Le rachat de Ceconomy, pilier du commerce électronique allemand, par le chinois JD.com ne fait guère de remous outre-Rhin

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Le Hezbollah libanais a confirmé dans la soirée du dimanche 23 novembre la mort du chef militaire Haitham Ali Tabatabai, qualifié par Israël de chef d’état-major de la formation pro-iranienne, dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a fait cinq morts au total selon les autorités libanaises.
C’est le plus haut responsable du Hezbollah à être tué depuis la fin, il y a près d’un an, de la guerre meurtrière qui a opposé le mouvement islamiste à l’Etat-hébreu et dont il est sorti décapité.
Haitham Ali Tabatabai, présenté par l’armée israélienne comme "le plus important commandant du Hezbollah", avait été promu chef militaire du mouvement chiite après la mort des principaux responsables militaires de ce dernier durant la guerre avec Israël. Son nom reste largement inconnu du grand public libanais.
Selon une source proche de la formation pro-iranienne, Tabatabai était auparavant "responsable du dossier du Yémen" au sein du Hezbollah, qui soutient les rebelles houthis. Il avait également occupé des fonctions en Syrie où le mouvement islamiste soutenait militairement le pouvoir déchu de Bachar el-Assad, selon les Etats-Unis. Toujours selon cette source, Tabatabai était basé à l’étranger et était "revenu au Liban pendant la guerre". Son père est d’origine iranienne et sa mère libanaise, mais il a la nationalité libanaise, d’après la même source.
Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre lui en 2016, le désignant comme "terroriste". Le Trésor américain a offert une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations à son sujet, précisant qu’il était "également connu sous le nom d’Abou Ali Tabatabai". Washington le présentait alors comme "un chef militaire clé du Hezbollah qui a commandé les forces spéciales du groupe en Syrie et au Yémen".
Selon l’armée israélienne, Tabatabai était "un vétéran" du Hezbollah qu’il a rejoint dans les années 1980 et y a occupé "une série de postes" importants, "dont la direction des opérations du Hezbollah en Syrie". Le Hezbollah a militairement soutenu le pouvoir de Bachar el-Assad lors de la guerre civile en Syrie, jusqu’à sa chute en décembre 2024. Les Houthis du Yémen font partie, avec le Hezbollah, de ce que l’Iran qualifie "d’axe de la résistance" contre Israël.
Outre le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, Israël a tué, notamment dans des frappes ciblées, les principales figures militaires du mouvement : Fouad Chokr, le chef militaire, Ibrahim Aqil, qui commandait la force al-Radwan, l’unité d’élite, et Ali Karaké, le numéro trois militaire. Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur il y a près d’un an, Israël poursuit ses attaques au Liban, affirmant vouloir empêcher le Hezbollah de reconstituer ses forces.
Dénonçant "une violation flagrante du cessez-le-feu de novembre 2024 et une atteinte brutale à la souveraineté nationale du Liban", l’Iran a "fermement" condamné ce lundi "l’assassinat lâche du grand commandant de la résistance islamique libanaise, le martyr Haitham Ali Tabatabai".
Benyamin Netanyahou a de son côté assuré dimanche qu’Israël "ne permettra pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et appelé le gouvernement libanais à "respecter son engagement à désarmer" le mouvement. Le Premier ministre israélien, qui avait juré de "faire tout le nécessaire" pour empêcher un renforcement du mouvement pro-iranien, "a ordonné l’attaque sur recommandation du ministre de la Défense et du chef d’état-major", selon ses services.

