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La plupart des benchmarks de LLM ne s’appuient pas sur une méthode fiable

13 novembre 2025 à 12:41
Pseudoscience de la comparaison
La plupart des benchmarks de LLM ne s’appuient pas sur une méthode fiable

Les benchmarks de LLM pullulent mais aucun, ou presque, ne semble s’appuyer sur un travail réellement scientifique, analysent des chercheurs. Ils appellent à une plus grande rigueur.

À chaque publication d’un nouveau modèle pour l’IA générative, l’entreprise qui l’a conçu nous montre par des graphiques qu’il égale ou surpasse ses congénères, en s’appuyant sur des « benchmarks » qu’elle a soigneusement choisis.

Plusieurs études montraient déjà qu’en pratique, ces « bancs de comparaison » n’étaient pas très efficaces pour mesurer les différences entre les modèles, ce qui est pourtant leur raison d’être.

Un nouveau travail scientifique, mené par 23 experts, a évalué 445 benchmarks de LLM. Il a été mis en ligne sur la plateforme de preprints arXiv et sera présenté à la conférence scientifique NeurIPS 2025 début décembre.

Une faible majorité s’appuie sur une méthode théorique robuste

Déjà, une faible majorité (53,4 %) des articles présentant ces 445 benchmarks proposent des preuves de leur validité conceptuelle, expliquent les chercheurs. 35 % comparent le benchmark proposé à d’autres déjà existants, 32 % à une référence humaine et 31 % à un cadre plus réaliste, permettant de comprendre les similitudes et les différences.

Avant de mesurer un phénomène avec un benchmark, il faut le définir. Selon cette étude, 41 % des phénomènes étudiés par ces benchmarks sont bien définis, mais 37 % d’entre eux le sont de manière vague. Ainsi, quand un benchmark affirme mesurer l’ « innocuité » d’un modèle, il est difficile de savoir de quoi on parle exactement. Et même 22 % des phénomènes étudiés par ces benchmarks ne sont pas définis du tout.

16 % seulement utilisent des tests statistiques pour comparer les résultats

De plus, les chercheurs montrent que la plupart de ces benchmarks ne produisent pas des mesures valides statistiquement. Ainsi, 41 % testent exclusivement en vérifiant que les réponses d’un LLM correspondent exactement à ce qui est attendu sans regarder si elles s’en approchent plus ou moins. 81 % d’entre eux utilisent au moins partiellement ce genre de correspondance exacte de réponses. Mais surtout, seulement 16 % des benchmarks étudiés utilisent des estimations d’incertitude ou des tests statistiques pour comparer les résultats. « Cela signifie que les différences signalées entre les systèmes ou les affirmations de supériorité pourraient être dues au hasard plutôt qu’à une réelle amélioration », explique le communiqué d’Oxford présentant l’étude.

Enfin, les chercheurs expliquent qu’une bonne partie des benchmarks ne séparent pas bien les tâches qu’ils analysent. Ainsi, comme ils le spécifient dans le même communiqué, « un test peut demander à un modèle de résoudre un casse-tête logique simple, mais aussi lui demander de présenter la réponse dans un format très spécifique et compliqué. Si le modèle résout correctement le casse-tête, mais échoue au niveau du formatage, il semble moins performant qu’il ne l’est en réalité ».

« « Mesurer ce qui a de l’importance » exige un effort conscient et soutenu »

Dans leur étude, les chercheurs ne font pas seulement des constats. Ils ajoutent des recommandations. Ils demandent notamment à ceux qui établissent des benchmarks de définir clairement les phénomènes qu’ils étudient et de justifier la validité conceptuelle de leur travail.

Pour eux, les créateurs de benchmarks doivent s’assurer de « mesurer le phénomène et uniquement le phénomène » qu’ils étudient, de construire un jeu de données représentatif de la tâche testée et d’utiliser des méthodes statistiques pour comparer les modèles entre eux. Enfin, ils leur conseillent de mener, après avoir conçu leur benchmark, une analyse des erreurs « qui permet de révéler les types d’erreurs commises par les modèles », ce qui permet de comprendre en quoi le benchmark en question est réellement utile.

« En fin de compte, « mesurer ce qui a de l’importance » exige un effort conscient et soutenu de la part de la communauté scientifique pour donner la priorité à la validité conceptuelle, en favorisant un changement culturel vers une validation plus explicite et plus rigoureuse des méthodologies d’évaluation », concluent-ils.

« Les benchmarks sous-tendent presque toutes des affirmations concernant les progrès de l’IA », explique Andrew Bean, dans le communiqué, « mais sans définitions communes et sans mesures fiables, il devient difficile de savoir si les modèles s’améliorent réellement ou s’ils en donnent simplement l’impression ».

Les emails : analyse technique et enjeux de souveraineté

13 novembre 2025 à 12:01
Knock knock
Les emails : analyse technique et enjeux de souveraineté

Un email, c’est une carte postale La métaphore n’est pas nouvelle, mais elle n’en reste pas moins toujours vraie. Mais savez-vous vraiment comment circulent les emails et qui peut y accéder ? Next vous explique leur fonctionnement et comment vérifier qui y a potentiellement accès.

En marge de notre dossier sur le fonctionnement en profondeur d’Internet, nous avons décidé de nous pencher sur les emails. Ils sont utilisés par tout le monde, parfois pour des futilités, parfois pour des choses importantes. Ils constituent aussi un enjeu de souveraineté, malheureusement trop souvent pris à la légère.

Un email, c’est une carte postale

Un email par défaut, il faut le considérer comme une carte postale : n’importe quel intermédiaire peut lire son contenu, son expéditeur et son destinataire. Pire encore, il est facile d’usurper n’importe quelle identité. On peut évidemment appliquer une couche de chiffrement – un peu à la manière de mettre la carte postale dans une enveloppe –, mais c’est un autre sujet que nous aborderons dans un second temps.

Tout d’abord, comment se passe l’envoie d’un email ? Il faut savoir que l’email se décompose en deux principales parties, regroupés au sein de ce qu’on appelle le format MIME (Multipurpose Internet Mail Extensions ou Extensions multifonctions du courrier Internet) :

  • Une en tête (header) avec l’expéditeur, le destinataire, le sujet, la date…
  • Le corps du message (body) avec le contenu de l’email et les éventuelles pièces jointes

La première partie du voyage de notre message se déroule dans un client de messagerie (Mail User Agent ou MUA) de l’expéditeur, que ce soit une application ou depuis un site web. L’acheminement du courrier se fait ensuite vers un serveur de courriel (Mail Transfer Agent ou MTA) rattaché à votre nom de domaine, via le protocole SMTP. À partir de là, la moitié du chemin est faite.

On peut se faire passer pour n’importe qui, la preuve !

L’email passe du serveur MTA lié à votre messagerie au serveur MTA rattaché au nom de domaine de votre destinataire. Par exemple, si vous m’envoyez un email sur une adresse en @next.ink depuis un email @Orange.fr, le serveur MTA de départ sera celui d’Orange, celui de réception est chez moji (qui héberge Next.ink). De son côté, le destinataire récupère son email via son client de messagerie relié au MTA (de moji, vous suivez ?).

Le problème avec cette architecture, c’est qu’il est très facile pour n’importe qui de faire n’importe quoi. En effet, on peut facilement modifier les en-têtes pour changer l’expéditeur et se faire passer pour une autre personne.

N’allez en effet pas croire que c’est compliqué à mettre en place… quelques lignes de codes et une dizaine de minutes suffisent. Pour créer le message ci-dessous, nous avons simplement assemblé un email avec les éléments suivants (oui, c’est aussi simple que ça en a l’air, mais nous ne ferons pas de tuto) avec le résultat juste en dessous :

message = MIMEMultipart()
message["From"]="Sundar Pichai sundar.pichai@google.com"
message["Subject"]="Trop bien guys votre enquete sur les sites GenAI !"
message["Reply-To"]="sundar.pichai@google.com"

Vers qui partent les emails ? Les enregistrements MX balancent tout !

Les mails pouvant circuler dans tous les sens sans restriction particulière par défaut, les serveurs associés aux adresses emails sont publics. On les trouve dans les enregistrements MX des noms de domaines ; MX pour Mail eXchange. Pour simplifier, quand vous m’envoyez un email à sebastien@next.ink, ils sont envoyés au serveur oui.do.

Cette information est publique, dans le DNS, lisible par tout le monde depuis son ordinateur. Deux outils extrêmement simples permettent de récupérer les enregistrements MX : nslookup et dig (il en existe bien d’autres).

Sous Windows et Linux, nslookup est disponible en ligne de commande. Il existe aussi dig, plus complet, sur les distributions Linux. Voici les commandes à utiliser dans les deux cas, pour les serveurs emails recevant tous les envois vers @next.ink. Pour dig, nous avons ajouté le paramètre +short afin de n’avoir que les champs MX les uns en dessous des autres sans tous les détails supplémentaires, mais vous pouvez l’enlever pour une réponse plus longue.

nslookup -type=mx next.ink
dig +short MX next.ink

Dans les deux cas, le résultat est évidemment le même : mx1.oui.do avec une préférence à 1 et mx2.oui.do avec la préférence à 2. La préférence est simplement l’ordre dans lequel il faut choisir les serveurs pour envoyer les emails. mx1.oui.do est le premier, mais s’il ne répond pas, un serveur secondaire est disponible sur mx2.oui.do.

Ce que les enregistrements MX permettent de prouver

Cela signifie donc qu’un simple coup d’œil à l’enregistrement DNS permet de savoir qui s’occupe de la réception des emails. Si une entreprise utilise les services de Google pour gérer ses emails, les enregistrements MX pointeront vers des sous domaines de Google.com. Pour du Microsoft, ils pointent vers du Outlook.com, etc.

Quelques points à savoir. Les serveurs MX indique la route à suivre et pointent vers le premier « poste de douane », c’est-à-dire l’endroit où arrivent les emails avant d’être ensuite acheminés vers leur destinataire. Ils peuvent ensuite prendre des chemins plus ou moins long et sinueux avant d’arriver à destination, mais nous n’avons pas accès aux détails des routes, c’est de la tambouille interne.

