Sur Windows, Brave et AdGuard bloquent à leur tour Recall
« Ça ne marchera jamais »

Après Signal, d’autres outils ont décidé de bloquer par défaut la fonction de Microsoft, citant des questions de confidentialité des données. Bien que les navigateurs aient certaines latitudes, la situation souligne l’absence d’une API centralisée pour manipuler Recall.
La fonction Recall de Microsoft n’a pas fini de faire parler d’elle. Elle sera normalement déployée dès cet automne en version finale sur l’ensemble des ordinateurs compatibles dans Windows. Liste qui se limite aux machines estampillées Copilot+ et disposant donc d’un NPU suffisamment puissant.
Si Recall provoque autant de réactions, c’est qu’elle prend régulièrement des captures d’écran pour analyser leur contenu. Objectif : permettre de retrouver à peu près et n’importe quoi, comme un gigantesque historique de tout ce que l’on a fait sur un PC.

Signal, premier à dégainer
Rapidement, de nombreuses critiques s’étaient élevées pour dénoncer le cauchemar que représentait Recall pour la vie privée. Au point que Microsoft était reparti sur sa planche à dessin et avait profondément revu son fonctionnement, chiffrant tout le contenu, réclamant une authentification pour l’accès et faisant de Recall une fonction opt-in, désactivée par défaut.
En mai, la fondation Signal annonçait que le client Windows de son service de messagerie bloquait désormais par défaut Recall. Ces derniers jours, d’autres ont fait de même.
Brave et AdGuard s’y mettent
Le navigateur tout d’abord, qui a annoncé lui aussi un blocage par défaut le 22 juillet. À ceci près que dans son cas, le changement était beaucoup plus simple. Le mécanisme de Microsoft se coupe automatiquement quand une fenêtre de navigation privée d’un navigateur est affichée. Là où Signal avait dû « bricoler » une solution complète, allant jusqu’à couper complètement la possibilité de prendre des captures, Brave a modifié son navigateur pour que toutes les fenêtres soient considérées comme privées.
L’éditeur ne cherche d’ailleurs pas à s’en cacher, indiquant avoir été « partiellement inspiré » par le travail réalisé par Signal.

AdGuard, qui fait du blocage de certaines fonctions peu vertueuses sur la vie privée son fonds de commerce, a également annoncé du neuf pour Recall. Dans la dernière révision de l’outil, une option a été ajoutée pour bloquer la fonction. Un ajout étrange cependant, puisque Recall n’est pas actif à moins d’avoir été spécifiquement été autorisé (Windows pose la question dans son assistant de première configuration sur les machines compatibles).
Optionnelle et désinstallable, mais sans vraie API
Rappelons que dans la version que Microsoft s’apprête à distribuer plus largement, Recall est une application dédiée qui peut être désinstallée. Pour les personnes intéressées, des options ont été ajoutées pour interdire son fonctionnement quand certains sites ou des applications spécifiques apparaissent à l’écran.
Il faudrait cependant que Microsoft propose une API complète permettant de manipuler les réglages de Recall depuis les applications, avec consentement auprès de l’utilisateur.