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Pour sa première prise de parole depuis sa libération par l’Algérie et son retour en France, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a assuré dimanche 23 novembre avoir toujours voulu "la réconciliation" entre les deux pays, en reconnaissant que sa parole était bridée par les enjeux diplomatiques.
"Je suis depuis toujours pour la réconciliation entre la France et l’Algérie", a déclaré Boualem Sansal dans le journal de 20h00 de France 2, en estimant que les deux pays avaient "raté le coche" après l’indépendance de l’ancienne colonie en 1962. "Soixante années sont passées, on est encore en train d’utiliser des discours de la guerre de libération", a-t-il déploré.
Sa parole est-elle bridée par les enjeux diplomatiques, lui a demandé le journaliste Laurent Delahousse ? "Oui, en quelque sorte, je ne vous parle pas de manière naturelle […], je contrôle chacun de mes mots", a-t-il concédé. "Je pense à Christophe Gleizes", journaliste français emprisonné en Algérie et qui sera jugé en appel le 3 décembre, a-t-il enchaîné.
🔴⚡️ "C'est compliqué. On a besoin de quelques jours pour mettre les mots exacts sur les événements"
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) November 23, 2025
Les premiers mots de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal après sa libération. #JT20h pic.twitter.com/cN0uAJoXrQ
Incarcéré en Algérie pendant un an pour certaines prises de position sur son pays natal, Boualem Sansal, 81 ans, a retrouvé la liberté le 12 novembre. Il a été gracié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a répondu favorablement à une demande des autorités allemandes.
L’écrivain, qui était au cœur d’une crise diplomatique entre Alger et Paris, est rentré en France mardi, après avoir d’abord été transféré à Berlin pour des soins médicaux, et a été reçu par Emmanuel Macron dès son retour. Un retour discret, hors de la vue des médias.
Selon lui, les positions de la France sur le Sahara occidental, sujet de tensions entre l’Algérie et le Maroc, ont en partie motivé son arrestation. Fin juillet 2024, le président français avait apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger.
"Tout est parti de là", a estimé Boualem Sansal, selon qui cela a déclenché "une guerre" entre la France et l’Algérie. "En bonne santé" après avoir été traité "de manière remarquable" pour son cancer de la prostate, il a dit avoir appris sa libération seulement "la veille". Cela a suivi sa rencontre en prison avec "un monsieur très autoritaire", qu’il pensait être un membre "des services secrets" ou "un personnage très important".
"Il disait toujours : 'Dans l’hypothèse où vous sortez, est-ce que vous allez continuer vos critiques sur l’Algérie ?' J’ai dit 'Monsieur, je n’ai jamais critiqué l’Algérie, je critique un régime, je critique des gens, je critique une dictature'", a raconté l’écrivain.
Il a en outre affirmé que Bruno Retailleau était son "ami", tout en admettant que l’ex-ministre de l’Intérieur, très ferme face à l’Algérie, avait pu être "d’une certaine manière" un obstacle à sa libération. "Il offrait à l’Algérie l’occasion de rebondir sur : 'Regardez, c’est notre ennemi, ils nous détestent, etc'. Mais avec ou sans Bruno Retailleau, ils auraient réagi de la même manière avec n’importe qui", a jugé l’écrivain.
Écrivain dissident admirateur de Camus et Orwell, polémiste révéré par les droites françaises, Boualem Sansal purgeait en Algérie une peine de cinq ans de prison notamment pour "atteinte à l’unité nationale". Le romancier avait été condamné pour avoir notamment déclaré en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.
Cet ancien haut fonctionnaire en Algérie avait été arrêté le 16 novembre 2024 à son arrivée à l’aéroport d’Alger avant d’être emprisonné, aggravant le froid diplomatique entre la France et son ancienne colonie.
Le retour médiatique de Boualem Sansal a été soigneusement orchestré. Outre le 20h00 de France 2, il s’est exprimé dans Le Figaro à qui il a expliqué avoir écrit "au moins dix fois" à Abdelmadjid Tebboune pour demander sa libération. Après de premières lettres "très accusatoires", il a décidé "d’être plus stratège" : "Je lui ai expliqué que la seule solution, c’était de me libérer, de réconcilier l’Algérie avec la France". A France Inter, il a assuré vouloir retourner bientôt dans son pays natal. "Si vous subissez une injustice, vous cherchez naturellement à obtenir réparation. Pour moi, aller (en Algérie) et ressortir" serait "une grosse réparation", a-t-il déclaré selon de premiers extraits diffusés par la radio.

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