Voici quelques exemples. Certains comme Polytechnique et l’Université de Paris Saclay gèrent la réception en interne, d’autres comme l’Université de Versailles Saint-Quentin passent par Renater (Réseau National de télécommunications pour la Technologie, l’Enseignement et la Recherche). Blablacar utilise de son côté Google.

Cela ne veut pas obligatoirement dire que les mails @Blablacar.fr finissent dans une boite Gmail ou un compte Google Workspace, mais cela prouve néanmoins qu’ils arrivent chez Google comme premier poste de douane.

Le géant du Net a donc accès à un moment donné à tous les emails envoyés à @Blablacar.fr. Et comme tout poste de douane qui se respecte, il peut décider du jour au lendemain de couper l’accès, mais de continuer à recevoir les emails entrants, jusqu’à ce que les enregistrements MX soient changés.

Autre point important, ce n’est pas parce qu’une entreprise passe par autre chose que Google ou Outlook dans ses enregistrements MX, qu’elle n’utilise pas à un moment donné les services des géants américains ; simplement les enregistrements MX ne permettent pas de le prouver.

Certains comme Shares.io – une plateforme d’investissement « développé, opéré et régulé en France » – doublent la mise avec Google comme enregistrements MX primaire, secondaire et tertiaire, ainsi que Outlook en quatrième position si les trois serveurs Google devaient ne pas répondre. Ceinture et bretelle aux couleurs des États-Unis en somme.

Un vrai enjeu de souveraineté !

En résumé : si les MX pointent vers Google ou Microsoft, cela prouve que les entreprises américaines ont accès aux emails, peu importe où ils finissent par arriver. Mais nous ne pouvons en déduire rien de plus ; aucun corollaire n’existe à cette affirmation.

Par exemple, les enregistrements MX de Next.ink renvoient vers oui.do, mais ensuite impossible de savoir ce qu’il se passe pour un observateur à l’extérieur ; ils pourraient se retrouver sur un compte Gmail sans que vous le sachiez. Rassurez-vous, chez Next les emails sont bien gérés et stockés en interne chez oui.do (moji), dans leurs datacenter à Nanterre.

La gestion des enregistrements MX est donc un enjeu fort quand il s’agit de parler de souveraineté numérique. Problème, beaucoup d’entreprises, start-ups et institutions françaises utilisent encore massivement Google et dans une moindre mesure Microsoft comme point d’entrée des emails.

SPF, DKIM et DMARC : le trio de la sécurité des emails

Terminons enfin avec un point que nous avions déjà abordé il y a quelques années, mais qu’il est bon de rappeler quand on parle email. Il est possible d’ajouter des couches de sécurité avec DKIM, SPF et DMARC, notamment pour éviter que des petits malins ne changent l’expéditeur sans se faire remarquer.

Le Sender Policy Framework (SPF) « permet au serveur qui reçoit un e-mail de s’assurer que ce dernier a bien été envoyé depuis un serveur de confiance », explique OVHcloud. Si vous recevez un email provenant du domaine exemple.com, le SPF permet de vérifier que le serveur est bien autorisé à envoyer des emails au nom de exemple.com.

Avec SPF, on peut donc vérifier que l’email provient d’un serveur autorisé, mais rien de plus. N’importe qui pouvant envoyer des emails en @next.ink pourrait se faire passer pour une autre personne de @next.ink. Pour s’assurer que l’expéditeur du message est, lui aussi, autorisé, un autre protocole existe : DKIM ou DomainKeys Identified Mail.

Il permet « aux propriétaires de domaines de signer automatiquement « les courriels » provenant de leur domaine, tout comme la signature d’un chèque permet de confirmer l’identité de son auteur », explique Cloudflare. DKIM utilise un chiffrement asymétrique : une clé publique sur le serveur email et une clé privée utilisée par l’expéditeur pour signer l’en-tête de l’email.

« Les serveurs de messagerie qui reçoivent le courrier électronique peuvent vérifier que la clé privée de l’expéditeur a été utilisée en appliquant la clé publique », détaille Cloudflare. Un point important : la vérification de l’expéditeur est de la responsabilité du serveur email rattaché au nom de domaine de l’expéditeur, c’est à lui que revient la charge de s’assurer que l’utilisateur qui envoie l’email est le bon. Comme les utilisateurs doivent s’identifier, cela n’est généralement pas un problème.

Enfin, DMARC (Domain-based Message Authentication Reporting and Conformance) défini ce que doit faire un serveur de messagerie en fonction des résultats de la vérification SPF et DKIM. On parle de « politique DMARC » qui peut être de refuser en bloc les messages échouant aux tests SPF et/ou DKIM, les mettre en quarantaine ou tout simplement les accepter. Oui, un message peut louper son test SPF, échouer à DKIM et arriver tout de même dans votre boite de réception, la fleur au fusil.

☕️ Droits d’auteurs : la SACD assigne TikTok en justice

13 novembre 2025 à 11:45

La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) assigne TikTok en référé devant le Tribunal judiciaire de Paris pour violation de droits d’auteur.

En jeu : des dialogues, des extraits de films allant d’« OSS 117 » à « Petit Ours Brun », des spectacles d’humoristes…

TikTok

« Après quatre ans de discussions avortées », pendant lesquelles la plateforme a utilisé « des œuvres protégées du répertoire de la SACD sans aucune autorisation et en n’ayant jamais proposé de contreparties acceptables », la SACD a décidé de porter l’affaire en justice.

Elle déclare TikTok « en position de contrefaçon » et demande « réparation du préjudice subi par les auteurs et tutrices des œuvres exploitées ».

Contactée par l’AFP, cette dernière n’a pas formulé de commentaire.

La procédure est transmise en Irlande, où se situe le siège européen de TikTok Technology Limited. D’après la SACD, l’audience française est fixée au 18 mars 2026.

Google (re)lance Cameyo pour des applications Windows sur Chrome ou ChromeOS

13 novembre 2025 à 11:15
Une pierre dans le jardin de Parallels
Google (re)lance Cameyo pour des applications Windows sur Chrome ou ChromeOS

Google poursuit son offensive en direction du marché entreprise avec le lancement de Cameyo, une solution de virtualisation permettant d’utiliser des clients lourds au sein de son navigateur Web Chrome ou du système d’exploitation dérivé de ce dernier, ChromeOS.

Légers, endurants et abordables, les ordinateurs Chromebook de Google souffrent d’une limitation inhérente à leur système d’exploitation, dérivé du navigateur Chrome : l’impossibilité d’exécuter nativement des logiciels conçus pour Windows. Une carence que pallient les solutions de type VDI (Virtual Desktop Interface) ou DaaS (Desktop as a Service), qui tirent parti de la virtualisation pour proposer l’accès, en local, à un environnement exécuté dans le cloud.

Virtualiser l’app plutôt que l’environnement

Mais pourquoi virtualiser une instance complète de Windows quand on peut se contenter de simplement exécuter à distance une application ? C’est ce constat qui a motivé, en juin 2024, le rachat par Google de l’éditeur spécialisé Cameyo.

Fondée en 2010 aux États-Unis, cette entreprise explore en effet une approche plus ciblée, dite VAD, pour Virtual Application Delivery, qui consiste donc à ne virtualiser qu’un seul logiciel, par opposition à un système d’exploitation. Cameyo a d’abord travaillé sur des exécutables combinant l’application ciblée et l’environnement nécessaire à sa virtualisation, avant d’embrasser la vague du cloud et de travailler à l’intégration au sein du navigateur Web.

C’est dans ce contexte que Cameyo s’est progressivement rapprochée de Google, pour proposer la mise à disposition de clients lourds Windows au sein de Chrome et de ChromeOS. Les deux entreprises ont notamment collaboré autour de la prise en charge, par Cameyo, du système de fichiers local de ChromeOS, du presse-papier et de la capacité à délivrer les applications virtualisées sous forme de PWA (Progressive Web Apps).

Suite au rachat, Cameyo a disparu des radars pendant plusieurs mois, et fait désormais son retour sous forme d’une offre intégrée au catalogue des solutions entreprises de Google.

« Avec Cameyo by Google, toutes vos applications sont plus faciles à déployer et à gérer, et aussi plus sécurisées. Vos collaborateurs peuvent accéder à leurs applications habituelles où qu’ils se trouvent, sans aucune formation supplémentaire. En transférant tout votre travail sur le Web, vous avez toutes les cartes en main pour relever les défis de demain », vante le moteur de recherche.

Un lancement opportun

Google avance trois avantages principaux : une sécurité accrue, grâce à la séparation entre l’appareil et l’application employée (principe du Zero Trust), un coût total de possession (TCO) réduit dans la mesure où la virtualisation intervient sur un périmètre plus restreint, et un confort accru pour l’utilisateur final, qui peut par cet intermédiaire accéder à ses applications métier directement dans son navigateur. À ces arguments s’ajoutent bien sûr les potentielles économies engendrées par le passage d’un parc de machines Windows à des Chromebook ou autres ordinateurs équipés des outils logiciels de Google.

« Contrairement aux écosystèmes d’entreprise tout ou rien, la suite Google pour entreprises ne vous oblige pas à abandonner vos investissements existants au nom de la modernisation. Au contraire, elle vous offre la liberté de moderniser les différentes couches de votre infrastructure à votre rythme, en fonction des besoins de votre entreprise, tout en conservant l’accès à vos investissements technologiques existants », promet l’éditeur.

Cameyo est présentée comme la brique manquante dans l’éventail des solutions dédiées au poste client de la suite des outils maison – crédit Google

Le calendrier est sans doute propice au retour de Cameyo. D’un côté, la fin du support de Windows 10 et la politique commerciale de Microsoft autour du support étendu suscitent de nombreuses critiques. De l’autre, Google Workspace occupe déjà des positions significatives sur le marché entreprise, en se présentant très directement comme une alternative à Microsoft 365 et à la messagerie Exchange. Google a par ailleurs le champ libre pour avancer ses pions sur le marché de la virtualisation dédiée à ChromeOS, puisque le développement de Parallels Desktop pour ChromeOS a été arrêté, avec une fin de support programmée au 21 avril 2026.

