmes raisons.

Rod Freeman, directeur du cabinet d’avocats Cooley, appelle cependant à relativiser, comme il l’a indiqué à Reuters : « Nous ne devrions pas supposer que cette décision signale un changement d’orientation politique de la Commission en ce qui concerne la réglementation de l’IA ».

En revanche, la CCIA est beaucoup plus critique sur la disparition de la direction sur les brevets essentiels. « La Commission manque une occasion importante de moderniser des règles obsolètes, ce qui maintient l’innovation bloquée dans le passé », fustige l’association.

Même son de cloche à la Fair Standards Alliance, qui se dit « stupéfaite ». « Cette décision inattendue est en contradiction avec les objectifs déclarés de la Commission de placer l’innovation au centre de la quête de compétitivité de l’Europe et d’éliminer les obstacles qui entravent les industries fortes de l’Europe », estime l’Alliance. Elle demande « instamment à la Commission européenne de reconsidérer sa décision », pour éviter d’envoyer « un signal terrible aux innovateurs et aux entreprises ».

Nokia, au contraire, se réjouit… pour les mêmes raisons : « Cela aurait eu un impact négatif sur l’écosystème mondial de l’innovation, en particulier sur les incitations des entreprises européennes à investir des milliards d’euros chaque année dans la recherche et le développement ».

☕️ Bpifrance dresse le bilan 2024 de ses investissements

14 février 2025 à 17:13

60 milliards d’euros : c’est le montant total des investissements réalisés par la banque publique d’investissement Bpifrance en 2024. Elle affiche sur la même période un résultat net estimé de 896 millions d’euros.

Sur l’ensemble des projets soutenus, la transition écologique et énergétique figure en bonne place, avec 7 milliards d’euros investis dans un peu plus de 4 000 entreprises. Sur l’ensemble des 60 milliards d’euros investis, 22 ont été engagés dans des entreprises « exportatrices orientées climat et industrie ». Dans cette optique, « plus de 1 000 TPE/PME ou projets […] ayant avec un impact positif sur l’environnement » ont été soutenus.

Des panneaux solaires dans un champ, sous un ciel bleu nuageux.

Bpifrance note que sa position de premier cabinet de conseil auprès des PME s’est retrouvée renforcée. 8 660 missions de conseil ont été réalisées, soit une augmentation de 43 % en un an. La banque indique également que plus de 1 000 nouvelles entreprises ont été « accélérées ».

Le numérique, à lui seul, ne représente qu’une « petite » part des investissements, avec 1,5 milliard d’euros déployés en 2024, dans le cadre des appels à projets pour France 2030. Pour ce dernier, Bpifrance note une forte présence des projets « octroyés dans le cadre du Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) Microelectronics & Connectivity », que nous évoquions le mois dernier.

☕️ AMD présentera ses Radeon RX 9000 (RDNA 4) le 28 février

14 février 2025 à 16:50

Alors que l’on pouvait s’attendre à une présentation des prochaines Radeon RX 9000 avec l’architecture RDNA 4 au CES de Las Vegas, ce ne fut pas le cas. Le fabricant était bavard sur ses nouveaux CPU pour ordinateurs, portables et consoles, mais pas vraiment sur les GPU.

L’attente touche à sa fin puisqu’une présentation dédiée aura lieu le 28 février à 14 h. Le rendez-vous est donné par David McAfee (vice-président et directeur général des processeurs Ryzen et des GPU Radeon chez AMD). La conférence sera retransmise sur la chaine YouTube d’AMD.

The wait is almost over. Join us on February 28 at 8 AM EST for the reveal of the next-gen @AMD Radeon RX 9000 Series. Get ready to make it yours when it hits shelves in early March. RSVP by subscribing to the AMD YouTube channel: https://t.co/4rkVxeoDIa

— David McAfee (@McAfeeDavid_AMD) February 13, 2025

Notez que Frank Azor (responsable de la branche gaming chez AMD) a précisé sur X que la Radeon RX 9070 XT ne serait pas disponible dans une version avec 32 Go de mémoire, contrairement à ce qu’indiquait une rumeur.

Dans une interview à Tom’s Hardware en marge du CES, David McAfee voulait remettre les « pendules à l’heure : l’absence de RDNA 4 dans cette conférence de presse n’a rien à voir avec le développement de produits ». Tout va bien de ce côté-là, affirmait-il.

Quelle était alors la raison de cette absence de communication sur les Radeon ? Le temps : « Les produits graphiques et leurs lancements sont compliqués. Il y a beaucoup de choses à expliquer […] Avec RDNA 4, nous avons pris beaucoup de décisions différentes de celles des générations précédentes ». Bref, AMD veut du temps pour parler longuement de ses choix. En espérant que l’attente soit à la hauteur et que la conférence ne traine pas inutilement en longueur (qui se souvient de la conférence à Hawaï sur la R9 290…).

Lors de la présentation du bilan financier début février, Lisa Su évoquait une présentation des cartes fin février, avec un lancement en mars. « Notre objectif avec cette génération est de nous adresser au segment le plus important en volume du marché des passionnés ». Une manière de dire qu’AMD vise le rapport performances/prix plus que les performances brutes.

NVIDIA continue de son côté de lancer ses nouvelles RTX 50 avec la GeForce RTX 5070 Ti le 20 février et la 5070 classique le 5 mars.

Apple ciblée par une plainte en France pour des conversations enregistrées par Siri

14 février 2025 à 16:26
Apple ciblée par une plainte en France pour des conversations enregistrées par Siri

La Ligue des droits de l’Homme a déposé plainte en France contre Apple pour « violation de la vie privée, traitement illicite des données personnelles et pratique commerciale trompeuse ». Elle s’appuie sur le témoignage d’un ancien employé d’un sous-traitant.

