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Reçu aujourd’hui — 1 décembre 2025 7.4.2 📰 Infos Monde

Guerre en Ukraine : Donald Trump optimiste sur un accord entre Kiev et Moscou

1 décembre 2025 à 09:04

Alors que Kiev est confrontée à une progression militaire de Moscou dans l’est du pays et qu’elle est secouée par un grave scandale de corruption, des délégations ukrainienne et américaine ont négocié plusieurs heures, dimanche 30 novembre, en Floride. Elles ont qualifié leurs pourparlers de "productifs". Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme. "Je pense que la Russie aimerait que cela se termine, et je pense que l’Ukraine, je sais que l’Ukraine aimerait que cela se termine", a-t-il lancé à bord d’Air Force One.

Les infos à retenir

Donald Trump optimiste sur un accord Ukraine-Russie

⇒ Volodymyr Zelensky reçu par Emmanuel Macron à Paris

⇒ L’émissaire américain Steve Witkoff en route pour Moscou ce lundi

La semaine à venir s'annonce "cruciale", dit Kaja Kallas

La semaine qui s'ouvre s'annonce "cruciale" pour l'Ukraine, a affirmé ce lundi la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, avant le début d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bruxelles.

"Cela pourrait être une semaine cruciale pour la diplomatie", a-t-elle affirmé devant la presse. "Nous avons entendu hier que les discussions en Amérique étaient difficiles mais productives. Nous ne connaissons pas encore les résultats, mais je parlerai aujourd'hui au ministre de la défense de l'Ukraine ainsi qu'au ministre des affaires étrangères de l'Ukraine", a-t-elle ajouté.

Donald Trump optimiste sur un accord Ukraine-Russie, son chef de la diplomatie reste prudent

Donald Trump a estimé dimanche qu’il y avait "de bonnes chances" pour un accord mettant fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, après des pourparlers entre Washington et Kiev, à l’issue desquels son chef de la diplomatie Marco Rubio est resté bien plus prudent. Qualifiées de "productives" par les deux délégations américaine et ukrainienne, ces négociations menées en Floride autour du plan dévoilé il y a dix jours par les Etats-Unis, mais jugé trop favorable à Moscou les Ukrainiens et les Européens, n’ont pas accouché d’annonce majeure.

"Il reste encore du travail", a averti le secrétaire d’Etat Marco Rubio, après cette rencontre. Une source proche de la délégation ukrainienne a confié à l’AFP que ces discussions n’étaient "pas faciles". Cela n’a pas empêché le président américain d’afficher son optimisme, à bord d’Air Force One. "Je pense que la Russie aimerait que cela se termine, et je pense que l’Ukraine, je sais que l’Ukraine aimerait que cela se termine", a déclaré Donald Trump. De son côté, Rustem Oumerov, le négociateur en chef ukrainien envoyé en Floride, a annoncé sur Facebook qu’il avait fait part au président Zelensky de "progrès substantiels".

Donald Trump a par ailleurs rappelé que Kiev n’était pas en position de force, pointant le vaste scandale de corruption qui a conduit Volodymyr Zelensky à limoger son très influent bras droit, Andriy Yermak. "L’Ukraine a quelques petits problèmes difficiles", a critiqué le républicain. "Il y a une situation de corruption, ce qui n’aide pas".

Volodymyr Zelensky reçu par Emmanuel Macron à Paris

Le président français Emmanuel Macron reçoit ce lundi à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui est sous fortes pressions militaire et politique, au moment où Donald Trump a fait part de son optimisme sur un règlement du conflit avec la Russie.

Volodymyr Zelensky sera reçu à l’Elysée à 10h00 et les deux chefs d’Etat feront une déclaration à la presse avant un entretien et un déjeuner de travail. "Les deux dirigeants échangeront sur la situation et sur les conditions d’une paix juste et durable, dans la continuité des discussions de Genève et du plan américain et d’une concertation étroite avec nos partenaires européens", a indiqué la présidence française.

L’émissaire américain Steve Witkoff part pour Moscou

L’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, va partir ce lundi pour Moscou, afin de poursuivre les négociations avec la Russie autour du plan américain visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, a annoncé à l’AFP un haut responsable américain. Il devrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine mardi.

© afp.com/Jim WATSON

L’Occident a une responsabilité dans l’impasse à Gaza, par Arié Bensemhoun

1 décembre 2025 à 07:30

Alors que le temps s’égrène dans les ruines de Gaza et que les derniers corps d’otages peinent à être restitués, l’idée même d’une paix durable apparaît plus que jamais comme un mirage. Le Hamas, fidèle à sa logique de guerre sainte jusqu’au-boutiste, refuse son désarmement - préalable pourtant indispensable à la reconstruction du territoire et à la stabilité régionale. L’Occident se donne bonne conscience à coups de résolutions et de communiqués, mais la reprise des combats paraît inévitable tant que le Hamas persiste à violer ses engagements du plan Trump.