Google ne communique à ce stade aucun prix public relatif à l’offre de virtualisation Cameyo.

☕️ Le régulateur irlandais des médias ouvre une enquête contre la plateforme X

13 novembre 2025 à 10:56

La Coimisiún na Meán (Commission des médias) irlandaise a annoncé ce 12 novembre l’ouverture d’une enquête contre le réseau social d’Elon Musk, X.

La plateforme est soupçonnée d’enfreindre le règlement européen sur les services numériques (DSA), notamment parce qu’elle n’offrirait pas à ses usagers la possibilité de faire appel des décisions de modération, comme l’y oblige l’article 20 du règlement.

X est sous le coup d’une autre enquête, ouverte par la Commission européenne fin 2023, pour son rôle dans la gestion et la diffusion de désinformation.

Cette enquête est la première ouverte par l’institution irlandaise dans le cadre du DSA. Elle fait suite à une plainte d’utilisateurs et à la fourniture d’informations supplémentaires par l’ONG HateAid.

Si le régulateur irlandais constate qu’une grande plateforme numérique contrevient au texte, il peut la condamner à une amende susceptible de grimper jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel.

La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

13 novembre 2025 à 10:34
Democracy shield
La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

Face aux enjeux de manipulation de l’information et de désinformation, la Commission européenne présente un « bouclier de la démocratie ». Des ONG comme Reporters Sans Frontières appellent à aller plus loin.

Sauvegarder l’« intégrité de l’espace d’information », « renforcer nos institutions, des élections justes et libres, et des médias libres et indépendants » et « renforcer la résilience de la société et l’engagement des citoyens », tels sont les trois piliers du « bouclier de la démocratie » présenté ce 12 novembre par la Commission européenne.

Autonomiser des démocraties « fortes et résilientes »

En jeu : déployer une série de mesures pour « autonomiser, protéger et promouvoir des démocraties fortes et résilientes » dans un contexte de « pressions internes et externes » sur les démocraties. « Alors que la démocratie consiste à mêler différentes voix de la société et à trouver des solutions communes, des régimes autoritaires cherchent à créer et agrandir les divisions, instrumentaliser les conflits, discréditer les acteurs démocratiques, en particulier les médias libres et la société civile, tout en affaiblissant les élections libres et équitables. »

Citant directement la Russie parmi les acteurs de ce type d’ingérence accroissant la désinformation et manipulant l’information disponible dans le débat public, la Commission se penche aussi sur l’émergence de technologies comme l’intelligence artificielle, susceptible « d’affecter sévèrement l’espace démocratique, processus électoral compris ».

La percée surprise du candidat d’extrême droite Călin Georgescu, après une intense campagne menée sur TikTok, lors de l’élection présidentielle roumaine de 2024, ou encore les manipulations constatées en amont de l’élection moldave sont, de nouveau, citées comme exemples des effets de ces opérations.

Une « première étape », selon RSF

Divers outils législatifs préexistants, dont la directive NIS2 et le règlement cyber-résilience, transposés en septembre, le règlement sur la publicité politique, ou encore les règlements sur les services et les marchés numériques sont cités comme outils de cette défense démocratique.

En lien avec les récents textes sur les plateformes numériques, la Commission européenne créera un protocole dédié à la gestion de crises, notamment face aux « opérations d’information à grande échelle et potentiellement transnationales ». Ce mode d’action intégrera la gestion des menaces cyber, notamment celles visant la bonne tenue des processus électoraux.

Pour renforcer la société civile, la Commission annonce plusieurs mesures dédiées à développer l’éducation générale autour de « l’esprit critique, l’inclusivité, la liberté d’expression et l’engagement civique actif ». Elle prévoit notamment de muscler son soutien aux médias, notamment aux échelles locales et régionales, où les rédactions disparaissent. Et confirme le soutien financier au programme AgoraEU, doté de neuf milliards d’euros pour promouvoir les différents enjeux cités précédemment au sein de l’Union.

Dès le 10 novembre, Reporters Sans Frontières (RSF) et l’Union européen de radio-télévision (UER) indiquaient ne considérer ce programme que comme une « première étape », qu’ils souhaitent voir déboucher sur des propositions législatives.

Dans une lettre ouverte (.pdf), les deux organisations appellent les législateurs à préserver l’accès des Européens à « des sources d’information fiable », mesure qu’ils n’estiment possible que si l’Europe assure la mise en avant de médias d’intérêt général, oblige les plateformes numériques à accroître leur transparence – et à accentuer la visibilité de ces sources d’information fiable par rapport à celle des contenus de désinformation et de propagande –, et régule les services reposant sur de l’intelligence artificielle.

Trois ans après l’introduction de ChatGPT, leur production d’information continue en effet de présenter des problèmes – que ce soit en termes de faits (erreurs, « hallucinations ») ou de sources de l’information –, un enjeu inhérent à leur fonctionnement.

☕️ Face au New York Times, OpenAI doit présenter 20 millions de logs anonymisés d’ici demain

13 novembre 2025 à 09:51

Dans le procès qui oppose le New York Times à OpenAI, le journal a demandé cet été de pouvoir analyser les logs de l’utilisation de ChatGPT afin de trouver d’éventuelles preuves de violation de copyright.

Ce vendredi 7 novembre, la juge Ona Wang a informé [PDF] les deux parties qu’ « OpenAI est tenu de fournir les 20 millions de logs de ChatGPT anonymisés aux plaignants avant le 14 novembre 2025 ou dans les 7 jours suivant la fin du processus d’anonymisation ».

Façade du bâtiment du New York Times
Photo de Jakayla Toney sur Unsplash

Comme le raconte Reuters, l’entreprise de Sam Altman a répondu [PDF] ce mercredi en se plaignant que « pour être clair : toute personne dans le monde ayant utilisé ChatGPT au cours des trois dernières années doit désormais faire face à la possibilité que ses conversations personnelles soient transmises au Times afin que celui-ci puisse les passer au crible à sa guise dans le cadre d’une enquête spéculative ».

De leur côté, les avocats du journal ont expliqué [PDF] qu’OpenAI a eu trois mois pour anonymiser les données, que l’un des représentants d’OpenAI a reconnu que le processus permettra « d’effacer du contenu les catégories d’informations personnelles identifiables et autres informations (par exemple, les mots de passe ou autres informations sensibles) comme les données utilisateur ». Le journal fait aussi remarquer qu’il doit respecter une ordonnance spéciale protégeant ces données lors de l’inspection de ces logs.

L’entreprise de Sam Altman fait aussi une comparaison avec des affaires ayant impliqué Google en affirmant que « les tribunaux n’autorisent pas les plaignants qui poursuivent Google à fouiller dans les emails privés de dizaines de millions d’utilisateurs Gmail, quelle que soit leur pertinence. Et ce n’est pas non plus ainsi que devrait fonctionner la divulgation dans le cas des outils d’IA générative »

Mais la juge a expliqué qu’ « OpenAI n’a pas expliqué pourquoi les droits à la vie privée de ses consommateurs ne sont pas suffisamment protégés par : (1) l’ordonnance de protection existante dans ce litige multidistrict ou (2) la dépersonnalisation exhaustive par OpenAI de l’ensemble des 20 millions de logs ChatGPT des consommateurs ». Elle semble estimer que les conversations des utilisateurs avec un chatbot ne peuvent pas être considérées comme des conversations privées au même titre que des échanges de courriers ou d’e-mails entre deux personnes réelles.

Chez OpenAI, GPT-5.1 prend la relève d’un GPT-5 critiqué

13 novembre 2025 à 09:06
Beaucoup plus mieux
Chez OpenAI, GPT-5.1 prend la relève d’un GPT-5 critiqué

Nouvelle mouture du principal modèle chez OpenAI. Il est présenté comme plus chaleureux et rapide, plus convivial et personnalisable. Comme toujours, les personnes abonnées l’ont d’abord, avant une diffusion chez les utilisateurs gratuits.

L’entreprise a à cœur de faire oublier les premières semaines du lancement de son GPT-5, présenté en aout comme une étape majeure. Le nouveau LLM s’était rapidement attiré les critiques, à cause de difficultés sur des problèmes simples de logique. Depuis, le tir a été en partie corrigé et OpenAI a lancé Codex, sa réponse à Claude Code.

On savait néanmoins qu’il faudrait des changements structurels plus importants que de petits ajustements. GPT-5.1 est donc disponible depuis ce 12 novembre avec à son bord des améliorations assez prévisibles : plus « convivial et intelligent », plus rapide et plus personnalisable, selon OpenAI. Un nouveau lot de « personnalités » fait son apparition.

Instant, Thinking et Auto dans un bâteau

Le modèle préserve les deux variantes du modèle 5. La première, Instant, est faite pour répondre rapidement. Présenté comme « plus ludique et conversationnel », ce modèle est censé fonctionner désormais sur une base de « raisonnement adaptatif », pour décider quand réfléchir avant de donner des réponses complexes. Son évaluation de ces situations serait plus précise.

La seconde version, Thinking, est toujours dédiée au raisonnement. C’est la mouture du modèle la plus aboutie actuellement chez OpenAI, pour les résultats les plus précis, avec comme toujours un temps de traitement plus long. L’outil se veut plus accessible que sa précédente incarnation, en utilisant moins de jargon technique. Lui aussi se veut « plus chaleureux et plus empathique ».

Entre les deux, on retrouve la version 5.1 de GPT Auto, toujours chargé de répartir les requêtes entre les deux variantes du modèle. OpenAI assure que dans la majorité des cas, les utilisateurs n’auront pas besoin de choisir le modèle, le système le faisant seul en fonction du prompt.

On note que l’annonce d’OpenAI ne contient aucun tableau de comparaison de performances sur les différents benchmarks habituels. Seule exception, un graphique montrant que le nouveau modèle passe moins de temps sur les tâches aisées et plus de temps sur les tâches plus complexes. La société le présente dans tous les cas comme « plus performant et utile ». Elle assure également que les instructions personnalisées sont suivies de manière plus efficace.

