Le 21 janvier se tenait le procès de quatre des cyberharceleurs de la streameuse Ultia, visée par un cyberharcèlement récurrent depuis quatre ans.
Depuis 2021, alors qu’elle dénonçait les propos misogynes du streameur Inoxtag lors de l’événement caritatif Z Event, la streameuse Ultia subit sans répit un cyber-harcèlement de masse, parfois entretenu par d’autres vidéastes.
Ce 21 janvier 2025, à la 10ᵉ chambre correctionnelle, sur les douze personnes identifiées par les enquêteurs, quatre hommes sont finalement jugés.
Nazim H., 39 ans, explique ses messages à caractère sexuel par le fait qu’il considérait la vidéaste « comme une amie » – argument que la streameuse 4rtoise analyse comme issu d’une dynamique para-sociale : ça n’est pas parce qu’un ou une internaute suit régulièrement des créateurs de contenus que ces derniers les connaissent.
Nathan F, 21 ans, déclare avoir posté des menaces d’agression et de viol « sans y penser », parce qu’il a été « influencé ». Edis M., 24 ans, indique lui aussi avoir menacé de mort Ultia sous l’ « influence » du streameur PFut. Ismaël M., 23 ans et auteur de certains des messages les plus violents, conteste les accusations de harcèlement et de menaces de mort et ne s’est pas présenté au procès.
Double peine
À la barre, rapporte Le Monde, Ultia déclare : « Je suis fatiguée, j’ai déjà parlé à trois policiers, à un gendarme, à trois psychiatres, et puis il y a eu les rendez-vous avec mon avocate. Je n’en peux plus, je veux que ça s’arrête. »
Suivie par 280 000 personnes sur Twitch, la jeune femme indique avoir bloqué à la main plus de 5 000 comptes sur X.
Elle détaille aussi la double peine : en plus d’être cyberharcelée, elle s’est retrouvée longuement mise à l’écart de « Popcorn », une émission populaire sur Twitch, et indique être passée à côté d’autres opportunités professionnelles. Les marques comme ses collègues craignent de subir à leur tour des vagues de cyberharcèlement, détaille Mediapart.
Les prévenus, eux, minimisent les faits. Nathan F. s’excuse, Edis M. déclare regretter ses propos.
Les deux citent l’influence du streameur Pfut, qui compte plus de 700 000 abonnés sur Twitch, et la responsabilité d’autres vidéastes dans le cyberharcèlement permanent.
En sortant du procès, le streamer Ponce, venu, avec son collègue Rivenzi, soutenir Ultia, écrira sur X :
« Retour du procès d’Ultia pour le harcèlement qu’elle subit depuis plus de 3 ans… et bah j’ai rarement eu autant de preuves formelles concernant la responsabilité des streamers vis à vis de leurs commus, c’est même à un point difficile à imaginer. »
« Il suffit d’une seule personne qui ouvre la mèche avec une critique un peu agressive, de la validation de certaines grosses têtes de l’internet et le harcèlement sera intense, long et sans aucune remise en question de ce qu’il se passe, ni du public ni du milieu qui s’autovalide. »
La Procureure de la République requiert des peines de sept à douze mois d’emprisonnement avec sursis et un stage de sensibilisation pour les prévenus. Les délibérés doivent être rendus le 12 février.
Cisco a publié mercredi une alerte de sécurité relative à la découverte d’une faille critique au sein de Meeting Management, sa solution serveur dédiée à la gestion et à l’hébergement des rendez-vous organisés via téléconférence.
La vulnérabilité, qui hérite d’un 9,9/10 sur l’échelle de sévérité CVSS, se situe au niveau de l’API REST de Cisco Meeting Management. Elle permet à un attaquant de s’octroyer des droits administrateurs sur l’installation visée.
« Cette vulnérabilité existe parce qu’une autorisation appropriée n’est pas appliquée aux utilisateurs de l’API REST », précise le constructeur américain. Faute de rustine possible, la mise à jour s’impose donc sans délai, estime Cisco, qui indique toutefois n’avoir pas été informé, à ce stade, d’une éventuelle exploitation malveillante.
La découverte de la faille est portée au crédit de Ben Leonard-Lagarde, de Modux.
Le bouquet de services dopés à l’IA d’Apple est officiellement disponible depuis les mises à jour iOS 18.1 et macOS 15.1. Depuis, les versions 18.2 et 15.2 sont passées, apportant de nombreux nouveaux outils. Désormais, iOS 18.3 et macOS 15.3 sont imminents et signeront l’activation par défaut d’Apple Intelligence sur tous les appareils concernés.
Rappelons que les appareils compatibles avec Apple Intelligence ne sont pas si nombreux, la faute à une pingrerie marquée d’Apple sur la mémoire vive, puisqu’il faut 8 Go au minimum. Coté iPhone, seuls les 15 Pro et la gamme 16 est compatible. Pour les iPad et Mac, tous les modèles intégrant au moins une puce M1 sont pris en charge, ainsi que le dernier iPad mini et sa puce A17 Pro (la même que dans l’iPhone 15 Pro.
Jusqu’à présent, Apple Intelligence devait être activé de façon explicite. Sur les appareils compatibles et dans les pays anglo-saxons (les seuls concernés pour l’instant), le système posait la question une première fois. Si l’utilisateur refusait, il fallait se rendre ensuite dans les options pour l’activer. Désormais, c’est le comportement inverse, comme repéré par 9to5Mac : activé par défaut, désactivable dans les réglages de l’appareil.
En Europe, Apple Intelligence sera amené par iOS 18.4 et macOS 15.4 en avril. Si on suit la logique d’Apple, le bouquet devrait être actif par défaut dès l’installation de ces mises à jour. En attendant, iOS 18.3 et macOS 15.3 sont sur le point d’arriver (les release candidates ont été envoyées aux testeurs), mais n’apportent que peu de nouveautés visibles.
La répression des fraudes a passé au crible les contrats de 27 fournisseurs d’électricité et de gaz, avec des irrégularités dans près des deux tiers des cas. Les griefs sont variés, allant des conditions d’applications des changements de tarif, au prix du kWh en passant par les moyens de paiement. Le (triste) bilan rejoint celui du médiateur de l’énergie.
Alors que les tarifs de l’électricité vont connaitre une baisse importante à partir du 1ᵉʳ février, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient mettre un coup de pied dans la fourmilière : « Deux fournisseurs d’électricité et de gaz naturel contrôlés sur trois insèrent des clauses illicites ou abusives dans leurs contrats ».
Pour comprendre les causes et conséquences, remontons en 2021 avec la crise de l’énergie et la hausse importante des tarifs. Nous en parlions d’ailleurs fin 2021, lorsque plusieurs fournisseurs alternatifs avaient décidé de se mettre en pause. Un exemple parmi d’autres : E.Leclerc énergies mettait carrément ses clients dehors (et n’a jamais rouvert ses portes depuis).
Une situation qui a « conduit certains fournisseurs à réviser leurs conditions contractuelles sans en informer correctement les consommateurs », explique la répression des fraudes. Suite à des signalements, la DGCCRF a ouvert des enquêtes à partir de 2023.
Des irrégularités dans 63 % des établissements contrôlés
Le résultat est sans appel : « Sur 27 établissements contrôlés, les documents contractuels de 17 d’entre eux présentaient des irrégularités ». Comment en est-on arrivé là ? Pour la répression des fraudes, la cause est toute trouvée : des fournisseurs ont été pris de court et « ont révisé leurs conditions contractuelles, car leur mode de détermination des tarifs, comme leur stratégie d’approvisionnement, ne leur permettaient pas d’assurer leurs services au prix convenu par leur contrat ».
Selon l’enquête de la DGCCRF, les conditions générales de vente et les contrats de plusieurs fournisseurs « n’étaient pas conformes au code de la consommation ». Cela concerne aussi bien des fournisseurs historiques que des fournisseurs alternatifs.
Première conclusion : « Des clauses illicites ont été plus fréquemment relevées dans les entreprises locales de distribution (ELD), surtout dans les territoires où la concurrence est quasiment inexistante, que chez les fournisseurs nationaux ».
Des irrégularités nombreuses et variées
Un exemple : dans les conditions de vente de trois fournisseurs nationaux, il était précisé que les augmentations des taxes suite à une évolution législative ou réglementaire seraient facturés au client, mais « sans qu’il soit indiqué qu’en cas de baisse des taxes celles-ci seraient déduites de la facture du client ».
Sur le tarif à payer, c’était un peu la foire à la saucisse dans certains contrats : « L’un d’entre eux ne prévoyait pas l’information préalable du consommateur en cas de modification du prix. Un autre n’informait du prix du kWh applicable au contrat à prix indexé sur le marché journalier, qu’à l’issue du mois de consommation. D’autres clauses restreignaient les moyens de paiement, soit en imposant le prélèvement automatique, soit en omettant les autres modes de paiement ».
La répression des fraudes pointe aussi du doigt des conditions de coupure ou de résiliation défavorables aux consommateurs, un droit à la résiliation « malmené ». De manière générale, « un nombre relativement important de manquements, notamment chez certains petits fournisseurs dont les documents contractuels n’étaient plus à jour ».
11 avertissements, 4 injonctions et 1 amende
La DGCCRF affirme que de nombreux fournisseurs se sont mis en conformité après les contrôles et que les suites données sont largement pédagogiques avec 11 avertissements.