Apple a proposé récemment de sceller une « class action » aux États-Unis concernant des conversations enregistrées par son célèbre assistant vocal Siri. Le juge américain a donné une validation préliminaire ce lundi 10 février [PDF] à l’accord entre l’entreprise et les plaignants. Une audience doit se tenir le 1ᵉʳ août 2025 pour une validation finale.

Rappelons que, dans cet accord, Apple accepte de payer à chaque personne entrant dans les conditions du recours collectif 20 dollars par appareil (des clients américains ayant acheté un appareil Apple entre le 17 septembre 2014 et le 31 décembre 2024), ce qui porte la somme totale dans cette affaire américaine à 95 millions de dollars. Mais Apple voit ce problème ressurgir devant la justice française.

En effet, la Ligue des droits de l’Homme a transmis ce jeudi 13 février un signalement et une plainte au parquet de Paris visant la collecte massive d’enregistrements par Siri, selon la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde.

Les deux médias expliquent que le cas français s’appuie sur des informations transmises par un informaticien français, Thomas Le Bonniec. Il a travaillé en tant qu’analyste de données pour l’entreprise Globe Technical Services en Irlande. Celle-ci analyse, entre autres, le contenu de sons enregistrés par les appareils d’Apple via Siri.

1 300 enregistrements à traiter par jour

« Le jour même de mon arrivée, on nous a fait comprendre qu’on allait travailler sur des enregistrements de personnes en train de parler à leur assistant Siri ou sur des enregistrements captés à leur insu quand la machine se déclenchait par erreur », explique-t-il à Radio France, qui le qualifie de lanceur d’alerte. Il affirme que son travail était notamment de vérifier si les conversations étaient correctement transcrites par Siri, mais « surtout d’identifier s’il s’agissait d’enregistrements accidentels » en traitant 1 300 enregistrements par jour.

Il ajoute que certains de ses collègues devaient étiqueter les messages avec des informations personnelles enregistrées dans l’appareil : « ils devaient comparer les mots-clés énoncés durant un enregistrement et les rattacher aux données stockées dans les appareils auxquelles nous avions accès comme les contacts, la géolocalisation, la musique, les films, des marques, etc. Ils étiquetaient ces données personnelles avec des mots-clés », explique-t-il encore à nos confrères.

Une anonymisation pas si efficace

Apple a pris récemment la parole pour défendre son modèle, affirmant qu’ « une petite partie des demandes de Siri est analysée pour améliorer Siri et la dictée ». « Les demandes des utilisateurs ne sont pas associées à leur identifiant Apple. Les réponses Siri sont analysées dans des installations sécurisées et tous les examinateurs sont tenus de respecter les exigences strictes d’Apple en matière de confidentialité », ajoutait l’entreprise, assurant par là une anonymisation des enregistrements envoyés à ses sous-traitants.

Selon le Monde cependant, le témoignage de Thomas Le Bonniec, recoupé par des documents collectés, affirme que certains analystes avaient aussi accès à des données issues d’applications présentes sur l’appareil de l’utilisateur, ce qui leur permettait de faire des recoupements et d’identifier à qui appartenait l’appareil.

Des millions d’enregistrements transmis

Le signalement transmis à la justice estimerait qu’Apple a envoyé «  plusieurs dizaines, voire centaines de millions » d’enregistrements d’utilisateurs de Siri, dont une grande partie déclenchée par erreur ou à l’insu des utilisateurs.

Thomas Le Bonniec avait déjà témoigné auprès de nos confrères de Télérama en 2021. Il expliquait le quotidien d’analyste de données : « personne ne fait ça par vocation. Mon voisin d’en face a tenu deux jours : il n’est jamais revenu ». Il se souvenait de certains enregistrements qui étaient clairement involontaires avec le vrombissement d’un moteur ou le bruit de fond d’une poche.

☕️ Nouvelle fuite de données : la Mutuelle des Motards piratée

14 février 2025 à 15:47

On pourrait presque se lasser des annonces qui s’enchainent les unes ou autres s’il n’y avait pas autant de données personnelles en jeu… La Mutuelle des Motards vient s’ajouter à la liste des sites avec une fuite d’informations de ses clients. Début janvier, elle venait de refaire son site Internet.

Dans un email envoyé à ses clients qu’un lecteur nous a fait suivre, elle explique aujourd’hui que « le 10 février 2025, malgré toutes les mesures de sécurité mises en place, la Mutuelle des Motards a détecté un incident ayant impacté la confidentialité de certaines de vos données personnelles ».

C’est ainsi qu’une « personne mal intentionnée a ciblé un outil de gestion des contacts marketing et a accédé de façon non autorisée à cette base de données. ». Bien évidemment, la mutuelle a pris des mesures pour arrêter l’hémorragie. Selon ses constatations, « seul cet outil de gestion de contacts marketing a été impacté ».

Les données dérobées concernent aussi bien des sociétaires que des prospects. La société précise le listing : « nom, prénom, adresse mail, numéro de téléphone et code postal […] Aucune donnée de type mot de passe, coordonnées bancaires, adresse postale ou date de naissance n’est concernée ».

Dans l’email aux clients, il n’est pas indiqué si la CNIL a été informée. Nous avons posé la question à la mutuelle. Nous avons également demandé des précisions sur l’ampleur des dégâts.

Pour rappel, la longue liste des sociétés/associations piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraiteRED by SFR, MeilleurtauxOrnikar, Free (fixe et mobile), Picard, Molotov, Auchan et le Pointun client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sportE.Leclerc, Aides.org, Chronopost et Caisse des Dépôts.

☕️ GPU Blackwell : les GB200 NVL72 de NVIDIA débarquent dans les datacenters

14 février 2025 à 13:56

Cela fait presque un an que NVIDIA a présenté sa nouvelle architecture Blackwell pour les GPU. Elle propose, entre autres nouveautés, des Transformer Engine de seconde génération capable de prendre en charge la précision FP4 et FP6.