Le déploiement a commencé

Le déploiement de GPT-5.1 Instant et Thinking a commencé hier soir, d’abord pour les personnes abonnées Pro, Plus, Go et Business. Le déploiement est progressif et se fait sur plusieurs jours. Pour les formules Enterprise et Edu, un accès anticipé de sept jours a été lancé hier soir. Les structures concernées ont un accès garanti et peuvent tester les nouveaux modèles pendant cette période. Après quoi, GPT-5.1 deviendra le seul modèle utilisable.

Il deviendra également le modèle par défaut dans ChatGPT, mais les abonnés payants pourront toujours accéder à la version 5 pendant trois mois. Les utilisateurs gratuits auront aussi la nouvelle version, mais un peu plus tard.

Reçu hier — 12 novembre 2025 Next

Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

12 novembre 2025 à 17:16
Majorité numérique
Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

Invité par La Dépêche du Midi à débattre de « la démocratie face aux réseaux sociaux » avec des Français, Emmanuel Macron a avant tout cité son souhait de créer une majorité numérique à 15 ans. Il a esquissé la possibilité de quitter certaines plateformes sociales comme X.

Interrogé sur le rôle des réseaux sociaux, et notamment de X, dans la diffusion de la désinformation, Emmanuel Macron a déclaré « réfléchir » à sortir de ce type de plateforme.

Invité par La Dépêche du Midi à échanger pendant deux heures face à 300 lectrices et lecteurs du journal, le président s’est exprimé sur une variété de sujets liés au numérique, de l’exposition des plus jeunes aux écrans jusqu’au besoin d’imposer la transparence aux principales plateformes numériques. Et de souligner que dans le contexte actuel de désagrégation de l’espace informationnel, « les fondements de notre république et de notre démocratie » sont aujourd’hui menacés.

Minimiser le temps d’écran, majorité numérique à 15 ans

« Toutes nos études montrent que nos enfants, ados, sont de plus en plus perturbés par ces réseaux sociaux ». C’est sur le temps d’exposition aux écrans et l’impact des réseaux sociaux sur les plus jeunes que le président de la République a entamé ses deux heures d’échanges. Alors que le « durcissement de la menace informationnelle » était cité il y a moins d’une semaine dans les murs du Sénat, Emmanuel Macron échangeait sur le thème de « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux ».

À cette occasion, le président a rappelé la volonté d’interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans, et de minimiser l’exposition avant six ans – des décisions préconisées par le rapport dédié qui lui a été remis en 2024, et reprises en juin par la ministre de la Santé et des Solidarités. Sur la question des réseaux sociaux, il est revenu sur les débats menés à l’échelle européenne sur la manière de les réguler. Et a plaidé, comme à son habitude, pour une majorité numérique assortie d’une vérification de l’âge des internautes à 15 ans.

Éviter que « les réseaux sociaux » ne « gagnent la présidentielle »

Interrogé sur la place accordée au docteur Raoult pendant la crise du Covid, Emmanuel Macron pointe le rôle des médias « qui ont relayé ses paroles » et « assume de ne pas avoir eu une décision politique pour l’empêcher », dans la mesure où il revenait à la communauté scientifique d’établir l’invalidité de ses traitements. Rappelons qu’Emmanuel Macron a mis en avant le chercheur en organisant notamment une visite médiatisée de son laboratoire en avril 2020.

Plus largement, le président souligne le « sujet géopolitique » que constitue désormais la désinformation, alimentée comme elle l’est par la Russie, la Chine et diverses autres puissances étrangères. « On doit tout faire pour que ce ne soit pas les réseaux sociaux », ou quelques acteurs « qui ont l’usage le mieux organisé », qui parviennent à « gagner la présidentielle ». Et le président de déclarer « réfléchir » à quitter certains réseaux, à commencer par X.

En termes de régulation, Emmanuel Macron estime que l’objectif est de créer « une économie pour qu’il y ait de la transparence ». Autrement dit : ne pas interdire, mais obliger les plateformes à partager leurs données et leurs algorithmes, comme le règlement européen sur les services numériques s’y emploie, pour permettre aux chercheurs et auditeurs agréés d’aider le public à mieux comprendre le fonctionnement de ces outils.

Interrogé sur la concentration des médias traditionnels dans les mains d’une poignée de milliardaires, il souligne aussi que « c’est un problème », conséquence « d’un modèle économique en crise ». En conclusion, interrogé avant tout sur les mesures à prendre pour protéger la jeunesse, Emmanuel Macron réitère son souhait de voir advenir une majorité numérique à 15 ans et sur la nécessité de former de manière « renforcée à l’esprit critique » — formation qui intégrerait, selon ses dires, divers enjeux de cultures numériques, allant de la compréhension du fonctionnement d’Internet à celui de l’intelligence artificielle.

☕️ Avec son Private AI Compute, Google copie le cloud privé d’Apple pour l’IA

12 novembre 2025 à 16:20

En 2024, Apple présentait son Private Cloud Compute. L’idée était de ne déporter dans le cloud que les requêtes LLM les plus complexes (les autres fonctionnant en local) pour les exécuter dans un environnement dédié, fonctionnant sur des puces maison et bardé de protections pour que les échanges soient privés. Apple avait décrit les grandes lignes de sa sécurité.

Ce 11 novembre, Google a annoncé un programme similaire, nommé Private AI Compute. Un nom calqué sur celui d’Apple qui renvoie à des caractéristiques pratiquement identiques (pdf) : utilisation des puces TPU maison, enclave sécurisée équivalente à celle des téléphones (Titanium Intelligence Enclaves), préservation de la confidentialité des échanges, utilisation des mêmes modèles (Gemini), etc.

Le discours est lui aussi le même : aujourd’hui, de nombreuses opérations sont réalisées localement, mais la puissance manque rapidement quand la requête devient plus complexe. Puisqu’une exécution entièrement locale n’est pas possible, autant envoyer les requêtes dans un « espace sécurisé et fortifié », « tout en veillant à ce que vos données personnelles restent privées et ne soient accessibles à personne d’autre, pas même à Google », promet l’entreprise.

Le fait de lancer une telle initiative va cependant plus loin que de reprendre l’idée d’Apple : en l’adoptant, Google valide la démarche de l’entreprise de Cupertino, alors même que celle-ci semble pour l’instant très en retard. Certaines rumeurs récentes ont évoqué des réunions entre Apple et Google, afin que la première utilise les LLM de la seconde. Le résultat serait alors équivalent côté utilisateur : des modèles Gemini et une architecture très similaire, avec chiffrement et couches multiples de protection.

Le Private AI Compute de Google est déjà actif. Magic Cue, responsable des suggestions contextuelles sur la gamme Pixel 10, l’utilise par exemple. Même chose pour Recorder, dont le résumé des transcriptions peut être appliqué à un plus grand nombre de langues. Gemini Nano reste utilisé pour les opérations locales, mais à la manière d’Apple l’année dernière, Google ne dit pas précisément comment la bascule s’opère.

☕️ OpenAI condamnée en Allemagne pour l’utilisation de paroles de chansons dans GPT-4 et 4o

12 novembre 2025 à 15:58

L’un des tribunaux régionaux de Munich s’est prononcé ce mardi 11 novembre en faveur du lobby de l’industrie musicale allemande GEMA dans une affaire l’opposant à OpenAI.

Le jugement concerne l’utilisation des paroles de chansons de neuf auteurs allemands connus, dont « Atemlos » de Kristina Bach et le fameux « Wie schön, dass du geboren bist » de Rolf Zuckowski.

La cour donne raison à la GEMA, autant sur « la mémorisation dans les modèles linguistiques » des paroles que leur reproduction dans les résultats du chatbot : les deux, selon elle, constituent des atteintes des droits d’exploitation du copyright. Ces utilisations « ne sont couvertes par aucune limitation [du copyright] et notamment pas par la limitation relative à la fouille de données et de textes », commente le tribunal dans son communiqué.

« La chambre estime que les paroles litigieuses sont reproduites dans les modèles linguistiques 4 et 4o », explique-t-il.

Le tribunal considère qu’une « perception indirecte » de la mémorisation dans les modèles linguistiques est un indice suffisant pour la démontrer en se fondant sur la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En l’occurence, le fait que ChatGPT a « rendu accessibles au public les paroles des chansons » est considéré comme une preuve indirecte de cette mémorisation en plus d’être une preuve directe de leur reproduction dans ses résultats.

« Nous sommes en désaccord avec la décision, et nous étudions les prochaines démarches possibles », a déclaré OpenAI à l’AFP. L’entreprise souligne également que le jugement ne concernerait que les textes qui figurent dans la plainte de la GEMA.

C’est « une victoire historique pour la GEMA », selon le cabinet d’avocats qui l’accompagne. « C’est la première fois qu’un tribunal allemand confirme que les entreprises d’IA ne peuvent pas utiliser des contenus protégés par le copyright ». « Cette décision rendue à Munich apporte une sécurité juridique aux professionnels de la création, aux éditeurs de musique et aux plateformes dans toute l’Europe, et elle est susceptible de créer un précédent dont l’impact s’étendra bien au-delà des frontières allemandes », ajoutent les représentants du lobby musical allemand.

Le tribunal n’a pas donné les détails des dédommagements que devra verser OpenAI.

☕️ IA : Wikimedia appelle les entreprises à utiliser son API payante et à créditer le contenu

12 novembre 2025 à 14:37

Comment faire face à la chute des pages vues, que Wikipedia met sur le compte du développement de l’IA générative ?

La fondation Wikimedia a la solution : dans une publication du 10 novembre, elle appelle les développeurs d’IA à recourir à ses ressources de manière « responsable », en créditant leur source et en soutenant le projet contributif financièrement.

Le logo Wikipédia version Yin et Yang

« Les humains apportent à la connaissance des éléments que l’IA ne saurait remplacer », indique la fondation qui fournit l’infrastructure technique pour permettre à des communautés de wikipédiens et wikipédiennes d’alimenter bénévolement les encyclopédies de leurs langues respectives.

Pour permettre au projet de se perpétuer, la fondation appelle donc les créateurs d’IA génératives à citer leurs sources humaines – et Wikipedia, lorsque les contenus ayant servi à alimenter leurs machines viennent de là.