Il y a aussi des manquements plus graves, « principalement chez des fournisseurs nationaux et des entreprises locales de taille importante », notamment des clauses abusives toujours présentes après un contrôle et des pratiques commerciales trompeuses. La répression des fraudes a envoyé quatre injonctions et une amende de 20 000 euros.
Les changements de prix au cœur des saisines du médiateur
Le médiateur de l’énergie a publié en mai dernier son rapport annuel 2023, marqué par la crise de l’énergie : « Il a reçu 27 350 litiges, dont 13 999 demandes de médiation (appelées saisines). Si le nombre de saisines est resté stable par rapport à 2022, la hausse des prix de l’énergie a modifié la typologie des litiges, avec une forte augmentation des litiges liés à des changements de prix ».
Si le nombre de saisines est resté stable par rapport à 2022, « la crise des prix de l’énergie a généré une augmentation très importante de plaintes liées à des changements de prix (+ 74 %) et de celles émanant de professionnels et de copropriétés (+ 72 %) ».
Wekiwi enchaine les cartons rouges
Un fournisseur sortait néanmoins du lot : « Un carton rouge est attribué, pour la deuxième année consécutive, au fournisseur Wekiwi pour ses mauvaises pratiques récurrentes à tous les moments de la vie des contrats. ». Rappelons aussi qu’à cette époque, Wekiwi envoyait des mots de passe en clair.
C’est simple, sur l’année 2023, « la quasi-totalité des saisines instruites par le médiateur national de l’énergie concernant Wekiwi a fait l’objet d’un signalement à la DGCCRF pour non-respect d’une ou plusieurs dispositions du Code de la consommation ».
Le médiateur décompte pas moins de 612 saisines pour 100 000 contrats, faisant de Wekiwi le fournisseur avec le taux le plus élevé, « 15 fois supérieur au taux moyen tous fournisseurs confondus ».
Des mensualités largement sous-évaluées
Toujours en 2023, le médiateur pointait du doigt les fournisseurs qui sous-évaluaient « parfois délibérément le montant des mensualités de leurs clients, avec au final des factures de régularisation de plusieurs centaines, voire milliers d’euros ». Cette mauvaise pratique était particulièrement chez Eni, Ohm Energie, Engie et Wekiwi.
Le dernier carton rouge est pour Enedis « pour le mauvais traitement des réclamations de ses clients relatives à la qualité de leur fourniture d’électricité ».
Les dossiers de Next sur l’électricité
Si vous souhaitez changer de fournisseur d’électricité, Next a publié récemment un dossier sur le sujet, ainsi que sur l’électricité verte. Nous avons aussi mis en ligne un comparatif de 32 offres d’électricité vertes, qui était l’occasion de relever certains points importants à surveiller dans les contrats : des hausses automatiques au bout d’un an, des remises accordées à condition de rester au moins un an, etc.
Les dernières versions de VirtualBox (7.1.6 pour la branche actuelle et 7.0.24 pour l’ancienne) contiennent des correctifs pour le support de la révision majeure 24H2 de Windows 11.
Ainsi, dans des conditions décrites comme « rares », la machine virtuelle peut planter, le système invité affichant un écran bleu. VirtualBox corrige d’autres problèmes avec le système de Microsoft, dont un lié au mode plein écran. La prise en charge de Windows Server 2025 fait son apparition.
Plusieurs corrections également pour la plateforme Apple. VirtualBox pouvait ainsi planter sur macOS à sa fermeture. La version répare aussi un problème de duplication des actions quand on passait d’une machine virtuelle active à une autre éteinte. On note aussi le retour du bouton Aide qui avait disparu de certaines fenêtres.
La version 7.1.6 comporte en outre une longue liste d’améliorations et de corrections diverses. On note par exemple le support initial des noyaux Linux 6.13 et Red Hat Enterprise Linux 9.6, aussi bien en hôte qu’en invité.
Parmi les problèmes corrigés, signalons des « freezes » de l’écran avec VBoxVGA, des soucis graphiques dans les préférences avec certains thèmes Linux, des scintillements de l’écran avec VMSVGA, la case Accélération 3D n’était parfois pas disponible pour certains systèmes d’exploitation invités et types de contrôleurs graphiques, l’import/export de machines virtuelles contenant un contrôleur NVMe ne fonctionnait pas, etc.
La liste complète des améliorations et corrections peut être consultée depuis le site officiel.
La société annonce « avoir développé un capteur CMOS de 410 mégapixels (24 592 x 16 704 pixels), soit le plus grand nombre de pixels jamais atteint dans un capteur plein format de 35 mm ». Le fabricant vise des domaines tels que la surveillance, la médecine et l’industrie.
La résolution équivalente à un « 24K (198 fois supérieure à la Full HD et 12 fois supérieure à la 8K) » permet de recadrer les images en gardant un nombre conséquent de pixels. Dans sa version monochrome, le capteur dispose aussi de la technologie « four-pixel binning » permettant de regrouper les pixels par quatre afin d’augmenter la luminosité. On arrive alors à une résolution de 100 Mpixels.
Canon ne donne pas plus de détails, mais prévoit de présenter son capteur à San Francisco à la fin du mois.
Plongée dans les articles et analyses de Next qui permettent de comprendre la place prise par l’industrie technologique et certains de ses patrons dans les premiers jours du second mandat de Donald Trump.
Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Sundar Pichai et Elon Musk à l’investiture de Donald Trump, salut fasciste réalisé par Elon Musk à la tribune… Pour comprendre le spectacle donné par les plus grands patrons de l’industrie numérique au début de ce second mandat du candidat Républicain, Next replonge dans ses travaux au long cours.
Fin 2022, alors que le monde des cryptoactifs est durement touché par l’explosion de la plateforme FTX, deux courants idéologiques deviennent mieux connus du grand public : l’altruisme efficace et le long-termisme. Populaires auprès des milliardaires de la tech, ces courants sont publiquement et/ou financièrement soutenu par Elon Musk, alors en train de racheter Twitter pour le transformer en X, Jeff Bezos, patron d’Amazon, ou encore Vitalik Butlerin, créateur d’Ethereum.
Alors qu’à la bulle des cryptoactifs succède la frénésie pour l’intelligence artificielle générative, l’ingénieure Timnit Gebru et le philosophe Emile Torres se plongent dans les racines idéologiques qui animent certains des promoteurs du secteur. Au menu : de l’altruisme efficace et du longtermisme, eux-mêmes liés au courant transhumaniste, dont l’une des figures, Nick Bostrom, a affirmé que les populations ne se valaient pas selon leur couleur de peau. Pour l’ingénieure et le philosophe, les racines de ces courants idéologiques plongent dans les idées eugénistes du début du 20e siècle.
En parallèle, dans la Défense, l’Aviation ou encore les Transports, Elon Musk tisse ses liens avec l’administration états-unienne. Alors que s’ouvre la campagne présidentielle pour l’élection de novembre 2024, le camp démocrate pâtit de la candidature d’un Joe Biden vieillissant, et, aux yeux de la tech, d’une politique trop agressive en termes de régulation, incarnée notamment par la figure de la directrice de la Federal Trade Commission, Lina Khan.
Au lendemain de la tentative d’assassinat perpétrée contre Donald Trump, lors d’un rallye tenu le 14 juillet 2024, Elon Musk et plusieurs venture capitalists se rallient ouvertement à sa candidature. Ce faisant, ils rejoignent des figures de plus longue date, dont l’investisseur et (co-)fondateur de PayPal, Palantir, et de fonds comme Valar Ventures, Peter Thiel.
Le tournant politique d’Elon Musk, autrefois soutien démocrate, est l’un des plus flamboyants et politiquement assumé, lui qui se voit promettre un poste à la tête d’un futur ministère de l’efficacité gouvernementale.
Mais à l’automne, il est rejoint par Jeff Bezos, qui empêche notamment le journal Washington Post, dont il est propriétaire, de publier son traditionnel article de soutien à l’un ou l’autre des candidats, puis décide de verser 1 million de dollars pour le financement de l’investiture de Donald Trump.
De même, Mark Zuckerberg rejoint le mouvement, jusqu’à ses spectaculaires prises de parole de début de janvier. À la surprise des usagers de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, comme celle de la plupart des employés de Meta, l’entrepreneur met fin aux services de fact-checking rendus disponibles aux États-Unis sur ses plateformes – quand bien même le rôle de la désinformation promue sur ces réseaux dans l’inflammation de violences a été démontré, y compris en amont de l’attaque du Capitole, à Washington, en janvier 2021.
Toute la Silicon Valley suit-elle la tendance impulsée par les figures que sont Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ? Non, rappelle le sociologue Olivier Alexandre sur France Inter. Parmi tous les milliardaires qu’abrite la région, une majorité a même soutenu le camp démocrate, comme nous le rappelions dans les deux articles suivants :
Donald Trump, arrivé fraichement à la Maison-Blanche, a annoncé hier en grande pompe le projet Stargate. Pas question de science-fiction : plusieurs entreprises, OpenAI et Oracle en tête, vont investir jusqu’à 500 milliards de dollars en quatre ans pour construire des infrastructures destinées à mettre définitivement les États-Unis en première place sur l’IA.