NVIDIA propose aussi des Compute Node comprenant chacun deux GB200 (puces Grace Blackwell Superchip) avec 2x CPU Grace et 4x GPU B200 (chaque GB200 intègre un CPU avec 72 cœurs Arm Neoverse V2 et deux GPU). NVIDIA empile ensuite jusqu’à 18 Compute Node pour former des configurations GB200 de type NVL36 ou NVL72. Avec la version NVL 72, NVIDIA propose ainsi pas moins de « 36 CPU Grace et 72 GPU Blackwell au sein d’une configuration rackable ».

En l’espace de quelques jours, plusieurs annonces se sont succédé. Au début du mois, CoreWeave ouvrait le bal et lançait « les premières instances cloud basées sur GB200 NVL72 », selon NVIDIA. Quelques jours plus tôt, la même CoreWeave annonçait « son intention de livrer à IBM l’un des premiers supercalculateurs IA NVIDIA GB200, avec des systèmes NVIDIA GB200 NVL72 ».

Cette semaine, c’était au tour de HPE d’annoncer « la livraison de son premier système NVIDIA Grace Blackwell », sans plus de précisions (notamment le nom du client). Remontons de nouveau à début février, quand ASUS affirmait qu’elle était prête à « accélérer la production » de son AI POD avec des GB200 NVL72. Les expéditions sont prévues à partir du mois de mars.

Tout ne serait pas rose pour NVIDIA, selon The Information, repris par Reuters. « Les principaux clients retardent les commandes des racks « Blackwell » en raison de problèmes de surchauffe », affirment nos confrères. Ces derniers ajoutent que cela concernerait des commandes d’Amazon, Google, Meta et Microsoft, avec des montants de plus de 10 milliards de dollars à chaque fois.

Le 31 janvier, Sam Altam affirmait que les premiers systèmes GB200 NVL72 « fonctionnaient désormais dans Azure pour OpenAI ». Au même moment, Google Cloud annonçait l’arrivée de Blackwell en preview dans les instances A4 avec HGX B200. Google a déjà indiqué que le GB200 NVL72 serait aussi proposé en ce début d’année.

« Le HGX B200 est conçu pour les charges de travail d’IA, d’analyse de données et HPC les plus exigeantes, tandis que le GB200 NVL72 permet l’inférence de grands modèles de langage en temps réel et des performances de haute volée pour la formation pour des modèles avec plusieurs milliards de paramètres », expliquait le géant du Net.

Le site DOGE.gov n’est pas bien sécurisé

14 février 2025 à 11:32
Quick & dirty (pluto)cracy
Le site DOGE.gov n’est pas bien sécurisé

Le service d’Elon Musk nommé DOGE a été créé pour être officiellement un « Département de l’Efficacité gouvernementale » avec des experts pour traquer les inefficacités dans l’administration. Mais son site, créé à la va-vite, n’est pas bien sécurisé et est inefficace pour présenter ce service.

Comme l’explique 404 Media, « tout le monde peut envoyer des mises à jour sur le site DOGE.gov », ou presque. En tout cas, deux personnes ont rapidement trouvé une vulnérabilité et l’ont partagée avec nos confrères. L’une d’entre elles a même créé deux pages sur le site du service dirigé par Elon Musk et censé traquer les mauvaises pratiques de l’administration étasunienne.

Ses experts ont débarqué dans les différents services et agences, et obtenu les accès à divers systèmes informatiques. Plusieurs plaintes en cours remettent d’ailleurs en cause les capacités légales de ce service à accéder à des données sensibles stockées dans ces systèmes. Mais, en ce qui concerne ses propres sites, ce service semble avoir des difficultés pour montrer ses talents.

Possibilité de créer des pages sur le site

En effet, l’une des personnes qui a signalé la vulnérabilité du site doge.gov à 404 Media a pu créer une page (archive) sur le site où il est publié « This is a joke of a .gov site » (« Ce site gouvernemental est une blague ») et une autre (archive) avec « THESE « EXPERTS » LEFT THEIR DATABASE OPEN – roro » (« CES « EXPERTS » LAISSENT LEUR BASE DE DONNÉES OUVERTE – roro »).

Plus généralement, doge.gov est un site dont la page d’accueil est essentiellement composée de la timeline de son compte X, réseau social possédé par Elon Musk, qui est aussi le responsable de ce service. Le lien vers la page « join » qui se trouve dans le menu de la page d’accueil renvoie, dans notre expérience, vers une page « Sorry, you have been blocked » gérée par Cloudflare.

Le DOGE est censé permettre à l’État américain de faire des économies, mais la page (archive) qui doit être dédiée à l’information sur celles-ci est quasiment vide. Une seule phrase s’affiche « les recettes seront bientôt disponibles, au plus tard le jour de la Saint-Valentin 💘 », aujourd’hui, donc.

Dans une conférence de presse donnée lundi 11 février dans le bureau ovale, Elon Musk avait déclaré : « Nous essayons d’être aussi transparents que possible. Nous publions nos actions sur le compte du DOGE sur X, et sur le site web de la DOGE. Toutes nos actions sont donc extrêmement transparentes […] En fait, je ne pense pas qu’il y ait eu – je ne connais pas de cas où une organisation a été plus transparente que l’organisation DOGE ».

Un template WordPress comme site internet de waste.gov

Un autre site hébergé sur le nom de domaine waste.gov (waste signifie déchets en anglais) a été créé par le DOGE. Celui-ci est maintenant bloqué par un mot de passe mais 404 Media a pu constater qu’un simple template WordPress a été mis en ligne avec comme slogan « Waste.gov: Tracking government waste » (« Waste.gov : Suivi du gaspillage gouvernemental »). Il affichait une seule page d’exemple WordPress créée par défaut qui inclut un texte sur un cabinet d’architecture imaginaire.

