[TEST] KARMA: The Dark World : une incroyable aventure dans les méandres de la pensée
AprĂšs avoir testĂ© la dĂ©mo de KARMA: The Dark World, je nâĂ©tais pas spĂ©cialement emballĂ© pour faire le titre en entier. Probablement dĂ» Ă un manque de temps et une fatigue mentale pesante. JâĂ©tais dĂ©jĂ assez torturĂ© Ă mon taf, alors me triturer le cerveau le soir sur un Ă©niĂšme walking sim psychologique, non merci. Seulement, au fond de moi, jâĂ©tais curieux de savoir si ce titre allait tout de mĂȘme rĂ©ussir Ă se dĂ©marquer des autres. Je vais vous lâavouer tout de suite, aprĂšs avoir fini le jeu, je ne suis pas prĂšs de lâoublier.
Genre : Walking sim horrifique & psychologique | DĂ©veloppeur : POLLARD STUDIO LLC | Ăditeur : Wired Productions, Gamirror Games | Plateforme : Steam, GoG | Prix : 24,99 ⏠| Configuration recommandĂ©e : i7-10700K / Ryzen 7 5700X, 16 Go de RAM, Intel ARC A750, NVIDIA GeForce RTX 2080 / AMD Radeon RX 6700 XT | Langues : Anglais, interfaces et sous-titres en français | Date de sortie : 27/03/2025 | DurĂ©e de vie : 5-7 heures
Test effectué avec une version Steam.
What the hell is this about?
Lâhistoire se dĂ©roule en 1984 dans une rĂ©invention dystopique en Allemagne de lâEst. Le studio est allĂ© directement sâinspirer de 1984 de G. Orwell, traitant du totalitarisme, de la surveillance de masse et du lavage du cerveau. Dans cette sombre aventure, vous incarnez Daniel McGovern, un agent du bureau de la pensĂ©e travaillant pour la Leviathan Corporation, une gigantesque entreprise qui contrĂŽle la vie de toute la population. Vous allez devoir enquĂȘter sur un vol commis par un membre du personnel et fouiller ses souvenirs les plus profonds. Malheureusement, ce qui semble ĂȘtre une simple enquĂȘte de routine va vite se transformer en une descente aux enfers.
Une narration efficace, mais pas que
Sans spoiler, jâai vraiment aimĂ© lâhistoire que raconte ce titre au travers de nombreux Ă©lĂ©ments tous aussi rĂ©ussis les uns que les autres. Au fil de lâaventure, je me suis posĂ© de nombreuses questions existentielles, Ă plusieurs reprises, et câest en grande partie grĂące Ă un scĂ©nario complexe, mais terriblement bien ficelĂ©, qui se dĂ©voile petit Ă petit tel un puzzle. MĂȘme si le titre ne rĂ©volutionne pas par son gameplay, il arrive Ă nous maintenir en tension grĂące Ă son ambiance superbement travaillĂ©e, tout droit sortie dâune Ćuvre de David Lynch. Graphiquement, câest trĂšs beau et la direction artistique mâa tout simplement Ă©bahi. Le studio a fait un superbe travail sur cet aspect. Certaines scĂšnes sont saisissantes et dâautres oppressantes. LâUnreal Engine 5 y est pour beaucoup, et les tableaux que nous montrent KARMA sont juste superbement travaillĂ©s. Je nâai pas rencontrĂ© le moindre problĂšme technique, ce qui a grandement participĂ© Ă lâimmersion. Sachez cependant que certaines mĂ©caniques de jeu ont pu me la (et les) briser.
Durant lâaventure, vous allez devoir Ă©lucider plusieurs Ă©nigmes. Globalement, elles ne sont pas trĂšs compliquĂ©es. Avec un peu dâobservation et de lecture de textes, je rĂ©ussissais assez rapidement Ă les rĂ©soudre. Mais dâautres manquent dâindices, et ne sont pas si intuitives quâil nây parait. Si vous ne faites pas une action en particulier â script oblige â, vous pouvez rester bloquĂ© plusieurs minutes, ce qui peut provoquer de la frustration, de lâincomprĂ©hension et ensuite, de lâennui. Il faudra parfois prendre du recul pour ne pas tomber dans lâagacement si vous ne parvenez pas Ă comprendre. Par exemple, vous trouverez sur votre chemin des petites boites bonus avec des suites logiques Ă rĂ©soudre, qui elles, ne sont pas faciles du tout. Heureusement, elles sont optionnelles et ne servent quâĂ garnir vos succĂšs Steam.
Une musique qui, en ce lieu, paraßt irréelle
Geng Li, lâun des membres du studio, est Ă lâorigine de nombreux frissons provoquĂ©s par sa musique poignante et renversante. Je me revois encore Ă la fin du jeu, regardant les noms du studio dĂ©filer sous une musique pleine de mĂ©lancolie et de souffrance. Tout y est. Lâambiance sonore est vraiment bien travaillĂ©e et on ne peut que saluer le boulot des artistes derriĂšre tout ça. Certains passages musicaux mâont absolument touchĂ©. Les doublages en anglais sont Ă©galement de bonne qualitĂ©, ajoutant aux personnages une crĂ©dibilitĂ© sans faille.
Et le gameplay dans tout ça ?
Comme KARMA: The Dark World est un walking sim, il ne dĂ©roge pas aux nombreuses rĂšgles qui lâidentifient comme tel. Puzzles, hide and seek, capture dâimage via un appareil photo ; les habituĂ©s du genre regretteront certainement un manque dâinnovation. La vitesse de marche est plutĂŽt lente, mĂȘme avec la touche Shift enfoncĂ©e, le sprint nâaugmentant que trĂšs peu votre vitesse. Ă certains moments, vous allez devoir « courir » pour Ă©chapper Ă quelque chose, mais le jeu reste assez clĂ©ment en termes de difficultĂ© et si vous venez Ă mourir, le jeu se charge automatiquement pour refaire la scĂšne. Concernant les actions possibles, câest minimaliste. La touche F va nous permettre dâinteragir avec les objets, et le clic droit, de zoomer. Mais je nâai pas trouvĂ© dâutilitĂ© particuliĂšre Ă cette fonction. Ces mĂ©caniques sont bien les aspects les moins intĂ©ressants du jeu, car elles nâapportent aucune nouveautĂ© dans le genre et câest bien dommage.
Indubitablement une réussite
MalgrĂ© un gameplay trop classique et une durĂ©e de vie (si on retire les cinĂ©matiques) assez courte, KARMA: The Dark World parvient Ă nous happer grĂące Ă sa narration incroyable et de son intrigue parfaitement maitrisĂ©e. Jâai Ă©tĂ© bluffĂ© par la qualitĂ© dâĂ©criture et lâambiance suffocante qui rĂšgne Ă certains moments de lâaventure. Ajoutez Ă cela une bande son qui mâa profondĂ©ment touchĂ©, renforçant lâaspect tragique et douloureux de cette dystopie. Je ne peux que vous recommander ce titre, qui, pour moi, est une expĂ©rience poignante, dont on ne sort pas indemne une fois terminĂ©.
Vous avez du mal Ă vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider Ă trier le bon grain de lâivraie.