Stargate est un projet de grande ampleur réunissant SoftBank, OpenAI, Oracle et MGX comme principaux partenaires financiers. Arm, Microsoft, NVIDIA, Oracle et OpenAI sont les principaux partenaires techniques. Ces entreprises veulent unir leurs compétences et budgets pour bâtir une série de centres de données, dont le premier est déjà en construction au Texas, près d’Abilene. Masayoshi Son, l’actuel PDG de SoftBank, est nommé président de cette nouvelle coentreprise. À terme, d’autres centres doivent être construits, aboutissant à une nouvelle infrastructure.
Le budget mirobolant – jusqu’à 500 milliards de dollars – sera déployé sur quatre ans, dont 100 milliards sont investis immédiatement. Le découpage de la somme n’a pas été précisé : ni qui investit quoi, ni quand. La présence de SoftBank et la présidence donnée à Masayoshi Son constituent cependant un faisceau d’indices, tout comme la participation de MGX, un fonds d’investissement émirati créé par le fils du fondateur des Émirats arabes unis.
OpenAI, l’acteur central
On remarque rapidement qu’OpenAI est le seul acteur dédié à l’IA dans le lot de partenaires. L’entreprise, pilotée par Sam Altman – qui s’était plaint récemment du manque de puissance de calcul disponible dans le monde pour entrainer ses modèles – est d’ailleurs claire dans son communiqué de presse :
« Le Projet Stargate est une nouvelle entreprise qui a l’intention d’investir 500 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années dans la construction d’une nouvelle infrastructure d’IA pour OpenAI aux États-Unis ».
Il s’agit donc bien d’une infrastructure pour OpenAI, au sein d’un projet dont Donald Trump a fait l’éloge hier soir. Elon Musk n’a semble-t-il pas apprécié la nouvelle. Sous le tweet d’OpenAI annonçant Stargate, il a répondu : « Ils n’ont pas l’argent nécessaire », avant de rajouter : « SoftBank a obtenu bien moins de 10 milliards de dollars. Je le sais de source sûre ».
Cette vaste promotion d’OpenAI et de ses modèles passe par un aménagement de l’accord liant la société à Microsoft. « Pour soutenir davantage OpenAI, Microsoft a approuvé la capacité d’OpenAI à construire une capacité supplémentaire, principalement pour la recherche et la formation de modèles », indique la firme de Redmond dans un communiqué.
Dans les grandes lignes, les éléments restent les mêmes, notamment la durée du partenariat, jusqu’en 2030. Microsoft garde bien ses droits exclusifs sur les technologies d’OpenAI pour ses propres produits (dont Copilot au premier rang) et l’API d’OpenAI reste exclusivement liée à Azure. OpenAI obtient le droit de se servir d’autres infrastructures à des fins de développement et de recherche sur ses nouveaux modèles. En revanche, Microsoft obtient « un droit de premier refus » sur le développement de nouvelles capacités.
La couronne américaine
L’objectif du projet ne laisse aucune place au doute, comme en témoigne la déclaration de Donald Trump : « Ces géants mondiaux de la technologie annoncent la création de Stargate. Inscrivez ce nom dans vos livres, car je pense que vous en entendrez beaucoup parler à l’avenir – une nouvelle société américaine qui investira au moins 500 milliards de dollars dans l’infrastructure de l’IA aux États-Unis ». Rappelons quand même que SoftBank, qui détient le plus gros fonds mondial d’investissement dans les nouvelles technologies (Vision Fund), est une société japonaise.
Les chefs d’entreprise ont pris soin de remercier Masayoshi Son, le nouveau président, en insistant sur le caractère déterminant de sa victoire électorale. « Nous ne serions pas en mesure de le faire sans vous, Monsieur le Président », a ainsi déclaré Sam Altman. « Nous verrons les maladies guéries à un rythme sans précédent. Nous serons stupéfaits de voir à quelle vitesse nous guérissons ce cancer ou un autre, ainsi que les maladies cardiaques », a-t-il ajouté, enthousiaste.
Une thématique sur laquelle a rebondi Larry Ellison, CEO d’Oracle : « Une fois que nous avons établi le séquençage génétique de la tumeur cancéreuse, nous pouvons vacciner la personne – concevoir un vaccin pour chaque personne afin de la vacciner contre ce cancer. Ce vaccin à base d’ARNm peut être fabriqué de manière robotisée, toujours à l’aide de l’IA, en 48 heures environ ». Le même Larry Ellison, en septembre, indiquait que l’IA allait ouvrir une nouvelle ère de la surveillance, car elle permettrait que « les citoyens se comportent de la meilleure façon possible ».
Un avenir brillant qui ne s’arrête pas à la médecine, alors que Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé. Le président a déclaré que le projet Stargate allait créer « presque immédiatement 100 000 emplois ». OpenAI, dans son communiqué, évoque même « des centaines de milliers d’emplois ».
L’investissement faramineux veut consacrer la toute-puissance américaine sur le terrain de l’IA, qui pourrait être remise en cause par d’autres pays, dont la Chine qui s’est récemment fait remarquer avec son modèle open source DeepSeek R1.
Des questions en suspens
L’annonce, majeure, s’accompagne de multiples questions, tant sur le plan technologique qu’économique, ou même énergétique. La construction d’infrastructures massives pose ainsi la question de leur alimentation en énergie, alors même que le problème est déjà visible.
On ne sait pas précisément quel matériel va être utilisé. Certes, la présence de NVIDIA répond en grande partie à la question, mais il n’est pas impossible que d’autres entreprises se positionnent sur ce créneau, Microsoft développant par exemple ses propres puces. En outre, comme le rappelle TechCrunch, OpenAI cherchait intensivement à recruter pour se bâtir sa propre équipe dédiée à la conception de puces, en lien avec Broadcom et TSMC.
L’annonce de Stargate peut également faire le lien avec d’autres. Selon The Information par exemple, la direction d’OpenAI aurait été frustrée par le rythme de création des nouveaux serveurs chez Microsoft. OpenAI aurait donc été en pourparlers depuis 2024 avec Oracle en vue de créer un immense centre de données… à Abilene, au Texas, pour un budget de 100 milliards. Soit le montant précisément annoncé pour le premier tronçon du financement du projet Stargate.
Pourquoi une annonce à la Maison-Blanche ? Au début du mois, dans une interview à Bloomberg, Sam Altman indiquait cependant qu’il est « devenu extrêmement difficile de construire des choses aux États-Unis. Les centrales électriques, les centres de données, ce genre de choses. Je comprends comment la bureaucratie s’accumule, mais ce n’est pas utile pour le pays en général ». Il est probable que des tractations aient eu lieu pour aplanir le terrain.
Autre interrogation : le Texas. Le choix de l’État, dans lequel Elon Musk concentre une partie de ses activités, est significatif. La Silicon Valley a été écartée, tout comme des États plus froids. Les centres de données, en plus de leur voracité en énergie, sont en outre très consommateurs d’eau, dont la présence ne brille pas spécialement au Texas.
Depuis maintenant plusieurs années, le paysage Internet a largement changé en Europe, suite à l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Les internautes en ont régulièrement une conséquence directe sous leurs yeux avec les « bandeau RGPD ».
Ces bandeaux (qui peuvent prendre de nombreuses formes) servent à informer les utilisateurs et à recueillir leur consentement. La CNIL rappelle ici quelques règles, plus ou moins respectées, mais c’est une autre histoire : permettre à l’utilisateur de consentir par un acte positif clair, de faire un choix par finalité, d’exercer ses choix avec le même degré de simplicité (c’est-à-dire accepter ou refuser) et revenir sur sa décision à tout moment.
Vous cliquez sur « Tout accepter » sans trop réfléchir ?
Les bandeaux se sont tellement fondus dans le paysage qu’il n’est pas rare de cliquer sur « Tout accepter » ou « Tout refuser » si le bouton est facilement accessible et visible, puis continuer à naviguer comme si de rien n’était. Un peu comme lorsque l’on signe/accepte des conditions générales lors d’une inscription à un service, lors d’un achat, d’un paiement en plusieurs fois, etc. Cela ne devrait pas être le cas, mais c’est une réalité.
Mais savez-vous ce qui se cache derrière ces validations en apparence relativement anodines ? Si vous avez répondu des centaines de « partenaires » des sites pour des cookies et autres traceurs publicitaires, c’était la bonne réponse. Mais en quelle quantité et pour quelle durée ? Nous avons relevé quelques chiffres qui pourraient vous surprendre.
Record du jour : 1 529 « partenaires »
Nous n’allons pas dresser une liste de l’ensemble des sites, mais évoquer les grandes lignes avec quelques exemples.
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Les chercheurs et militants écologistes américains ont peur d’une nouvelle suppression de données concernant le climat stockées par les agences publiques américaines alors que Trump entame son deuxième mandat.
Donald Trump vient d’être investi ce lundi 20 janvier. Ne perdant pas de temps, il a déjà pris plusieurs décrets dont l’un repousse de 75 jours la vente ou l’interdiction de TikTok. Des informations publiées par des agences institutionnelles sont menacées de dépublication. Le site reproductiverights.gov, dédié à la contraception et à l’avortement, n’est déjà plus accessible.
