Emmanuel Macron en Afrique pour tourner la page des revers français au Sahel

© Fatima Shbair/AP

© Dado Ruvic / REUTERS

© Le Pictorium via Reuters Connect / Nicolas Landemard / Le Pictorium

© DIMITAR DILKOFF/AFP

© GREG BAKER/AFP


© THOMAS SAMSON / AFP

© Ramadan Abed/REUTERS

© NICOLAS TUCAT / AFP
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état de vingt-sept civils tués dans des bombardements israéliens ce mercredi 19 novembre. Il s’agit là de frappes parmi les plus meurtrières depuis le début, le 10 octobre, du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas sous l’égide des Etats-Unis. Israël affirme mener ces frappes "en riposte" à des violations de la trêve par le Hamas.
Pour l’instant, cette trêve a permis, dans sa première phase, le retour des 20 derniers otages israéliens vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. 25 corps d’otages ont été restitués à Israël sur les 28 que le Hamas s’était engagé à rendre. Israël dénonce le retard du mouvement islamiste, qui de son côté, invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire dévasté par deux ans de guerre. La mise en œuvre de la deuxième phase du plan Trump pour Gaza, endossé par une résolution onusienne, n’a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d’une autorité de transition et le déploiement d’une force internationale de stabilisation.
Les infos à retenir
⇒ Au moins trois morts dans de nouvelles frappes israéliennes ce jeudi
⇒ Plus de 10 000 enfants gazaouis vaccinés en huit jours contre diverses maladies
⇒ La CPI confirme avoir reçu une demande de récusation de son procureur par Israël
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé ce jeudi 20 novembre la mort de trois personnes dans un bombardement israélien dans le sud du territoire palestinien, où se poursuivent des tirs d'artillerie de l'armée israélienne, selon une source au ministère de l'Intérieur. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit se renseigner. Selon une source au ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, les frappes aériennes ont cessé depuis 05h00 (04h00 heure française), mais des tirs d'artillerie israéliens se poursuivent dans la zone de Khan Younès.
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont déjà tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s’accusant mutuellement d’avoir violé le fragile cessez-le-feu. Il s’agit de l’une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l’entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.
L’armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où ses soldats opèrent à Khan Younès". Ces tirs n’ont fait aucun blessé, a précisé l’armée, mais constituent "une violation de l’accord de cessez-le-feu". Rejetant une "piètre tentative pour justifier des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour forcer Israël à respecter le cessez-le-feu".
Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L’armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu’elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) espère vacciner plus de 40 000 enfants contre diverses maladies dans le cadre d’une campagne lancée le 9 novembre, alors que plus de 10 000 d’entre eux ont déjà pu l’être.
"L’OMS et ses partenaires ont vacciné plus de 10 000 enfants âgés de moins de trois ans à Gaza au cours des 8 premiers jours d’une campagne de vaccination lancée le 9 novembre et prolongée jusqu’à ce samedi", a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X. L’objectif de cette campagne est de protéger ces enfants contre "la rougeole, les oreillons, la rubéole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la tuberculose, la poliomyélite, le rotavirus et la pneumonie".
Les phases deux et trois de la campagne sont prévues en décembre et en janvier prochain. Malgré la fragilité de la trêve, le chef de l’OMS se dit "encouragé de voir que le cessez-le-feu continue de tenir, car il permet à l’OMS et à ses partenaires d’intensifier les services de santé essentiels à travers Gaza et de soutenir le rééquipement et la reconstruction nécessaires de son système de santé dévasté".
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé mercredi avoir reçu une demande de récusation de son procureur Karim Khan de la part d’Israël, qui l’accuse d’avoir voulu "détourner l’attention" d’accusations à son encontre en émettant des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant pour crimes de guerres. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d’accusation.
Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein avait annoncé lundi sur son compte X qu’Israël avait déposé une requête "visant à récuser le procureur de la CPI, Karim Khan, et à annuler les mandats d’arrêt concernant Israël". Karim Khan, actuellement en disponibilité en raison d’une enquête le concernant pour agression sexuelle, aurait, selon Oren Marmorstein, émis les mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour "détourner l’attention du public des accusations graves portées contre lui". "Le procureur aurait agi pour des motifs personnels inappropriés afin de faire avancer des allégations fausses et sans fondement contre Israël", a affirmé le porte-parole.
Selon plusieurs médias, Karim Khan a été accusé de comportement sexuel inapproprié à l’égard d’une femme de son personnel, des accusations qu’il a qualifiées d’infondées. La CPI examine actuellement une contestation israélienne de sa compétence. Elle a dit non en juillet à une demande d’Israël de rejet des mandats d’arrêts, ainsi qu’à l’appel de cette décision en octobre.

