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Un avion transportant la présidente de la Commission européenne a été victime d’un brouillage GPS ce 31 août. Les représentants européens suspectent la Russie d’en être l’autrice.
Dimanche 31 août, un avion transportant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen vers Plovdiv, en Bulgarie, s’est brusquement retrouvé privé de son système d’assistance électronique de navigation.
« Le GPS de toute la zone aéroportuaire s’est retrouvé éteint », explique un des trois fonctionnaires avec lesquels s’est entretenu le Financial Times. Après avoir fait des tours de l’aéroport pendant une heure, le pilote s’est retrouvé contraint à atterrir en s’aidant de cartes papier.
Opération d’interférence russe
L’incident a été traité d’office comme une opération d’interférence russe. Déformant, compliquant, voire empêchant d’accéder au système de navigation par satellite, le brouillage GPS est une opération traditionnellement utilisée par des services militaires ou de renseignements.
Elle est aussi de plus en plus fréquemment utilisée par des pays comme la Russie pour perturber la vie civile, relève Libération. Dans les pays d’Europe de l’Est et dans la mer Baltique, les cas de brouillage GPS touchant avions, bateaux ou civils ont ainsi nettement augmenté dans les dernières années.
Auprès du Financial Times, l’Autorité bulgare du trafic aérien souligne elle-même avoir relevé une augmentation nette des interférences GPS et des cas de spoofing (usurpation d’identité, notamment téléphonique) « depuis février 2022 ». En juillet, la Lithuanie accusait la Russie d’avoir multiplié les attaques de ce type.
L’Union européenne s’est déjà exprimée sur le sujet – un porte-parole de la Commission souligne qu’il s’agit de la région la plus touchée au monde par ce type d’activités. Pour le chef des forces armées allemandes, Carsten Breuer, la Russie y recourt pour « tester » les États membres de l’OTAN et leurs réactions.
Contexte tendu
Le brouillage survient dans un contexte de tensions notables entre l’Union européenne et la Russie. Alors que des frappes ont touché des bureaux de l’Union à Kyiv, ce jeudi, Ursula von der Leyen avait déclaré que le pays ne « recule devant rien » pour « terroriser » l’Ukraine.
La présidente de la Commission se rendait en Bulgarie pour y rencontrer le premier ministre Rosen Zhelyazkov, dans le cadre d’une tournée des états frontaliers de l’Union. Le but : leur signifier la « pleine solidarité » des 27 et discuter des efforts de guerre pour faire face à la Russie.
Ce 1er septembre, le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius indique que l’Union déploiera de nouveaux satellites en orbite basse pour renforcer ses défenses face à ce type d’interférences.