La question est d’autant plus problématique qu’une partie importante des données scientifiques mondiales sont stockées et gérées par des institutions américaines. En biologie, par exemple, le National Center for Biotechnology Information (NCBI) héberge des outils comme PubMed. Concernant l’environnement et le climat, les agences américaines comme la NASA, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) ou encore l’Environmental protection Agency (EPA) jouent aussi un rôle très important tout autant pour les données à propos de l’Amérique du Nord que celles concernant la planète entière.
Sous le premier mandat de Donald Trump, la suppression d’informations publiées par les agences américaines
Le sujet n’est pas théorique alors que Donald Trump vient de retirer de nouveau les États-Unis de l’accord de Paris issu de la COP21, le considérant comme une « arnaque unilatérale et injuste ». Il avait fait de même lors de son premier mandat et avait imposé la suppression de certaines pages ou sites des différentes agences du pays.
Comme le montraient en 2021 des chercheurs dans la revue scientifique PLOS One, 20 % du site de l’EPA avait été supprimé. Notamment, la page qui rassemblait les ressources d’informations sur le changement climatique, le climat, les mesures d’atténuation et d’adaptation : epa.gov/climatechange.
« Sa suppression a marqué un tournant important dans les efforts déployés pour influencer la compréhension de la science climatique par le public : la propagation du déni climatique par l’intermédiaire de l’agence fédérale chargée de la protection de l’environnement », expliquent ces chercheurs.
Rogue NASA and co
À l’époque, les informations sur le changement climatique de la NASA ont moins été touchées. L’ancien responsable de l’EPA, Stan Meiburg, expliquait d’ailleurs en 2018 cette différence de traitement par le fait que la NASA était une agence de recherche alors que l’EPA est avant tout une agence de régulation, rédigeant et ayant pour mission de faire appliquer la réglementation sur l’environnement. Et donc une cible importante pour les climato-négationnistes.
En réaction, à la pression mise par la première administration Trump sur les agences, certains de leurs employés avaient créé des comptes Twitter « rebels », comme Rogue NASA ou Alt NOAA pour s’assurer que « les informations factuelles sur le changement climatique et d’autres recherches scientifiques continuent d’être partagées pendant l’administration Trump ».
Des chercheurs qui travaillent sur ces sujets s’étaient regroupés, en 2016, autour d’un collectif nommé Environmental Data and Governance Initiative (EDGI) afin d’organiser des « événements de guérilla » d’archivage pour « sauver les données environnementales de Trump ». 200 To de données avaient été sauvés à l’époque.
Archivage préventif
Voyant Donald Trump revenir pour un second mandat, chercheurs et militants américains veulent cette fois prémunir les informations et données des agences de leur suppression, explique The Verge, notamment en archivant autant que possible les données déjà publiées avant toute action du gouvernement.
« Le financement, les personnes, les connaissances culturelles associées à ces outils et à ces données sont tout aussi importants, sinon plus, que les données elles-mêmes », souligne Gabriel Watson, responsable « data science » à l’Environmental Policy Innovation Center.
Gretchen Gehrke, cofondatrice d’EDGI et responsable du programme de surveillance des sites web, a peur que les équipes de Trump soient mieux préparées cette fois : « Je pense que la menace est beaucoup plus grande cette fois-ci […] Nous pourrions assister à des suppressions massives de données, mais aussi à leur détérioration parce qu’elles ne seront plus gérées ou qu’elles deviennent inaccessibles », explique-t-elle à The Verge.
EDGI travaillent maintenant avec une autre initiative nommée End of Term Web Archive qui s’est donné pour mission d’archiver les sites des différentes agences américaines via Internet Archive.
Si les outils développés par ces agences restent en ligne mais ne sont pas mis à jour, ils vont peu à peu perdre de leur intérêt informatif.
Deux chercheurs avancent que l’explosion de l’IA générative et notre familiarité croissante avec leurs chatbots ouvrent la voie à un nouveau marché de collecte et d’analyse de nos « intentions ». Ils redoutent que cela puisse influencer et biaiser l’accès à l’information, la concurrence libre et non faussée, et jusqu’aux élections.
Les avancées de l’IA pourraient nous faire passer de l’« économie de l’attention », dédiée à la captation et rétention de nos actions (voir notre article associé : « Si c’est gratuit, c’est vous le produit »), à une « économie de l’intention » reposant sur la prédiction et la manipulation de ce que l’on pourrait décider de faire.
Deux chercheurs du Leverhulme Centre for the Future of Intelligence (LCFI, qui explore la nature, l’éthique et l’impact de l’intelligence artificielle) de l’université de Cambridge estiment que nous sommes à l’aube d’un nouveau marché de la « persuasion automatisée ». Reposant sur la captation et l’analyse des signaux et marqueurs numériques de nos intentions, il ouvre des perspectives aussi lucratives que sociologiquement et politiquement abyssales.
Cette « marchandisation de l’intentionnalité humaine » aurait d’ores et déjà été identifiée par des chercheurs et marchands de l’IA comme une « extension viable » de l’économie de l’attention qui régit une bonne partie d’Internet depuis les années 1990, avancent les chercheurs.
Elle reposerait sur le développement et la commercialisation de « technologies persuasives » visant à identifier et influencer nos actions, avant même que nous ayons pris ou formulé de décisions, et qu’ils qualifient d’ « économie de l’intention ».
Des potentialités de manipulation sociale « à l’échelle industrielle »
« D’une certaine manière, l’économie de l’intention est l’économie de l’attention représentée dans le temps ; elle cherche à tracer l’arc de l’attention des utilisateurs – comment elle change, se calcifie et se connecte à des modèles archétypaux de comportement – à travers différentes échelles de temps. Si certaines intentions sont fugaces, d’autres persistent, ce qui rend leur captation lucrative pour les annonceurs. »
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Le 17 janvier, dans le cadre de son enquête sur la conformité du réseau social au Digital Services Act, la Commission européenne a officiellement demandé à X de lui fournir des documents. Elle veut notamment savoir comment fonctionnent les recommandations et la modération.
La situation est tendue entre l’Europe et les grandes entreprises américaines. Apple et Meta ont dit et redit leur agacement face aux cadres législatifs du Vieux continent, tout particulièrement le DMA et le DSA. L’AI Act est venu s’ajouter au lot, contrariant les projets de croissance irréfrénée des titans de l’industrie de la tech. En ordre de marche derrière Donald Trump, fraichement revenu à la Maison-Blanche, elles verbalisent plus intensément leurs griefs.
X, tout particulièrement. La présence d’Elon Musk au gouvernement, à la tête du fameux DOGE (Department of Government Efficiency, ministère de l’efficacité gouvernementale), interrogeait sur l’attitude que la Commission européenne allait adopter. La question des enquêtes en cours a largement été abordée, des échos évoquant leur ralentissement (voire leur pause) en attendant de mieux cerner la position du Bureau ovale.
Dans son communiqué du 17 janvier, la Commission se veut claire : les enquêtes continuent. L’institution annonce plusieurs décisions dans le cadre de l’investigation sur la conformité de X au DSA, ouverte en décembre 2023.
Des documents à fournir
X doit fournir avant le 15 février la documentation interne de son système de recommandation. La Commission veut savoir comment il fonctionne, quels types de contenus sont mis en avant et comment la modération s’applique.
En outre, la Commission a émis une ordonnance de conservation. Tous les documents internes et informations sur les modifications qui seront apportées à ce système de recommandation entre la date du communiqué (17 janvier) et le 31 décembre de cette année doivent être conservés. La Commission ne veut donc pas seulement savoir ce qui a été fait jusqu’à présent : elle veut répertorier et comprendre toutes les modifications éventuelles des prochains mois. Ce type d’ordonnance a déjà été utilisé, notamment contre TikTok dans le sillage des élections roumaines.
Enfin, la Commission européenne demande un accès « à certaines API commerciales de X, des interfaces techniques avec son contenu qui permettent d’établir directement les faits sur la modération du contenu et la viralité des comptes ».
Ces mesures doivent permettre « de prendre en compte tous les faits pertinents dans l’évaluation complexe, au titre du DSA, des risques systémiques et de leur atténuation ».
« Équitable, sûr et démocratique »
Henna Virkkunen, vice-présidente générale chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, s’est voulue claire dans les objectifs poursuivis par la Commission européenne avec cette enquête :
« Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X avec les obligations du DSA. Nous nous engageons à veiller à ce que chaque plateforme opérant dans l’UE respecte notre législation, qui vise à rendre l’environnement en ligne équitable, sûr et démocratique pour tous les citoyens européens », a-t-elle ainsi déclaré.
La ligne se veut ainsi tracée dans le sable, alors que la colère gronde en Europe face aux récentes déclarations et prises de position d’Elon Musk. C’est particulièrement le cas avec l’Allemagne, où sa proximité avec Alice Weidel (qu’il a interviewée sur X), chef du parti AfD (Alternative für Deutschland) d’extrême droite, crispe particulièrement. La situation est d’autant plus tendue que des élections législatives fédérales se tiendront chez nos voisins de l’Est le 23 février.
Selon le Financial Times cependant, les dernières demandes de Bruxelles ne sont pas directement liées aux prises de position d’Elon Musk. Même son de cloche chez Politico, auquel Thomas Regnier, porte-parole de la Commission, a déclaré : « Ces mesures sont totalement indépendantes de toute considération politique ou de tout événement spécifique récent. »
Rappelons que la Commission avait rendu en juillet dernier ses conclusions préliminaires sur X. Elle déclarait que le réseau était en infraction avec le DSA, qu’il avait trompé ses utilisateurs avec la coche bleue de « vérification » et manquait de transparence sur la gestion des publicités. En cas d’infraction avérée, l’amende pourrait aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial.