© afp.com/Bashar TALEB

© Le Figaro

© RAUL ARBOLEDA/AFP

© Photo AFP
Solidement accroché aux rênes du pouvoir pendant presque 40 ans, Franco a eu une longévité impressionnante pour un dictateur. Le 20 novembre 1975, il meurt à l'âge de 82 ans. Un mois plus tôt, L'Express lui réservait un dossier spécial relatant sa vie. Dans ce numéro, daté du 12 octobre 1975, on trouve un sondage intitulé "Les Français jugent Franco". On y lit par exemple que 43 % des sondés pensent que l’Espagne est le pays qui respecte le moins les droits de l’homme dans le monde, largement devant l’URSS ou la Chine. On y lit aussi que 32 % des Français estiment que la démocratie va s’établir après la mort de Franco. En réalité, le général avait déjà réfléchi à la question.
En 1969, malade, Franco désigne officiellement le petit-fils du dernier roi d'Espagne, Juan Carlos, comme successeur. "Juan Carlos avait été élevé par Franco lui-même. Il en faisait donc le garant de la continuité des institutions et du franquisme", raconte Mercedes Yusta, historienne et docteure en études hispaniques. Mais au début des années 1970, les démocraties occidentales accentuent la pression sur le régime espagnol. Dès son investiture, Juan Carlos entame donc une transition démocratique complexe, marquée par plusieurs moments clés, tels que les premières élections libres, le 15 juin 1977, ou le référendum qui a approuvé la Constitution espagnole, le 6 décembre 1978.
Mais l'armée va avoir du mal à accepter ces changements démocratiques. "On dit souvent que la transition à la démocratie en Espagne s'est passée avec un bruit de sabre de fond", explique Mercedes Yusta. "C'est-à-dire que l'armée a fait planer la menace d'un coup d'Etat pendant tout le processus". En effet, plusieurs tentatives de renversement ont été déjouées jusqu'au célèbre coup d'Etat de 1981.
Le 23 février 1981, près de 200 militaires attaquent la chambre des députés, qui s’apprête à voter pour le nouveau chef du gouvernement. En réponse, Juan Carlos prend la parole dans la nuit lors d’un discours qui restera historique. Finalement, les putschistes déposent les armes le lendemain. Dans le numéro du 28 février 1981, Jean-François Revel, éditorialiste à L’Express considère ce putsch comme la fin du franquisme. "Le franquisme est bel et bien mort. Il est une force nostalgique, non politique."
Mais pour Mercedes Yusta, il est difficile de dire que ce régime dictatorial a définitivement disparu. Aujourd’hui, à l’heure des commémorations des 50 ans de la mort du "Caudillo", il y aurait même une sorte de réhabilitation du franquisme. Toutes les explications sont à retrouver dans notre nouvelle vidéo, disponible en tête de cet article, et sur tous nos réseaux sociaux.