Reuters expliquait la semaine dernière que la Maison Blanche avait enregistré deux nouveaux noms de domaines gouvernementaux : DEI.gov et Waste.gov dont l’objectif n’est pas clair, même si leurs noms montrent bien un lien avec l’agenda anti « gaspillage » et anti « diversité, équité et inclusion » du nouveau gouvernement de Donald Trump.

☕️ TikTok de retour aux États-Unis dans les stores d’Apple et Google

14 février 2025 à 11:15

Comme l’a noté Bloomberg, TikTok est de retour depuis hier sur les boutiques d’applications d’Apple et Google. La nouvelle peut surprendre, le bannissement ayant été mis en attente pour 75 jours, mais les deux entreprises semblent avoir pris leur temps.

Rappelons que l’application a été bannie le mois dernier. Le service, omniprésent (TikTok était la deuxième application la plus téléchargée aux États-Unis en 2024 selon Bloomberg), était accusé de représenter un risque pour la sécurité nationale. Le gouvernement Biden l’avait ainsi ajouté à sa liste noire, qui croît régulièrement depuis plusieurs années, participant aux tensions entre les deux pays.

TikTok

Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, avait d’autres idées en tête. Le bannissement a été levé pour 75 jours, afin de donner un temps supplémentaire à la filiale américaine pour trouver un repreneur (tout aussi américain). Jusqu’à présent, la situation ne semble s’être arrangée.

Depuis le bannissement et jusqu’au retour de l’application hier sur les boutiques, il était complexe de télécharger TikTok. Ni Apple ni Google n’avaient activé le « kill switch » pour supprimer l’application déjà installée sur les appareils, mais on ne pouvait pas facilement la récupérer sur un nouvel appareil ou après une désinstallation. TikTok avait fini par publier l’application sous forme de fichier APK pour Android.

☕️ [Màj] L’application France Identité permet la vérification des titres de transport

14 février 2025 à 10:29

Mise à jour du 14 février :

La fonction, qui était en test depuis plusieurs semaines, est désormais disponible pour tout le monde dans l’application France Identité. Dans son communiqué, France Identité explique qu’elle est le résultat d’un an de travail entre France Titres et la SNCF. Le même code QR peut ainsi être présenté pour justifier à la fois du titre de transport et de son identité. Comme indiqué précédemment, la fonction n’est disponible que pour les détenteurs d’une carte d’identité au format carte bancaire.

Article original du 21 janvier :

France Identité et la SNCF tentent une expérience depuis hier : pouvoir vérifier, dans l’application France Identité, la validité d’un titre de transport. Comme la plupart des fonctions liées à l’application, il faut posséder la dernière carte d’identité, au format carte bancaire et munie d’une puce.

« Plus besoin de présenter votre billet de train et un titre d’identité, vous pourrez présenter votre application France Identité, notamment si vous avez un abonnement TGV INOUI ou une carte avantage SNCF Voyageurs », vante ainsi le communiqué.

Dans la dernière version bêta de l’application, une nouvelle fonction fait ainsi son apparition. En appuyant sur la carte d’identité présente sur l’écran d’accueil. Un encadré « Expérimentation SNCF » apparaît, avec un bouton « Commencer ». Il faut ensuite accepter la transmission de certaines données : nom, prénom et date de naissance.

Après quoi, il faudra saisir le code personnel et scanner la carte d’identité. Un lien est alors établi avec les services de la SNCF, mais seulement si les données ont été transmises. Cette mise en relation permet, lors d’un contrôle dans le train, de présenter un code QR spécifiquement généré par l’application France Identité. Ce code permet la vérification simultanée du titre de transport et de l’identité.

L’expérience doit durer quelques semaines. À son terme, la fonction devrait être diffusée dans la version stable. Notez que l’expérience est pour l’instant limitée en possibilités. Seuls les TGV INOUI sont ainsi concernés pour l’instant. En outre, si le code QR remplace celui du billet dans les transports, les portiques d’accès ont toujours besoin du code habituel. Enfin, les abonnements INOUI et la carte avantage Voyageurs sont pris en charge.

La SNCF avait fait parler d’elle ces derniers mois suite à des amendes à des voyageurs présentant une pièce d’identité numérisée (ici par exemple). Sur cette page, la SNCF précise, en effet, que « les pièces d’identité dématérialisées (photo ou scan sur votre téléphone, photocopie en papier, etc.) ne sont pas acceptées ». Le site indique désormais que « vous pouvez désormais nous présenter votre pièce d’identité dans l’application France Identité ».

☕️ WhatsApp a enfin des thèmes

14 février 2025 à 09:28

Pour la première fois depuis sa création, la messagerie propose des thèmes. Il devient enfin possible, par exemple, de changer la couleur de ses propres bulles, qui n’auront plus à arborer le sempiternel vert bouteille visible depuis de nombreuses années.

Cette nouveauté, en cours de déploiement sur les versions Android et iOS, peut se trouver dans les paramètres de l’application mobile. Dans la section « Discussions », on trouve désormais en haut de l’écran une ligne « Thème de discussion par défaut ».

Dans ce nouveau panneau, on trouve une interface qui n’est pas sans rappeler ce que l’on peut voir dans d’autres applications de messagerie depuis longtemps, comme Messenger et Telegram. On peut choisir l’un des thèmes préconçus, qui propose à chaque fois une couleur de bulle et un fond différents. En bas de l’écran, on pourra sélectionner sinon soi-même la couleur et le fond.