L’impasse n’est pas née du seul fanatisme des uns ni de la résistance des autres. Elle est aussi le fruit d’un enchaînement d’erreurs des nations occidentales — singulièrement de l’Europe, France en tête — qui ont perdu le sens des valeurs qu’elles prétendaient défendre et ont, par faiblesse, permis au Hamas de subsister.

Tout a commencé par une faute de perception. Là où Israël a vécu le 7 octobre 2023 comme une blessure existentielle - une razzia pogromiste d’un autre âge - l’Occident a voulu le replacer dans la grammaire obsolète du "conflit israélo-palestinien". Ce réflexe pavlovien a aplati l’histoire, dilué la tragédie et permis au terrorisme de se redéployer sous les habits d’une prétendue "résistance". Les chancelleries occidentales ont refusé de voir que le 7-Octobre n’était pas qu’un nouvel épisode de barbarie palestinienne, mais l’expression d’une guerre métaphysique : celle que le fanatisme islamiste livre à la civilisation.

Cette guerre, dix ans après les attentats de Paris et la vague de djihadisme qui a frappé l’Europe, l’Occident ne la connaît pourtant que trop bien. Mais l’islamisme, faute d’avoir été combattu pour ce qu’il est, a su troquer la kalachnikov pour le prosélytisme, l’entrisme et le "palestinisme", cette idéologie centrée sur la cause palestinienne. Dans toutes les grandes villes du monde libre, des cortèges défilent au cri de "Free Palestine" non plus pour dénoncer une prétendue "occupation" mais pour contester l’existence même de l’État juif. Et tandis que les synagogues de Paris, Londres ou Berlin doivent être placées sous protection, les chancelleries occidentales parlent de "désescalade", refusant de nommer la haine qui s’exprime aussi bien dans leurs rues que dans celles de Gaza, lorsque les corps d’otages y étaient exhibés comme des trophées de guerre.

Au lieu de nommer le mal, on a préféré le contextualiser. Dès le lendemain des massacres, on parlait de "proportionnalité", de "cessez-le-feu". La prudence diplomatique est devenue une morale de substitution. Dans cette symétrie héritée d’un pacifisme sentimental, le Hamas triomphe symboliquement, il se pare du masque de la victime et retourne la compassion mondiale à son profit, tout en orchestrant la souffrance de la population qui l’a élu.

Puis de la faute morale a découlé la faute politique qui a scellé l’impasse. En septembre 2025, dix États occidentaux, menés par la France, ont reconnu un "État de Palestine" sans condition. Ce geste, présenté comme celui de la "justice", comme une offrande à la paix, a été en réalité un renoncement, où l’Occident a consacré la stratégie du chantage et du sang.

Derrière cet humanisme d’apparat, une realpolitik frileuse : préserver le gaz qatari, ménager Riyad, ne pas froisser Ankara. Dans une Europe minée par les tensions communautaires et la montée d’une haine décomplexée des Juifs, la reconnaissance d’un État palestinien a été conçue comme un anesthésiant social, non comme un projet de paix. En consacrant cet État dans le sillage du plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, l’Occident a envoyé le message le plus dangereux : la violence paie.

Cette faute historique trouve sa logique dans une incompréhension persistante : croire que le conflit israélo-palestinien est territorial. Depuis un siècle, on s’obstine à penser que la paix naîtra d’une ligne tracée sur une carte. Or, les refus des Arabes, puis des Palestiniens, n’ont jamais été géographiques mais ontologiques. Le Hamas, héritier de la collaboration de Mohammed Amine al-Husseini avec les nazis et du rejet arabe de 1947, ne lutte pas pour un État aux côtés d’Israël mais pour un État islamique à sa place. En traitant ce fanatisme comme un nationalisme frustré, l’Occident s’est condamné à proposer des solutions politiques à un mal métaphysique, qui ne pourra être surmonté que par la transformation du regard arabe sur la légitimité du fait juif au Proche-Orient.

Sous la pression des opinions publiques, les gouvernements occidentaux ont abandonné Israël au moment le plus critique de son opération pour détruire le Hamas. Les pauses humanitaires et les cessez-le-feu imposés ont offert au mouvement islamiste le répit nécessaire pour se reconstituer, sans jamais exiger sa reddition. Croyant sauver des vies, l’Occident en a prolongé les souffrances. Ce sont ceux qui se réclament de la paix qui ont, paradoxalement, contribué à la rendre impossible en sortant les terroristes de l’étreinte nécessaire à une résolution définitive du conflit.

En substituant la morale des intentions à la politique des réalités, en plaçant l’émotion au-dessus du discernement, les gouvernements européens ont transformé Gaza en champ d’épreuve de leur propre faillite. Ils ont non seulement validé la stratégie des boucliers humains, mais aussi celle des prises d’otages - avec un Hamas qui séquestre des civils comme gage de sa survie politique, convaincu que l’Occident finira toujours par tordre le bras d’Israël et plaider le compromis au nom d’un humanisme dévoyé.

