La start-up Starcloud, basée à Redmond, dans l'État de Washington, prévoit d'équiper le satellite de démonstration Starcloud-1 d'un processeur graphique Nvidia H100, dont le lancement en orbite terrestre est prévu le mois prochain. Cette puce, d'une valeur de 30 000 dollars, constituera le cœur d'un centre de données expérimental opérant au-delà de la Terre. Cette collaboration avec Nvidia vise à démontrer que le calcul haute performance dans l'espace est possible et pourrait représenter l'avenir des infrastructures informatiques. Le satellite Starcloud-1 pèse environ soixante kilogrammes et a à peu près la taille d'un petit réfrigérateur. Selon Nvidia, sa puissance de calcul sera cent fois supérieure à celle de toutes les précédentes missions spatiales utilisant un GPU. Le projet utilise la puce H100, auparavant principalement utilisée dans les centres de données prenant en charge l'intelligence artificielle et les grands modèles linguistiques. Ses capacités de calcul seront désormais testées en microgravité et à des températures extrêmes.
Starcloud estime que l'implantation de centres de données dans l'espace les libérera des contraintes énergétiques terrestres. En orbite, les systèmes de refroidissement liquide traditionnels ne sont plus nécessaires, le vide spatial agissant comme un puits de chaleur naturel. Les satellites Starcloud seront équipés de panneaux solaires déployables pour alimenter les unités de calcul. Le PDG de l'entreprise, Philip Johnston, affirme que les émissions de dioxyde de carbone sur l'ensemble du cycle de vie d'un centre de données en orbite seront jusqu'à dix fois inférieures à celles d'installations terrestres fonctionnant avec une énergie similaire. Selon des analyses préliminaires, l'entretien d'une infrastructure informatique spatiale pourrait être jusqu'à dix fois moins coûteux en termes de coûts énergétiques, malgré les coûts liés au lancement de charges utiles en orbite. Starcloud prévoit d'utiliser des liaisons laser pour la communication intersatellite et la transmission de données depuis l'orbite vers la surface. Le réseau se connecterait aux constellations existantes, telles que Starlink de SpaceX et le projet Kuiper d'Amazon, créant ainsi une infrastructure mondiale pour le cloud computing au-delà de la Terre.
Le lancement de la fusée Falcon 9 transportant le satellite Starcloud-1 est prévu pour novembre. Il s'agira d'une mission de démonstration dont le succès ouvrira la voie à un deuxième projet, Starcloud-2. Ce satellite, plus grand, est destiné à devenir le premier centre de données commercial opérationnel dans l'espace. La start-up espère que ses solutions intéresseront les entreprises développant l'intelligence artificielle, de plus en plus confrontées aux contraintes énergétiques et à la hausse des coûts de refroidissement des serveurs sur Terre. L'idée des centres de données orbitaux est née de la recherche d'alternatives aux modèles informatiques traditionnels. À l'ère de la demande mondiale en puissance de calcul et du débat sur l'impact environnemental des technologies, l'espace devient la nouvelle frontière du cloud computing. Starcloud vise à construire un réseau de satellites qui fonctionneront comme des salles de serveurs orbitales alimentées uniquement par l'énergie solaire.
Bien que le projet puisse paraître de la science-fiction, les analystes estiment qu'il s'agit d'une étape logique vers la réduction de la charge pesant sur les infrastructures terrestres et des émissions. Dans un avenir proche, les données transmises sur Internet pourraient circuler non seulement par fibre optique, mais aussi via un réseau de serveurs flottant dans l'espace. (
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