Contrairement à des applications comme Telegram, le choix du thème est personnel : il n’est visible que pour la personne qui l’a choisi. Il ne se répercute pas chez les contacts. En outre, s’agissant du thème par défaut, il n’est visible que pour les conversations non modifiées, comme fonctionnait jusqu’à présent le fond d’écran. On peut toujours personnaliser chaque conversation, les possibilités incluant maintenant les thèmes.

Enfin, le choix du thème est également disponible pour les canaux de conversations. Les administrateurs pourront le modifier dans les paramètres du canal, à la différence que le changement sera visible cette fois pour tous les participants.

Comme indiqué, ces options sont en cours de déploiement et ne seront donc pas immédiatement visibles. De plus, on ne sait pas si ces apports seront répercutés sur les clients « desktop ».

☕️ Les nouvelles GeForce RTX 5070 TI et 5070 arriveront les 20 février et 5 mars

14 février 2025 à 09:00

En janvier, NVIDIA présentait quatre nouvelles GeForce dans la série RTX 50. Les deux premières et plus haut de gamme – GeForce RTX 5090 et 5080 – sont arrivées fin janvier. Les deux suivantes – GeForce RTX 5070 Ti et 5070 – étaient prévues pour février, pour respectivement 884 et 649 euros,

La RTX 5070 Ti arrivera finalement dans moins d’une semaine, le 20 février, tandis qu’il faudra attendre le 5 mars pour la petite dernière, un peu en retard sur le planning. C’est ce qu’indique NVIDIA sur la page de présentation de ses cartes.

NVIDIA avait déjà annoncé que la RTX 5070 Ti n’aurait pas le droit à une Founders Edition (carte proposée par NVIDIA), alors que c’est le cas pour les trois autres. Il faudra donc se tourner vers des modèles de partenaires.

Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

14 février 2025 à 08:41
Nom de code Baklava
Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

Trois semaines après la première bêta d’Android 16, Google remet le couvert avec la seconde version. En plus de quelques ajustements sur la mécanique interne d’Android (la Platform Stability arrivera en mars), Google ajoute des fonctionnalités visibles pour les utilisateurs.

Plus de contrôle sur les réglages pour prendre des photos

Première nouveauté mise en avant par Google : « Android 16 améliore la prise en charge des utilisateurs d’appareils photo professionnels, permettant une exposition automatique hybride ainsi que des réglages précis de la température des couleurs et des teintes ».

Les développeurs précisent que vous pouvez ainsi « contrôler manuellement des aspects spécifiques de l’exposition tout en laissant l’algorithme d’exposition automatique (AE) gérer le reste ».

Sur la balance des blancs, la fonction CONTROL_AWB_MODE proposait jusqu’à maintenant « des options limitées à une liste de préréglages, telles que chaleureux, nuageux et crépuscule ». Avec la nouvelle fonctionnalité COLOR_CORRECTION_MODE_CCT, vous avez accès à des réglages précis en fonction de la température des couleurs.

UltraHDR en HEIC, AVIF à venir

Selon Google, Android 16 continue sur sa lancée concernant la prise en charge des images UltraHDR au format HEIC (High Efficiency Image Container). Le travail pour supporter le format AVIF en UltraHDR est toujours en cours. D’autres changements sont détaillés dans le billet de blog.

UltraHDR (disponible depuis Android 14) est pour rappel un format d’image HDR amélioré (d’où son nom). Les appareils qui ne sont pas compatibles « lisent et affichent l’image classique à faible plage dynamique à partir du fichier image. Les lecteurs compatibles avec ce format combinent l’image principale avec la carte de gain et affichent une image à plage dynamique élevée », rappelle Google.

Plus de granularité sur les données de santé

Sur la question de la confidentialité, Google revoit le fonctionnement des autorisations pour les applications de santé afin d’y ajouter de la granularité dans le choix d’accès à un capteur : fréquence cardiaque, saturation en oxygène, température cutanée, etc…

Parmi les autres nouveautés, il y a la possibilité de personnaliser le système de mesure (pieds ou centimètres, degrés Celsius ou Fahrenheit, premier jour de la semaine…) dans les préférences régionales (via les paramètres), une meilleure prise en charge des fonds d’écran animés, diverses améliorations pour l’accessibilité, etc.

Toujours pour les développeurs, la fonctionnalité SystemHealthManager ajoute deux API (getCpuHeadroom et getGpuHeadroom), « conçues pour fournir aux jeux et aux applications gourmandes des estimations des ressources CPU et GPU disponibles ».

9to5Google propose un tour du propriétaire en images de cette deuxième bêta. On y apprend aussi qu’il est possible de cliquer deux fois sur le bouton latéral pour lancer le Wallet ou d’ajouter un widget pour changer d’utilisateur.

Un mode compatibilité pour les pages mémoires 4 ko

Pour les développeurs, le travail initié avec les précédentes versions d’Android continue, dont le passage à des pages mémoire de 16 ko à la place de 4 ko. « Les appareils dotés de pages de plus grande taille peuvent offrir des performances améliorées », expliquait Google lors de l’annonce de cette nouveauté en mai dernier avec la bêta 2 d’Android 15.

Avec Android 16, Google inverse la charge et « ajoute un mode de compatibilité, permettant à certaines applications conçues pour des pages de mémoire de 4 ko de s’exécuter sur un appareil configuré pour des pages de mémoire de 16 ko ».

La version finale au deuxième trimestre

La version finale d’Android 16 est attendue pour le deuxième trimestre 2025. Au quatrième trimestre, une mise à jour mineure du SDK sera proposée. C’est pour rappel le nouveau rythme du SDK annoncé par Google : une majeure au deuxième trimestre et une mineure au quatrième.

La seconde bêta d’Android 16 est disponible pour l’ensemble des Pixel supportés, c’est-à-dire les Pixel 6 aux 9, comme avec la première bêta. Il en sera de même pour la version finale.