La faute la plus profonde, enfin, est culturelle : celle d’une civilisation qui ne croit plus en ses propres valeurs, où les nations ne se comportent plus en puissances stratégiques, mais en ONG humanitaires géantes. L’Occident a perdu le courage de nommer l’ennemi, de défendre l’idée qu’une démocratie attaquée a le droit et le devoir de se protéger sans rougir de sa force, lorsque son existence est menacée.

En refusant de penser l’islamisme comme un totalitarisme, il s’est condamné à dialoguer avec l’inhumain. Le Hamas n’est pas un acteur local, c’est une idéologie transnationale, branche palestinienne des Frères musulmans, mue par une théologie de la haine et du martyre. Le traiter comme un interlocuteur raisonnable, c’est réhabiliter le fanatisme sous le masque de la diplomatie. L’islamisme ne négocie pas, il attend. Gaza est devenue le miroir des contradictions occidentales : on y contemple la détresse humaine, mais l’on refuse d’y voir le laboratoire d’une idéologie qui hait tout ce que nous sommes.

En n’établissant aucune condition à la reconnaissance d’un État palestinien, en n’agissant pas pour le démantèlement du Hamas et en délégitimant les opérations israéliennes allant dans ce sens, l’Occident s’est égaré, offrant au mouvement islamiste un répit et un espoir inespéré qui le confortent dans son irrédentisme.

Désormais, comment exiger des terroristes palestiniens qu’ils déposent les armes, alors qu’on vient de les inscrire dans l’ADN d’une nation artificielle à qui l’on a offert, par leur violence, un succès diplomatique historique ? Une fois de plus, l’histoire bégaie, car l’Occident refuse d’apprendre. Une fois de plus, le monde libre cède au chantage de la compassion et trace la route de la prochaine tragédie.

*Arié Bensemhoun est le directeur général d'Elnet France (European Leadership Network), une association vouée au renforcement des liens entre l’Europe et l’Etat d’Israël. Docteur en chirurgie dentaire, il a mené sa carrière dans le secteur privé en tant que conseil en communication stratégique, en affaires publiques et en relations internationales.

© afp.com/Omar AL-QATTAA

Volodymyr Zelensky

1 décembre 2025 à 08:33
Né le 25 janvier 1978 à Kryvyï Rig, une ville industrielle ukrainienne au cœur d'une région majoritairement russophone, Volodymyr Zelensky a succédé à Petro Porochenko et est devenu président de l'Ukraine le 20 mai 2019. Avant de se lancer en politique, il s'était forgé une belle carrière dans la comédie - en Ukraine, comme en Russie d'ailleurs. À partir de 2015, il interprète dans Le Serviteur du peuple, une série à succès, un professeur d'histoire honnête mais naïf qui devient par hasard président de l'Ukraine. La fiction rattrape donc la réalité avec son élection en 2019 par des Ukrainiens fatigués de leur classe politique corrompue et de leur président milliardaire, Petro Porochenko. Si Volodymyr Zelesnky n'a pas su répondre aux attentes de ses électeurs au début de son mandat, la guerre a tout changé. Quelques semaines avant l'invasion russe du 24 février 2022, sa présidence semblait en perte de vitesse, l'ancien comédien peinant à tenir ses promesses électorales dans un pays rongé par la pauvreté et la corruption. Facile alors pour ses rivaux de dire que le costume présidentiel est trop grand pour un amuseur public. Et aux Occidentaux de se désoler que le nouveau dirigeant ukrainien se montre incapable de réformer le pays. Quand, à l'aube du 24 février 2022, Vladimir Poutine lance l'invasion de l'Ukraine, Moscou est convaincu que l'offensive sera courte, que le faible pouvoir ukrainien s'écroulera. Kiev, Kharkiv, Lviv, Dnipro, Odessa: toutes les grandes villes ukrainiennes sont frappées, l'armée russe se dirige vers la capitale ukrainienne. Volodymyr Zelensky marque les esprits, apparaissant dans une vidéo filmée devant les bâtiments de l'administration présidentielle, en plein centre de Kiev, flanqué de ses conseillers. Depuis, Volodymyr Zelensky et son armée ont infligé des humiliations surprises à Vladimir Poutine: en avril 2022, le Kremlin renonce à Kiev, en septembre il perd la région de Kharkiv puis en novembre Kherson, capitale de la région éponyme. Faisant de lui son homme de l'année, le quotidien britannique Financial Times n'hésite pas à le comparer à Winston Churchill, chef de guerre britannique face aux nazis. Lui-même présente régulièrement son pays comme un rempart face à l'impérialisme russe, en défenseur des valeurs démocratiques, comme en juin, lorsqu'il dit devant les députés tchèques que Moscou vise "un vaste territoire de Varsovie à Sofia, de Prague à Tallinn".

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