Ciblée par une active campagne de violence numérique menée depuis des réseaux d’extrême-droite, la journaliste Ivanne Trippenbach a déposé plainte devant le pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Le 11 janvier, la journaliste avait été dépêchée par le quotidien pour faire le compte rendu des funérailles de Jean-Marie Le Pen, décédé trois jours plus tôt à l’âge de 96 ans.
D’abord autorisée à y assister, elle a été mise à l’écart au bout d’une quinzaine de minutes.
Depuis, un militant du média Frontières (auparavant Livre noir) a initié une campagne rapidement reprise par plusieurs sites d’extrême droite et appelant à la violence, au viol, voire au meurtre de la journaliste.
Cité dans la plainte, le député Union des droites pour la République (UDR, le parti d’Éric Ciotti rallié au RN) Alexandre Allegret-Pilot a participé à la campagne.
Le Monde indique porter plainte aux côtés de sa journaliste.
Parmi les multiples décrets pris au premier jour de son second mandat, Donald Trump a révoqué celui de Joe Biden pour réduire les risques posés par l’intelligence artificielle.
Signé en 2023, ce texte obligeait les développeurs de systèmes d’IA posant des risques à la sécurité nationale des États-Unis, la santé publique ou l’économie de partager les résultats de leurs tests de sécurité avec le gouvernement avant d’être mis sur le marché.
Il obligeait par ailleurs ses agences à créer des standards pour ces audits, dans lesquels les risques chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et de cybersécurité seraient pris en compte, rappelle Reuters.
En 2024, le Parti républicain appelait au rejet de ce texte, qu’il considérait comme un frein à l’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Alors que la part de femmes décroît dans les filières françaises de sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, l’EPF engineering school ouvre une filière de recrutement 100 % féminine.
La part de femmes dans les filières mathématiques et scientifiques continue de décroître en France : à la rentrée 2024, elles ne représentaient que 16 % des admis contre 21 % en 2023.
En France, malgré les dispositifs mis en place pour tenter de les attirer, la proportion de femmes diplômées dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques a baissé de 6 % entre 2013 et 2020 alors qu’elle augmentait de 19 % dans le reste de l’Europe.
Pour tenter de pallier le problème, l’EPF Engineering School vient d’obtenir l’accord du ministère de l’Enseignement supérieur pour ouvrir sur Parcoursup 50 places supplémentaires à ses 600 places ouvertes sur concours.
Ces 50 places seront attribuées selon un recrutement distinct, réservé à de futures bachelières (qui ont jusqu’au 13 mars pour soumettre leur candidature pour rejoindre l’un des quatre campus, à Paris-Cachan, Troyes, Montpellier ou Saint-Nazaire).
Juridiquement, des universités ou de grandes écoles publiques ne pourraient pas mettre en place de telles mesures, rappelle Le Monde.
Mais l’EPF (anciennement École polytechnique féminine) engineering school, gérée depuis 1991 par une fondation reconnue d’utilité publique dédiée à la formation des femmes dans le domaine scientifique et technique, bénéficie d’une « protection constitutionnelle » dû à son historique, explique son directeur général Emmanuel Duflos au quotidien.
Créée en 1925 par Marie-Louise Paris, l’École polytechnique féminine avait déjà permis d’ouvrir ce champ d’étude à une plus grande diversité, alors que la quasi-totalité des écoles d’ingénieurs françaises restaient réservées aux garçons.
Devenue mixte en 1994, ses équipes pensaient que « le chemin était acquis pour atteindre la parité ». Loin s’en faut : les écoles d’ingénieurs n’accueillent actuellement que 29 % des filles. L’EPF en compte de son côté 33 %, contre 40 % en 2011. Elle se fixe un objectif de parité à 2028.
France Identité et la SNCF tentent une expérience depuis hier : pouvoir vérifier, dans l’application France Identité, la validité d’un titre de transport. Comme la plupart des fonctions liées à l’application, il faut posséder la dernière carte d’identité, au format carte bancaire et munie d’une puce.
« Plus besoin de présenter votre billet de train et un titre d’identité, vous pourrez présenter votre application France Identité, notamment si vous avez un abonnement TGV INOUI ou une carte avantage SNCF Voyageurs », vante ainsi le communiqué.
Dans la dernière version bêta de l’application, une nouvelle fonction fait ainsi son apparition. En appuyant sur la carte d’identité présente sur l’écran d’accueil. Un encadré « Expérimentation SNCF » apparaît, avec un bouton « Commencer ». Il faut ensuite accepter la transmission de certaines données : nom, prénom et date de naissance.
Après quoi, il faudra saisir le code personnel et scanner la carte d’identité. Un lien est alors établi avec les services de la SNCF, mais seulement si les données ont été transmises. Cette mise en relation permet, lors d’un contrôle dans le train, de présenter un code QR spécifiquement généré par l’application France Identité. Ce code permet la vérification simultanée du titre de transport et de l’identité.
L’expérience doit durer quelques semaines. À son terme, la fonction devrait être diffusée dans la version stable. Notez que l’expérience est pour l’instant limitée en possibilités. Seuls les TGV INOUI sont ainsi concernés pour l’instant. En outre, si le code QR remplace celui du billet dans les transports, les portiques d’accès ont toujours besoin du code habituel. Enfin, les abonnements INOUI et la carte avantage Voyageurs sont pris en charge.
La SNCF avait fait parler d’elle ces derniers mois suite à des amendes à des voyageurs présentant une pièce d’identité numérisée (ici par exemple). Sur cette page, la SNCF précise, en effet, que « les pièces d’identité dématérialisées (photo ou scan sur votre téléphone, photocopie en papier, etc.) ne sont pas acceptées ». Le site indique désormais que « vous pouvez désormais nous présenter votre pièce d’identité dans l’application France Identité ».
Bien connue des professionnels du Net de l’informatique, l’expression remonte en fait aux débuts des années 1970, aux prémices de l’intelligence artificielle et à la dénonciation de la télévision dite « commerciale » bien que, elle aussi, « gratuite ». Il y était déjà question du fait que la surcharge informationnelle « consommait » ceux qui la recevaient.
La notion avait été popularisée, en France, par la célèbre déclaration de Patrick Le Lay, en 2004 alors qu’il était PDG du groupe TF1. Au sujet du « temps de cerveau humain disponible » que la chaîne vendait à ses annonceurs, il avait déclaré :
« Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »
Elle est également devenue le modèle économique d’une bonne partie des contenus proposés sur le web : « si c’est gratuit, c’est vous le produit ». Une reformulation d’un commentaire publié sur le weblog communautaire MetaFilter en 2010 : « Si vous ne payez pas, c’est que vous n’êtes pas un consommateur, mais un produit à vendre », qu’avait notamment plussoyé Tim O’Reilly sur Twitter.
L’information consomme ses receveurs
Le slogan, et ses nombreuses variantes, remontent aux débuts des années 1970. En 1971, Herbert Simon, professeur d’informatique et de psychologie, membre du Panel sur l’évaluation technologique de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, fut invité à expliquer (.pdf) comment « Concevoir des organisations pour un monde riche en informations, pauvre en communications et dépassé en problèmes ».
Celui qui allait, en 1975, se voir décerner le prix Alan Turing pour « ses contributions fondamentales à l’intelligence artificielle » puis, en 1978, le prix Nobel d’économie « pour ses recherches pionnières sur le processus de prise de décision au sein des organisations économiques » y posait les bases de l’« économie de l’attention » :
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Cela fait maintenant plusieurs mois que Seagate a annoncé ses disques durs Exos M dans la série Mozaic 3 + exploitant la technologie HAMR. Deux versions sont de 30 To et 32 To sont de la partie, la première en CMR, la seconde en SMR.
Le fabricant annonce aujourd’hui un nouveau modèle de 36 To. dont les premiers échantillons sont livrés à des partenaires triés sur le volet. Le disque dur dispose de 10 plateaux, chacun de 3,6 To.
Le constructeur ne donne pas de précision, mais son disque dur de 36 To utilise certainement la technologie SMR. Elle permet pour rappel d’augmenter la densité en superposant un peu les pistes, mais au prix d’une amplification en écriture.
Ce n’est que le début du HAMR, avec une montée en puissance prévue pour les prochaines années avec l’objectif de 50 To, toujours dans un format de 3,5 pouces.
Dès son investiture, Donald Trump a pris la décision de repousser l’échéance d’une éventuelle fermeture de TikTok aux États-Unis en signant un décret. 75 jours de répit pour ByteDance et pour le gouvernement du nouveau président américain pour gérer ce dossier brulant.
Donald Trump l’avait promis, dimanche, alors que TikTok venait d’annoncer la suspension de son service aux États-Unis : une fois à la Maison blanche, il signerait, dès le jour de son investiture, un décret visant à créer un délai nécessaire à la recherche d’une solution relative à l’interdiction programmée du réseau social d’origine chinoise.
Le DOGE en place
Le décret en question a bien paru lundi, au milieu d’une salve de textes visant à imprimer, dès les premières heures, la marque du nouvel occupant de la Maison blanche sur l’administration et les politiques publiques des États-Unis.