© afp.com
C’est une petite révolution. Certains évoquent un "moment de bascule" ; d’autres s’inquiètent d’un "tremblement de terre" politique. Ladite secousse s’est produite à 11h50, jeudi 13 novembre, au Parlement européen, à Strasbourg, loin des affres du débat budgétaire. Par 382 voix contre 249, la droite et l’extrême droite ont formé une alliance inédite pour revenir en partie sur la directive qui impose un "devoir de vigilance" aux entreprises en matière de respect des droits humains et environnementaux.
C’est une première pour un paquet législatif de cette importance - l’Omnibus I, porté par Stéphane Séjourné à la Commission européenne, avant d’être largement modifié par le Parti populaire européen (PPE). "Une autre majorité est possible", s’est aussitôt félicité Jordan Bardella, patron des Patriotes pour l’Europe. L’eurodéputé écologiste Pascal Canfin y voit "la première matérialisation concrète de l’union des droites". Le rêve de Sarah Knafo serait-il vraiment exaucé ? La réalité est, comme toujours, un peu plus nuancée.
Rembobinons. C’est une vieille histoire, qui débute avant l’effondrement, en 2013, du Rana Plaza, au Bangladesh - le drame avait coûté la vie à 1 130 ouvriers, entassés dans un immeuble. Avec des ONG environnementales, le député PS Dominique Potier s’empare du sujet. Un jour, il a rendez-vous à Bercy avec un certain… Emmanuel Macron. L’élu socialiste de Meurthe-et-Moselle lui présente la proposition de loi qu’il prépare. "Oui, je connais très bien le sujet, j’étais chargé de le flinguer quand j’étais à l’Elysée !", lui répond du tac au tac le ministre de l’Economie, secrétaire général adjoint de l’Elysée au début du quinquennat de François Hollande.
Partout, Dominique Potier se heurte à des tirs de barrage, mais il insiste. Le texte est finalement adopté par l’Assemblée nationale en 2017, avant d’être inscrit en 2021 dans le "green deal" européen. En 2024, le retour de Donald Trump et le résultat des élections européennes changent la donne. Face à l’excès de normes, dénoncé avec vigueur par Mario Draghi dans son rapport, les appels à supprimer la directive sur le devoir de vigilance se multiplient, de Friedrich Merz à Manfred Weber en passant par Emmanuel Macron - le président français a d’ailleurs réitéré ce message lors du dernier sommet Choose France, en mai 2025.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, se fait réélire sur la promesse d’un grand "choc de simplification". Les européennes confortent la place de "leader" du PPE, avec 188 eurodéputés, et les Patriotes pour l’Europe sont en nette progression avec 84 élus, ce qui en fait le troisième groupe. Début 2025, Stéphane Séjourné, commissaire européen chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, présente le paquet Omnibus I. Le PPE tente dans un premier temps de parvenir à un accord avec la gauche et le centre. En octobre, l’accord échoue à seulement neuf voix près, à cause d’une manœuvre de Jordan Bardella. Au dernier moment, son groupe demande un "vote secret", ce qui conduit une partie des socialistes, qui auraient peut-être voté en faveur du texte pour rassurer leurs chefs d’entreprise, à voter contre. Pour trouver une majorité, le PPE se tourne donc vers sa droite. "Les socialistes ont joué avec le feu. Ils ont fini par se brûler", regrette aujourd’hui Pascal Canfin. Le texte, plutôt équilibré en octobre, a été largement amendé par le PPE et ne concerne désormais que les entreprises qui comptent plus de 5 000 salariés et affichent un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliard d’euros.
Il serait imprécis, en réalité, de parler d’"union des droites" puisque environ 20 % des 77 élus Renew (Renaissance) ont voté en faveur du texte. "Ce vote est un résultat de la nouvelle donne de 2024, voulue par le vote des électeurs aux européennes. Dans le précédent mandat, une majorité pouvait se former de Renew jusqu’à l’extrême gauche ; cela ne dérangeait pas nos collègues macronistes ou socialistes de se joindre à une force politique extrémiste et anti-européenne…" tance François-Xavier Bellamy, eurodéputé du PPE et chef de file des Républicains au Parlement européen, auprès de L’Express. Et le vice-président délégué de LR, opposé à l’union des droites en France, d’assumer ce résultat : "On ne va pas changer d’avis parce que les groupes sur notre droite votent avec nous. Tout cela n’a aucun sens. En dehors de la bulle de Bruxelles, pas un électeur ne s’intéresse à cela. Les chefs d’entreprise me demandent quand on va les libérer de l’asphyxie normative, pas comment les majorités se forment au Parlement."
Peut-on parler d’union structurelle ou n’est-ce, dès lors, qu’une simple majorité de circonstance ? Une source bien informée relève que chacun y a simplement vu, sur le moment, son intérêt bien compris : "C’est gagnant-gagnant. Le PPE envoie un message à ses électeurs et rappelle aux forces modérées de Strasbourg qu’il est une force pivot, qui peut se passer de leur soutien. Les forces d’extrême droite passent pour libérales et pro-business. La grande différence, c’est que le rapport de force est inversé. En France, le RN domine largement LR. Au Parlement européen, LR domine le RN." Mais, tout de même, ce vote n’ouvre-t-il pas la boîte de Pandore ? "L’union des droites n’existe qu’au stade embryonnaire, tempère un haut fonctionnaire européen. Ils ne votent pas du tout de la même façon sur le libre-échange, l’aide à l’Ukraine et ne voteront jamais le même budget." Nous ne sommes donc pas près de voir les répliques du "tremblement de terre"…

© FREDERICK FLORIN / AFP