D’après la fondation, « pour permettre à la population d’avoir confiance en l’information partagée sur internet, les plateformes devraient rendre les sources de leurs informations évidentes et promouvoir le fait de visiter et de participer à ces sources ».

Elle incite aussi les constructeurs à se tourner vers son API payante, disponible depuis la plateforme Wikimedia Entreprise, ce qui permet d’utiliser le contenu de l’encyclopédie « à grande échelle et de manière durable sans surcharger les serveurs de Wikipédia », tout en soutenant financièrement ses activités.

Affaiblissement du RGPD : l’Allemagne l’inspire, la France y est opposée « à ce stade »

12 novembre 2025 à 14:08
Quick and dirty
Affaiblissement du RGPD : l’Allemagne l’inspire, la France y est opposée « à ce stade »

La Commission européenne a proposé d’affaiblir rapidement le RGPD au profit des entreprises d’IA. Les pays membres semblent vouloir une discussion plus longue sur le sujet, même si l’Allemagne inspire la proposition de la Commission.

Une petite bombe a été lâchée la semaine dernière avec la fuite d’un brouillon de la Commission européenne de la loi « omnibus numérique » prévoyant d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA. Elle doit officiellement le présenter le 19 novembre prochain et le texte peut encore changer d’ici là.

L’association noyb de Max Schrems, qui y est totalement opposée, a publié [PDF] les positions de neuf pays sur la « simplification » du RGPD rendues avant la fuite du brouillon.

L’Allemagne pour des changements en profondeur… mais avec des discussions en amont

L’Allemagne plaidait pour une vaste révision du règlement mais sans que la loi « omnibus numérique » qui doit entrer en discussion d’ici peu en soit le vecteur le plus significatif. Berlin considère que les discussions autour du sujet méritent du temps.

« Afin d’ajuster l’équilibre entre les droits fondamentaux des personnes concernées et les droits fondamentaux des citoyens et des entreprises à traiter des données à caractère personnel (notamment la liberté d’information, la liberté des sciences, la liberté d’exercer une activité commerciale), toute modification du RGPD, tout en garantissant un niveau adéquat de protection des données et en préservant les principes fondamentaux du RGPD, devrait être examinée avec soin et mise en œuvre de manière ciblée, précise et fondée sur les risques », affirmait l’Allemagne.

Mais, pour noyb, « il semble que la Commission se soit simplement « emparée » » de cette position non-officielle de l’Allemagne pour établir sa proposition d’un affaiblissement du RGPD exprimée dans le brouillon de l’ « omnibus numérique » , « étant donné que de nombreux changements apportés au projet semblent être une copie conforme des demandes formulées dans la lettre allemande qui a fuité », affirme l’association de Max Schrems.

La France et sept autres pays de l’UE pour des changements à la marge

De leurs côtés, les huit autres pays qui se sont exprimés (la République tchèque, l’Estonie, l’Autriche, la Pologne, la Slovénie, la Finlande, la Suède et la France) ne pressent pas pour un changement majeur du texte. Si aucun d’entre eux ne nie le besoin de clarification de certains points dans le règlement européen, notamment pour faciliter la mise en conformité des entreprises, une bonne partie d’entre eux souligne, à l’instar de la République tchèque, la nécessité que cela reste « compatible avec la protection effective des droits fondamentaux ».

Prague voit surtout des modifications à la marge comme la possibilité pour les responsables du traitement de ne pas « déployer des efforts disproportionnés » pour fournir des informations lorsqu’une personne lui demande, comme l’article 15 du règlement le prévoit, si certaines de ses données à caractère personnel sont ou ne sont pas traitées. La Suède propose aussi des changements à la marge comme un relèvement du seuil pour lequel les entreprises doivent notifier la violation de données personnelles.

Quant à la France, elle jugeait qu’ « à ce stade, les retours des parties prenantes collectés par la Commission ont montré qu’elles ne souhaitaient pas d’une réouverture du RGPD » et que « les autorités françaises se sont également exprimées en ce sens et maintiennent cette position ». Comme les sept autres pays, elle estimait que « pour atteindre un équilibre optimal entre les enjeux d’innovation et la protection des libertés fondamentales, les efforts de mise en œuvre du texte doivent se poursuivre ». Par contre, Paris appelle « le CEPD [Contrôleur européen de la protection des données] et les autorités de protection des données à mener rapidement des consultations des acteurs sur les sujets prioritaires que sont l’articulation du RGPD avec le règlement sur l’intelligence artificielle (RIA), la pseudonymisation et l’anonymisation, dans les semaines qui viennent ». La France estime qu’ « il s’agit d’une attente très forte pour que les besoins concrets puissent être exprimés en amont de la finalisation du premier jet des lignes directrices sur ces sujets ».

De son côté, Max Schrems réitère ses critiques sur le projet : « Le brouillon n’est pas seulement extrême, il est également très mal rédigé. Il n’aide pas les « petites entreprises », comme promis, mais profite à nouveau principalement aux « grandes entreprises technologiques » ». noyb s’est joint à l’Edri et à l’organisation irlandaise Irish Council for Civil Liberties pour envoyer une lettre ouverte [PDF] à la Vice-présidente exécutive de la Commission européenne à la Souveraineté technologique, à la Sécurité et à la Démocratie, Henna Virkkunen. Dans ce texte, les trois associations affirment que les changements « considérables » prévus par le brouillon « priveraient non seulement les citoyens de leurs droits, mais compromettraient également la compétitivité européenne ».

☕️ Meta va supprimer les boutons J’aime et Partager externes à ses plateformes

12 novembre 2025 à 11:47

Fin d’une ère, pour Facebook. Le 10 février 2026, deux de ses plugins externes, le bouton J’aime et le bouton Partager seront jetés aux oubliettes.

Lancés en 2010, ces deux outils avaient largement participé à alimenter les échanges sur Facebook, en simplifiant la promotion et le partage commenté d’articles et de liens divers.

D’après l’entreprise, cela dit, ces outils « représentent une époque antérieure du développement du web, et leur usage a décru naturellement à mesure que le paysage numérique évoluait ».

Pour pallier cet usage déclinant, Meta annonce donc qu’à compter du 10 février 2026, ces dispositifs seront transformés en un pixel 0x0, ce qui rendra les boutons invisibles sur les sites les utilisant, « sans créer de message d’erreur ni abîmer de fonctionnalité ».

S’il n’a pas été inventé par Facebook, le bouton J’aime a largement modifié notre rapport au web. Initialement ajouté sur des sites comme Yelp ou, donc, Facebook, pour motiver les internautes à produire du contenu et le partager, il a ensuite été détourné de cet usage initial pour se transformer en métrique des pratiques numériques à collecter, pour mieux vendre de la publicité.

La question du traitement des données personnelles était remontée jusqu’à la Cour de Justice de l’Union Européenne. En 2019, elle avait conclu que l’éditeur d’un site pouvait être responsable avec Facebook d’une partie des traitements de données personnelles orchestrés par le bouton « J’aime ». Celui-ci permettait à Facebook de récupérer des données même si l’internaute ne cliquait pas dessus ou n’était pas abonné.

Si l’outil extérieur aux plateformes de Meta disparaît, les emojis « j’aime », « j’adore » , « soutien » , « colère » (lancés en 2016) et autres restent bien présents à l’intérieur des réseaux sociaux de l’entreprise.

☕️ Yann LeCun va quitter Meta en désaccord sur la stratégie de R&D de l’entreprise

12 novembre 2025 à 09:40

Douze ans après son arrivée au sein de ce qui s’appelait à l’époque Facebook, le chercheur français Yann LeCun s’apprête à quitter l’entreprise de Mark Zuckerberg, devenue depuis Meta.

Arrivé en 2013 pour créer et diriger le laboratoire de recherche et développement de l’entreprise Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR), le chercheur a amené à Facebook puis Meta ses connaissances sur le deep learning dont il est l’un des pionniers. Ainsi, le FAIR a permis à Facebook d’être l’un des premiers réseaux sociaux à intégrer des systèmes d’intelligence artificielle, notamment pour la reconnaissance faciale.

Mais la récente reprise en main des recrutements sur l’IA par Mark Zuckerberg semble avoir donné une direction que le Français ne veut pas suivre. En effet, depuis cet été le CEO de Meta a redirigé toutes les forces de R&D dans la création d’un laboratoire dédié à la « superintelligence » en s’appuyant sur les modèles génératifs dérivés des LLM. Il a débauché des spécialistes chez Apple, Anthropic, OpenAI ou Scale AI et misé sur Alexandr Wang pour la direction de la R&D. Mark Zuckerberg veut pousser ses chercheurs à creuser cette voie et sortir plus de modèles qui doivent alimenter en IA plus rapidement les produits de Meta.

Ce choix, selon le Financial Times, aurait poussé Yann LeCun à quitter l’entreprise en vue de fonder sa propre startup. En effet, s’il soutient que les LLM sont « utiles », il pense qu’ils ne seront jamais capables ni de raisonner ni de planifier comme les humains. Il pousse donc, au sein du laboratoire de Meta, le travail sur ce que les chercheurs en IA appellent les « world models », des modèles capables de conceptualiser un monde, comme l’ont proposé en 2018 les chercheurs David Ha et Jürgen Schmidhuber. Ceci permettrait d’intégrer de véritables robots dans le monde réel.

Ainsi, Meta a travaillé sur plusieurs séries d’architectures : JEPA, V-JEPA, DINO-WM et PLDM. Mais ceux-ci en sont encore aux débuts de la recherche sur le sujet et subissent des critiques. Par exemple, tout en admettant que V-JEPA 2 « marque une avancée » sur des tâches de manipulation de bras robotiques, des chercheurs doutent de ses capacités sur « des tâches plus diverses (par exemple, préparer le petit-déjeuner) ou adaptées à des environnements plus complexes avec des dépendances à long terme (par exemple, l’alpinisme) ».

Le chercheur français semble vouloir continuer dans cette voie en montant sa propre startup.