Outre l’installation confirmée du ministère de l’efficacité (DOGE), confié à Elon Musk, Donald Trump a signé, en date du 20 janvier, un executive order (décret) revenant sur l’entrée en vigueur de la loi « Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act » (loi sur la protection des Américains contre les applications contrôlées par des adversaires étrangers).
Délai nécessaire
Le désormais 47ᵉ président des États-Unis invoque, dans le texte du décret, la nécessité de disposer d’un délai nécessaire pour l’application de cette loi vis-à-vis de TikTok.
« J’ai l’intention de consulter mes conseillers, notamment les responsables des départements et agences concernés, sur les préoccupations de sécurité nationale posées par TikTok, et de rechercher une solution qui protège la sécurité nationale tout en sauvant une plateforme utilisée par 170 millions d’Américains. Mon administration doit également examiner les renseignements sensibles liés à ces préoccupations et évaluer la suffisance des mesures d’atténuation prises par TikTok à ce jour », écrit Donald Trump.
Le délai s’applique aussi aux magasins d’applications
Il enjoint par conséquent au Procureur général de ne prendre aucune mesure visant à faire appliquer la loi dans un délai de 75 jours, et avertit le département de la Justice que ce délai de 75 jours concerne également les partenaires tels qu’Apple ou Google (via leurs magasins d’applications) qui pourraient être visés par la loi, au titre de leur participation à la fourniture d’accès à TikTok. Il prononce par ailleurs un effet rétroactif au 19 janvier, date de l’entrée en vigueur programmée de la loi.
Dimanche, Donald Trump avait exprimé le souhait que la sortie de crise se fasse par l’intermédiaire de la création d’une coentreprise englobant TikTok associant à 50% les États-Unis avec un autre actionnaire potentiel. « Sans l’approbation des États-Unis, il n’y a pas de TikTok. Avec notre accord, (TikTok) vaut des centaines de milliards de dollars, voire des milliersde milliards », affirmait-il, sans préciser plus avant la nature du montage financier imaginé.
TikTok, dont le directeur général assistait lundi à l’investiture de Donald Trump à Washington, s’était réjoui que le nouveau président intercède en faveur de ses activités américaines. Le réseau social n’a en revanche pas communiqué sur le projet de cession imaginé par la nouvelle administration.
Le premier Raspberry Pi remonte à février 2012. Il va donc fêter ses 13 ans dans quelques semaines. Cette fin d’année a été relativement chargée pour la fondation en charge de sa commercialisation. Elle a publié de multiples annonces, notamment autour de l’intelligence artificielle.
On a décidé de regarder un peu dans le rétro pour vous proposer un tableau comparatif des cinq générations de Raspberry Pi, mais aussi des deux générations des Raspberry Pi Zero et Pico, sans oublier d’évoquer les Compute Module.
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Microsoft a un problème avec Windows 11. Ce qui veut dire que, tôt ou tard, nous en aurons un aussi. Les qualités (parfois discutables) du système ne sont pas en cause. C’est le choix de l’éditeur de claquer la porte de Windows 10 dans neuf mois, sa volonté de passer en force et son aveuglement face à une réalité plus que tangible qui risque de lui exploser à la figure.
Le 14 octobre prochain, le support technique de Windows 10 prendra fin. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, ni même qu’une fin de support pose des difficultés. Windows XP et 7 ont posé problème en leur temps, toujours pour la même raison : le nombre d’ordinateurs qui les utilisaient encore.
Même joueur joue encore
Quand un système perd son support technique, il n’est plus entretenu. On peut continuer à l’utiliser, en théorie, tant que le matériel ne rend pas l’âme. En revanche, les failles de sécurité ne sont plus corrigées. Or, des vulnérabilités sont découvertes en permanence. Souvent, une même faille couvre plusieurs versions d’un composant, d’une application, d’un système, car de vastes tronçons de code sont communs. Une faille trouvée dans Windows 11 a de bonnes chances de pouvoir être exploitée dans Windows 10.
Actuellement, le plus gros problème de Microsoft réside dans la part de marché de Windows 10. Que l’entreprise le veuille ou non, l’ancien système représente toujours près des deux tiers du parc Windows, ce qui représenterait environ un milliard d’ordinateurs. Un chiffre vertigineux face à l’arrêt du support qui approche, et trois fois plus élevé que ne l’était Windows 7 au moment de sa propre « mort ».
Pour éviter un désastre de sécurité sur le parc Windows, il faudrait que ces centaines de millions d’ordinateurs soient remplacés ou mis à jour dans les neuf mois. La tâche est impossible, pour plusieurs raisons.
La barrière technologique
Le principal facteur bloquant, c’est le choix de Microsoft sur le matériel compatible. Il faut certes un processeur récent, mais surtout une puce TPM 2.0. Sur le parc Windows 10 existant, on ne sait pas exactement quelle proportion de machines est compatible, mais beaucoup ne peuvent pas être mises à jour vers Windows 11.
C’est la première fois que le passage à une nouvelle version de Windows est aussi complexe. Jusqu’à présent, il suffisait surtout d’avoir assez de puissance sous le capot. Et encore, cet argument n’a pratiquement pas évolué depuis Vista, les configurations étant depuis longtemps largement suffisantes pour assurer le minimum. Quand Vista est sorti, c’était loin d’être le cas.
Cette fois cependant, même des configurations que l’on pourrait encore qualifier de puissantes peuvent ne pas y avoir droit. Des ordinateurs équipés de multiples cœurs, de 32 ou 64 Go de RAM, d’un SSD et ainsi de suite. Si la puce TPM 2.0 n’est pas là, la machine est jugée incompatible. Même chose si le processeur est jugé trop ancien.
Contrairement aux Windows précédents, on ne peut pas simplement forcer la mise à jour. On peut tricher avec des outils désactivant ces vérifications, mais on s’expose à un ordinateur pouvant arrêter de fonctionner suite à une mise à jour.
Il suffit de tout changer
La solution la plus simple, la voie royale pour Microsoft, c’est bien sûr l’achat d’un nouvel ordinateur. L’éditeur pousse en ce sens, affichant sur les PC Windows 10 des messages d’avertissement pour prévenir de la fin prochaine du support. Et parmi ces messages, d’authentiques publicités pour des PC Copilot+, présentés comme la relève idéale, Windows 11 étant présenté comme le grand vaisseau de l’intelligence artificielle.
Qu’ils le soient ou non, ils représentent surtout un achat. De nombreuses personnes ne peuvent pas remplacer si facilement un ordinateur. D’ailleurs, Microsoft devrait s’expliquer sur la nécessité de remplacer un matériel encore fonctionnel pour un nouveau, quand le message sur la consommation responsable autour du numérique devient si prégnant. L’impact écologique d’une telle transition forcée serait phénoménal. Et que dire de l’impact majeur dans certaines parties du monde, notamment en Afrique, comme l’a souligné très justement Pascal Cohet dans une tribune le 7 janvier ?
Et si Linux était la solution ? Quand bien même, cela dépendrait fortement des usages et des compétences des personnes concernées. Ou de leur entourage. Et pour toutes celles et ceux qui se servent d’un ordinateur comme d’un appareil électroménager – n’ont-ils pas raison ? – il faudrait encore expliquer l’intérêt de la démarche et pourquoi toutes leurs habitudes s’apprêtent à changer. L’évidence des uns est rarement celle des autres.
Inciter, coûte que coûte
Jusqu’à présent, Microsoft a dit et redit qu’elle ne transigerait pas sur les prérequis de Windows 11 : la puce TPM 2.0 doit être présente, entre autres critères (il peut arriver que la puce TPM 2.0 soit présente, mais que le processeur soit trop ancien). On comprend l’intérêt pour la société de Redmond : le parc Windows 11 est, dans ses réglages par défaut, plus sécurisé qu’avec toutes les versions précédentes, où ces sécurités étaient optionnelles.
Si l’entreprise a raison dans l’absolu, sa radicalité pourrait s’avérer contre-productive. Outre ces messages incitant à l’achat de nouvelles machines, elle repart dans ses vieilles techniques pour motiver les retardataires à migrer, y compris pour les machines compatibles mais n’ayant pas fait le grand saut.
Début janvier, Microsoft déclarait ainsi que 2025 était l’année du grand renouvellement des PC sous Windows 11. Quelques jours plus tard, la fiche d’information sur « Comment mettre à jour vers Windows 11 » était remaniée pour être plus simple, renvoyant notamment vers l’application Contrôle d’intégrité du PC. Celle-ci permet de vérifier certains aspects du système, mais surtout d’indiquer si la machine utilisée peut passer à Windows 11. Parallèlement, au CES, Microsoft a déclaré que le renouvellement d’un ancien PC Windows 10 était plus important cette année qu’une nouvelle télé ou qu’un nouveau smartphone.
Jusqu’à l’écœurement
Il y a quelques jours, la société publiait un autre billet, cette fois pour indiquer que la mise à jour vers Windows 11 était gratuite pour un temps limité, comme s’il s’agissait d’une nouveauté. Ça n’en était pas une, et le billet a d’ailleurs été supprimé. Microsoft y indiquait notamment que l’opération ne serait plus proposée sitôt la date de fin de support de Windows 10 atteinte. Peut-être quelqu’un chez Microsoft s’est-il rendu compte du peu d’intelligence dans la proposition, entrainant la suppression.