☕️ Caisse des dépôts (Ircantec) piratée, des données de 70 000 personnes dérobées

14 février 2025 à 08:04

Quelques heures seulement aprés Chronopost, la série noire continue, comme l’indique Franceinfo (information ensuite confirmée par l’AFP). Des pirates ont utilisé « des identifiants de connexion appartenant à plusieurs employeurs publics », expliquent nos confrères. La Caisse des dépôts confirme cette « utilisation frauduleuse » pour accéder aux données d’utilisateurs.

Toutes les personnes concernées sont affiliées à la caisse de retraite complémentaire Ircantec (régie par la Caisse des Dépôts) : des agents contractuels de la fonction publique, territoriale et hospitalière, des élus locaux et des praticiens hospitaliers. Raison pour laquelle dans les 70 000 personnes concernées, on retrouve 1 000 élus.

La Caisse des dépôts précise à nos confrères avoir informé les personnes concernées par e-mail ou par courrier. Comme toujours, des « mesures qui s’imposaient pour remédier à la violation des données et limiter les conséquences négatives à l’encontre des affiliés » ont été mises en place.

Les données récupérées par les pirates sont un peu toujours les mêmes : nom, prénom, numéro de Sécurité sociale, date et ville de naissance ainsi que l’adresse postale. « Les données bancaires, mots de passe, adresses courriel et numéros de téléphone ne sont pas concernés par cette attaque informatique », assure la Caisse des Dépôts, selon le Figaro. Une plainte a été déposée ajoutent nos confrères et comme l’y oblige la loi en pareille situation, la CNIL a été notifiée, affirme l’AFP.

Voici pour rappel la longue liste des enseignes piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free (fixe et mobile), Picard, MolotovAuchan et le Point, un client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sport, E.LeclercAides.org et Chronopost.

☕️ Apple : un « nouveau membre de la famille » le 19 février… l’iPhone SE 4 ?

13 février 2025 à 18:12

Depuis plusieurs jours, les rumeurs autour d’un (ou plusieurs) lancement(s) chez Apple se font de plus en plus insistantes. Elles partent notamment du généralement bien informé Mark Gurman de Bloomberg qui parle d’un nouvel iPhone SE (4ᵉ génération) et d’un MacBook Air avec une puce M4 (le portable est actuellement en M2 et M3).

Tim Cook vient de donner rendez-vous mercredi 19 février pour « rencontrer le nouveau membre de la famille ». Le patron d’Apple reste mystérieux sur la teneur des annonces, ajoutant simplement le hashtag #AppleLaunch au cas où on n’aurait pas compris.

Get ready to meet the newest member of the family.

Wednesday, February 19. #AppleLaunch pic.twitter.com/0ML0NfMedu

— Tim Cook (@tim_cook) February 13, 2025

Pour rappel, l’iPhone SE de 3ᵉ génération a été présenté en mars 2022. Il dispose d’une puce A15 comme l’iPhone 13, mais dans un châssis hérité de l’iPhone 8 (avec Touch ID) avec un écran de 4,7 pouces.

Pour le nouveau modèle, certains parlent d’un « iPhone 16E » à cause de possibles similitudes avec l’iPhone 16. Il serait en effet équipé d’une puce A18, pourrait profiter d’Apple Intelligence et serait le premier modèle à être livré avec un modem maison.

Rendez-vous la semaine prochaine pour savoir à quelle sauce sera préparé ce nouvel iPhone, quel que soit son nom.

☕️ Blue Origin : du succès de New Glenn au licenciement de 10 % de ses effectifs

13 février 2025 à 17:17

Il y a tout juste un mois, la fusée New Glenn atteignait l’espace pour son vol inaugural. Une tentative de récupération du premier étage était tentée, sans succès. Mais qu’importe pour la société, dont l’objectif principal était d’aller dans l’espace.

Reuters explique que, lors d’une conférence téléphonique, Dave Limp, CEO de Blue Origin (qui appartient à Jeff Bezos, patron d’Amazon), a annoncé le licenciement « d’environ 10 % » des effectifs. Selon nos confrères, 1 400 employés seraient ainsi priés de partir. Les postes se trouvent principalement en Floride, au Texas et à Washington.

Cette annonce « intervient alors que Blue Origin démarre la production de sa fusée géante New Glenn, qui a effectué son premier lancement tant attendu le mois dernier », rappellent nos confrères. Un calendrier qui peut surprendre, comme le reconnait Dave Limp. Mais il serait nécessaire pour aller de l’avant :

« Il ne fait aucun doute que nous avons eu beaucoup de succès durant les derniers mois. […] Mais quand on regarde là où nous devons aller au cours des 3 - 5 prochaines années, nous sommes arrivés à la conclusion douloureuse que nous ne sommes pas prêts ».

Les licenciements doivent permettre d’augmenter à la fois la cadence de production et de lancement de la fusée.

Aux États-Unis comme en France, YouTube se revendique numéro un des usages TV

13 février 2025 à 15:46
YouTube cathodique
Aux États-Unis comme en France, YouTube se revendique numéro un des usages TV

YouTube annonce que la télévision est devenue son premier canal de consommation aux États-Unis, devant le mobile. La filiale de Google revendique par ailleurs une position de numéro un sur le marché américain du streaming, qu’elle entend conserver et renforcer en 2025, notamment grâce à l’IA, envisagée à tous les niveaux, de la création de vidéos au contrôle automatique de l’âge des utilisateurs…

« YouTube est la nouvelle télévision », écrit Neal Mohan, CEO de YouTube, à l’occasion de son état de l’art annuel sur le développement et les enjeux stratégiques de la société. S’il se permet cette déclaration aux accents quelque peu péremptoire, c’est parce que la télévision serait devenue, aux États-Unis, le premier écran par l’intermédiaire duquel YouTube est consommé, avec plus d’un milliard d’heures de vidéos vues par jour en décembre.