☕️ Firefox 145 renforce encore ses protections contre le pistage

12 novembre 2025 à 09:05

La nouvelle mouture du navigateur est assez riche en nouveautés. Elle introduit notamment la possibilité d’ajouter, modifier et supprimer des commentaires dans les documents PDF. Elle permet également de prévisualiser les onglets présents dans un groupe en survolant le nom de ce dernier avec la souris, la liste s’affichant alors.

D’autres ajouts pratiques font leur apparition. Par exemple, la barre latérale permet de gérer les mots de passe, qui ne nécessitent donc plus l’ouverture d’un nouvel onglet ou d’une nouvelle fenêtre. À la manière de ce que pratiquent certains moteurs de recherche comme Google, Firefox permet maintenant de « Copier le lien du surlignage » depuis un clic sur un passage surligné. On peut alors coller un lien modifié vers la page qui affichera le passage en question chez les personnes qui le recevront.

On trouve aussi de nouveaux fonds d’écran (en versions claires et sombres), une option pour ouvrir un onglet depuis une app tierce dans un onglet à côté de l’onglet actif plutôt qu’à la fin, des onglets horizontaux légèrement plus arrondis (pour une plus grande cohérence avec le style vertical), l’utilisation de Zstandard pour la compression des modèles linguistiques de traduction afin de réduire le poids et la consommation d’espace disque, ou encore une simplification de l’installation des agents tiers.

Logo de la fondation Mozilla

Firefox 145 introduit en outre un renforcement des protections pour la vie privée, d’abord en activant l’Enhanced Bounce Tracking Protection par défaut quand on navigue en mode strict. Ensuite, toujours dans ce mode ou quand on se trouve en navigation privée, Firefox détecte un plus grand nombre de signaux récupérés pour rendre un(e) internaute unique pour les bloquer.

Comme la fondation l’indique dans un billet dédié, ces nouvelles protections sont déployées par phase et ne sont pas disponibles par défaut chez tout le monde. « Nos recherches montrent que ces améliorations ont réduit de près de moitié le pourcentage d’utilisateurs considérés comme uniques », affirme Mozilla. L’éditeur ajoute que la progression de ces outils est complexe, car de nombreux cas d’utilisation présentent des raisons légitimes de demander l’accès à certaines informations, par exemple le fuseau horaire pour les services d’agendas.

Enfin, Firefox 145 est la dernière version à prendre en charge les systèmes Linux 32 bits, comme prévu. Le navigateur corrige en outre 16 failles de sécurité, dont 9 critiques.

☕️ Android : Google va signaler les applications qui siphonnent votre batterie en arrière-plan

12 novembre 2025 à 08:35

Les Vitals dans Android sont un ensemble de signaux (taux de plantages, taux d’erreurs…) pour les développeurs, leur permettant d’avoir des retours sur la qualité technique de leurs applications. Ils ont été lancés en 2017 et sont disponibles via une API depuis 2022.

En avril de cette année, de nouvelles mesures sont arrivées en bêta sur la consommation de la batterie causée par des wake locks trop importants, c’est-à-dire des « verrous pour empêcher l’appareil de se mettre en veille » même si l’application est en arrière-plan. Durant la phase bêta, Android Vitals signalait une utilisation excessive si l’ensemble des verrous « s’exécutent pendant plus de 3 heures sur une période de 24 heures ».

Ces derniers mois ont été mis à profit pour affiner « l’algorithme afin qu’il soit encore plus précis et représentatif ». Le seuil du temps cumulé est par exemple passé de 3 à 2 heures. Comme prévu, Google a passé la seconde : cette information n’est plus en bêta et sera même affichée sur la boutique Play Store.

En effet, à compter du 1ᵉʳ mars 2026, si votre application atteint certains seuils (voir l’image ci-dessus), Google pourra « l’exclure de certaines zones telles que les recommandations. Dans certains cas, nous pouvons afficher un avertissement sur votre fiche pour indiquer aux utilisateurs que votre application peut entraîner une consommation excessive de la batterie ».

Ce billet de blog explique aux développeurs comment vérifier ce qu’il en est de leurs applications et prendre des mesures correctives avant le 1ᵉʳ mars pour éviter un affichage sur la place publique.

Datacenters, IA, directeur technique : vague de départs chez Intel

12 novembre 2025 à 08:13
Deux de perdus, un de retrouvé
Datacenters, IA, directeur technique : vague de départs chez Intel

Intel vient de subir deux départs de responsables techniques autour des datacenters et de l’intelligence artificielle. Saurabh Kulkarni va chez AMD, Sachin Katti chez OpenAI. Intel renforce son conseil d’administration avec un « vieux de la vieille » : Craig H. Barratt.

Saurabh Kulkarni : des datacenters d’Intel à ceux d’AMD

La semaine dernière, CRN annonçait le départ de Saurabh Kulkarni, directeur technique et responsable de l’intelligence artificielle chez Intel. Il passe chez AMD comme vice-président chargé de la gestion des produits GPU pour centres de données, comme il l’a confirmé sur LinkedIn.

Anil Nanduri, vice-président de l’IA dans les datacenters, prendra sa relève, précisent nos confrères. Saurabh Kulkarni est resté un peu plus de deux ans chez Intel, mais c’est une maison qu’il connait bien car il y a passé 13 ans dans le début des années 2000. Il a également passé six ans chez Microsoft.

Sachin Katti : de directeur technique d’Intel aux infras d’OpenAI

Autre départ annoncé, cette semaine cette fois : celui de Sachin Katti. Il était chez Intel depuis quatre ans, avec ces derniers mois le poste de directeur technique et responsable de l’intelligence artificielle. Il part pour rejoindre OpenAI et, sur X, annonce qu’il aidera « au développement de l’infrastructure de calcul pour l’IA générale ».

À CRN, Intel précise que c’est l’actuel patron de l’entreprise, Lip-Bu Tan, qui prendra les responsabilités de Sachin Katti pour l’instant. « L’IA reste l’une des plus grandes priorités stratégiques d’Intel, et nous nous concentrons sur l’exécution de notre feuille de route des produits et de la technologie », ajoute une porte-parole d’Intel.

Craig H. Barratt ex-Google, ex-Qualcomm, ex-Atheros, (re)vient chez Intel

Lundi, Intel a annoncé l’arrivée d’une nouvelle tête à son conseil d’administration : Craig H. Barratt. Son CV sur LinkedIn est impressionnant. Il était déjà chez Intel dans la fin des années 2010, arrivé par le rachat de Barefoot Networks (dont il était CEO). Il avait auparavant passé trois ans comme haut responsable chez Google et une dizaine d’années comme CEO d’Atheros, dont un an après le rachat par Qualcomm.

Âgé de 63 ans, il devient donc administrateur indépendant. « Il s’agit d’un dirigeant chevronné dans le secteur des semi-conducteurs avec une expérience dans plusieurs entreprises de pointe, une expérience inestimable pour continuer à mettre en œuvre notre stratégie et capitaliser sur nos opportunités de croissance à long terme », indique Lip-Bu Tan dans un communiqué.

Des bénéfices pour Intel au troisième trimestre

Il y a quelques jours, Intel publiait son bilan financier du troisième trimestre, avec des revenus en petite hausse sur un an pour atteindre 13,7 milliards de dollars. La société retrouve un peu de couleurs avec un bénéfice de 4,1 milliards de dollars après des pertes de 16,6 milliards l’année précédente.

Au cours des dernières semaines, des changements importants ont été annoncés, notamment l’entrée au capital de NVIDIA qui investit 5 milliards de dollars. L’entreprise a également reçu 5,7 milliards de dollars d’aides. Fin août, c’était l’administration de Donald Trump qui prenait 9,9 % du capital… juste après deux milliards de dollars de Softbank. Les années 2024 et 2025 sont financièrement compliquées pour Intel qui a largement coupé dans ses effectifs et revu ses investissements.

Reçu avant avant-hier Next

NSO, l’éditeur du logiciel espion Pegasus, passe sous pavillon états-unien, et trumpien

10 novembre 2025 à 17:47
Coup de poker
NSO, l’éditeur du logiciel espion Pegasus, passe sous pavillon états-unien, et trumpien

La sulfureuse entreprise israélienne NSO, connue pour son célèbre logiciel espion étatique Pegasus, a annoncé des changements de taille en son sein. Ainsi, un groupe d’investisseurs dirigé par un producteur hollywoodien vient d’acquérir une participation majoritaire dans l’entreprise et un ancien proche de Donald Trump a été nommé à sa direction.

Le mois dernier, NSO a confirmé à TechCrunch qu’un groupe d’investisseurs états-uniens a investi des dizaines de millions de dollars afin de prendre le contrôle de l’entreprise israélienne. « Cet investissement ne signifie pas que la société échappe au contrôle réglementaire ou opérationnel israélien », a déclaré Oded Hershowitz, porte-parole de NSO :

« Le siège social et les activités principales de la société restent en Israël. Elle continue d’être entièrement supervisée et réglementée par les autorités israéliennes compétentes, notamment le ministère de la Défense et le cadre réglementaire israélien. » 

Dans un article lui aussi consacré à cette acquisition, Ctech rappelait de son côté que depuis 2023, la majeure partie des actions de NSO étaient détenues par une holding basée au Luxembourg, détenue à 100 % par Omri Lavie, l’un des trois fondateurs de l’entreprise.

En 2023, The Guardian avait déjà rapporté que le producteur hollywoodien Robert Simonds avait rejoint le conseil d’administration de NSO afin de racheter l’entreprise, avant d’en démissionner deux mois plus tard faute d’y parvenir. Il semble cette fois y être arrivé, sans que les termes précis de la prise de contrôle n’aient toutefois été rendus publics.

Ancien avocat de Donald Trump et ex-ambassadeur des USA en Israël

Le nouveau président exécutif de NSO, David Friedman, est un ancien avocat d’affaires qui avait notamment défendu les intérêts de Donald Trump dans le cadre des faillites de ses casinos d’Atlantic City.

Il avait ensuite été nommé ambassadeur des États-Unis en Israël de 2017 à 2021, sous la première présidence de Donald Trump. Fervent partisan des implantations israéliennes et de l’annexion de la Cisjordanie, précise The Times of Israel, sa nomination avait alors été dénoncée par cinq anciens ambassadeurs des États-Unis en Israël.

