Amar Subramanya face au chaos : mission impossible pour le nouveau patron de l'IA d'Apple ?
2025 aura été une année particulièrement agitée pour l’intelligence artificielle chez Apple. Avec l’annonce du départ de John Giannandrea et sa succession immédiate par Amar Subramanya, la firme espère retrouver un peu de stabilité. Et, si cela peut lui apporter un semblant de réconfort, Apple est loin d’être un cas isolé : la volatilité des talents secoue aujourd’hui l’ensemble du secteur.
John Giannandrea, responsable de l'IA, va quitter Apple et être remplacé par un spécialiste issu de chez Microsoft
Un ancien de Google comme John Giannandrea
Ne vous y trompez pas : si l'étiquette sur le carton de déménagement indique Microsoft, Amar Subramanya n'est pas pour autant un pur produit de Redmond. Certes, il aura occupé le poste de Corporate Vice President au sein de la toute jeune division Microsoft AI, mais ce ne fut qu'une parenthèse de quelques mois. L'essentiel de son parcours s'est écrit à Mountain View : seize ans chez Google, où il a gravi les échelons de Staff Research Scientist à Vice President of Engineering.
Un profil technique pointu, crédité notamment dans des publications relatives à Gemini et Imagen 3. Ce recrutement n'est pas sans rappeler celui de John Giannandrea en 2018 : Apple semble, une fois de plus, aller chercher l'expertise là où elle se trouve. Une prise de guerre d'autant plus stratégique que les rumeurs suggèrent avec insistance que Cupertino pourrait s'appuyer... sur Gemini pour motoriser le « nouveau Siri », espéré pour le printemps 2026.
Apple doit déclencher son code rouge
En posant ses valises à l'Apple Park, Amar Subramanya ne trouvera pas une ambiance de colonie de vacances. La division IA porte encore les stigmates d'une véritable hémorragie de talents, partis pour beaucoup grossir les rangs de Meta. Le moral des troupes, lui, est en berne : la décision de la direction de s'appuyer sur une technologie extérieure pour animer Siri a été vécue comme un désaveu cinglant en interne.
Apple miserait sur Gemini pour relancer Siri
La feuille de route du nouveau responsable est chargée. Dans l'immédiat, il doit impérativement s'assurer que le « nouveau Siri » sorte à l'heure et, surtout, qu'il fasse oublier les errances de son prédécesseur. L'exercice est périlleux : comme Amazon l'a démontré avec Alexa+, l’exercice n’est pas aussi simple qu’on veut bien le croire.
À plus long terme, l'objectif est clair : remettre Apple dans la course. Si Cupertino a de vrais atouts dans le domaine du hardware, elle trébuche encore sur le logiciel. Pour autant, rien n'est perdu. Google a prouvé que l'avance d'OpenAI n'avait rien d'irrémédiable, à condition de s'en donner les moyens et de rebâtir une équipe capable de s'inscrire dans la durée.
Comme le souligne 9to5Mac, l'IA est un domaine singulier où recherche fondamentale et application commerciale se nourrissent l'une l'autre. C'était précisément la vision de John Giannandrea avant le raz-de-marée ChatGPT.
Il y a trois ans jour pour jour, OpenAI bouleversait la tech. Son avance semblait alors inattaquable. Pourtant, hier encore, Sam Altman déclenchait le « code rouge » face à la montée en puissance de Gemini, dont la dernière version aurait désormais dépassé ChatGPT. Juste après le lancement de ce dernier, c’était Google qui avait tiré la sonnette d'alarme pour sauver son moteur de recherche. À Apple désormais de s'inspirer du sursaut de Mountain View pour combler son retard.