Chez Meta, la valse des équipes dédiées à l’IA continue
IA quoi ?

Après avoir réorganisé à grand bruit ses équipes pour créer un Superintelligence Labs, Meta voit plusieurs de ses employés quitter ou menacer de quitter ses équipes, quelques semaines à peine après y être entrés.
Que se passe-t-il chez Meta ? Après avoir proposé des packages de plusieurs dizaines de millions de dollars pour débaucher des ingénieurs des équipes d’Apple, d’OpenAI ou encore d’Anthropic, voilà que la société de Mark Zuckerberg fait face à une fronde de ses nouvelles équipes.
Réorganisation en profondeur
Dans les mois récents, la société a déclaré investir des centaines de milliards de dollars dans des datacenters pensés pour développer de l’intelligence artificielle, et créer un nouveau Meta Superintelligence Labs.
Après avoir embauché plus de 50 personnes dans le domaine, l’entreprise a gelé mi-août ses embauches dédiées à l’IA et empêché les employés de changer d’équipes en interne. D’après un porte-parole de l’entreprise interrogé par le Wall Street Journal, ce type de procédure est classique pour « créer une structure solide ». Et de préciser qu’une forme d’attrition est « normale pour toute entreprise de cette taille ».
Plusieurs spécialistes de l’IA quittent le navire
Quelques jours à peine après son arrivée sur place, Shengjia Zhao, co-créateur de ChatGPT chez OpenAI, menaçait pourtant de retourner chez son employeur précédent. D’après les informations du Financial Times, l’ingénieur est allé jusqu’à signer de nouveaux documents administratifs d’emploi chez OpenAI avant de se voir attribuer le titre de « directeur scientifique en IA » chez Meta.
Avant Shengjia Zhao, plusieurs autres personnes récemment embauchées pour construire le Superintelligence Labs ont déjà tourné casaque. C’est le cas, par exemple, de l’expert en machine learning Ethan Knight, d’Avi Verma, ancien chercheur de chez OpenAI, ou de Rishabh Agarwal, scientifique qui avait rejoint Meta en avril.
Des profils plus anciens s’en vont aussi. Ainsi de Chaya Nayak et Loredana Crisan, qui avaient rejoint les équipes dédiées à l’IA générative mais étaient dans l’entreprise depuis 9 et 10 ans, l’ont quittée dans les dernières semaines. Chaya Nayak a rejoint… OpenAI.
Valse managériale
Meta a annoncé en août faire évoluer ses projets de développement de l’IA en quatre équipes distinctes – la quatrième modification de ce type en six mois. L’une, dédiée à la « superintelligence », est nommée « TBD Lab » (pour « to be determined », ce qui signifie que son nom définitif est encore en discussion). Une autre est dédiée aux produits d’IA, une troisième à l’infrastructure et la dernière aux projets de plus long terme.
Alexandre Wang, le cofondateur de Scale AI débauché en juin, dirigerait le TBD Lab, dédié à créer de nouveaux modèles, alors que l’entreprise a renoncé à rendre son grand modèle Llama Behemoth accessible au public.
Mark Zuckerberg reste très investi dans les projets de l’entreprise dédiés à l’IA, au point que certaines sources du Financial Times évoquent des formes de « micro-management ».
Des personnalités présentes dans l’entreprise depuis plusieurs années se retrouvent par ailleurs touchées par ces évolutions. Yann Le Cun, par exemple, reste directeur scientifique de l’intelligence artificielle de Meta, mais se retrouve désormais sous les ordres d’Alexandr Wang. Quant à Chris Cox, le directeur produit sur lequel Mark Zuckerberg s’est longuement appuyé, il garde le titre, mais doit lui aussi désormais s’en remettre à Alexandr Wang, et perd du même coup la gestion des produits d’IA générative.