YouTube numéro un de la TV aux États-Unis

La vénérable télévision aurait ainsi supplanté l’ordinateur, mais aussi et surtout le mobile, de loin considéré comme le principal pourvoyeur de contenus et services numériques dans les usages du quotidien. « Pour de plus en plus de gens, regarder la télévision signifie regarder YouTube », affirme Neal Mohan.

Il souligne que cette consommation n’est pas l’héritage des habitudes télévisuelles, mais le reflet de la diversité de l’offre YouTube dans son ensemble : « La « nouvelle » télévision ne ressemble pas à l’ « ancienne ». Elle est interactive et intègre des formats comme les Shorts (oui, les gens les regardent à la télévision), des podcasts ou des diffusions en direct, en plus des émissions sportives, des sitcoms et des talk-shows que les gens aiment déjà ».

YouTube revendique dans le même temps une place de numéro un sur la consommation de vidéos en ligne, tous écrans confondus, en s’appuyant sur les chiffres de Nielsen, l’un des grands noms de la mesure d’audience.

La part de marché de YouTube, en nombre d’heures consommée, représente selon Nielsen 11,1 % des usages TV aux États-Unis sur le mois de décembre. La filiale d’Alphabet pèserait ainsi, à elle seule, environ un quart des consommations mesurées sur l’ensemble des chaînes de TV linéaires, diffusions hertziennes et câble confondues.

Avec ses 11,1 % de parts de marché, YouTube alimenterait également un quart du temps passé devant des vidéos consommées en streaming (43,3 % de la consommation totale), loin devant ses concurrents spécialistes de la vidéo sur abonnement (SVOD) Netflix (8,5 %), Amazon via Prime Video (4 %), Hulu (2,5 %) ou Disney+ (2,1 %).

YouTube, première chaîne TV des États-Unis… et de France ?

Comparé à celui d’autres grands acteurs du streaming, le succès de YouTube doit en partie à son modèle économique, puisqu’une large majorité du catalogue est proposé en accès gratuit financé par la publicité. Ce qui n’empêche pas les formats longs ou les productions ambitieuses, comme en a témoigné, à l’automne 2024, le succès sans précédent du film Kaizen, qui raconte comment le youtubeur Inoxtag a gravi l’Everest. Publiée mi-septembre, la vidéo de 2h26 affiche aujourd’hui 41 millions de vues.

Justine Ryst, directrice générale de YouTube en France, s’était félicitée début novembre des audiences grandissantes de la plateforme. Dans un entretien à l’AFP, elle n’hésitait pas, alors, à présenter YouTube « comme la première chaîne de télévision en France », arguant d’une audience cumulée de 42,6 millions d’usagers de 15 ans et plus dans l’Hexagone au mois de mai. « La télévision, c’est aujourd’hui le deuxième écran de consommation de YouTube en France, après le téléphone mobile, expliquait-elle encore. C’est une vraie tendance qui s’installe et qui va avec l’observation du succès des formats longs, voire très longs ».

À l’époque, la comparaison entre l’audience de YouTube et celle d’une chaine de TV avait été jugée quelque peu cavalière par Yannick Carriou, PDG de Médiamétrie, le grand spécialiste français de la mesure d’audience. « YouTube n’est pas une chaine de télévision, et donc encore moins « la première chaîne de télévision », et ce indépendamment du développement de ses usages que personne ne peut nier. Mais les plateformes vidéo répondent à d’autres enjeux, et ont des perspectives et des contraintes différentes », avait-il commenté.

« L’épicentre de la culture »

Il n’est pas dit que ces subtilités sémantiques comptent vraiment pour Nael Mohan, qui voit plutôt YouTube comme « l’épicentre de la culture », notamment parce que la plateforme offre une dimension internationale. Il prend l’exemple de la française Sarah Lezito, cascadeuse moto (stunt), dont 95 % du temps de visionnage est à mettre au crédit d’internautes basés hors de France.

La plateforme assume dans ce contexte de continuer à cultiver son caractère protéiforme, mêlant aussi bien vidéos courtes à dimension virale (les Shorts), que débats politiques, retransmission d’événements sportifs que créations de vidéastes, amateurs ou professionnels. Ou podcasts, puisque YouTube revendique aussi d’être, aux États-Unis, la plateforme numéro un en la matière. Selon les chiffres d’Edison Research, 31 % des auditeurs de podcasts y placeraient YouTube au premier rang de leurs usages, devant Spotify (27 %) et Apple Podcasts (15 %).

De l’IA pour les créateurs… et la détection de l’âge

Pour entretenir la flamme, YouTube place, sans trop de surprise, l’IA parmi ses priorités stratégiques de 2025. La plateforme évoque en premier lieu les outils à venir dédiés aux créateurs. Elle annonce par exemple l’intégration à venir de Veo 2, son modèle de création de contenus vidéo par IA, au sein des outils Dream Screen et Dream Track qui permettent déjà de générer soit des images de fond, soit des pistes sonores.

Outre le doublage automatique des vidéos ou le sous-titrage généré par IA, YouTube promet également la généralisation des outils de suggestion assistés par IA au sein de son Studio pour, par exemple, obtenir des propositions de miniatures ou de titres adaptées au contenu.

YouTube évoque enfin un projet, encore non présenté en détail, qui consiste à mettre à profit le machine learning pour estimer l’âge de l’internaute et moduler, en fonction, la nature des contenus ou des protections qui lui seront proposés. Un porte-parole de l’entreprise précise à Engadget que l’outil analysera par exemple les recherches effectuées par l’utilisateur, son historique ou l’ancienneté de son compte, pour déterminer son âge. « Par exemple, si quelqu’un recherche fréquemment des informations sur les prêts hypothécaires ou les impôts, cela indique probablement que cette personne a plus de 18 ans », illustre le site américain. Le dispositif aurait vocation à être testé courant 2025, en vue d’un déploiement à plus grande échelle à partir de 2026.

