Francis Ford Coppola vend ses montres après le désastre de « Megalopolis »

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L’économie allemande traverse "sa crise la plus profonde" de l’après-guerre, a averti mardi 2 décembre la première fédération industrielle du pays, reprochant au gouvernement son inaction malgré une quatrième année consécutive de production industrielle en chute.
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne devrait au mieux connaître une année de stagnation en 2025, après deux ans de récession, tandis que le chancelier Friedrich Merz semble peiner à trouver la recette pour mener des réformes et donner confiance aux entreprises.
"L’économie allemande est en chute libre et pourtant le gouvernement ne réagit pas avec la détermination nécessaire", a dénoncé dans un communiqué Peter Leibinger, président de la Fédération des industries allemandes (BDI). Le secteur secondaire est en cette fin 2025 "à un plus bas dramatique", a-t-il alerté.
Le communiqué de cette organisation patronale est pour le moins alarmiste et critique du chancelier Merz, un conservateur allié aux sociaux-démocrates au sein d’une coalition gouvernementale assez impopulaire, arrivée au pouvoir au printemps, après des élections législatives marquées par l’essor de l’extrême droite.
"Nous attendons cette année une chute de la production de 2 %, la production industrielle sera donc en recul pour la 4e année consécutive. Ce n’est pas un trou d’air conjoncturel, mais un décrochage structurel", martèle le BDI, appelant les autorités à un "tournant dans la politique économique, avec des priorités claires pour la compétitivité et la croissance". "Au troisième trimestre, la production a de nouveau reculé de 0,9 % par rapport au trimestre précédent et de 1,2 % sur un an", a relevé cette fédération.
Longtemps une exception dans une Europe désindustrialisée, l’Allemagne a profité d’une insolente bonne santé économique dans les années 2010, grâce à un modèle fondé sur l’exportation de produits à haute valeur ajoutée sortant d’usines tournant à plein régime à l’aide du gaz russe bon marché.
Mais la pandémie de Covid-19, l’envolée du coût de l’énergie après l’invasion russe de l’Ukraine, un manque d’innovation, la concurrence chinoise et désormais les taxes douanières américaines sont venus éroder ses fondations, transformant peu à peu la première économie européenne en homme malade du continent.
Le chancelier Merz a promis cet automne une série de réformes et un toilettage bureaucratique en Allemagne comme en Europe, répondant à une revendication des entreprises qui jugent les réglementations trop complexes, y voyant un frein à l’innovation et un moteur de coûts. La semaine dernière au Parlement, il a défendu son action, énumérant les réformes adoptées comme la baisse de la fiscalité des entreprises ou la tarification de l’électricité.
Mais pour les industriels, ça ne va pas assez vite. "Chaque mois sans réformes structurelles résolues coûtera encore des emplois", juge le BDI. La transformation de l’industrie allemande met l’emploi sous pression : l’automobile a perdu 6,3 % de ses effectifs en un an, soit 48 700 postes, la métallurgie 2,6 % depuis un an et plus de 11 % depuis 2019, détaille le BDI dans un rapport publié mardi. Dans l’automobile, Volkswagen prévoit ainsi la suppression de 35 000 emplois d’ici 2030, soit 29 % de ses effectifs en Allemagne. Quelques jours plus tôt, la fédération de l’industrie chimique et pharmaceutique alertait sur un niveau de production au plus bas depuis 30 ans dans la chimie.
A l’inverse, l’industrie de l’armement, portée par des centaines de milliards d’investissements, fait figure de bouée de sauvetage pour le gouvernement, qui a appelé mardi à davantage de coopération entre les secteurs. "Nous avons besoin d’un réseau plus fort entre l’industrie civile et l’industrie de la sécurité et de la défense", a déclaré en conférence de presse le ministre de la Défense Boris Pistorius. A ses côtés, la ministre de l’Economie Katherina Reiche a évoqué les "chevauchements technologiques" possibles avec l’automobile, "qui dispose de compétences actuellement nécessaires de toute urgence" dans la défense.

