Orange commence à démanteler son réseau ADSL en France
C’est le début de la fin pour l’ADSL en France. Orange a commencé les travaux visant à mettre au rebut ce réseau historique : pas moins de 162 communes et 210 000 locaux vont être débranchés à partir aujourd’hui. L’idée est évidemment de mettre l’accent sur la fibre optique, de plus en plus implantée. 829 communes seront déconnectées en janvier 2026, puis 2 150 au début 2027. L’objectif est d’abandonner totalement l’ADSL d’ici 2030. La liste des villes concernées par cette première vague est disponible sur le site d’Orange.
L’abandon de l’ADSL avait été annoncé par Orange en 2019 face à la montée en puissance de la fibre. 9 Français sur 10 sont raccordables tandis que quasiment 3/4 des foyers y sont déjà connectés. Si les habitants des communes concernées ont logiquement été préparés à cette migration forcée, l’opérateur a travaillé avec les maires pour identifier les lignes ADSL restantes et assurer une transition sans accrocs. « Personne ne sera laissé sur la route », a déclaré le patron d’Orange France auprès du Figaro.
Évidemment, quelques-uns ont tout de même été laissés sur le carreau. Orange estime que moins de 7 000 accès sur les 210 000 foyers débranchés n’avaient pas pris les mesures nécessaires. L’opérateur nuance en affirmant qu’il s’agit pour la plupart de locaux inactifs ou de gens en pleine migration. Il n’était plus possible de prendre une ligne ADSL depuis un an dans les villes concernées, et la fermeture du réseau cuivre ne peut pas être enclenchée dans une zone où la fibre n’a pas été déployée complètement.
Orange a tout intérêt à initier ce chantier. Premièrement, les abonnements aux offres ADSL sont en chutes libres. « Nous avons perdu 20 % d’abonnés sur le cuivre en un an. C’est un réseau de 1 million de kilomètres qui s’endort », a déclaré la directrice générale d’Orange. Deuxièmement, la fibre a l’avantage d’être plus économe tout en étant moins sensible aux perturbations électroniques. Troisièmement, le cuivre peut être recyclé et revendu à bon prix : Orange espère réussir à compenser le coût des travaux à la revente. L’intérêt écologique de l’opération est également évident.
Ce plan de démantèlement va continuer sur les prochaines années, Orange s’occupant de démonter les poteaux, câbles et autres armoires techniques devenus obsolètes. L’opérateur va devoir travailler minutieusement pour éviter les plaintes des retardataires. Il compte bien sur ses concurrents pour faire la retape de la fibre, SFR et consorts lui payant une commission pour l’utilisation de son réseau cuivre. « Nous avons besoin des élus locaux, l’État aussi a son rôle à jouer », ajoute la directrice générale d’Orange.