DOGE : Aux États-Unis, plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk

13 février 2025 à 14:51
La justice américaine tiendra-t-elle la laisse ?
DOGE : Aux États-Unis, plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk

Alors que le service DOGE créé par Donald Trump et mené par Elon Musk a mis les mains dans divers systèmes informatiques de l’État américain, plusieurs actions en justice sont en cours pour le bloquer.

Depuis l’investiture de Donald Trump, le service nouvellement créé DOGE et dirigé par Elon Musk s’est précipité dans toute l’administration fédérale et les agences étasuniennes. Les agents de ce service, souvent très jeunes et menés par des anciens des entreprises du milliardaire, ont visé les systèmes informatiques du Trésor américain et du service des ressources humaines fédérales, mais aussi de différentes agences comme Medicare et Medicaid.

Mais plusieurs questions juridiques se posent sur cette campagne éclair, qualifiée la semaine dernière de « blitz » (en référence à la campagne de bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale menée par l’aviation allemande contre le Royaume-Uni) par le Washington Post, qui a recueilli la parole de plusieurs responsables de l’administration.

Les responsables des agences mais aussi Elon Musk visés par les plaintes

Comme l’explique ArsTechnica, trois plaintes récentes demandent à ce que le DOGE n’ait plus accès aux données et qu’il supprime celles qu’il a récoltées, considérant qu’elles ont été consultées illégalement.

L’une d’entre elles, déposée mardi [PDF], vise l’OPM (le service des ressources humaines fédérales) et son responsable Charles Ezell, le service du DOGE, mais aussi Elon Musk lui-même en tant que responsable de ce service administratif créé temporairement. Cette plainte, déposée par plusieurs syndicats de fonctionnaires américains épaulés par les avocats de l’EFF, affirme que « la loi américaine sur la protection de la vie privée interdit aux personnels de l’OPM de donner accès aux millions de dossiers à ceux du DOGE, qui n’ont pas de besoin légal et légitime pour un tel accès ».

Elle ajoute qu’aucune exception à cette loi ne couvre l’accès du DOGE aux dossiers détenus par l’OPM et affirme que « l’action de l’OPM accordant au DOGE un accès complet, continu et permanent aux systèmes et dossiers de l’OPM pour une période non spécifiée signifie que des dizaines de millions d’employés du gouvernement fédéral, de retraités, de contractants, de candidats à l’emploi, de membres de familles concernés et d’autres tiers n’ont aucune garantie que leurs informations bénéficieront de la protection que la loi fédérale leur accorde ».

« La violation de données la plus importante et la plus conséquente de l’histoire des États-Unis »

Une autre plainte [PDF] a été déposée lundi 10 février par un syndicat d’enseignants, un syndicat de travailleurs de l’aérospatial, une association de retraités du service public américain et un syndicat de fonctionnaires. Celle-ci attaque le Trésor américain, son secrétaire Scott Bessent, l’OPM et Charles Ezell et le ministère de l’Éducation des États-Unis pour avoir« permis à Elon Musk et à un groupe de loyalistes importés de ses entreprises privées de s’approprier les informations personnelles de millions d’Américains, en violation des exigences légales [de la loi américaine sur la protection de la vie privée] ».

Enfin, l’ONG Electronic Privacy Information Center (EPIC) a porté, elle aussi, les actions du DOGE d’Elon Musk devant un tribunal [PDF]. Selon ses avocats, leur plainte « découle de la violation de données la plus importante et la plus conséquente de l’histoire des États-Unis, actuellement en cours au Département du Trésor et à l’Office de gestion du personnel des États-Unis ». Pour eux, « cette violation sans précédent de la vie privée et de la sécurité concerne les informations personnelles de dizaines de millions de personnes, dont la quasi-totalité des employés fédéraux et des millions de membres du public américain ». L’EPIC accuse aussi l’OPM, le Trésor américain et le DOGE d’avoir « permis l’utilisation illégale de systèmes de données critiques hébergés par l’OPM et le département du Trésor, mettant en danger les plaignants et des millions d’autres Américains ».

Et ce ne sont pas les seules actions en justice contre les actions du DOGE depuis l’investiture de Donald Trump. Le New York Times a mis en ligne une page recensant toutes les plaintes contre l’agenda de Trump. Le DOGE en rassemble déjà 15 (en incluant les trois détaillées ci-dessus).

D’anciens employés d’Elon Musk mais aussi des greffiers de la Cour suprême et un consultant de McKinsey

Comme l’explique la plainte du syndicat d’enseignants et comme nous l’avions déjà évoqué, une bonne partie des agents du DOGE viennent des entreprises d’Elon Musk. Business Insider a enquêté sur cette équipe.

Elle serait composée d’une trentaine de personnes, composée de développeurs, d’anciens greffiers de la Cour suprême (notamment auprès du juge Clarence Thomas, l’un des plus conservateurs de la Cour), d’un ancien consultant de McKinsey et de financiers d’entreprise. Selon le média américain, la plupart sont en début de carrière. La quasi-totalité du personnel du DOGE sont enregistrés comme des bénévoles.

Un seul d’entre eux, Chris Young, travaillait auparavant en tant que conseiller politique. Ce stratège républicain, qui a aussi travaillé pour le laboratoire pharmaceutique PhRMA, avait déjà été embauché par Elon Musk à l’été 2024 pour élargir les efforts du milliardaire en matière d’organisation de terrain et d’incitation au vote pour l’extrême droite.

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