« Si l’administration, comme je m’y attends, est disposée à envisager toute opportunité susceptible d’améliorer la sécurité des Américains, elle nous prendra en considération », a déclaré M. Friedman, qui partage son temps entre la Floride et Israël, souligne le Wall Street Journal.

En 2021, l’administration Biden avait en effet placé NSO sur sa liste noire, lui interdisant d’acquérir certains types de technologies provenant des États-Unis. Elle accusait l’entreprise israélienne d’avoir  « commercialisé un outil numérique mis au service de la répression de dissidents, militants et journalistes » et d’avoir « participé à des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de politique étrangère des États-Unis ».

En 2023, Joe Biden avait également signé un décret interdisant aux agences et départements gouvernementaux d’utiliser des logiciels espions commerciaux qui « présentent des risques pour la sécurité nationale ou ont été utilisés à mauvais escient par des acteurs étrangers pour permettre des violations des droits humains dans le monde entier », rappelle le WSJ.

Le quotidien relève cela dit qu’il est peu probable que les agences gouvernementales américaines traitent avec NSO, « à moins que le décret présidentiel de Biden ne soit abrogé ».

Objectif : équiper les forces de police des États-Unis

Les clients de NSO étaient jusque-là principalement des services de renseignement ou des forces de l’ordre en charge de la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et le grand banditisme. Mais l’entreprise avait déjà fait scandale après la découverte du ciblage par son logiciel de journalistes, défenseurs des droits humains et dissidents.

Il est cela dit peu probable que Pegasus puisse être utilisé par les services de renseignement états-uniens, du fait même que l’entreprise reste supervisée et réglementée par les autorités israéliennes, notamment le ministère de la Défense et le cadre réglementaire israélien.

David Friedman a par contre déclaré qu’il souhaitait convaincre des agences américaines chargées de l’application de la loi, notamment des forces de police, de devenir clientes de l’entreprise. À l’en croire, « la NSO d’aujourd’hui est une entreprise beaucoup plus prudente dans la manière dont elle concède ses licences technologiques qu’elle ne l’était il y a cinq ou six ans ».

Entre 2020 et 2024, NSO avait dépensé 7,6 millions de dollars dans du lobbying ciblant l’administration états-unienne, d’après l’ONG Open Secrets, qui note que l’entreprise aurait accru ses dépenses en 2025, passant de 80 000 à 190 000 dollars.

The Times of Israel rapporte que NSO avait aussi fait appel personnellement au Premier ministre Benyamin Netanyahou ainsi qu’au conseiller et gendre de Trump, Jared Kushner, selon des informations publiées par le Wall Street Journal et le quotidien économique israélien The Marker.

En 2022, Christopher Wray, alors directeur du FBI, avait expliqué au Congrès avoir bien acheté la technologie du groupe NSO afin de la tester, mais qu’elle n’avait pas été utilisée à des fins opérationnelles.

Une amende réduite de 168 à 4 millions de dollars

Aux termes d’un procès entamé par Meta il y a six ans, qui accusait NSO d’avoir piraté sa messagerie WhatsApp, l’entreprise israélienne avait été condamnée en juillet à verser 168 millions de dollars de dommages et intérêts à Meta.

En octobre, l’amende avait été réduite à 4 millions de dollars, mais le juge avait aussi ordonné à NSO de cesser de cibler WhatsApp, « une décision qui, selon la société lors de sa défense, pourrait la conduire à la faillite », relève le WSJ. NSO a fait appel de la décision, et demande un sursis.

The Times of Israel relève que les fondateurs de NSO — Niv Karmi, Shalev Hulio et Omri Lavie, dont les prénoms forment l’acronyme du nom de la société — ne sont par contre plus actionnaires de la société qu’ils avaient lancée en 2010.

☕️ Accord de Paris : 10 ans après, des « résultats mitigés »… mais sans ce serait pire

10 novembre 2025 à 16:02

Le 12 décembre 2015, les accords de Paris étaient signé par 195 pays. Leur but ? Limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Le Journal du CNRS fait le point dix ans après : « les résultats se font attendre. De quoi interroger l’efficacité des COP, ces grand-messes climatiques, dont la trentième édition s’ouvre ce lundi au Brésil ».

Le bilan est loin d’être à la hauteur : « en 2024, la température moyenne à la surface de la Terre a franchi pour la première fois le seuil de + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Si rien ne change, nous nous acheminons vers un réchauffement de la température planétaire de 3,1 °C à la fin du siècle ».

En janvier 2024, la NASA affirmait que 2023 était l’année « la plus chaude jamais enregistrée », tandis qu’en 2025 c’était l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui annonçait que 2024 était officiellement « l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température supérieure d’environ 1,55 °C aux valeurs préindustrielles ».

dessin satirique

La température globale n’est pas le seul problème : « Les océans se réchauffent plus vite que prévu par les modèles. De même, la cryosphère (l’ensemble des masses de glace, de neige et de sols gelés) fond plus rapidement », explique Agathe Euzen, directrice adjointe de CNRS Écologie & Environnement.

Et encore, c’est « sans même parler du dépérissement de la forêt amazonienne ou de la mort des récifs coralliens d’eau chaude dont dépendent 1 milliard de personnes et un quart de la vie marine… », ajoute le Journal du CNRS.

Gerhard Krinner, chercheur à l’Institut des géosciences de l’environnement, voit le bon côté des choses : « le monde est incontestablement meilleur avec l’accord de Paris que sans ». « Avec l’accord, on est actuellement sur une trajectoire de + 3 °C en 2100. Sans, on serait à+ 4 ou à+ 5 °C », ajoute Jean-François Doussin, directeur adjoint de CNRS Terre & Univers.

☕️ EchoStar vend pour 2,6 milliards de dollars de fréquences à SpaceX

10 novembre 2025 à 15:14

En septembre, nous expliquions qu’EchoStar était sous la pression du régulateur américain (poussé par SpaceX et Donald Trump) sur l’utilisation, ou plutôt la non-utilisation de ses fréquences.

Deux contrats ont été signés pour se séparer de certaines bandes de fréquences : 23 milliards de dollars de fréquences pour AT&T puis 17 milliards de dollars avec SpaceX. Un joli pactole pour l’entreprise.

De 17 milliards, l’addition va passer à 19,6 milliards avec la vente de nouvelles fréquences EchoStar à SpaceX. Elles se trouvent dans la bande AWS-3, une liaison montante entre 1695 à 1710 MHz. Comme toujours, cette opération est soumise à l’accord des autorités compétentes.

« La combinaison de la liaison montante AWS-3, d’AWS-4 et du bloc H d’EchoStar avec les capacités de lancement de fusées et de fabrication de satellites de SpaceX accélère la mise en place d’offres direct-to-cell pour les consommateurs et les entreprises du monde entier, y compris nos clients Boost Mobile », affirme EchoStar.

Depuis cet été, l’action de l’entreprise américaine a augmenté de 145 % et plus de 260 % en six mois.

La Commission européenne prévoit d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA

10 novembre 2025 à 14:15
RGP quoi ?
La Commission européenne prévoit d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA

Un brouillon de la loi « omnibus numérique » qui doit être présentée en décembre prochain révèle que Bruxelles veut modifier en profondeur le RGPD pour aider l’industrie de l’IA à se développer en Europe. Le texte prévoit aussi d’alléger la gestion des bannières de cookies et d’imposer un mécanisme à la « do not track », avec la possibilité pour les médias de passer outre.

En fin de semaine dernière, plusieurs médias européens ont obtenu un brouillon de la loi « omnibus numérique » que prévoit de présenter la Commission européenne dans les prochaines semaines. Alors qu’elle présentait son texte comme une « simplification » des textes, l’analyse de ce document montre que le projet va beaucoup plus loin et fait dire au responsable de l’association noyb, Max Schrems, que « ces changements sont extrêmes et ont des répercussions considérables ».

Comme l’indique le média allemand Netzpolitik, la Commission a en fait séparé sa proposition en deux textes : l’un sur la « simplification » de différents textes sur le numérique déjà en application [PDF], l’autre est plus spécifiquement sur l’IA et affiche la volonté de « simplifier » l’AI act [PDF], alors que celui-ci commence tout juste à s’appliquer progressivement jusqu’à devenir pleinement effectif à partir du 2 aout 2027.

Une volonté de laisser tranquille l’industrie de l’IA en Europe

La refonte prévue par ce texte des lois protégeant les données au sein de l’Union européenne est clairement prévue pour laisser la voie libre aux entreprises d’IA générative dans le but affiché de les aider à rester compétitives sur la scène internationale. Elle pourrait permettre aussi à des entreprises comme Meta de lancer sur le marché européen des produits comme ses lunettes connectées boostées à l’IA avec un peu moins de risques de se faire attraper par la patrouille.

Dans une réaction publiée sur LinkedIn, le responsable de l’association noyb, Max Schrems, a publié le texte de ce brouillon accompagné des commentaires de noyb [PDF].

L’entrainement des IA comme un « intérêt légitime »

En question dans ces « simplifications » du RGPD, notamment, la volonté de prendre en compte l’entrainement des IA comme un « intérêt légitime ». Ainsi le texte affirme qu’ « une IA fiable est essentielle pour assurer la croissance économique et soutenir l’innovation avec des résultats bénéfiques pour la société ».

La Commission fait le constat que « le développement et l’utilisation de systèmes d’IA et des modèles sous-jacents, tels que les grands modèles de langage et les modèles de génération de vidéo, reposent sur des données, y compris des données à caractère personnel, à différentes étapes du cycle de vie de l’IA, telles que les phases d’entrainement, de test et de validation, et peuvent dans certains cas être conservées dans le système ou le modèle d’IA ». Elle en conclut que « le traitement des données à caractère personnel dans ce contexte peut donc être effectué à des fins d’intérêt légitime au sens de l’article 6 » du RGPD.

Des critiques des fondateurs du RGPD

Sur ce sujet, noyb considère que la Commission s’engage dans une « pente glissante » : « si l’on estime qu’il existe un intérêt légitime à « scraper l’intégralité d’Internet » et toute autre donnée d’entraînement disponible, à quelque fin que ce soit, sans le consentement des utilisateurs, il n’y a guère d’autres traitements qui ne relèveraient pas d’un « intérêt légitime » », commente l’association.