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Un ordre de tir contre des naufragés : la Maison-Blanche a confirmé, lundi 1er décembre, qu’un amiral américain avait ordonné, début septembre, une seconde frappe contre un bateau suspecté de transporter de la drogue dans les Caraïbes, alors que des survivants d’un premier bombardement s’y trouvaient encore. Les révélations faites initialement par The Washington Post et The Intercept plongent les Etats-Unis dans l’une des plus graves controverses militaires de l’ère Trump et soulèvent de lourdes questions juridiques et politiques. D’après CNN, l’armée avait connaissance de la présence de rescapés visibles au moment du second tir.
Pour de nombreux juristes, l’affaire dépasse largement le cadre déjà contesté de ces opérations antidrogue. "Les frappes étaient déjà juridiquement douteuses, puisque aucune guerre n’est déclarée dans les Caraïbes. Mais le meurtre de survivants constitue un acte d’une gravité inédite", résume CNN. Le droit des conflits armés est clair : l’exécution d’un ennemi hors de combat — blessé, capturé ou naufragé — est interdite et considérée comme un crime de guerre. "Ils enfreignent la loi dans les deux cas", souligne Sarah Harrison, ancienne conseillère juridique au Pentagone. "Ils tuent des civils, et même s’ils les considéraient comme des combattants, ce serait tout autant illégal."
Le contexte régional est particulièrement tendu. Depuis août 2025, les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire en mer des Caraïbes, accusant le président vénézuélien, Nicolas Maduro, de diriger un véritable cartel de la drogue. De son côté, Caracas dément, dénonce des exécutions extrajudiciaires et affirme que Washington cherche à provoquer un changement de régime et à contrôler les ressources pétrolières du pays.
Selon les éléments désormais connus, 11 personnes ont péri début septembre lors de cette double frappe, la première d’une vingtaine d’attaques par les forces armées américaines qui ont fait 83 morts au total. Les médias américains affirment que deux survivants agrippés à l’embarcation en flammes ont été ciblés lors de la seconde attaque. Celle-ci aurait été autorisée par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth - ce que le Pentagone a démenti dans un premier temps. "Si les faits rapportés par le Washington Post sont exacts, il semble que les forces spéciales aient commis un meurtre lorsque les deux hommes ont été tués dans l’eau", estime dans le Washington Post Jack Goldsmith, professeur de droit à Harvard et ancien directeur du Bureau du conseiller juridique sous l’administration de George W. Bush.
D’après CNN et d’autres médias, Pete Hegseth aurait donné instruction de s’assurer que "tous les passagers et membres d’équipages" soient tués. On ignore cependant si Pete Hegseth savait qu’il y avait des survivants avant la seconde frappe, ou si l’armée estimait simplement que l’attaque était nécessaire pour exécuter un ordre antérieur. Dimanche soir, Donald Trump a déclaré que son ministre de la Défense affirmait "ne pas avoir ordonné le meurtre de ces deux hommes", ajoutant le "croire à 100 %". Mais la Maison-Blanche a confirmé lundi que Pete Hegseth avait autorisé l’amiral Frank Bradley, le commandant des opérations spéciales de l’armée américaine, "à mener ces frappes cinétiques".
Devant la gravité des faits, même les présidents républicains des commissions du Sénat et de la Chambre ont dit soutenir l’ouverture d’une enquête parlementaire. Les sénateurs Roger Wicker (Mississippi), président républicain de la commission des forces armées, et Jack Reed (Rhode Island), principal démocrate de cette commission, ont indiqué vendredi soir avoir "orienté les demandes d’informations" vers le ministère de la Défense. "Une avancée notable de la part des élus républicains, qui ont passé une grande partie de l’année à s’en remettre à Donald Trump et à s’abstenir de tout contrôle sur ses actions", souligne le New York Times.
