Les services de renseignement des Pays-Bas restreignent leur coopération avec ceux des Etats-Unis, jugés trop « politisés »
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Un camp de djihadistes français encerclé par les forces gouvernementales en Syrie. Les autorités du régime d’Ahmed al-Charaa mènent ce mercredi 22 octobre une opération visant le groupe emmené par Oumar Diaby, alias Omar Omsen, djihadiste franco-sénégalais. Ce dernier est accusé d’avoir enlevé une fillette des mains de sa mère, dans le nord-ouest de la Syrie. Depuis, il s’est retranché avec plusieurs autres djihadistes et leurs familles dans un camp, situé proche de la frontière avec la Turquie.
Le général Ghassan Bakir, commandant des forces de la sécurité intérieure de la province d’Idleb, a indiqué que les autorités avaient demandé à Oumar Diaby de se livrer, mais qu’il avait refusé. Les forces gouvernementales l’accusent aussi de leur tirer dessus et "d’utiliser les civils comme boucliers humains". Le fils d’Oumar Diaby, un djihadiste qui se fait appeler Jibril al-Mouhajer, a déclaré à l’AFP que "les affrontements ont commencé après minuit et se poursuivent". Toujours auprès de l’agence de presse, un habitant de la région a par ailleurs assuré entendre des explosions et avoir vu les forces gouvernementales acheminer des renforts vers le camp depuis mardi.
Oumar Diaby, ancien délinquant, est devenu prêcheur en Syrie. Qualifié en septembre 2016 par les États-Unis de "terroriste international", il est soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie. Dans le pays, les djihadistes originaires de l’Hexagone se font appeler "Firqat al Ghouraba" (le groupe des étrangers). Beaucoup ont afflué durant la guerre civile, qui a éclaté après la répression par l’ex-président Bachar el-Assad d’un soulèvement populaire en 2011. Le conflit a pris fin après le renversement du dictateur par Ahmad al-Charaa et les rebelles qui lui étaient affiliés, en décembre 2024.
Le nouveau président syrien est lui-même un ancien djihadiste. Avant son accession au pouvoir, il se trouvait à la tête du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC), issu d’une ancienne branche d’Al-Qaïda. Comme d’autres groupes extrémistes, le groupe d’Oumar Diaby semble être tombé en disgrâce depuis l’accession au pouvoir d’Ahmad al-Charaa, qui tente aujourd’hui de faire oublier son passé djihadiste. Le terroriste français avait eu des déboires avec cette organisation, qui contrôlait l’enclave rebelle d’Idleb. HTC a été dissoute au moment de l’accession au pouvoir à Damas du chef rebelle, autrefois connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Joulani.
Selon les chiffres transmis par des sources sécuritaires françaises en décembre 2024 à l’AFP, une "petite cinquantaine" de personnes feraient partie du groupe d’Oumar Diaby. Celui-ci fait par ailleurs l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice française. "Sur les 1 500 Français qui sont partis faire le djihad dans les années 2000, on compte 390 revenants en France, 500 décédés, une grosse centaine dans la poche d’Idleb, environ 150 détenus ou retenus dans le nord-est syrien et en Irak, mais aussi 300 disparus", avait détaillé le procureur antiterroriste français, Olivier Christen, dans un entretien au Figaro publié peu après la chute de Bachar el-Assad.
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