En revanche, Microsoft a bel et bien déclaré que sa suite 365 ne serait plus supportée sur Windows 10 une fois le 14 octobre atteint. Là encore, le billet n’existe plus, mais l’éditeur y précisait que le fonctionnement de la suite bureautique ne serait plus garanti. En d’autres termes, s’il y a des problèmes, débrouillez-vous. Une attitude logique face à une fin de support, la problématique ayant été la même avec Windows XP et 7 en leur temps.
La décision est d’autant plus troublante que Microsoft propose au grand public une année supplémentaire de support technique contre un paiement de 30 dollars. Pour les entreprises, ce sont même trois ans de plus, avec un prix croissant chaque année.
Et pendant ce temps, Microsoft répète à longueur de temps que son système est celui de toutes les nouveautés, entre explosion de l’IA, offre croissante de PC Copilot+ et plateforme idéale pour les jeux. Des affirmations tenant surtout du marketing et qui ne se vérifient pas forcément dans la pratique, comme l’ont montré TechSpot en août dernier sur les performances des jeux.
La route du désastre
La radicalité de Microsoft ne peut mener qu’à une catastrophe. Si l’entreprise reste droite dans ses bottes et assume sa décision, des centaines de millions de machines se retrouveront sans support technique du jour au lendemain.
Si l’on se souvient des évènements autour de Windows XP et 7, il est impossible que les gouvernements ne réagissent pas, tout du moins une partie d’entre eux. Pour les deux systèmes (particulièrement XP), Microsoft avait repoussé la date plusieurs fois, à cause d’une trop grande part de marché résiduelle et de gouvernements mécontents. Entre temps, certains cadres législatifs ont évolué et l’entreprise pourrait être tenue responsable d’un vaste défaut de sécurisation sur le système le plus utilisé au monde.
Microsoft répète pour l’instant qu’elle ne pliera pas. Si elle devait le faire, cela mettrait à mal toute sa stratégie, en plus de reconnaitre implicitement qu’elle a eu tort jusqu’ici. Et n’en déplaise à l’entreprise et à ses prises de position obstinées, la question va rester ouverte tous les prochains mois.
En l’état, il est peu probable que Microsoft change son fusil d’épaule. Maintenir la situation actuelle est virtuellement impossible, tant elle enverrait au casse-pipe une montagne de PC. Au point d’assouplir les conditions d’accès à Windows 11 ? Probablement pas. En revanche, repousser la date serait la solution toute trouvée, au risque de créer un nouveau sursaut sur la souveraineté numérique, particulièrement en Europe.
Amazon aurait-elle joué avec le feu en embauchant les trois fondateurs et un quart des effectifs de la start-up Covariant AI ?
Dans la course à l’intelligence artificielle, pour éviter d’attirer le regard des régulateurs de la concurrence, la plupart des géants numériques évitent d’acheter des start-ups d’IA prometteuses. À la place, ils préfèrent généralement y investir, embaucher certains de leurs ingénieurs ou prendre des licences sur leurs technologies.
Fin août 2024, Amazon a annoncé conclure divers accords avec Covariant AI, une société californienne spécialisée dans l’apprentissage machine à destination de robots de manutention. Une personne qui se décrit comme un lanceur d’alerte argumente auprès de la Federal Trade Commission (FTC), de la Securities and Exchange Commission (SEC) et du ministère de la Justice des États-Unis que la transaction a été « délibérément et illégalement structurée pour échapper à l’application de la législation antitrust ».
D’après les informations du Washington Post (propriété de Jeff Bezos), les informations qui n’ont été à l’époque portées ni à la connaissance du public, ni à celle des régulateurs concernent notamment le prix convenu de 380 millions de dollars, bien au-delà du seuil de 119,5 millions de dollars au-delà duquel une transaction doit normalement être signalée aux autorités.
L’accord conclu entre Amazon et Covariant comprendrait par ailleurs des restrictions du type de licences que Covariant serait en capacité de continuer de vendre sans payer de pénalités à Amazon. D’après le lanceur d’alerte, cela ferait nécessairement de la société une entreprise « zombie ».
Un enregistrement versé au dossier d’une discussion avec le directeur exécutif de Covariant laisse d’ailleurs entendre que ce dernier ne compte pas vendre plus d’une ou deux licences à moins de 10 millions de dollars dans l’année. De plus, Covariant ne devrait pas continuer plus d’une année au-delà de la transaction, période à l’issue de laquelle les investisseurs devraient se partager un dernier paiement d’Amazon à hauteur de 20 millions de dollars.
Auprès du Washington Post, une porte-parole d’Amazon déclare qu’il n’était pas nécessaire de signaler la transaction aux autorités, dans la mesure où l’entreprise n’aurait signé que pour une licence non exclusive. Elle déclare par ailleurs que Covariant garde des employés, et qu’Amazon ne souhaite pas la voir devenir moins compétitive.
Face aux juges français, Pavel Durov affirme ne pas avoir été au courant, avant son arrestation, de l’ampleur des activités criminelles en cours via Telegram.
Mis en examen à Paris pour complicité d’activités criminelles, le fondateur de Telegram a reconnu devant les juges d’instruction avoir « pris connaissance de la gravité de faits » reproché à son réseau social lors de sa garde à vue, selon des déclarations obtenues le 18 janvier par l’AFP. Il aurait par ailleurs promis d’ « améliorer » la modération de Telegram.
L’entrepreneur russe, qui possède aussi la nationalité française, avait été mis en examen le 24 août 2024. À l’époque, alors que son arrestation suscitait de nombreux débats, il avait d’abord critiqué les autorités, estimant que les remontées de la justice ou des associations manquaient.
Se déclarant toujours « disponible et prêt à répondre à toutes les demandes » des autorités, du cabinet du président, voire d’ « un agent de la DGSI », le milliardaire de 40 ans a indiqué faire « de son mieux » à chaque alerte.
Lors d’un premier interrogatoire, mené le 6 décembre, Durov a toutefois admis avoir « pris connaissance de la gravité de tous ces faits […] en garde à vue ». Il a par ailleurs déclaré n’avoir « pas créé » Telegram en 2013, avec son frère, « pour les criminels », dont il concède que la « fraction minime » a « augmenté ». Sur les cinq premiers mois de 2024, relève France Info, 535 procédures ont été ouvertes en France, contre 808 sur toute l’année 2023. Entre 2017 et 2024, les gendarmes avaient relevé 2 000 procédures d’infractions réalisées avec ou facilitées par Telegram, tandis que Pharos en comptabilisait 2 700 pour la seule année 2023.
Alors que les juges lui listent une quinzaine de groupes dont les activités tournent autour de la pédocriminalité, des stupéfiants, des escroqueries, des armes et étant très simplement accessibles sur la plateforme, ils lui demandent : « Avez-vous conscience que la simplicité d’utilisation de Telegram permet à quiconque d’accéder à des plateformes illicites, de manière beaucoup plus simple notamment que sur le darkweb ? »
« En désaccord », Pavel Durov indique que Telegram est efficace et supprime chaque mois « 15 à 20 millions de comptes utilisateurs et un à deux millions de chaînes et de groupes ».
En septembre, la modération de Telegram a été revue, notamment pour améliorer la prise en compte des signalements d’abus, peu de temps après que son dirigeant a affirmé avoir aidé le renseignement français à déjouer des attentats.
Dans le détail, les juges ont demandé au fondateur de Telegram si la plateforme vérifiait précisément l’identité de ses utilisateurs, ce que ce dernier nie : « Non, et je pense que c’est le cas de toutes les messageries ». Interrogé sur le chiffrement d’une partie des messages, celui-ci évoque un « standard de l’industrie » et se déclare satisfait qu’un employé ne « puisse avoir accès aux messages » en question.
Les juges interrogent aussi l’entrepreneur sur la fonctionnalité « People Nearby », soupçonnée d’avoir permis de fournir des services criminels géolocalisés. Alors que ce dernier assure que « dans la majorité des pays », elle ne sert pas « à des fins illégales », le juge ironise : « la France a peut-être une particularité en matière gastronomique, mais sûrement pas en matière de délinquance ».
Hausse des demandes d’information
Se déclarant « à titre personnel dégoûté » par les infractions relevées, « mauvaises pour la société et les affaires », Pavel Durov promet d’améliorer les processus de modération de sa plateforme et de travailler à une collaboration accrue avec les autorités, de sorte à faire de cette modération « une fierté » pour les équipes de l’entreprise.
En pratique, Telegram proposait des rapports de transparence depuis 2018. Comme le bot permettant d’y accéder ne fournit des informations que pour le pays dans lequel le compte Telegram est enregistré, le technologiste de Human Rights Watch Etienne Maynier a participé à lancer une initiative crowdsourcée avec le média Meduza pour en fournir une vue consolidée (accessible sur son GitHub). Avec 893 requêtes formulées sur l’année 2024, la France se place parmi les principaux pays ayant le plus sollicité Telegram.
Pour la seule France, la progression des requêtes, depuis la mise en examen de Pavel Durov au beau milieu du troisième trimestre (Q3) est très nette :
Un nouveau rapport fait le point sur la dépendance de l’Union européenne et de la France aux semi-conducteurs produits hors des frontières. En l’état, l’immense majorité des composants provient d’Asie de l’Est. Malgré les ambitions de l’Europe et le développement de la filière en France, le manque d’investissements reste patent.
