NĂ© le 25 janvier 1978 Ă KryvyĂŻ Rig, une ville industrielle ukrainienne au cĆur d'une rĂ©gion majoritairement russophone, Volodymyr Zelensky a succĂ©dĂ© Ă Petro Porochenko et est devenu prĂ©sident de l'Ukraine le 20 mai 2019. Avant de se lancer en politique, il s'Ă©tait forgĂ© une belle carriĂšre dans la comĂ©die - en Ukraine, comme en Russie d'ailleurs.
Ă partir de 2015, il interprĂšte dans Le Serviteur du peuple, une sĂ©rie Ă succĂšs, un professeur d'histoire honnĂȘte mais naĂŻf qui devient par hasard prĂ©sident de l'Ukraine.
La fiction rattrape donc la réalité avec son élection en 2019 par des Ukrainiens fatigués de leur classe politique corrompue et de leur président milliardaire, Petro Porochenko. Si Volodymyr Zelesnky n'a pas su répondre aux attentes de ses électeurs au début de son mandat, la guerre a tout changé.
Quelques semaines avant l'invasion russe du 24 février 2022, sa présidence semblait en perte de vitesse, l'ancien comédien peinant à tenir ses promesses électorales dans un pays rongé par la pauvreté et la corruption. Facile alors pour ses rivaux de dire que le costume présidentiel est trop grand pour un amuseur public. Et aux Occidentaux de se désoler que le nouveau dirigeant ukrainien se montre incapable de réformer le pays.
Quand, à l'aube du 24 février 2022, Vladimir Poutine lance l'invasion de l'Ukraine, Moscou est convaincu que l'offensive sera courte, que le faible pouvoir ukrainien s'écroulera. Kiev, Kharkiv, Lviv, Dnipro, Odessa: toutes les grandes villes ukrainiennes sont frappées, l'armée russe se dirige vers la capitale ukrainienne.
Volodymyr Zelensky marque les esprits, apparaissant dans une vidéo filmée devant les bùtiments de l'administration présidentielle, en plein centre de Kiev, flanqué de ses conseillers.
Depuis, Volodymyr Zelensky et son armée ont infligé des humiliations surprises à Vladimir Poutine: en avril 2022, le Kremlin renonce à Kiev, en septembre il perd la région de Kharkiv puis en novembre Kherson, capitale de la région éponyme. Faisant de lui son homme de l'année, le quotidien britannique Financial Times n'hésite pas à le comparer à Winston Churchill, chef de guerre britannique face aux nazis.
Lui-mĂȘme prĂ©sente rĂ©guliĂšrement son pays comme un rempart face Ă l'impĂ©rialisme russe, en dĂ©fenseur des valeurs dĂ©mocratiques, comme en juin, lorsqu'il dit devant les dĂ©putĂ©s tchĂšques que Moscou vise "un vaste territoire de Varsovie Ă Sofia, de Prague Ă Tallinn".