« Celui qui a rédigé ce projet avait une vision étroite de la (prétendue) « course à l’IA » et a tout simplement « balayé » le RGPD de nombreuses façons qui porteront préjudice à des personnes dans des centaines d’autres domaines (minorités, suivi en ligne, personnes souffrant de problèmes de santé, etc.) », a réagi Max Schrems dans son post sur LinkedIn.

« Il ne restera plus rien de la protection des données, car l’IA est omniprésente », considère de la même façon Paul Nemitz, ancien directeur du département juridique de la Commission européenne et un des fondateurs du RGPD.

« Est-ce la fin de la protection des données et de la vie privée telles que nous les avons inscrites dans le traité de l’UE et la charte des droits fondamentaux ? », s’est interrogé un autre des artisans du règlement européen, l’ancien eurodéputé Jan Philipp Albrecht cité par Politico. « La Commission doit être pleinement consciente que cela porte gravement atteinte aux normes européennes », ajoute-t-il.

Le respect d’un « do not track » obligatoire, sauf pour les médias

Le brouillon de la loi « omnibus numérique » prévoit aussi de simplifier l’utilisation des bandeaux de consentement aux cookies. Comme nous l’avions évoqué en septembre dernier, la Commission veut réduire l’affichage des bandeaux qui inondent le web. Elle envisage de mettre en place une automatisation de la réponse, à la manière d’un « do not track » très peu pris en compte actuellement, que l’utilisateur pourrait paramétrer soit dans son navigateur soit dans son système d’exploitation.

Les responsables des sites internet auraient l’obligation de prendre en compte ce mécanisme. Mais les rédacteurs y mettent une exception pour les sites de médias, comme le relève le site Heise. Ainsi, le texte indique que « compte tenu de l’importance du journalisme indépendant dans une société démocratique et afin de ne pas compromettre sa base économique, les fournisseurs de services de médias ne devraient pas être tenus de respecter les indications lisibles par machine relatives aux choix des personnes concernées ».

Cela permettrait aux médias de passer outre le consentement des utilisateurs et leur garantir la pérennité de leurs revenus provenant des publicités ciblées.

« Huit articles sur dix non conformes » : Shein reste sous « surveillance rapprochée »

10 novembre 2025 à 10:58
Under pressure
« Huit articles sur dix non conformes » : Shein reste sous « surveillance rapprochée »

La plateforme Shein fait encore parler d’elle. La fermeture de la marketplace lui a permis de se « mettre en conformité », mais cela ne clôture pas les actions en justice. Le BHV Marais se félicite de ce partenariat et annonce qu’il va élargir son offre Shein.

Shein n’en finit plus d’occuper le devant de la scène politique, juridique et médiatique suite à l’affaire des « poupées sexuelles à caractère pédopornographique » vendues sur sa marketplace. Le gouvernement a engagé une « procédure de suspension » contre Shein qui, dans la foulée, a annoncé la suspension temporaire des « ventes de sa Marketplace en France ».

Shein sous « surveillance rapprochée »

Du côté des douanes, une action était lancée jeudi avec le contrôle de l’intégralité des 200 000 colis Shein arrivés pendant la nuit. Comme nous l’avions alors expliqué, ce n’était pas les preuves qui manquaient déjà sur « des produits non conformes et illicites » venant de plateformes chinoises. En avril, Amélie de Montchalin expliquait déjà à l’Assemblée nationale que « 94 % de ces 800 millions d’articles [venant de Chine] sont non conformes et d’abord en termes de sécurité ».

Le 7 novembre, la répression des fraudes annonce que, suite à son injonction, « Shein a été contraint de se mettre en conformité en suspendant sa marketplace, supprimant ainsi tous les produits illicites de la plateforme ». Cela comprend notamment des objets à caractère pédopornographique, des armes blanches et des médicaments. La plateforme reste sous « surveillance rapprochée des services de l’État ».

Frédéric Merlin, propriétaire du BHV Marais et président de la Société des Grands Magasins, défend son partenariat avec Shein et a maintenu l’ouverture du « corner » mercredi dernier, en pleine tempête médiatique. Il s’est exprimé sur la fermeture de la marketplace et défend Shein. Il parle d’une décision « volontaire » de fermeture et pas « contrainte » comme l’indique la DGCCRF :

« Je salue cette décision et je peux vous dire également que la décision de suspendre cette marketplace avait été prise par Shein avant la demande du Premier ministre […] J’espère enfin qu’on pourra arrêter de vendre des produits illicites sur cette place de marché. »

Les différentes procédures judiciaires continuent

Quoi qu’il en soit, la DGCCRF ajoute que « les procédures judiciaires » continuent. En effet, « les mesures prises par Shein ne remettent en aucun cas en cause les procédures judiciaires engagées ». Elles sont lancées à plusieurs niveaux.

Le tribunal judiciaire de Paris a été officiellement saisi par le ministère de l’Intérieur. De plus, quatre enquêtes sont confiées à l’Office mineurs (AliExpress, Shein, Temu et Wish). Ensuite, « le contrôle des produits saisis en douane se poursuit et tous les cas de fraudes détectés conduiront à des sanctions ». Enfin, au niveau européen, « une demande d’enquête a été envoyée par la France à la Commission européenne qui a reconnu la gravité de la situation ».

Le 8 novembre, le gouvernement faisait un point sur ces procédures et notamment sur l’opération « coup de poing » des douanes à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle : « Dans le cadre de la procédure de suspension de la plateforme, une opération douanière inédite de contrôle des colis issus d’une commande Shein a eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle jeudi 6 novembre 2025. Sur les 200 000 colis contrôlés, huit articles sur dix se sont révélés non conformes (cosmétiques non autorisés, jouets dangereux, appareils électroménagers défaillants…). ». Malheureusement, rien de très surprenant comme nous l’expliquions la semaine dernière.

Poupées pédopornographiques : des arrestations

Sur le sujet des poupées pédopornographiques vendues par Shein, le parquet de Vienne confirme la mise en examen d’un Isérois pour « importation, détention et acquisition d’une ou plusieurs images ou représentations d’un mineur présentant un caractère pornographique », comme le rapporte Francebleu, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Il avait acheté deux poupées pédopornographiques sur Shein en juillet et octobre 2025, et s’est dénoncé aux gendarmes après le début de l’affaire.

S’en est évidemment suivi une perquisition. Les gendarmes ont alors découvert des « images pédopornographiques contenues dans ses supports informatiques », explique Olivier Rabot, procureur de la République de Vienne. Pour rappel, Shein a déjà annoncé qu’elle donnerait à la justice toutes les informations sur les vendeurs et les acheteurs, y compris les noms et adresses.

Juste après la mise en lumière des poupées sexuelles enfantines, un homme était interpelé suite à la découverte par des employés d’un entrepôt d’un « colis assez lourd, volumineux et en partie ouvert », explique le Parisien. À l’intérieur : « une poupée en silicone, à l’image d’une préadolescente mesurant 1m30. Le colis portait le nom de l’expéditeur, à savoir la société Zech, chinoise », précisent nos confrères. Elle n’était pas vendue par Shein, mais « cette fois par un site internet dédié à ces objets sexuels en forme de jeune femme ou enfant ».

Le BHV va « élargir la capsule » Shein

Pendant ce temps-là, au BHV, tout irait bien avec la boutique Shein : « En quelques jours, plus de 50 000 visiteurs sont venus découvrir la première capsule Shein au BHV  […] Un panier moyen de 45 euros, et près de 15 % d’entre eux ont poursuivi leurs achats dans les autres rayons », affirme Frédéric Merlin, le propriétaire du BHV Marais. Néanmoins, selon les médias et les personnes interrogées, les retours sont plus mitigés.

Quoi qu’il en soit, Frédéric Merlin veut même aller plus loin : « Nous allons élargir la capsule avec une offre homme plus complète, un espace enfant, une gamme de robes plus large et des basiques plus accessibles pour répondre à tous les styles de vie ».

☕️ NG-2 : Blue Origin reporte encore le deuxième lancement de New Glenn

10 novembre 2025 à 09:47

Au début de l’année, après des années d’attente et de retard, la fusée réutilisable New Glenn de Blue Origin décollait enfin. Pour son vol inaugural, elle était arrivée dans une orbite spatiale. Le premier étage n’avait pas été récupéré lors de ce premier test. Dans la foulée, la production était lancée.

Le deuxième vol de New Glenn (alias NG) devait avoir lieu ce week-end, mais les conditions météorologiques, et « plus précisément de la présence de cumulus », ont eu raison du lancement. Il a donc été ajourné. Ce n’est pas le premier report, comme le rappelle TechCrunch.

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— Jeff Bezos (@JeffBezos) November 8, 2025

Dans un autre message sur X avant l’abandon du lancement, Blue Origin annonçait que « l’équipe de lancement examine un problème avec notre équipement de soutien au sol sur l’aire de lancement ». Problème qui semble avoir été réglé, contrairement à la météo.

Une nouvelle fenêtre de tir s’ouvrira le 12 novembre, à partir de 20h50 (heure française) et 22h17. Tous les détails de la mission et le déroulé du lancement se trouvent par ici.

NG-2 emporte deux satellites Escapade (Escape and Plasma Acceleration and Dynamics Explorers) pour le compte de la NASA. Ils prendront la route vers Mars si tout va bien. À bord également, « un démonstrateur technologique de Viasat en soutien au projet de services de communication de la NASA ».

New Glenn a pour rappel été annoncé en 2016 et se place comme un concurrent direct de SpaceX. Le nom est un hommage à John Glenn, le premier Américain en orbite autour de la Terre.

Ce lanceur doit déposer l’atterrisseur maison Blue Moon sur la Lune dans les prochaines années, dans le cadre du troisième volet du programme Artemis et du retour des humains sur notre satellite naturel. Les retards s’accumulent et le lancement d’Artemis II n’est pour le moment prévu que début 2026. Blue Moon fait partie de la suite, avec Artemis III.

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