"Les gens sont très préoccupés par la manière dont ces frappes ont été menées", a dit lors d’une émission sur CNN le député républicain Mike Turner. Et le sénateur démocrate Chris Murphy de renchérir : "Les républicains comme les démocrates en viennent à la conclusion qu’il s’agissait d’un acte illégal et profondément immoral". Le sénateur démocrate Mark Kelly, ancien pilote de chasse, appelle lui aussi à faire toute la lumière sur l’affaire.
La polémique survient alors que Donald Trump accroît la pression sur Caracas. Lundi, il a réuni son Conseil de sécurité nationale après avoir annoncé la fermeture totale de l’espace aérien vénézuélien et évoqué de futures opérations, en mer comme sur terre. Sur le plan intérieur, le New York Times estime que l’intransigeance de Pete Hegseth devient un "handicap croissant" pour Trump, rappelant que cet allié avait déjà survécu à des fuites de conversations Signal en mai 2025. Un passif qui pourrait désormais peser plus lourd, à mesure que la crise s’envenime.

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Une rédaction qui empeste la fumée, son sol recouvert de fumier, ses murs tagués d’insultes. Et des menaces de mort scandées à visage découvert : "Journalistes terroristes, vous êtes les premiers sur la liste", "Tuez les journalistes". La scène s’est déroulée à Turin, le 28 novembre, dans les locaux de La Stampa, grand quotidien italien de centre droit. Une centaine de casseurs ont envahi et saccagé la rédaction, sous prétexte d’une manifestation propalestinienne et de l’arrestation d’un imam égyptien, menacé d’expulsion après avoir défendu les attaques terroristes du 7-Octobre. Mais il ne s’agit ici aucunement de défendre les Palestiniens : c’est une attaque pure et simple contre la liberté, contre la liberté de la presse et contre la liberté d’expression.
Ces méthodes et ces slogans rappellent les heures sombres de l’Italie quand, dans les années 1970, les Brigades rouges, des miliciens d’extrême gauche, menaçaient et assassinaient policiers, magistrats et journalistes. "Un héritage dont ces jeunes n’ont même pas conscience, ce qui fait froid dans le dos", écrit Andrea Malaguti, le directeur de La Stampa, qui a bien connu ces "années de plomb" italiennes.
"Nous aimerions rappeler à ces jeunes, à peine sortis du lycée, cette décennie folle et meurtrière, qu’ils comprennent à la fois où peuvent mener ces dérives et combien ils ont de la chance de vivre dans une période paisible dans laquelle ils peuvent faire ce qu’ils souhaitent : manifester, être en colère, réclamer, protester, poursuit cette figure du journalisme italien. Mais pas ça, pas ce qu’ils ont fait vendredi : il n’y a ni raisons, ni justification, ni légitimité. Ce qu’ils ont fait, c’est juste de la saloperie contre-productive." Par chance, ce 28 novembre, la rédaction était presque déserte en raison d’une grève nationale. Mais la prochaine fois ?
Comme une lueur d’espoir, l’ensemble de la classe politique et médiatique italienne s’est rassemblé derrière La Stampa après cette attaque. "Notre liberté d’informer est précieuse, nous la défendrons chaque jour", a réagi la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, rejointe sur ce point par l’ensemble de l’opposition.
Mais certains persistent dans l’aveuglement. Ainsi Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU sur les territoires palestiniens, qui a décrit cette agression comme "un avertissement pour la presse […] qui doit revenir à son rôle et remettre les faits au cœur de son traitement". Une justification indigne de la part d’une représentante de l'ONU, d’une lâcheté inversement proportionnelle au courage des journalistes menacés.