Le secteur lui-même est en pleine forme, continuant d’afficher une croissance moyenne de 7 % par an, suivant l’évolution des habitudes et la numérisation toujours plus poussées des économies. En valeur, le marché mondial des semi-conducteurs est ainsi passé de 50 milliards de dollars en 1990 à 500 milliards en 2023. Une dynamique portée par la demande toujours plus importante d’appareils électroniques, l’intégration croissante de composants électroniques dans les produits finis (voitures, objets connectés…) et, bien sûr, par le développement de l’intelligence artificielle.
Cette valeur devrait continuer à grimper, Mc Kinsey prévoyant une hausse de 80 % en 2030 par rapport à 2021. Le rapport du cabinet prévoyait, en octobre 2021, des hausses majeures dans le domaine en composants électroniques pour le secteur automobile (+ 180 %) et l’électronique grand public (+ 100 %).
Si rien ne semble surprendre en apparence, la production elle-même a toutefois subi une forte évolution depuis la fin des années 2000.
L’omniprésence de l’Asie de l’Est et des États-Unis
Sans surprise, l’Asie de l’Est domine très largement le marché des semi-conducteurs, dont elle assure 80 % de la production mondiale. Précisons à ce sujet que le rapport entend par « semi-conducteurs » les composants électroniques miniaturisés et non les matériaux eux-mêmes, comme le silicium ou le germanium. Les approvisionnements en matériaux font tout autant l’objet de grands travaux au niveau européen, l’Union cherchant activement à diversifier ses sources d’approvisionnement. Dans ce domaine, l’Asie de l’Est occupe aussi une place prépondérante, particulièrement la Chine, comme nous l’avions vu sur le silicium.
Si l’Asie de l’Est est loin devant dans la production des composants, avec de gigantesques entreprises comme TSMC, les États-Unis occupent la première place pour tout ce qui touche à la conception et à la vente de produits finis, avec 48 %.
Fragmentation des chaines de valeur
Le rapport note cependant une forte évolution dans les pratiques de production. Pendant longtemps, les grandes entreprises – surtout américaines – ont ouvert des succursales dans les pays disposant d’une main-d’œuvre bon marché. Depuis un plus de dix ans, la tendance a changé. Petit à petit, les mêmes entreprises s’orientent vers du fabless, c’est-à-dire un mode de fonctionnement avec peu ou pas d’usines. En parallèle, elles ont un recours croissant à la sous-traitance, permettant notamment l’explosion de TSMC et d’autres sociétés produisant pour d’autres, à l’image du géant Foxconn.
« Cette structure n’a pu se développer que grâce à l’amélioration considérable sur la période récente des moyens de communication, qui ont permis de fractionner encore davantage la chaîne de production et conduire ainsi à une externalisation des activités de production au niveau mondial », ajoute le rapport. La demande mondiale, toujours croissante, reste le principal moteur de cette intensification, qui a beaucoup profité aux fonderies. En outre, l’évolution technologique très rapide suppose une forte capacité d’adaptation, dont les fonderies se sont fait une spécialité.
Le rapport relève une complexification de l’analyse des dépendances dans cette nouvelle organisation, notant que « les étapes front-end et back-end sont généralement séparées géographiquement ».
Par exemple, « l’Allemagne est un exportateur important de silicium (matière première utilisée pour la fabrication des wafers), mais les wafers eux-mêmes sont majoritairement exportés du Japon vers Taïwan, qui exporte par la suite des puces et circuits intégrés vers la Chine, qui les utilise in fine pour la production d’appareils électroniques destinés en particulier aux marchés européen et américain », pointe le document.
L’Europe à la traine
Le rapport de la DGE mentionne que la production européenne de semi-conducteurs a doublé depuis 2013. Cependant, sur la dernière décennie, les importations se sont envolées, atteignant 50 milliards d’euros en 2023. L’écart est devenu manifeste début 2017, mais la DGE note une amplification de ce « découplage » par la suite. Au point que les importations ont presque triplé en 2023 par rapport à 2017. Japon, Chine, Taïwan et Corée du Sud sont les principaux importateurs, Taïwan représentant à lui seul 21 % des importations européennes.
La Direction relativise cependant l’impact économique de cette dépendance : « Les indicateurs de « foreign inputreliance » (FIR) élaborés par l’OCDE permettent de mesurer la valeur de la production étrangère utilisée comme intrant pour une économie donnée. Celui-ci atteint environ 0,2 % sur la période 1995 - 2018 pour les semi-conducteurs : cela indique que pour produire une unité de PIB, l’Union européenne doit s’approvisionner à hauteur de 0,2 % en semi-conducteurs produits à l’étranger ». En comparaison, sur la même période, le FIR des importations d’énergie était 8 à 15 fois supérieur.
Bien que la donnée soit importante, elle reflète plusieurs réalités. Elle traduit notamment « la place limitée qu’occupe l’industrie manufacturière en Europe comparativement à d’autres zones géographiques ». Le FIR est par exemple de 5 % en Chine et au Mexique, et grimpe même jusqu’à 10 % en Malaisie.
En outre, ce chiffre ne tient pas compte de l’impact économique en cas de pénurie. Durant les neuf premiers mois de 2021, la pénurie de semi-conducteurs aurait ainsi provoqué une baisse significative du PIB dans plusieurs pays d’Europe, jusqu’à 0,5 % en Allemagne selon l’OCDE.
La place de la France
Selon le rapport de la Direction générale des entreprises, la France représente 11 % de la production de semi-conducteurs en Europe (chiffre de 2022). Une proportion stable entre 2017 et 2020, même si elle a connu une légère baisse en 2019 et 2020 à cause de la crise sanitaire. En revanche, depuis, 2020, c’est le bond : une augmentation de presque 50 % dans la production, la valeur de l’ensemble passant de 3,4 milliards d’euros à 5 milliards.
Comme pour l’Europe cependant, les importations ont grandi plus vite. Elles représentaient ainsi 7 milliards d’euros en 2022, soit une augmentation de 65 % depuis 2019. 3,6 milliards d’euros concernent des importations de produits finis ou intermédiaires à destination des industriels du secteur. Le reste est à destination des industriels hors du secteur des semi-conducteurs.
La dépendance qui se manifeste à travers les importations dépend du type de produit. Pour les semi-conducteurs en tant que produits finis, elle vient d’Asie de l’Est, Taïwan représentant 26 % des importations en 2023. Pour les wafers, les importations atteignent 553 millions d’euros, dont 57 % viennent du Japon. Enfin, les équipements et machines de production proviennent à 28 % des États-Unis, même si le rapport note la place importante des Pays-Bas, siège d’ASML, comme exportateur.
La DGE recense 115 entreprises spécialisées en France, pour environ 35 000 emplois, répartis pour deux tiers dans des PME. 85 % de la production sont cependant réalisés par deux acteurs.
Quelles évolutions à venir en Europe ?
Comme le note le rapport, les États-Unis se sont dotés d’un CHIPS and Science Act qui prévoit la bagatelle de 280 milliards de dollars de nouveaux financements sur dix ans pour soutenir la recherche et la production de semi-conducteurs. Cette loi, qui doit permettre de lutter contre l’omniprésence de la Chine, veut également ramener en partie la production sur le sol américain.
Et en Europe ? La DGE cite les trois axes du soutien aux semi-conducteurs : les PIIEC (Projets Importants d’Intérêt Européen Commun), le programme « Horizon Europe » et bien sûr le fameux Chips Act. Les premiers permettent aux États membres de financer des projets d’entreprises sélectionnées. Pour les semi-conducteurs, on en compte deux : « Microélectronique » en 2018 et « Microélectronique et Connectivité » en 2023.
Horizon Europe est un programme-cadre de l’Union sur la recherche et l’innovation pour la période 2021 - 2027. Au sein de ce programme, le Cluster « Numérique, Industrie et Espace » concerne tout particulièrement les semi-conducteurs. Il inclut un partenariat public-privé nommé Key Digital Technologies, qui listait en 2023 trois appels à projets, pour une dépense estimée à 317 millions d’euros.
Quant au Chips Act, il grave dans le marbre les ambitions de l’Europe, qui veut passer à 20 % de parts de marché sur les semi-conducteurs sous dix ans, soit d’ici 2023, contre 10 % aujourd’hui. Le budget de 43 milliards d’euros (investissements publics et privés) doit doper la recherche et l’innovation dans les semi-conducteurs, tout en simplifiant de nombreux processus, dont les procédures de certification pour les puces économes en énergie.
En France, le soutien aux semi-conducteurs est longtemps passé par les plans Nano. Le dernier, Nano 2022 (pdf), a mobilisé 1,1 milliard d’euros. Depuis, le Chips Act européen a pris le relai. Le 28 avril 2023 par exemple, la Commission européenne a validé le projet de méga-usine de GlobalFoundries et STMicroelectronics en Isère (à Crolles). Coût de l’opération : 7,5 milliards d’euros, dont 2,9 milliards proviennent de l’État français, dans le cadre du programme France 2030. L’usine devrait produire 620 000 wafers par an, soit une augmentation de 6 % des capacités européennes toutes finesses confondues, et de 40 % sur les finesses de gravure allant de 20 à 65 nm.