La monétisation dans les jeux rend l’expérience plus fun ! Merci Ubisoft pour la révélation !
Qu’est-ce qu’on est bêtes ! Depuis tout ce temps, on crachait sur les microtransactions, mais on était dans le faux ! Nos confrères de GamesRadar sont tombés sur une petite phrase issue du Document d’Enregistrement Universel 2025, publié le 19 juin sur le site officiel d’Ubisoft, et celle-ci nous révèle qu’en fait, leur « offre de monétisation dans les jeux premium rend l’expérience des joueurs plus fun » (p10). Bon sang, mais c’est bien sûr ! Le seul moyen de véritablement s’amuser dans un jeu vidéo est de faire chauffer la carte bleue de maman afin de s’acheter des nouvelles tenues pour ses personnages !

Heu, attendez, on s’est peut-être un peu emballés… C’est complètement débile ! Non, ça doit plutôt être un message caché. Mais oui, c’est évident : les cadres d’Ubisoft n’ont aucune putain d’idée de ce qui rend un jeu vidéo amusant, et pensent que ce sont les microtransactions ! Maintenant qu’on le dit, tout fait sens ! Les mondes ouverts chiants comme la mort, les mécaniques sans âme, le pompage des idées des copains, refaire le même jeu encore et encore chaque année… Ils font tout simplement des trucs au hasard, mais ce qui ne change jamais, ce sont les microtransactions. Elles sont là dans tous les jeux du géant Breton, sans exception. Bon, maintenant qu’on a compris, on peut enfin lui dire : non, Yves, des cosmétiques à 10 balles ne rendent pas un jeu plus amusant. Merci.
On est taquins, mais pour ne pas écrire que sur du vent, on a tout de même survolé le reste du rapport, qui fait pas loin de 400 pages. Et on a noté deux ou trois trucs intéressants :
Les liens renvoient vers l’information en question dans le document, mais tous les navigateurs ne supportent pas cette fonction (notamment sur smartphone). C’est pourquoi le numéro de page est également précisé.
- Ils estiment que le risque « d’échec dans le développement et le lancement d’un jeu vidéo » ou de « toxicité dans les jeux et services » est élevé (p28). Sur le point toxicité, ils parlent, entre autres, des cheaters, et indiquent notamment employer des hackers éthiques pour tenter de les contrer (p32).
- Un autre risque, le bashing, est évalué à « modéré ». On l’aurait plutôt mis à « élevé », puisque la page 36 décrit parfaitement ce qui va se passer dans les prochaines heures avec cette petite phrase anodine sur les « microtransactions funs » : atteinte à la réputation d’Ubisoft. Mince alors, rédiger un bon plan ne suffit pas toujours, il faut aussi l’appliquer !
- Il y a ensuite une vingtaine de pages (p55 à p73) de fiches de personnages avec toutes leurs caractéristiques pour faire des parties endiablées du très bon jeu de rôle papier L’Appel d’Ubisoft : 5ème Édition. On sent qu’ils ont une bonne équipe à la narration, car le lore de chaque perso est bien développé, mais on aurait aimé un peu plus de variété dans les classes de personnages.

- Yves Guillemot a perçu un salaire de 599 448 € pour l’année fiscale 2025 (p115), ce qui représente 14 fois le salaire moyen de la boîte (p113), mais ce n’est pas celui qui a touché le plus. Et c’est sans compter les attributions d’actions, qu’on n’a pas eu le courage d’éplucher, à partir de la page 121. Pour ceux qui voudraient des détails et qui aiment beaucoup s’amuser, la partie rémunération s’étend de la page 96 à 120, et celle sur les actions, de la 121ᵉ à 128ᵉ.
- Le nombre d’employés au 31 mars 2025 était de 17 782 (p166), dont 3 965 en France. On peut également voir le turnover : 1 431 embauches pour 2 672 départs. Il n’y a d’ailleurs que 671 licenciements, contre 1 548 départs volontaires (p167). Quels petits joueurs.
- La partie sur les résultats financiers est détaillée à partir de la page 220, et nous rappelle que le chiffre d’affaires sur l’année fiscale 2025 est de 1 899,2 millions d’euros, mais que le résultat net est de -157,8 millions d’euros (p221 & p222).
Il y a bien sûr plein d’autres informations dans le Document d’Enregistrement Universel 2025, mais on s’en voudrait de tout vous divulgâcher. Vous pouvez le consulter sans modération si ça vous tente.
Allez, un petit effort, on a bientôt terminé. On profite de cette délicieuse capsule sur Ubisoft pour évoquer la nomination de Christophe Derennes et Charlie Guillemot à la co-direction de la filiale créée avec Tencent en mars dernier. On vous avait d’ailleurs parlé de Charlie quand il avait rejoint l’équipe de choc pour sauver la boîte. Évidemment, le fait que le premier soit le cousin d’Yves Guillemot et que le second soit son fils est tout à fait fortuit.