Eux tiennent la première ligne face aux ennemis de la liberté d’expression. Dès lundi 1er décembre, leur quotidien était dans tous les kiosques, avec une couverture sur… les violences en Cisjordanie et "l’agonie de Gaza". "A ces actes de violence, notre journal répondra toujours de la même manière : nous ne céderons pas un centimètre sur nos convictions et nos valeurs, a déclaré son propriétaire, John Elkann. La Stampa est un bastion de liberté et de civilité, elle le restera." L’Express, comme tant d’autres journaux européens, se tient à ses côtés.

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"Nous sommes à un point de bascule", annonçait Emmanuel Macron dans la Revue nationale stratégique 2025, qui prévoit une possible nouvelle agression russe sur le sol européen d’ici 2030. Et pourtant, lorsque le chef d’Etat-major des armées rappelle que la France doit "accepter l’idée de perdre ses enfants", la polémique l’emporte sans nuance.
Jean-Luc Mélenchon exprime son "désaccord total" reprochant de "prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques". Plus étonnant, Sébastien Chenu, le vice-président du RN, lui, l’accuse "d’alarmisme" tandis que ses lieutenants, racontent sur toutes les antennes que l’arme nucléaire se suffira bien à elle toute seule, au mépris de toutes les études les plus pointues sur la nécessité d’une réponse conventionnelle et hybride.
Au-delà des propos caricaturaux des partis populistes, on voit bien aussi la gêne des milieux politiques traditionnels nourris au slogan tellement compréhensible du "plus jamais ça". Parce que la guerre, c’est la perception concrète et brutale du tragique.
Pendant deux mille ans d’histoire européenne, de génération en génération, des pères, des fils, des frères sont tombés à la guerre. Or nous vivons depuis quatre-vingts ans en paix sur notre continent, et notre rapport à la mort a profondément changé. Anesthésiés par le confort du progrès et de la prospérité économique, rassurés par le parapluie nucléaire, l’Otan, l’Union européenne et la chute de l’URSS, nous n’avons plus voulu voir ce qui se passait au-delà de nos frontières.
L’utilisation même du mot "guerre" a été vidée de sa substance. Il est devenu un outil de communication, par son utilisation répétée et systématique. Sanitaire, économique, sociale, culturelle… tout est devenu "guerre". En 2020, Emmanuel Macron déclarait six fois, dans le même discours, que nous étions "en guerre" contre un virus.
Un contresens manifeste, si l’on comprend que la guerre véritable, celle qui donne la portée tragique à l’expression, c’est lorsque des citoyens se sacrifient pour leur pays, et non pas l’inverse, comme ce fut le cas pour le Covid ! Mais la guerre n’est plus un horizon lointain, elle est à nos portes sur notre continent et la réaction est nécessaire. Le courage extraordinaire des Ukrainiens le rappelle chaque jour tout comme la détermination intacte de la Russie.
Les pays de l’Est ont compris le message. La Pologne est en pointe dans la mobilisation, la Lettonie et la Croatie ont décidé de réinstaurer le service militaire obligatoire, tandis que d’autres ne l’ont jamais supprimé. La Finlande, qui partage sa plus longue frontière avec la Russie, a fait ce choix. Au-delà des préparations matérielles des stocks d’armement, elle a compris avant tout le monde, qu’à l’heure où le parapluie américain disparaît peu à peu, la sécurité et la souveraineté passent par la formation de ses citoyens à défendre la nation.
La France doit elle aussi retrouver cette lucidité. Après l’échec du service national universel qui n’a pas trouvé son public, faute de vision claire, Emmanuel Macron annonce enfin un service national militaire volontaire qui cette fois-ci, prend tout son sens. Et voilà une information très intéressante : à rebours des parties extrémistes, les Français, font savoir dans les sondages qu’ils sont près de 86 % à se montrer favorables au retour du service militaire volontaire dont 78 % ont moins de 35 ans !
Voilà qui renverse tous les clichés. Cette génération que l’on disait indifférente et désabusée voit le monde tel qu’il est. Non par goût de la contrainte, mais parce qu’elle perçoit mieux que ses représentants politiques parfois, le basculement dans un monde aux menaces hybrides et complexes. Qu’ils soient d’origines, de confessions ou de milieux différents, les Français expriment avec la même conviction leur attachement à la nation. Voilà une réaction qui invite une nouvelle fois à exiger que les partis de gouvernement reprennent les commandes de la France et renouent avec l’aptitude au commandement pour la défense de la République. Puissent-ils l’entendre avant qu’il ne soit trop tard.

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Lorsque Vladimir Poutine reçoit au Kremlin l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, il l’invite à discuter autour de sa fameuse table de réunion ovale. Mais, d'après les photos, on devine qu'il ne s'assoit pas face à lui dans le sens de la longueur – comme il l’avait fait en 2022 avec Emmanuel Macron, créant une grotesque distance de 6 mètres – mais plus près, dans le sens de la largeur. Autant cajoler un ami personnel de Trump, qui a de surcroît "le plus profond respect" pour le président russe.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne sait ce que contient précisément le plan de paix présenté le 2 décembre par Witkoff au chef du Kremlin, pour sa sixième visite à Moscou depuis janvier. Mais la réaction de Poutine est prévisible : si le document ne correspond pas exactement à ses attentes, il se montrera inflexible.
Alors que la ligne de Trump oscille depuis des mois sur le dossier ukrainien (même s’il finit toujours par se ranger du côté de Moscou), le président russe se distingue, lui, par sa constance dans l'intransigeance. Ses objectifs n’ont jamais varié : désarmer l’Ukraine, s’assurer qu’elle n’intégrera jamais l’Otan, et conquérir des territoires. Mais tout en maintenant ses exigences maximalistes, il prend soin de préserver sa relation avec Trump. Son jeu consiste à clamer qu'il veut la paix, mais que les Ukrainiens et les Européens bloquent les négociations. Avec un argument martelé à l'envi : impossible de signer un accord avec un président ukrainien jugé "illégitime".
Pendant ce temps, la Russie poursuit inlassablement son offensive militaire. Qu’importe le nombre effarant de victimes parmi ses soldats ou l’essoufflement de son économie, l'autocrate russe pense que le temps joue pour lui. "Poutine reste persuadé qu’il peut obtenir tout ce qu’il veut, que ce soit par la voie diplomatique, avec l’aide de Trump, ou sur le plan militaire (selon lui, l’Ukraine finira par s’écrouler si l’aide des Occidentaux cesse), explique Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l’Ifri. Il avance donc dans ces deux directions à la fois".
Dans les faits, le président russe ferme la porte à toute discussion qui s'éloigne de ses conditions : il exige que les Ukrainiens abandonnent des territoires du Donbass que Moscou n'a pourtant pas réussi à conquérir, tout en refusant à Kiev la moindre garantie de sécurité à l'avenir. A l'orée d'un quatrième hiver de guerre, les espoirs de paix semblent encore bien fragiles.

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Pierre Malo, Béthune (Pas-de-Calais)
Les propos du général Mandon devant les maires de France sur les risques de guerre avec la Russie dans les trois ou quatre ans à venir ont suscité de vives réactions, très souvent critiques. Les pacifistes sont aussitôt montés au front. Font-ils preuve d’aveuglement, de mauvaise foi, de déni des réalités ? En tout cas, ils n’ont rien appris de l’Histoire. Que la perspective d’un conflit fasse peur, cela se comprend. Mais il est inutile de se voiler la face : la menace est bien là et les événements en fournissent la preuve de façon quotidienne. Les cris d’orfraie poussés par les oppositions, notamment à gauche, rappellent malheureusement le précédent des années 1930 en France quand une bonne partie de la classe politique refusait de voir les dangers représentés par l’arrivée au pouvoir de Hitler. Résultats : une défaite cinglante en mai-juin 1940, due à l’impréparation de l’armée française, suivie par quatre ans d’occupation et de guerre. Bravo, Messieurs et Mesdames les pacifistes ! Et merci au général Mandon pour la leçon… (L’Europe est en guerre… et ne le sait pas, L’Express du 27 novembre).
François Faure, Annecy (Haute-Savoie)
Le plan de paix de Trump est totalement irréaliste ! L’Ukraine doit-elle accepter ce plan pro-Poutine et d’être amputée d’une partie de son territoire ? Et si elle le refuse, doit-on l’accuser de vouloir la guerre ? Il est temps que l’Europe réagisse et propose son plan : retrait total de la Russie des territoires occupés, Crimée incluse ; respect du choix de l’Ukraine de rejoindre l’Union Européenne et d’intégrer l’Otan. Poutine le rejettera sans doute, mais c’est lui qui sera responsable de la poursuite de son "opération spéciale." L’Europe doit rester unie et montrer sa détermination contre cet envahisseur. (Comment la Maison-Blanche trahit l’Ukraine, L’Express du 27 novembre).
Paul Perret, Montmorency (Val-d’Oise)
Une guerre slave oppose l’Ukraine, qui n’a pas respecté les accords de Minsk, à la Russie qui l’a agressée sauvagement. La France, plusieurs Etats européens et les Etats-Unis - de façon variable - apportent une aide à l’Ukraine, ce qui est tout à fait légitime. Sur le terrain, l’armée ukrainienne recule, sans être enfoncée. Elle ne peut, cependant, avoir le moindre espoir de reprendre les terres prises par la Russie. Le constat est sévère mais il doit être fait. Pour éviter la destruction de son territoire et arrêter les pertes humaines, l’Ukraine doit très vite négocier l’arrêt des combats. Il ne s’agit pas d’une capitulation, mais d’arriver à une solution assez semblable à celle de la Corée où aucun des 2 pays n’a capitulé. (Ukraine : l’Europe doit envisager l’après-Zelensky, L’Express du 20 novembre).
Brahim Dahou, Saint-Etienne (Loire)
Faut-il choisir entre les lois républicaines et la charia islamique quand on est un Français musulman, a récemment demandé un sondage de l’Ifop ? La question me paraît mal posée. Prenons un exemple : la Charia impose de ne pas boire de vin. Or, tant que les Français musulmans n’imposent pas cette pratique aux autres habitants en France, ils respectent à la fois la charia et les lois françaises, qui laissent chacun libre de consommer ou non de l’alcool. Il n’est pas nécessaire de boire de l’alcool pour être un bon Français ! Et l’on peut tenir le même raisonnement à propos de l’interdiction des relations sexuelles avant le mariage. Imposer le Coran aux habitants de France serait d’ailleurs contraire à la charia elle-même puisque les versets traitant de politique ou de justice ne sont applicables que dans un pays majoritairement musulman ! Voilà pourquoi la question posée me paraît inutile. ("La montée de l’islamisme touche toute l’Europe" : le sondage choc de l’Ifop analysé par Ruud Koopmans, sur lexpress.fr).
"Bienveillance", "inspiration", "horizontalité", "talent"... Ces dernières années, les mots à la mode ont envahi le management et contribué à en brouiller les repères. À travers une série de cinq vidéos produite par L'Express, notre chroniqueuse Julia de Funès revient sur ces termes qui, sous couvert de modernité, compliquent parfois l’essentiel. Chaque lundi jusqu'à Noël, la philosophe, spécialiste des questions de management et de leadership, décortique en deux minutes un vocable à la mode dans les entreprises pour en déconstruire le sens, et donner à réfléchir sur l'évolution du monde du travail. Cette série exclusive, en partenariat avec Amazon, est à retrouver sur le site de Lexpress.fr, tous nos réseaux sociaux, ainsi que nos chaînes YouTube et Dailymotion.

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